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EAN : 9782205088168
168 pages
Dargaud (01/08/2021)
4.32/5   2045 notes
Résumé :
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux ... >Voir plus
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4,32

sur 2045 notes
J'ai beaucoup de sympathie pour Blain, ses pirates, son king singe, ses affaires étrangères, alors ça me chagrine un peu et beaucoup, mais j'ai l'impression d'avoir lu un outil de propagande pro-nucléaire, avec au milieu les pas tellement amusantes réactions semi-horrifiées de l'auteur, sans aucun travail critique derrière, mais alors vraiment aucun (et je conçois tout à fait qu'on ne soit pas tous scientifiques, mais de grâce entourez vous de gens qui peuvent combler vos lacunes avant de produire des BD de vulgarisation...)

Dans le même temps j'ai lu la BD de Davodeau : "Le droit du sol". Je tiens à le préciser : ça donne un franc contre point salutaire au débonnaire "Fastoche les gars : y'a qu'à tout enterrer les vilains déchets et on n'en parle plus, ni vu, ni connu"

Je commence à connaître Janco, je m'en suis tapé qqes unes de ses confs, le thinkerview, et même avec plaisir parfois, il est agréable orateur, dynamique, percutant, il vous vendrait des centrales en Ukraine, mais là, voilà : je retrouve, parfois mot pour mot, ses marottes, et toujours pas plus de profondeur. Ce n'est pas une BD sur : que fait-on ? c'est une BD sur : Janco va vous expliquer la vie et ce qu'on va faire. Et puis v'la que je te mélange tout, que je te noie sous des concepts alléchants, que je te minimise voire t'élude ce qui me dérange, te méprise ceux qui pensent différemment, et que je te mets en valeur ce qui me plaît e.g : tchernobyl ? 30 morts. 0 cancer de la thyroïde. Circulez, y'a rien à voir. Si c'était à refaire ? Mais attends ça fait une super réserve naturelle pr les animaux là-bas qui nous en remercient ! En France ? Mais on est les meilleurs en France, pardi !!! On a pensé à tout sur tout, pas comme ces idiots de japs qui n'ont même pas pensé à séparer les cuves d'eau des barres d'uranium ! le gros problème de cette BD est précisément là : le lecteur qui n'y connaît rien, n'y comprend bof, doit tout, et va tout gober la bonne soupe sur parole, c'est comme une nouvelle religion qu'on lui inculque, il mange tout, d'un coup, c'est indigeste parfois, mais ça semble logique et à la fin, suffit d'y croire : on va s'en sortit tkt, aie confiannnnnce. (et le lecteur d'être tellement brassé par les concepts et les émotions qu'ils suscitent va s'endormir confus sans rien capter à ce qui vient de se passer mais en se disant : "Mais c'est bon y'a un mec qu'a pensé à tout, je peux m'endormir tranquille, ce mec a un plan, et il est génial, en plus il a des punchlines trop drôles !". l'effet Janco.) En attendant j'aurais aimé avoir de la contradiction, et je pense qu'il y aurait eu matière à en mettre.

Quelque chose de drôle : quand il met en équation le problème climatique (excusez moi mais je n'ai pas la BD sous la main et je ne me souviens plus précisément des cas): remplacez n'importe quel numérateur par " consommation de saucisses" et un dénominateur par la même chose, et vs obtiendrez le même résultat. 1/2 x c.s/3 x 3/c.s =1/2 Mais la Bd va nous expliquer que soit on enlève le 3, soit on enlève la saucisse si on veut garder un réchauffement à 1/2. Et Davodeau ne percute pas. ou bien c'est moi, qui ne percute pas et il faudra m'expliquer. (Je percute qu'il y a un pb avec le monde d'ajd, pas la pertinence de cette équation)

Donc voilà, je ne dis pas que Janco a tort sur ses conclusions, ses raisonnements, peu importe, on s'en fiche un peu (ou pas tout dépend) mais je trouve qu'il eût été souhaitable un peu plus de précisions sur les sujets complexes (des annexes), et surtout d'introduire un ou des contradicteurs dans la rencontre. Un pseudo-benêt et un pseudo-scientifique, ça ne me va pas, c'est à sens unique, et c'est un peu cette sensation qui me reste, peu importe mes convictions profondes : on m'a tartiné de crème-radioactive, en me parlant de tout et en me demandant de croire sur dessins les syllogismes, les raccourcis, et de ne surtout surtout m'encombrer d'aucun chiffre, d'aucune étude, d'aucune source sérieuse à l'appui ( Vous trouverez cependant quantité de graphiques approximatifs et de schémas en tous genres, quasi-illisibles et pas forcément pertinents. Et ce pauvre Christophe ne fait pas le poids soit parce qu'il ne comprend pas non plus son sujet, et c'est un peu normal : c'est un auteur de BD. Janco l'a baladé lui aussi, et il a trouvé ça tellement agréable qu'il en fait 200 pages, soit parce que, sidéré, lui-même a endormi sa vigilance.

Du bourrage de mou, à dessein ou pas, pour nous faire accepter le nucléaire, les EPR, les mini-réacteurs ? la pilule passera certainement mieux après. Mais ne vs en faîtes pas : les déchets nucléaires c'est No soucis puisqu'on vous le dit ! une piscine olympique, tout au plus ! croyez moi ! le reste des déchets, c'est zéro tracas, zéro emmerde, tout à Bure, hop, dans le trou, finito mcfly et carlito.

Autre exemple insupportable choyé de Janco : le nucléaire tue X fois moins que prendre l'avion, qui tue moins que prendre la voiture. Pourtant, avez-vous peur de prendre votre voiture ? non ? Eh bien, c'est que vous êtes incohérent.. Ben non, ben non, si j'ai un accident de voiture, et que j'en meurs, ainsi soit-il, je meurs. Qu'une catastrophe nucléaire ait lieu, et ce ne sera pas qu' 1 personne qui en pâtira, sur le court, moyen et long terme. Donc NON, ces questions ne sont pas irrationnelles, ni à balayer sous couvert d'un cerveau reptilien ou ne sais-je encore quelle autre fumisterie de faux biais cognitif à la mode. Ces catastrophes n'engagent pas que notre présent, mais aussi notre futur, et sont à une échelle autrement proportionné qu'il me semble légitime de vouloir questionner.

Est-ce que le nucléaire est le moins pire ? Peut-être, j'en sais rien.

Est-ce qu'on doit absolument me faire croire qu''enfouir des déchets à Bure ne pose pas de problème puisqu'en Afrique la géologie a d'elle-même démontré qu'il n'y avait aucun risque ? Qu'on me laisse en douter. Et merci pour les habitants de Bure qui n'avaient rien demandé.

Peut-on tous dormir sur nos deux oreilles ? Quid de la gestion des centrales dans un monde où les bouleversements climatiques vont mettre à mal la stabilité des états ? Qu'est-ce qu'on fait si y'a plus assez d'eau pour refroidir les réacteurs ? Ou bien un barrage qui rompt en amont ? S'il y a du terrorisme ? Quid de la BONNE gestion des déchets au fond du trou, (notamment de la ventilation des puits (cf Bernard Laponche) sans AUCUNE interruption pendant 150 ans sans quoi BOUM) ? du sismique ? Quid des fuites régulières dans les nappes phréatiques (hier encore 21/12/21 dans le Rhône à Tricastin ) ?

Est-ce que tous les scientifiques et militants contradicteurs du nucléaire (Cf la Bd de Davodeau) sont paranos ou dominés par le reptile en eux ?

Chuuut, Janco veille, tout va bien, et Christophe est rassuré.

Un peu déçu par Christophe Blain, donc, et Janco fidèle à sa rhétorique implacable.
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Après un court prologue dont l'objectif est de préciser les circonstances de la rencontre entre Jean-Marc Jancovici, ingénieur et initiateur de la notion de bilan carbone et Christophe Blain, dessinateur, auteur de bandes dessinées, et de cerner le personnage de Jancovici, les auteurs se lancent dans un exposé sous forme de dialogue entre un enseignant-conférencier (Jean-Marc), et un interlocuteur qui découvre la notion d'énergie, l'énergie sous toutes ses formes, l'énergie d'hier et celle d'aujourd'hui, l'énergie nécessaire pour vivre, l'énergie dont l'humanité développe un besoin d'autant plus croissant que la bonne vieille planète, qui, en plus de supporter une population toujours plus nombreuse, doit fournir toujours plus pour le confort des échanges et pour assurer la survie de cette fourmilière humaine.

Première découverte : les formes que revêt l'énergie, celle dont nous avons un besoin vital et que nous sommes, depuis la nuit des temps amené à produire en l'extrayant de notre environnement, autrefois 100 % renouvelable, aujourd'hui en majorité épuisable voire polluante ou fournissant des déchets difficiles à gérer. On constatera également que si les énergies renouvelables progressent, elles ne remplacent aucunement les sources d'énergie non renouvelables dont l'exploitation n'a pas diminué. L'humanité a désormais à sa disposition une énergie abondante qui permet le confort lié aux machines et un travail moins pénible.

L'exposé se poursuit par quelques chapitres distincts sur le problème de la ville, ville qui s'étend, qui génère le besoin d'utilisation massive de moyens de transport , appartements qui se multiplient sur une surface réduite, ce qui crée un besoin toujours plus grand en énergie...

Et puis on en vient aux sources d'énergies, renouvelables, fossiles, leurs avantages, leurs inconvénients, les aprioris, les idées reçues ... les besoins croissants des humains... besoins qui accélèrent le processus de réchauffement dont les mécanismes sont clairement expliqués.

Une mine d'information, et un album que chacun devrait lire afin de se poser les bonnes questions. Un livre utile pour ouvrir les yeux des consommateurs que nous sommes, un livre dérangeant, un livre qui invite à faire le deuil d'une vie d'abondance, un livre qui aurait tendance à me mettre le moral à zéro, parce que moi, toute petite chose sur la grande planète Terre, je peux faire des efforts, je peux invoquer le colibri cher à Pierre Rabbi, mais je n'ai pas le pouvoir de freiner le réchauffement climatique face à des politiques pas très actifs, face à de nombreux pays qui utilisent encore le charbon, face à la société de consommation, et je me sens bien pessimiste pour mes enfants et les enfants de mes enfants qui auront à subir la violence des populations qui crieront famine, et ne seront plus capables de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

Puissent les grands de ce monde écouter les spécialistes compétents afin de sauver notre Terre !
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Oh, que voilà une belle BD ! Epaisse, cartonnée, lourde, un bel objet qui donne confiance. On me l'a offerte à Noël et je ne le regrette pas, car j'ai découvert un homme hors du commun, un Dieu vivant, une étoile au firmament de la pensée, j'ai nommé Jean-Marc Jancovici.

Parlons d'abord de la forme. Un dessinateur (Blain) tombe en pamoison devant un sachant au-dessus de la mêlée. Dès le début de la BD, ledit dessinateur se présente comme un ignorant ne sachant rien (on se doit de reconnaître que c'est vrai), qui vient par bonheur de tomber sur l'homme providentiel. Il en fait un panégyrique qui défie l'entendement, digne des guides suprêmes de la Corée du Sud. Dessiné pleine page (page 6), Jancovici nous apparaît dans toute sa splendeur, avec toute une série de flèches pointant vers sa personne et le désignant ainsi : « Mec qui n'arrête jamais, énergie inépuisable », « Regard de vieux cowboy à qui on ne la fait pas », « Petit sourire narquois de gamin farceur, mais rire franc de bon vivant généreux », « Sportif de la mort », « Militant infatigable », « Adore faire des blagues et bousculer son auditoire », etc. Un tel culte de la personnalité pour démarrer une BD qui se veut une vulgarisation scientifique, de mémoire d'être humain, on n'avait jamais vu. On en reste sur le cul.

Bon, le décor est planté. Blain va jouer le candide et l'idiot utile toute la BD, posant des questions (parfois stupides) tandis que notre héros, le Clint Eastwood du carbone, va lui répondre avec son intelligence hors du commun, sa lucidité interstellaire et l'instruire de ses connaissances sans limite. le lecteur (moi, vous), c'est Blain, le crétin du village, qui boit les paroles de sa majesté Jancovici, le sage qui sait tout. Ainsi infantilisé dès le départ, mis en position d'infériorité, le lecteur n'a plus qu'à ingurgiter à plein tonneau les vérités de notre grand timonier, notre sauveur, notre phare dans la nuit, et à le suivre sans jamais s'interroger sur le fond du discours.

Le fond, justement, on y vient.

On commence pianissimo avec, il faut bien le dire, beaucoup de banalités. C'est très digressif, peu structuré, parfois hors sujet (mais quel est le sujet ? On y reviendra) avec des démonstrations justes ou évidentes, parfois intéressantes, parfois pertinentes, mêlées à toutes sortes d'approximations, de fausses corrélations ou des confusions causes/corrélations. Très fourre-tout tout ça, et on finit un peu par s'endormir. Mais il y a quand même une petite musique qui surnage dans sa description du monde. Page 57, notre maître commence une démonstration qu'il laisse en plan pour nous révéler page suivante une sorte de loi économique tirée de son chapeau et basée sur une vision du monde franchement erronée. Prenant le PIB aux USA en 1860, 1900, 1950 et 2000, il le divise par le nombre d'habitants à ces différentes époques pour nous montrer que la richesse de chaque individu a augmenté considérablement. Fichtre, Jancovici croit-il donc que les richesses sont réparties de manière égale entre tous les individus sur cette planète ? Il devrait apporter son petit calcul aux quarante millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux USA, il serait bien reçu…

Cette vision erronée du monde qui nie les inégalités de richesse (pourtant criantes) et leur injuste répartition va de pair avec une vision passéiste du progrès. Ainsi, le développement des technologies aurait apporté le bonheur à l'humanité et notre grand esprit l'explique avec une extraordinaire comparaison qui confine au délire. Ainsi, chaque Français vit comme s'il avait en permanence à disposition 200 esclaves, et en fait 600 en comptant les exportations. Sympa aussi comme comparaison pour les mecs qui peinent à boucler leur fin de mois, les familles qui s'entassent dans des HLM en comptant chaque sou dès la moitié du mois. Jancovici devrait leur offrir sa BD, ça leur mettrait surement du baume au coeur d'apprendre qu'ils possèdent en fait tant d'esclaves. Encore une fois, Jancovici nie les inégalités et refuse de voir qui profite vraiment de la gabegie d'énergie de nos sociétés. En fin de volume, il y revient en expliquant notre culpabilité partagée (tous coupables…) par la biologie. Notre striatum est responsable de tout. Nous cherchons notre plaisir, rien que notre plaisir, et maintenant on doit le payer (variante biologique de la vision religieuse du pêcheur qui doit expier ses fautes).

Tout est du même tonneau pour nous convaincre que nous sommes tous responsables au même titre de l'épuisement de la planète. L'incitation permanente à consommer et à acheter n'importe quoi, monsieur Jancovici n'en a jamais entendu parler. le responsable, c'est moi, c'est vous (quelle tristitude comme chantait Oldelaf), pas un système capitaliste insensé, basé sur le profit pour enrichir à l'infini un petit nombre et poussant chacun à gaspiller tant et plus, le tout catalysé par l'obsolescence programmée des produits. Car, déjà, si on produisait des choses solides qu'on puisse garder longtemps, très longtemps, on économiserait beaucoup, mais vraiment beaucoup d'énergie.

Face au constat d'une planète qu'on presse comme un citron et dont on est en train de tirer les derniers jus, constat que Jancovici nous invite à partager (ça tombe bien, le lecteur était déjà d'accord avec lui avant d'ouvrir la BD…), on commence à aborder les différentes énergies dont nous disposons. Là aussi, nous pourrons tomber d'accord avec notre grand professeur quand avec un courage implacable (qu'il est fort…) il va démontrer à quel point le charbon et le pétrole nous conduisent au désastre.

Ensuite, après un couplet de quelques pages sur le climat où on s'ennuie ferme parce qu'on n'apprend rien, on passe ENFIN aux choses sérieuses. le coeur du livre, son sujet, son but. S'il y a une solution, elle se trouve dans les énergies non carbonées. Bien. Bravo. du bon sens…

On découvre assez vite que l'énergie éolienne et l'énergie solaire ne sont pas sa tasse de thé. Il les critique vertement, ne semble y voir aucun avantage, que des inconvénients. A le lire, ce serait finalement des gadgets sans avenir. Je conçois, certes, malgré des débuts encourageants, qu'il y a des progrès à faire dans le domaine, mais les progrès ne peuvent être fait sans argent et sans recherche. C'est un choix politique.

Ce qui commence à agacer à ce moment de la BD, c'est la progressive mauvaise foi des arguments. Notre bien-aimé Jancovici critique l'aspect inesthétique des éoliennes et se lamente à l'idée qu'il puisse y en avoir un peu partout en France (page 127). Quand il nous parle plus tard des centrales nucléaires, cette conscience esthétique l'aura quitté. Peut-être trouve-t-il beau des réacteurs nucléaires ? Autre critique, le solaire artificialise des surfaces arables (page 160). Certes, pourquoi alors ne parle-t-il pas de la tendance à les mettre sur les toits des immeubles dans les villes. Ni à les installer sur les routes elle-même (ça existe, Ségolène Royal en avait même inauguré un tronçon expérimental). de même, il reproche aux éoliennes de nécessiter beaucoup de métal et un socle en béton (page 131 et 160). Pour les centrales nucléaires (gros consommateurs de béton et de métal), cette critique disparaitra. C'est beau l'impartialité. Bref, les énergies renouvelables sont rejetées avec mépris sans contre-arguments, et sans ne serait-ce que le début du commencement d'un débat contradictoire sur le sujet.

Que reste-t-il donc ? le NUCLEAIRE !

Et là, patatras. On pouvait s'y attendre vu le sort réservé aux énergies renouvelables : le nucléaire, c'est l'avenir, c'est formidable, c'est génial. A ce moment, dans son rôle de benêt de service, Blain va se surpasser. Ce qui choque dans cette défense inconditionnelle du nucléaire, ce n'est pas que Jancovici soit pour le nucléaire (chacun son opinion et il est bon d'en débattre), c'est qu'il accumule mensonges et omissions, gommant d'un trait autoritaire (l'homme ne semble pas taillé pour le débat contradictoire) tous les arguments contre le nucléaire. Soit il les ignore, soit il les noie dans des bobards qui frisent parfois le canular.

Voyons cela.

Page 129. Un seul petit gramme d'uranium produit autant de chaleur que 2,5 tonnes de charbon et 1 tonne de pétrole, nous dit-il (histoire de montrer la supériorité du nucléaire). Cet argument revient à plusieurs reprises dans les pages suivantes, monsieur Jancovici y tient beaucoup. Fort bien. Dans les carrières de charbon on extrait du charbon et dans les puits de pétroles on extrait du pétrole. Mais combien faut-il broyer de roche pour obtenir 1 gramme d'uranium ?
Pour qu'un gramme d'uranium (238, 234 et 235) soit utilisé dans une centrale, il faut qu'il contienne environ 0,04 gramme d'uranium 235. Or, 1 gramme d'uranium naturel (238, 234 et 235) ne contient naturellement que 0,007 gramme d'uranium 235. Il en faut donc 5,71 fois plus (0,04/0,007) pour que notre gramme d'uranium (appelé alors uranium enrichi, c'est à dire enrichi en uranium 235) soit utilisable dans une centrale. Comme dans un granite ou un sédiment, il faut broyer environ 1 tonne de roche pour obtenir 3 gramme d'uranium (238, 234 et 235), il faut donc broyer 1,9 tonnes de roches pour obtenir notre uranium enrichi en 235 utilisable dans une centrale. Presque deux tonnes de roche broyée, réduite en poussière, pour le seul petit gramme d'uranium dont Jancovici vante les mérites !
Par ailleurs, sur les sites des compagnies nucléaires (voir par exemple le groupe Orano), on nous dit que 2,2 tonnes d'uranium enrichi permettent d'alimenter en électricité une ville comme Nantes pendant 1 an. Pour 2,2 tonnes d'uranium enrichi, il faut broyer et réduire en poussière 759 000 tonnes de roche. C'est énorme, monstrueux. Quel gâchis. Et encore, je vous passe tous les produits chimiques dégueulasses qu'il faut utiliser pour extraire l'uranium de la roche en la broyant. Faut pas s'étonner que les carrières d'uranium soient une catastrophe environnementale.

Et c'est une autre omission spectaculaire de notre chantre du nucléaire. Pas un mot sur les carrières d'uranium. Or, ces carrières sont une horreur. La radioactivité liée à l'activité de ces carrières et les produits chimiques utilisés polluent les sols et les nappes phréatiques, empêchant toute vie humaine à des kilomètres à la ronde. Jancovici doit s'en foutre, car ce sont souvent des populations rurales dans des pays pauvres. Ils n'ont qu'à abandonner leur village millénaire, s'installer quarante kilomètres plus loin, et ne pas nous faire chier pour si peu…

Page 130. Les tours des centrales nucléaires crachent une belle fumée blanche. Jancovici nous rassure, ce n'est que de la vapeur d'eau. Certes, mais les centrales rejettent aussi dans l'atmosphère de l'hexafluorure de soufre (SF6). Surprise : c'est le gaz à effet de serre le plus puissant que l'on connaisse (le CO2 est un rigolo à côté de lui). L'industrie nucléaire a des quotas de rejet de ce gaz qu'elle ne doit pas dépasser, mais qu'elle dépasse régulièrement, comme à Flamanville en 2020 (par exemple). Flamanville a droit à un quota annuel de 100 kg par an, soit l'équivalent de 2 300 000 kg de C02. Pour une énergie non carbonée, on fait mieux. Jancovici ignore-t-il cela ?

Page 132 nouveau mensonge (toujours pour nous montrer la supériorité des centrales nucléaires sur tout le reste), on apprend avec surprise que nos centrales ont une durée de vie de 60 ans. Rappelons qu'elles ont été construites pour une durée de vie officielle de 40 ans maximum, et que c'est en 2021 que l'autorité de sureté nucléaire (ANSM) a ouvert la voie vers une prolongation jusqu'à 50 ans fondée sur une inspection régulière.

On en arrive à la dangerosité des centrales. Là, Jancovici est au sommet de sa forme. D'abord, rassurez-vous braves gens, ce qui s'est produit à Tchernobyl et à Fukushima (pas un mot sur l'accident nucléaire de Three Miles Island aux USA en 1979, peu connu en France donc on le met sous le tapis) est impossible chez nous. On est beaucoup plus fort que ces crétins de Russes et ces crétins de Japonais. On sait faire, nous. L'argument est faible.

Ensuite, il tente de nous faire croire que ces accidents n'ont guère eu de conséquences. Il se base sur un rapport de l'UNSCEAR (il ignore tous les autres), organisme onusien créé en 1955. Ce rapport minimisant les dégâts de la radioactivité sur les hommes des régions concernées est contesté par de nombreux autres organismes et chercheurs. Un petit débat contradictoire s'imposerait, mais Jancovici ne fait confiance qu'à ce rapport (normal, les autres ne vont pas dans le même sens). On apprend donc qu'il ne s'est finalement pas passé grand-chose à Tchernobyl et à Fukushima. Tchernobyl, une trentaine de morts (les premières personnes qui auraient lutté contre l'incendie de la centrale). Ce n'est pas crédible vu les conditions dans lesquelles des centaines de « liquidateurs » ont « travaillé », et contredit les témoignages des survivants. Par ailleurs, dans ce rapport, il y aurait eu 6000 enfants atteints d'un cancer de la thyroïde. Là, c'est plus sérieux, mais faudrait quand même pas s'inquiéter pour si peu. Jancovici, notre docteur suprême, encore une fois nous rassure : « La chance dans ce malheur, c'est que c'est un cancer qui se traite bien ». Certains de ces cancers se soignent, c'est vrai, encore faut-il prendre pour le restant de sa vie des hormones thyroïdiennes. Et puis certains (les cancers anaplasiques de la thyroïde) n'ont un taux de survie que de 8% trois ans après le diagnostic. Vous êtes bien léger, docteur Jancovici, avec vos patients.
Et notre Jancovici national de conclure sur Tchernobyl : « Pour le reste, il n'y a pas de conséquences sanitaires qui sortent du cours normal des choses ». Ahurissant.

Alors quelle sont les conséquences à Tchernobyl qui sortent du cours normal des choses ? En 2018, 40 000 km2 toujours contaminés, soit la surface de 8 départements français, et 2600 km2 d'exclusion totale (soit la superficie de la moitié d'un département français) où personne n'a le droit d'habiter. 37 ans après le drame. Notons l'affaire du nuage radioactif qui s'est arrêté aux frontières de la France. Jancovici parle « d'une simplification maladroite journalistique ». J'ai une amie qui a eu le malheur de manger des champignons dans l'est de la France à cette époque et qui, depuis, a des problèmes de thyroïde avec médicaments qu'elle devra prendre jusqu'à la fin de sa vie. Pour Janco, le nuage s'est rapidement dilué.

Pour Fukushima, c'est pareil. Grace au rapport de l'UNCEAR, circulez, il n'y a rien à voir, il ne s'est rien passé. Pourtant 1200 km2 sont toujours contaminés. Dans la ville de Namie, par exemple, 1200 personnes y vivent au lieu de 21 000 avant le drame.

Et que se passe-t-il dans ces centrales qui ont explosé ? A-t-on réussi à arrêter le processus dévastateur ? Que nenni. On ne sait pas faire, on ne peut rien faire. A Tchernobyl, on a construit un sarcophage autour du coeur en fusion. Puis, des années plus tard, comme le premier commençait à se fissurer, on en a construit un second autour du premier. A quand le troisième ? Quant à Fukushima, on continue tous les jours à arroser d'eau la centrale pour empêcher que ça ne dégénère. Jusqu'à quand ? Car c'est bien une des particularités du nucléaire : l'homme est dépassé par ce qu'il a inventé ; il ne sait pas le contrôler. Prenez les vieilles centrales. Il faut les démanteler. Eh Bien, on ne sait pas faire. A Brennilis, en Bretagne, la centrale a été arrêtée en 1985. Elle n'est toujours pas démantelée. Elle reste là, constituant un danger potentiel pour toute la Bretagne. Fessenheim ? Pareil. Ça va rester là pour les générations futures. Et en plus, si on savait faire, on sait déjà que ça couterait des milliards.

Mais Jancovici fait fi de ces détails. Poussant son argument de l'accident local sans conséquence, il va jusqu'à le glorifier. On atteint des sommets. Il écrit : « Paradoxalement, Tchernobyl est devenu une réserve naturelle où vivent de grands animaux qui avaient quasiment disparu. Pour la vie sauvage, entre le bénéfice amené par l'évacuation des hommes et les inconvénients liés aux radiations, le résultat est sans appel ». Ce type nous prend vraiment pour des cons. le voilà qui se met presque à souhaiter des accidents nucléaires dramatiques pour sauver la faune sauvage. Une réserve naturelle… Connait-il les travaux des biologistes qui étudient les oiseaux. Sait-il par exemple que 40% des oiseaux sont stériles dans les zones les plus contaminées à Tchernobyl ? Que des tumeurs cancéreuses s'observent sur les oiseaux vivant dans les zones les plus irradiées ? Si on interdit aux hommes d'y vivre, imaginer que c'est sans danger pour les animaux, est je crois le plus beau des raisonnements pernicieux de Jancovici.

Reste la question des déchets nucléaires qui nous restent sur les bras pour des centaines d'années. Qu'en faire ? Pas un problème. On nous dit d'abord qu'ils tiennent dans une piscine olympique. Pour nuancer ensuite, car il faut les mettre dans des cylindres qui eux prennent de la place. Beaucoup de place. Alors qu'en faire ? Les enfouir à Bure bien sûr, la solution miracle. Et là, on en lit encore de belles. On nous affirme que les nappes phréatiques ne peuvent être polluées que par infiltration de l'eau en provenance de la surface. Et que ces nappes sont à 20 m de profondeur alors que Bure est à 400 m. Encore une sacrée connerie balancée à la va-vite. Les nappes phréatiques sont la plupart du temps beaucoup plus profondes. On en trouve à 400/500 m de profondeur (voire plus). Un petit cours d'hydrogéologie serait nécessaire pour ce monsieur. Par ailleurs, les transferts verticaux et horizontaux de l'eau souterraine sont très complexes et difficiles à connaître. Les nappes peuvent très bien être polluées par en dessous. Par ailleurs, le béton qui enserre ces déchets est, comme tous les bétons, friable avec le temps. Des fissures, qui vont se créer, s'échapperont les gaz radioactifs qui peuvent remonter et polluer les nappes. du reste, du C02 issu du manteau terrestre à plus de 30 km de profondeur remontent parfois jusqu'à la surface où il crève sous forme de bulles. En Auvergne, par exemple on voit cela. Un gaz, s'il est léger, traverse même des couches imperméables pour remonter sous forme de bulle par un phénomène qui en géologie s'appelle le diapirisme (de la même manière qu'une bulle d'air remonte de la base de votre baignoire, traversant l'eau pourtant un milieu imperméable, pour venir crever en surface). Un cours de mécanique des fluides serait aussi utile à monsieur Jancovici. Mais quand on défend une chapelle, on ne s'embarrasse pas des données de la science.

Je ne peux pas détailler tous les mensonges de cette BD sur le nucléaire, ce serait trop long. Mais je vais quand même en donner un dernier (page 145). Jancovici affirme que le nucléaire nous rend moins dépendant de l'étranger que les énergies fossiles (gaz et pétrole). Ah bon ? Parce que l'uranium, on le trouve en France ? On ne va pas le chercher au Niger, au Canada, en Australie et au Kazakhstan ? Non, vraiment, on nous prend pour des noeuds-noeuds.

Enfin, que penser de ceux qui ont abandonné le nucléaire après l'accident de Fukushima ? Oh là là, les allemands en prennent pour leur grade. Et là, on vire à l'insulte. Il se lâche, le Jancovici, perdant toute mesure. Par exemple, il écrit : « la réaction des Allemands après Fukushima va être des milliers de fois plus mortelle que tous les accidents nucléaires réunis ». Ben vrai, ça va fort. Les Allemands sont dessinés comme de gentils imbéciles craintifs, qui n'ont rien compris à rien. C'est un point important dans la BD, car les Allemands sont considérés par les Français comme des gens très sér
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L'auteur de bandes dessinées Christophe Blain s'associe à Jean-Marc Jancovici, spécialiste des questions du climat et de l'énergie, pour nous exposer le fonctionnement actuel du monde et ses conséquences sur notre avenir pas si lointain. ● C'est très souvent passionnant, surtout la première partie sur l'énergie, la consommation exponentielle qu'en a fait l'humanité au cours du temps et l'impasse où cela nous mène. le regard porté sur le monde est original, les comparaisons percutantes, et la forme de la bande dessinée fait passer agréablement ce que le propos pourrait avoir de rébarbatif. ● le parti-pris pro-nucléaire peut sans doute être discuté, même s'il est exposé de façon très convaincante. La partie la plus faible m'a paru être la dernière, sur le striatum, peut-être parce que j'ai été dans les années quatre-vingts un grand lecteur des livres de sociobiologie d'Henri Laborit et que cet auteur me paraissait mieux parler de ces questions d'interaction entre le cerveau humain et son environnement. ● Cela dit, dans l'ensemble, je ne m'estime pas du tout compétent pour juger de la pertinence de ce qui est dit, mais l'intérêt d'un tel ouvrage est d'éveiller la conscience du lecteur, de lui faire poser des questions, même sans avoir les réponses, et, de ce point de vue, c'est très réussi.
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Ce matin, le journal le Monde titre : « Réchauffement climatique : une consultation lancée pour préparer la France à une hausse de 4 °C », me rappelant ainsi au souvenir de ce livre, fini il y a peu. Beaucoup de critiques intéressantes lui sont consacrées ici sur le site. Je ne vais quant à moi m'attarder plus longuement, si ce n'est pour en souligner l'humour, noir, bien sûr et une certaine clairvoyance. Ainsi, page 113, on envisage déjà (en 2021) un monde dont la température moyenne a augmenté de 4 °C par rapport à aujourd'hui. Enfin, il y a la question du nucléaire. Je ne suis pas scientifique, mais cette partie-là interpelle davantage.
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critiques presse (12)
SudOuestPresse
31 janvier 2023
« Le Monde sans fin », de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, pose les enjeux du changement climatique du point de vue de l’énergie. Un succès public inédit
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
RadioFranceInternationale
18 juillet 2022
Le monde sans fin, de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, explique en 120 pages le lien entre dépendance énergétique et réchauffement climatique, s'est déjà vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LeParisienPresse
28 mars 2022
Depuis cinq mois, la BD signée Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici truste le sommet des ventes de livres, bousculant l’indéboulonnable Astérix, titillant les Houellebecq, Lemaitre et compagnie, résistant même à la crise du papier et aux ruptures de stock.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
LaCroix
13 janvier 2022
Faisant en écrivain le récit de la guerre d’Indochine, Éric Vuillard décrit avec férocité la logique du désastre portée par une classe dirigeante française dont le portrait effare et réjouit à la fois.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeParisienPresse
13 janvier 2022
Conversation dessinée entre l’auteur de BD et l’ingénieur français spécialiste du climat, l’album, dense, permet de mieux comprendre tous les réalités et les enjeux des changements climatiques.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
OuestFrance
10 janvier 2022
Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Sceneario
08 janvier 2022
Le Monde sans fin est une lecture importante, qui devrait être obligatoire pour comprendre les enjeux pour notre monde demain. C'est instructif, amusant et cela fait réfléchir. Une oeuvre importante et ludique que je vous invite à placer sous vos sapins de Noël.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LaCroix
29 novembre 2021
Avec son génie graphique, Christophe Blain vulgarise les analyses de Jean-Marc Jancovici sur la question énergétique.
Lire la critique sur le site : LaCroix
ActuaBD
14 novembre 2021
L’intérêt principal de cet ouvrage réside dans l’étude des effets paradoxaux de cette révolution. Toutes les énergies offrent leur lot d’avantages et d’inconvénients. Rien n’est simple et Jancovici sait nous prendre à revers, allant contre certaines idées toutes faites.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LePoint
29 octobre 2021
Dans « Le Monde sans fin », Christophe Blain traduit en dessins la pensée de Jean-Marc Jancovici sur les limites physiques de la croissance économique.
Lire la critique sur le site : LePoint
BDGest
29 octobre 2021
La bande dessinée est en elle-même très réussie et, au moins pour ses deux tiers, absolument passionnante dans son analyse du rapport à l'énergie. Elle vulgarise efficacement des sujets délicats et se lit pourtant avec un grand plaisir. Est-elle neutre idéologiquement ? C'est un autre débat.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeFigaro
21 octobre 2021
Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain dressent un tableau passionnant des enjeux écologiques.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
On ne peut pas demander à la science de décrire par le menu tout ce qu'on risque avant de se bouger les fesses. C'est comme la tectonique des plaques. Le système se met en tension, mais tu ne sais ni où, ni quand il va craquer. La seule certitude que l'on peut avoir, c'est qu'on aura des surprises. A mesure que le temps passera et que la déstabilisation augmentera, on aura de plus en plus de coups qu'on n'a pas vu venir.
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La sobriété est organisée, alors que la pauvreté est subie, généralement dans la violence.
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"Mes forêts sont en train de brûler partout, mes coraux sont en train de crever, mes lacs s'assèchent, beaucoup de mes habitants veulent fuir leur pays...
Pour préserver ce qui peut l'être, vous avez 30 ans pour diviser les émissions de gaz à effet de serre par 3.
Vous pouvez aussi attendre que tout devienne invivable."
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"Le comportement qu'on a avec les énergies fossiles et les énergies renouvelables me fait penser à cette blague.

_Vous en êtes à combien
_Une bouteille de whisky par jour.
_Houlà !

Un mois plus tard...
_Alors ! où en sommes-nous ?
_Ça va beaucoup mieux.
_Ah ! Racontez-moi ça !
_Je bois une bouteille de whisky et demie par jour...oui, mais attention...Maintenant, je bois une orange pressée par semaine en plus."
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"Recette du glucose :

- Prendre la lumière du Soleil.
- Casser le dioxyde de carbone en 2.
- Mélanger le carbone obtenu avec l'oxygène et l'hydrogène contenus dans l'eau.

NB : Pour une alimentation plus riche, ajouter l'azote contenu dans l'air avec les sels minéraux présents dans le sol."
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Videos de Jean-Marc Jancovici (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marc Jancovici
Il défend le recours au nucléaire pour sauver le climat. Dans « À l'air libre », débat avec Jean-Marc Jancovici, très médiatique expert du climat et de l'énergie. 
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