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3,67

sur 460 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Outre que son livre est plutôt marrant, Julien Blanc-Gras fait preuve d'une honnêteté intellectuelle qui nous change de la prose plus affectée d'autres voyageurs professionnels. Déjà, le titre prend la juste mesure de l'entreprise: non l'auteur ne se prend pas pour un explorateur, ni pour un aventurier, ni pour le dernier romantique n'oubliant pas d'empaqueter son mal de vivre entre son couteau suisse et sa couverture de survie. Non, Blanc-Gras l'avoue sans détours (pour le coup): ce qu'il aime, c'est l'ailleurs, le dépaysement, le truc qu'il n'a pas encore vu; chaque nouveau pays lui procure le même plaisir enfantin que la vignette Panini au gamin qui va pouvoir enrichir son album. D'où l'intérêt d'aller à Hull, "une localité dont peu de gens soupçonnent l'existence. Un port où le soleil n'est qu'un concept lointain, une cité prolétaire où Margaret Thatcher est Satan et Tony Blair, Judas. Une riante bourgade ravagée par la crise post industrielle, où l'on repère les étrangers à leur absence de tatouages et de cirrhose.", plutôt qu'à Londres dont les traders manquent cruellement d'originalité.
Et si Blanc-Gras voyage seul, ce n'est pas par volonté de faire le vide (existentiel) autour de lui: c'est au contraire parce qu'il sait que le voyageur solitaire ne le reste jamais très longtemps. D'ailleurs, il ne répugne pas aux voyages organisés, prêt à louer un chameau et son chamelier pour quelques jours, ou à tester l'agence sud-américaine "Dont be a gringo" pour visiter une favela brésilienne.
Petite déception: le récit se termine sur une épiphanie un peu convenue où le voyageur, époustouflé d'avoir gravi à l'autre bout du monde un tertre rarement foulé, entonne une profession de foi dont le seul intérêt est de fournir une vague conclusion: "Chaque pas que je pose est le premier à fouler cette terre. Chaque seconde est un trésor. Je n'ai plus d'appareil photo pour immortaliser mes traces. Mort d'un touriste. Je ne suis pas allé dans tous les pays du monde mais je suis venu ici."
Oui, bon. On oubliera donc miséricordieusement cette tentative lourdingue de donner un Sens à la Vie et on appréciera le livre pour ce qu'il est presque jusqu'à la fin: honnête et pas chichiteux.
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En fait, au Masque et la Plume, ils avaient dit beaucoup de bien de Paradis ( avant liquidation). Mais à les écouter, je trouvais que les îles Kiribati, et ce que cet auteur en disait, me faisaient quand même beaucoup penser à Tahiti et à son avenir.. J'ai préféré commencer par Touriste.Déjà, j'étais .. de parti pris, et ce n'est pas bien!
Succession de petits chapitres, certains sont drôles, d'autres moins. Il a de l'humour, ce garçon,et un bon sens de l'observation. Je ne lui conteste pas. Mais il y a aussi pas mal de platitudes qui m'ont quelquefois agacée.
Tout est forcément survolé, j'aurais aimé qu'il s'attarde un peu plus sur certains pays, mais, en fait, tout est dans le titre! Un touriste, ça passe, ça ne s'attarde pas.
J'espère simplement aussi qu'il a donné le nom véritable de l'abominable scientifique à Madagascar qui n'a pas accepté de passer un coup de téléphone pour déclencher des secours pour des pêcheurs perdus en mer en pirogue. Seize morts, quand même..

Un extrait sur Tahiti qui m'a fait rire, car des couples comme Martine et Henri, j'en connais tant, et là, c'est très bien vu. Mais ce n'est plus du "tourisme", c'est de la ..sociologie?

"Nous sommes logés dans une grande maison tropicale face à l'océan ( précision superflue, ici on donne toujours sur l'océan). Chez Martine et Henri. Elle: tahitienne, un ouragan de dynamisme ménager, 55 ans. Ancienne reine de beauté, toujours le sourire. Lui: contre-amiral de l'armée française à la retraite, tours du monde à gogo, 75 ans. Il fait toujours la gueule, mais j'adore parler avec les vieux. Il me briefe sur Tahiti. Ici, il faut se méfier: des poissons-pierres ( très méchants, un journaliste brésilien a fait quinze jours d'hôpital l'an dernier), du corail ( vivant) , des scolopendres ( venimeux), des vagues ( qui tuent), des chiens ( très bâtards) des moustiques ( très nombreux), des coupures en dessous du genou ( infection galopante, gangrène, amputation, mort). Selon Henri, il faut surtout se méfier des Tahitiens, très sauvages quand ils sont bourrés: " L'alcool détruit les hommes. C'est une société matriarcale. Ce sont elles qui font tourner la boutique...
..Henri soupire chaque fois que Martine lui demande quelque chose. Ils ne communiquent que pour des raisons strictement utilitaires, aucun signe de tendresse ne s'immisce dans leurs relations. Tous les matins, Henri fait le tour de l'île à vélo. le reste du temps, il bricole et se consacre à Princesse, petit teckel ridicule qu'il couvre de caresses pour un oui ou un non. Henri est attendrissant , dans le genre vieux réac. Il achève une vie bien remplie aux antipodes , une profonde insatisfaction semble miner son âme. Sous les étoiles, qui sont disposées n'importe comment, il explique whisky en main qu'il pleut parfois pendant trois semaines , jour et nuit, sans discontinuer. Henri finit son verre. Dans le ciel, la Croix du Sud veille sur sa mélancolie et visiblement, ça ne le console pas."

"Sous les étoiles qui sont disposées n'importe comment"... :):)
Pour de petites annotations comme cela, j'aime bien ce " touriste"!
Difficile de les remettre en bonne place, c'est vrai ( mais quelle est-elle?) mais quels ciels..


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Plutôt récit que véritable roman, « Touriste » de Julien Blanc-Gras est la chronique intercontinentale d'un touriste averti. Même s'il s'en défend : « Touriste, ça me suffit. le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime », l'auteur-narrateur est un touriste un peu à part. A cause de son métier – il est journaliste-voyageur - et son désir de découverte géographique de l'ordre de la maladie compulsive : « Il existe environ deux cents états souverains. On vit à peu près trente mille jours. Si l'on considère l'existence sous un angle mathématico-géographique, on devrait passer cent cinquante jours dans chaque pays. Cinq mois ici, cinq mois là et ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'ensuive ». le ton est ainsi donné.
Les premiers chapitres, au ton léger, forment une sorte de récit d'initiation. L'Angleterre, l'Inde, la Colombie, la Tunisie sont les premières destinations du jeune adulte qui peut enfin s'adonner au rêve de l'enfant qui s'endormait en posant sa joue sur un globe terrestre : parcourir le monde, dans son entier, voir tous les pays mais en touriste, léger, sans peur et sans entrave. Occasion ainsi de cerner les inévitables questions préalables sur le statut du touriste, ses attentes, sa position souvent inconfortable dans un monde où se confrontent sans transition une uniformisation des modes de vie et des références culturelles, le plus grand isolement et la plus grande misère. A partir de ces premiers pas et de sa recherche, il va construire une sorte de règle de voyage : ne pas négliger là où va tout le monde mais ne pas pour autant s'en contenter.
Les années passant, le journalisme lui permettant d'allier gagne-pain et passion, les destinations étant plus ou moins choisies, le ton se fait quelque fois plus grave. Mais Julien Blanc-Gras ne se prend pas pour autant la tête entre les mains. S'il n'hésite pas à décrire et dénoncer les conditions de vie dans certains pays, l'attitude de certains « explorateurs professionnels », membres d'ONG ou de missions scientifiques », il ne renonce jamais à conserver cette distance avec les gens, les lieux et les choses qu'il apprend depuis ses premiers voyages à bien mesurer. La bonne distance, celle d'un touriste – en cela son récit évoque certaines chroniques de voyages du XVIII e et XIX e siècle – observateur du monde mais sans plus d'implication que nécessaire. Une lecture qui fait passer rapidement et avec plaisir d'un continent à l'autre.
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Fasciné dès son plus jeune âge par les cartes et les atlas, le narrateur (dont nous ne connaîtrons pas le nom), atteint de "pathologies géographiques" , décide très tôt de prendre la route pour l'Ailleurs. Il va devenir un Touriste.

Désormais, nous allons suivre le jeune homme dans ses escales toutes aussi dépaysantes les unes que les autres.
Débutant dans un port de pêche anglais où il n'y a strictement rien à faire excepté forniquer...
... se poursuivant en Colombie où le crime est une "valeur ajoutée du secteur touristique. "
...atterrissant en Inde et au Népal.
Etc, etc... Tunisie, Maroc, Polynésie, Brésil, Chine, Guatemala, Proche-Orient, Madagascar, Mozambique,...
Les autres pays ne sont pas en reste !

Loin d'être le touriste stéréotypé dont il s'annonce, le narrateur fait plutôt partie de ces voyageurs au long cours qui prend le temps d'observer les locaux et leurs coutumes ainsi que la horde de "touristes" qui colonise ces contrées. Son passeport est bien rempli, il n'hésite pas à se lancer dans des aventures improbables et à voyager à la "roots", tout en sachant apprécier de temps en temps le confort occidental.
Armé d'un humour noir et ironique sur ses contemporains, il dénonce les troupeaux de voyageurs qui, loin de vouloir découvrir de nouvelles cultures, s'attachent plus à retrouver leurs repères nationaux et à se contenter des sentiers balisés des prospectus.

On peut dire sans peine que l'auteur et son narrateur a l'art de la formule ! Les remarques sont fines, souvent pertinentes et on en redemande.

Sous des dehors potaches et moqueurs, affleure malgré tout un instantané de chaque pays traversé où les travers locaux ou les problèmes politiques ne manqueront pas non plus d'être pointés du doigt.

C'est donc à un périple "globalisé" que nous entraîne le sympathique narrateur de Touriste. Loin d'être une succession morne de visites, la traversée des divers pays se fait rythmée et loin d'être monotone. Chaque pays a ses particularités et son lot de réflexions faussement naïves.
Néanmoins, rédigeant mon billet 3 semaines après ma lecture, je m'aperçois que si le propos est assez jouissif à découvrir, la conclusion finale se dissout assez rapidement dans mon esprit, déjà porté vers les ailleurs évoqués, pressé de porter ma propre casquette touristique...
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Le récit de voyages effectués par un journaliste photographe à ses heures, dans diverses parties du monde. Un regard original sur ces pays, où il ne fait que passer. Pas tout à fait le regard d'un touriste puisqu'il y va la plupart du temps pour le travail. Mais ce regard est intéressant parce que personnel plutôt que professionnel.
Intéressant mais presque frustrant car finalement trop peu de pays traversés. On aurait envie de "passer sa commande".
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Un récit de voyage qui m'a immédiatement fait penser à l'émission "j'irais dormir chez vous" et ce n'est pas un compliment ...
En effet comme dans l'émission, les pays s'enchainent mais on n'apprend jamais rien sur le lieux visités sans non plus échapper aux clichés. le même état d'esprit du voyage pour le voyage sans jamais s'arrêter ni prendre le temps de comprendre quoi que ce soit. D'ailleurs dans le livre, bien souvent c'est avec d'autres voyageurs que le dialogue se passe, l'autochtone étant réduit à une bête curieuse que l'on ne comprend pas et qui ne nous comprend pas. Et puis toujours l'éternel dilemme du globe trotter entre d'un côté l'envie humaniste de rencontrer «l'autre» et de l'autre côté le désir de fuir ses semblables : les touristes, la civilisation.

Quelques passages viennent tout de même améliorer l'ensemble comme le passage au Mozambique. L'humour est présent tout le long, du moins des tentatives d'humours qui m'on laissées de marbre étant confiné dans un périmètre de 10 kilomètres la lecture d'un récit de voyage n'était peut être pas adaptée... 
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Touriste, ça partait bien , le livre avait l'air intéressant. L'auteur aime voyager, découvrir le monde mais sans prétention (ne pas se dire explorateur, ni aventurier), jusque là me direz-vous c'est parfait. Mais cela se gâte, on parcours une succession d'impressions, d'anecdotes sur un ton familier et sans aucun approfondissement. Parfois on frôle le cynisme avec "Face à l'indigène indigent". C'est très critique vis-à-vis des pays visités (bien sûr que l'on a des clichés qui s'écornent un peu sur place en général), parfois des autochtones et surtout des touristes. Bref ce livre m'a tenu compagnie pendant le contrôle technique de ma voiture mais je n'en garderai pas un souvenir inoubliable.
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J'ai beaucoup aimé l'écriture de Julien Blanc-Gras. Il ne s'agit pas d'une histoire romancée mais plutôt de petites nouvelles écrites avec un ton décalé, facétieux et drôlissime. Il s'agit d'un petit carnet de voyages où l'auteur raconte ses péripéties comme s'il était à la terrasse d'un café avec ses amis. On sent les propos authentiques. Il ne s'agit pas d'une commande pour valoriser telle ou telle destination touristique. L'auteur n'émet pas de jugements de valeur. Certains rapportent des photographies de leurs voyages, ici l'auteur rapporte ses impressions sans fioritures.

Le ton est léger et décalé ce qui rend la lecture très agréable. On n'est pas dans un haut niveau de littérature mais pour l'été, au bord de la plage, ce livre pourra faire passer un moment divertissant.

Chaque petit chapitre concerne un pays en particulier avec des anecdotes sympathiques. Quelques exemples de titres de chapitres:

En Angleterre, où l'on mesure l'importance de la liberté de circulation
En Polynésie, où l'on atteint officiellement le bout du monde
Interlude minuscule, où l'on établit une liste de pays ridicule
Interlude aéroportuaire, où l'on déteste les Suisses
Etc…

Si l'on recherche une lecture agréable sans prise de tête et qui nous permette de nous évader et de voyager un peu, Touriste de Julien Blanc-Gras est à conseiller. le ton décalé de l'auteur nous permet de passer un agréable moment de lecture.
Lien : https://lepetitratdesbooks.c..
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Un touriste, qui n'en est pas vraiment un, nous livre un carnet de voyages instructif.
Sorte de projecteur braqué sur des endroits variés de la planète, et éclairant leurs us et coutumes d'un oeil amusé, décalé, étonné et souvent indulgent.
Les attitudes des touristes sont égratignées au passage, nous poussant à l'autocritique.
(lu 2014).
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Annoncé 'roman', cet ouvrage m'a plutôt semblé être un recueil d'anecdotes de voyage, toutes plus réelles les unes que les autres.

Le narrateur raconte avoir toujours été attiré par les voyages.

Enfant, il s'endormait serrant dans ses bras un globe gonflable, après avoir imaginé les pays où il se rendrait quand il serait grand ...

De "voyages sac à dos" en routard étudiant désargenté, à journaliste spécialisé dans les voyages pour divers magazines (dont certaisn'de luxe' !) , il nous entraîne dans de ombreux pays sous toutes les latitudes ...

Plus voyageur que touriste, il prend la peine de sortir des sentiers battus, d'aller à la rencontre des populations locales, ... et bien souvent d'autres voyageurs installés avec lui ...

Son rêve de pouvoir séjourner dans chacun des pays du globe deviendra de plus en plus utopique, au fur et à mesure de la création de nouveaux états et de la miontée des conflits (voyageur mais pas suicidaire !) ...

Une lecture très agréable, de belles anecdotes ...

mais aussi une réflexion persistante sur le voyage et sur le tourisme qui fait écho à une chronique récente de Philippe Meyer et qui m'a remis en mémoire les ouvrages de Jean-Didier Urbain

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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