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André Gide (Traducteur)
EAN : 9782714302892
56 pages
José Corti (01/08/1989)
4.12/5   132 notes
Résumé :
Le temps a rendu justice à celui qui, longtemps considéré comme un fou, fut l'immense poète, graveur et visionnaire que l'on sait, - éternel enfant, éternel " primitif " que son ardeur imaginative, son lyrisme, sa violence condamnèrent à n'avoir de renommée que posthume.
Autodidacte, il dénonce la raison tyrannique des philosophes, s'enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le Mariage du Ciel Et de L'Enfer, c'est un tout petit opuscule à la frontière entre poésie pure, religion, fantastique, considérations personnelles et morale, mais aussi et surtout, parodie satirique à l'égard du très pieux Swedenborg et de son Heaven and Hell.

Écrit au moment de la Révolution française et des conséquences religieuses que l'on sait, on y lit, de façon toujours assez nébuleuse et détournée, une bonne bourrade contre la croyance chrétienne du paradis après la mort dans cette Angleterre puritaine et conservatrice, assez rigide sur la question des croyances.

William Blake trouve parfois des formules luminescentes qui nous éblouissent et parfois nous clos les paupières hermétiquement en les rendant lourdes comme des enclumes. Je trouve l'ensemble assez inégal bien que j'aime assez le ton assez virulent et iconoclaste employé, notamment quand l'auteur se fait le chantre du démon...

J'ai déjà eu l'occasion de dire ce que je pensais du Gide traducteur mais, pour le coup, avec de la poésie alambiquée du XVIIIème siècle, avoir sa patte est très probablement un plus car il sait trouver des formules à la fois désuètes et précieuses qui collent parfaitement avec l'esprit de l'ouvrage. Donc, merci à André Gide de s'y être attelé.

Ceci étant, je ne vous cache pas que c'est assez spécial et que c'est parce que cela a le mérite d'être court que ça se lit sans déplaisir. Sur 500 pages, je me serais probablement essoufflée rapidement, mais à petite dose, ça vaut le coup d'être essayé. Bien entendu, ce n'est là qu'un avis très moyen, situé juste à égale distance du ciel et de l'enfer, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Je connais peu la poésie anglaise. Premier recueil que je lis de William Blake. Je n'ai pas été vraiment convaincu. Je suis passé à coté de ses emportements pour Dieu ou Satan, le Bien, le Mal. Trop de références bibliques m'ont empêché de me laisser aller à ces élans poétiques. Je devrais peut-être commencer par lire « Le paradis perdu » de Milton.
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La poésie de William Blake est un puits sans fonds de folie exacerbée, paroxysme dialectique menée jusqu'à l'épuisement, tel un exutoire poétique de visions scandées au monde des hommes, enfermés dans les théories sèches de la raison des lumières. Car, si Blake est un amoureux de la liberté, celle-ci doit-être totale, délivrant le poète des anciens dogmes religieux, mais aussi des élans théoriciens trop matérialistes des philosophes. Pour Blake, la poésie, c'est l'alliance du bien et mal, de la folie et la sagesse, de la douceur et de la force, de la raison et de l'énergie pure, mélanges audacieux pour mener à la révolte du moi intérieur aboutissant à une finalité complexe suprême ou la fusion des contraires offre l'absolu.
Les vers de Blake sont la transcendance de cette unité mystique provocatrice, destructrice des valeurs passéistes ou nouvelles sans saveur, au travers de ses mots, l'auteur transgresse à tout va les conventions puritaines moribondes, hurlant à la société de rechercher sans retenue le désir, même si ce dernier se trouve en enfer, d'ailleurs Blake, pour illustrer ses propos n'hésite pas à avoir recours à de nombreux aphorismes comme : "le chemin de l'excès mène au palais de la sagesse", montrant par ce biais que l'enfer est le commencement du bien.
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Tu sais, je crois que j'ai pas fait exprès, mais au fond je savais que j'allais trouver un peu du Paradis perdu de Milton dans ce recueil de poésie. Et je sais pas pourquoi, mais je peux te dire maintenant, ça m'a fait un bien fou de connaître la référence.

Parce que ce recueil est compliqué, mais bourré de sarcasmes, de pépites à piocher par-ci par-là. Il rejoint Milton dans sa vision d'un Satan libérateur, qui fait copain-copain avec le poète et qui rend les portes de la perception presque limpides tant que tu te forces à relire plusieurs fois certains vers.

(mais en vrai c'est pas grave de relire bicause le recueil est très très court).

Je sais pas pourquoi je kiffe autant cette prose quasi religieuse et poétique, peut-être parce que même de ce que je comprends en surface, je me dis que Blake devait être un sacré coquin pour se foutre autant de la gueule du puritanisme anglais de ce XVIIIe siècle où semble pointer une Révolution évidente, et dont il voudrait nourrir de feu pour les futures Lumières.

Faut pas avoir peur de se casser les dents sur des textes dont on va rien biter dans la vie, parce que je crois que le cerveau enregistre malgré tout certaines choses et finit par apprivoiser les mots dans lesquels on pensait ne jamais pouvoir rentrer.

Wah. C'est le genre de texte qui te fait regretter de pas avoir fait d'études en littérature, je te jure. Ça donne envie de caresser la folie dans les vers, et de se lover dedans une fois qu'on en a bu l'essence.

Feu si t'es cap ! Cette édition bilingue est terrible et du coup ça m'a donné envie de lire la traduction faite par André Gide.
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Les immensités de Dieu et de Satan se mélangent. Elles se combattent et se fondent l'une dans l'autre. Tout dans cette poésie a la force de l'infini qui se déchire. La prophétie éclate et disparaît. Des êtres mythiques aux noms bizarres, Urizen, Theotormon, Rintrah, Jésus-Christ, naissent, meurent et enfantent. le Bien et le Mal perdent le Nord. Tout toujours se renverse et se bouleverse, et le lecteur se perd, noyé par le feu des catastrophes et par la force des mots qui se cognent. Demeure, après l'étourdissement de la lecture, un reste de force et d'énergie, et le sentiment d'avoir assisté, subjugué et incrédule, au combat intérieur d'un univers en déroute.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
L'homme croit voir le monde à travers deux yeux, deux petites ouvertures étroites, et les choses lui apparaissent dès lors limitées et à distance.
En réalité, nous ne voyons pas le monde à partir de petites ouvertures, deux petites fissures mais à partir de l'espace infini.
Quand on s'éveille à cette vision sans voyant, alors les choses sont unes avec l'infini et deviennent elles-mêmes l'infini.

Et c'est la libération.
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Ainsi, une portion de l'être est le Prolifique, l'autre portion le Dévorant. [...] Il y a et il y aura toujours sur la terre ces deux classes d'hommes, et elles seront toujours ennemies ; essayer de les réconcilier, c'est s'efforcer de détruire l'existence.
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C'est avec les pierres de la Loi qu'on a bâti les prisons et avec les briques de le religion, les bordels.
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Sans contraintes il n'est pas de progrès. Attraction et Répulsion, Raison et Énergie, Amour et Haine, sont nécessaires à l'existence de l'homme.
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Ceux qui répriment leur désir, sont ceux dont le désir est faible assez pour être réprimé.
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Videos de William Blake (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Blake
Lecture par l'autrice & Tania Saleh, accompagnées de Pierre Millet
Publié en 1923 puis traduit en 40 langues, le Prophète de Khalil Gibran est universel et intemporel. Ce conte philosophique puise dans les enseignements des trois cultes monothéistes, des religions de l'Inde mais aussi aux sources d'oeuvres révolutionnaires, tels que les écrits de William Blake, de Nietzsche et de Jung. Zeina Abirached offre ici la première version entièrement dessinée de ce chef-d'oeuvre. Dans une chorégraphie d'ombres et de lumières, elle nous invite à rejoindre les habitants d'Orphalèse réunis pour questionner le jeune Almustafa sur les grandes orientations de la vie. Enfant du Liban et de l'exil, comme Khalil Gibran avant elle, Zeina Abirached nous propose de découvrir autrement ce texte magistral dont la force et la portée n'ont pas fini de nous surprendre.
« C'est dans la rosée des petites choses que le coeur trouve son matin et se rafraîchit. » Khalil Gibran, le prophète
À lire – Zeina Abirached & Khalil Gibran, le Prophète, trad. par Didier Sénécal, éd. Seghers, 2023.
Son : Alain Garceau Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Marilyn Mugot
+ Lire la suite
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