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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Il faut sortir de sa bulle, plus que jamais, à l'heure des confinements mentaux et de l'atomisation identitaire. C'est un principe élémentaire d'hygiène intellectuelle, un geste barrière contre les biais de confirmation et la polarisation qui contamine les consciences. Sortir de chez soi, c'est sortir de soi. En s'éloignant de ses bases, on se rapproche de l'universel.
Faute d'horizon, la myopie guette. L'expérience physique du déplacement, elle, offre une vision panoramique. Elle contraint à exercer son empathie et prodigue des enseignements salvateurs. On comprend que, vu de près, le monde n'est pas aussi moche qu'il en a l'air. Que l'inconnu n'est pas l'ennemi. »

Cette déclaration d'intention, en forme de justification, est placée en préambule aux nombreux « papiers » pour divers journaux et revues ici rassemblés. Effectivement le bilan carbone de Julien Blanc-Gras ne doit pas être brillant mais on lui pardonne volontiers ce péché devenu mortel car sa nouvelle contribution à la littérature du voyage est vraiment réussie.

Le ton général est léger. La palette des lieux visités est sidérante : pas un continent n'est laissé de côté. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Parfois l'objet de l'article est de décrire les impressions d'un touriste lambda face aux décalages sociétaux, aux particularités locales. A plusieurs reprises, c'est d'une aventure très sportive qu'il s'agit (parapente au Népal, notamment), sorte de trek en Indonésie, au milieu des varans…). Enfin ce recueil propose aussi des reportages un peu plus étoffés sur des sujets divers : industrie du cinéma au Nigeria (j'ignorais jusqu'alors que l'Afrique a son Hollywood nigérian : Nollywood), sommet de Davos.

Le style de Julien Blanc-Gras est vraiment plaisant et efficace. L'humour et l'ironie n'en sont pas absents. Il n'a rien à envier aux auteurs anglo-saxons qui boxent dans la même catégorie. J'ai apprécié cette lecture, d'autant plus que je suis terriblement casanier, sans la moindre intention d'aller voir ailleurs si j'y suis…
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Avant, Julien Blanc-Gras voyageait. A ses frais d'abord, quand il était jeune et baroudeur. Puis pour des journaux et revues. Il en a donc fait son métier : 'écrivain-voyageur'.
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Depuis le Covid, les confinements, la restriction des déplacements hors frontière, il voyage moins.
Le fait d'être papa d'un petit garçon (cf. In Utero et Comme à la guerre) y est peut-être pour quelque chose aussi ? Est-il également touché par le flygskam, cette honte de prendre l'avion, en tant qu'écolo et citoyen engagé ? Et tant pis si madame travaille pour Canal, on a tous nos petites contradictions entre convictions socio-éco-politiques et mode de vie perso...
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Pour continuer à écrire, et vendre des livres pour faire bouillir la marmite, il racle les fonds de tiroir de ses souvenirs.
Le résultat : ce recueil.
Il est allé partout, aux X coins du monde (pas 4, la terre n'est pas plate), et raconte des anecdotes. Les chapitres sont très inégaux, certains trop longs, d'autres très brefs (il a promis des 'cartes postales'), plus ou moins intéressants, parfois à peine plus personnalisés qu'un article de Wikipedia. Heureusement qu'il peut parler de ses cuites, ça alimente un livre.
Et qu'il garde ce talent pour approcher les gens, les écouter, et nous raconter leurs singularités avec finesse, sensibilité et humour.
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Avis mitigé, cette fois, avec cet auteur.
J'ai préféré 'Paradis avant liquidation', 'Briser la glace', 'In utero'...
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« Le voyager me semble un exercice profitable » écrivait Montaigne en son temps. Troquant le cheval de Michel pour l'avion, Julien Blanc-Gras défend plaisamment la même idée dans son "Envoyé un peu spécial" et j'ai été plutôt emballé par cet éloge du voyage, mais malheureusement pas sur toute sa longueur. Avec une subjectivité tout assumée (d'où le « un peu » du titre), l'écrivain journaliste nous livre ses récits touristiques de vacances, ses reportages journalistiques en mission, le tout agrémenté de réflexions personnelles, drôles ou décalées sur ses expériences vécues. Lire ses carnets de voyage revient à accomplir une sorte de tour du monde sans quitter son fauteuil en recevant une trentaine de cartes postales écrites depuis des contrées éloignées. Les premières, celles envoyées depuis les Amériques, l'Océanie ou l'Asie ont largement ma préférence. J'ai adoré le récit du stage de survie dans une île sauvage d'Indonésie où pour faire fuir les varans, notre reporter bien inspiré chante des chansons d'Eddy Mitchell. Il aurait « très bien pu dégainer du Florent Pagny mais [il] avai[t] peur que la charge, trop violente, ne dérègle l'ensemble de l'écosystème de l'île ». Hilarant (de la mer de Chine). J'ai aimé également le récit dans lequel il survole en parapente le Machapuchare, montagne demeure de Shiva selon la tradition hindouiste. Il n'est pas permis de la gravir ou de l'escalader, mais rien n'interdit de la survoler et c'est l'occasion pour notre intrépide voyageur de faire un cours d'aérologie plein de lyrisme. Et malgré l'altitude, son récit se fait à hauteur d'homme et avec beaucoup de tendresse. Il y a aussi des pages remarquables sur l'Inde ou l'Iran. Et puis, à environ mi-parcours, j'ai senti une forme de lassitude me gagner et la suite des récits m'a moins transporté. Est-ce dû à l'effet de répétition (« Je vous écris de… »), à la paresse du lecteur ou du voyageur, au contenu plus grave ou sérieux de certaines cartes postales africaines ou européennes ? Toujours est-il que j'ai été moins emballé par la deuxième partie du voyage. Au niveau de l'écriture et à défaut d'être distinguée ou relevée, la plume de Julien Blanc-Gras est simple et efficace, alerte et enlevée, en un mot journalistique. Ce dernier possède l'art de la formule inattendue et bien sentie. C'est un écrivain dont je recommande la lecture même si, et je le regrette, il déclare admirer Sylvain Tesson que je n'aime guère plutôt que Jean Rolin que j'adore.
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Julien Blanc-Gras est un voyageur professionnel, qui a écumé la planète et ses divers rades pour le compte de magazine et la publication de plusieurs récits de voyages.

Il a repris dans ce recueil plusieurs articles déjà publiés dans des revues ; nous présentant ainsi un résumé de sa vie de globe trotter. Franchement, ce n'est pas toujours très intéressant. Quelques anecdotes sympas, deux ou trois analyses instructives, des reportages au ton un peu officiel malgré les traits d'humour et de dérision..
Peut être que la recherche d'humour et de dérision l'empêche parfois de regarder et de nous faire partager, comme un masque sur la réalité qui ne permet de voir qu'une dimension.
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