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EAN : 9782895023074
L'Instant même (01/04/2011)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Pavel et Molie vivent la nuit, le premier en raison de son emploi, la seconde parce qu'elle est plutôt asociale. Ils habitent tous deux Grand-Mère, ont fait partie de la même cohorte de finissants du secondaire, ils louent les mêmes films d'horreur au même club vidéo et lisent le même exemplaire d'un roman de George Eliot, mais ne se croisent jamais. Les âmes soeurs, en effet, tombent rarement l'une sur l'autre au coin de la rue. D'ailleurs, qui croit à l'âme s?ur d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour ceux qui s'attendraient à une histoire pleine à craquer de zombies, il faut commencer par dire que les morts-vivants, ici, ne sont pas particulièrement voraces. Mais sinon, il y a dans ce roman une histoire délicieuse & irrévérencieuse &, on n'y échappe pas, un peu fondamentalement déprimante.

Molie & Pavel habitent Grand-Mère & ils sont tous deux payés par de mystérieux inconnus pour écrire sur leur quotidien. La prémisse semble peut-être un peu tirée par les cheveux, mais moi j'ai tellement aimé ce livre que j'aurais avalé n'importe quel prétexte pour lire ce que ces deux personnages avaient à raconter. Tandis que Pavel adopte la troisième personne et un pseudonyme (eh oui, ici s'écroule votre rêve d'entendre parler des mésaventures d'un Russe en Mauricie, moi aussi je suis passée par là), Molie alterne entre une ponctuation un peu déficiente & pas de ponctuation du tout ; Pavel parle de ses soirées à essayer de cruiser une fille en lisant 'Middlemarch' dans le bar où elle travaille, puis de ses nuits passées à cirer les parquets d'un centre commercial ; Molie ne travaille pas du tout, lit de bons livres, joue à des jeux vidéo, & regarde des épisodes d'Hannah Montana avec la petite soeur de sa cousine. Tous deux se ressemblent assez énormément beaucoup. & ils ne se connaissent pas.

Quand j'étais petite, il y a un jeu que j'adorais & que j'imposais à tous mes amis. On commençait par s'inventer de nouveaux noms & on faisait promptement semblant de ne pas se connaître. On jouait à je sais pas quoi chacun de notre côté. Parfois on se croisait. On s'approchait tout doucement du moment où, peut-être, on pourrait commencer à se connaître. Mais on ne l'atteignait jamais tout à fait. (Comment je faisais pour garder les amis que j'avais, c'est encore une question que je me pose.) Les livres de François Blais sont comme ça. C'est peut-être pour ça que j'ai tellement aimé tous ceux que j'ai lus jusqu'ici.

Il n'y a pas de grands rebondissements dans ce livre, seulement une intrigue qui ne dépasse jamais le quotidien, seulement une accumulation de choses qui dessinent tranquillement des vies. Ici, le plaisir est dans l'originalité de leurs voix, le mélange de sarcasme et de difficultés de communication, d'humour et de quelque chose de plus sombre, un courant d'échec et de manque de motivation, de découragement profond. Il faut s'attendre à ces personnages décalés qui sont ceux de François Blais, des gens pas tout à fait comme tout le monde qui nous confrontent aux petites insignifiances de nos routines, qui s'embourbent dans des questions qu'on aimerait pouvoir oublier. Ça rend pas la lecture moins agréable. Juste plus percutante.

Je crois que tout le monde peut se reconnaître dans les personnages de François Blais – quand la paresse est plus grande que l'ambition, quand la peur de rater ce qu'on n'a pas encore commencé devient paralysante. Ils ont quelque chose de délicat, sous l'enveloppe épaisse de leur sarcasme mordant, de leur ironie jouissive. Ça fait de la lecture de ce roman un plaisir doux-amer, mais incroyablement satisfaisant.
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Pour ceux qui s'attendraient à une histoire pleine à craquer de zombies, il faut commencer par dire que les morts-vivants, ici, ne sont pas particulièrement voraces. Mais sinon, il y a dans ce roman une histoire délicieuse & irrévérencieuse &, on n'y échappe pas, un peu fondamentalement déprimante.

Molie & Pavel habitent Grand-Mère & ils sont tous deux payés par de mystérieux inconnus pour écrire sur leur quotidien. La prémisse semble peut-être un peu tirée par les cheveux, mais moi j'ai tellement aimé ce livre que j'aurais avalé n'importe quel prétexte pour lire ce que ces deux personnages avaient à raconter. Tandis que Pavel adopte la troisième personne et un pseudonyme (eh oui, ici s'écroule votre rêve d'entendre parler des mésaventures d'un Russe en Mauricie, moi aussi je suis passée par là), Molie alterne entre une ponctuation un peu déficiente & pas de ponctuation du tout ; Pavel parle de ses soirées à essayer de cruiser une fille en lisant 'Middlemarch' dans le bar où elle travaille, puis de ses nuits passées à cirer les parquets d'un centre commercial ; Molie ne travaille pas du tout, lit de bons livres, joue à des jeux vidéo, & regarde des épisodes d'Hannah Montana avec la petite soeur de sa cousine. Tous deux se ressemblent assez énormément beaucoup. & ils ne se connaissent pas.

Quand j'étais petite, il y a un jeu que j'adorais & que j'imposais à tous mes amis. On commençait par s'inventer de nouveaux noms & on faisait promptement semblant de ne pas se connaître. On jouait à je sais pas quoi chacun de notre côté. Parfois on se croisait. On s'approchait tout doucement du moment où, peut-être, on pourrait commencer à se connaître. Mais on ne l'atteignait jamais tout à fait. (Comment je faisais pour garder les amis que j'avais, c'est encore une question que je me pose.) Les livres de François Blais sont comme ça. C'est peut-être pour ça que j'ai tellement aimé tous ceux que j'ai lus jusqu'ici.

Il n'y a pas de grands rebondissements dans ce livre, seulement une intrigue qui ne dépasse jamais le quotidien, seulement une accumulation de choses qui dessinent tranquillement des vies. Ici, le plaisir est dans l'originalité de leurs voix, le mélange de sarcasme et de difficultés de communication, d'humour et de quelque chose de plus sombre, un courant d'échec et de manque de motivation, de découragement profond. Il faut s'attendre à ces personnages décalés qui sont ceux de François Blais, des gens pas tout à fait comme tout le monde qui nous confrontent aux petites insignifiances de nos routines, qui s'embourbent dans des questions qu'on aimerait pouvoir oublier. Ça rend pas la lecture moins agréable. Juste plus percutante.

Je crois que tout le monde peut se reconnaître dans les personnages de François Blais – quand la paresse est plus grande que l'ambition, quand la peur de rater ce qu'on n'a pas encore commencé devient paralysante. Ils ont quelque chose de délicat, sous l'enveloppe épaisse de leur sarcasme mordant, de leur ironie jouissive. Ça fait de la lecture de ce roman un plaisir doux-amer, mais incroyablement satisfaisant.
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Si on aime l'univers particulier de François Blais on va adorer ce roman: Toujours le même genre d'histoire, la même catégorie de personnages et surtout ,toujours le même humour un peu acide que j,adore. Écrit avec des dialogues parlés on aime quasiment les lire à haute voix.
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critiques presse (1)
LaPresse
11 février 2013
Mais on est chez François Blais, maître du défaitisme et de l'humour grinçant, et les deux personnages se frôleront sans jamais se toucher. Dommage, mais probablement beaucoup plus proche de la réalité...
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
...et cela était trop déprimant de songer qu'on a passé une heure à torcher des chiottes simplement pour payer le droit d,en revenir. (p.67)
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Raphael a fini par jeter son dévolu je me demande en passant si on peut faire autre chose avec un dévolu à part le jeter ... (p.131)
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