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EAN : 9782914704991
248 pages
Jigal (11/02/2013)
3.35/5   10 notes
Résumé :
On est en juillet, c’est la canicule et dans le salon d’un appartement bourgeois du centre-ville de Lyon, les mouches s’en donnent à cœur joie… Le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, ruisselant de sueur, se penche sur le cadavre de l’ancien préfet, assassiné quelques jours plus tôt. Des bibles rares et hors de prix ont été dérobées tandis que les bras en croix, le corps semble disposé pour un rituel religieux… Au fil de l’enquête, un monde souterrain sort de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'auteur Lyonnais André Blanc appuie - ou frappe - là où ça fait mal et atteint par son intrigue une sphère sensible, explosive et névralgique, celle du secteur bancaire, immobilier et politique. Mais il nous rassure tout de même en nous précisant que cette oeuvre est une pure fiction. Coïncidences fortuites? S'il le dit... L'actualité n'est jamais très loin, me semble-t-il. Bref...

Belle performance au niveau des personnages, plus particulièrement concernant Guillaume Farel, chef de groupe de la BRB de Lyon (brigade de répression du banditisme). Un chef de groupe que chaque brigade voudrait sans doute avoir à son actif. Extrêmement observateur, intuitif, perspicace et très à l'écoute envers les personnes qu'il côtoie, mais surtout envers les suspects ou témoins qu'il interroge. Une force de persuasion assez remarquable.

Mais Farel, c'est aussi un ex-commando ayant oeuvré dans la jungle africaine, notamment, et c'est aspect là va prendre une importance non négligeable au cours du roman.

Nous rencontrons également sa compagne, Maude, lieutenant à Interpol, qui ne manque pas une occasion pour lui donner deux ou trois tuyaux, et qui va endosser un rôle capital dans l'histoire.

Il y a aussi le chat Ubu, qui lui n'a pas vraiment un rôle déterminant dans l'intrigue, quoi que... Déjà son nom, Ubu, qui est "le symbole du délire du pouvoir et de l'absurdité des hiérarchies politiques". Est-ce un hasard, ce nom, dans un tel contexte? Faudra demander cela à l'auteur! Je reconnais être un peu taré d'aller vérifier la signification du nom du chat dans une encyclopédie, j'avoue...

Il y a aussi les gens du pouvoir, influents, ceux qui se sentent intouchables, imprenables et bien protégés. L'auteur ne leur donnera pas vraiment l'occasion de garder une immunité permanente! Lorsque le commandant Farel et la juge Fournier forment une alliance le temps d'une enquête - appelés le binôme F2 par certains -, plus personnes n'est à l'abri et tout le monde est égal face à la loi!

Lyon, un mois de juillet étouffant, le commandant Farel se retrouve sur une affaire de meurtre, une sale exécution, suivie d'une mise en scène que je qualifierais d'ésotérique. Joseph Decosterd, Préfet du Rhône jusqu'en 1987, a été abattu dans son appartement puis disposé d'une manière qui laisserait imaginer que l'auteur aurait voulu transmettre un certain message. Position du Christ, mais à l'horizontal et placé au centre d'un tapis, une croix sur le front, une sur le mur, le tout bien orienté. Vu la chaleur ambiante, un tape-mouche aurait même été de rigueur! L'auteur nous donne d'ailleurs une description assez visuel de la scène; appréciable.

Secondé par le lieutenant Jean-Baptiste Lucchini, excellent flic qui en veut, Perez, les techniciens Gérard Comont et André Balme, Henri Dumont, Alain Moyat, ou encore Maurice Aknin, le légiste tombeur de femmes, - soit une équipe soudée! -, Guillaume Farel va prendre une direction d'enquête qui va diriger le groupe vers un monde peuplé de gros poissons.

"Tous forment l'équipe Farel. Celle qu'on jalouse dans la maison, qu'on envie et que l'on voudrait rejoindre. Mais selon Farel, cynique: "Les places sont prises et le ticket d'entrée prohibitif. Il faudra me supporter, me suivre, sans broncher, en enfer ou pire encore, en sachant que quoi qu'il arrive, je vous ramènerai vivants ou... morts."

Ils vont évidemment se diriger vers les centres d'intérêts et les secteurs d'activité de la victime qui occupaient de hautes fonctions dans des cabinets ministériels. Préfet, puis retraite politique - jeté comme un malpropre -. S'ensuit une carrière dans le secteur immobilier dans lequel il ne manquera pas de faire fonctionner ses atouts d'ancien Préfet.

Mais il s'agit également un homme apparemment droit, au franc-parler, un Préfet qui est sorti des rangs et qui dérangeait, c'est certain. Dans le monde politique, il est conseillé de rester à sa place et de fermer sa gueule, visiblement.

La victime était également un grand collectionneur de bibles et de vieux documents officiels et il venait de faire une grande découverte en expertisant des annotations manuscrites cachées dans une de ses bibles.

A ce sujet, l'auteur nous en dit beaucoup et ce côté très instructif est très bon à prendre! Un thème qu'André Blanc pousse pas mal loin - également dans le temps - et je dois reconnaître y avoir suivi ses herméneutiques (si ça existe!) avec une certaine fascination. Je soupçonnerais presque que l'auteur ait un attrait irrésistible pour ce thème là.

Le meurtre de cet ancien Préfet fait bouger le monde politique, le secoue comme un prunier, même jusqu'à Matignon. Visiblement, cela pose certains problèmes. Une vieille affaire sensible pourrait-elle refaire surface? Des réseaux politiques parallèles vont immanquablement entrer dans cette danse stratégique pour prendre position, ou plutôt agir.

Au fil de l'enquête, des magouilles à profusion sortent gentiment de l'eau. Imaginez un endroit très sélect et fermé où se serait rassemblé une partie du gratin politique de la ville, entrepreneurs, financiers, qui se seraient amusés gaiement, comme des fous, avec l'argent public. Arrangements, décisions gardées bien secrètes sur l'urbanisation, ceci juste pour donner un exemple. La victime en faisait partie. Quel rôle aurait-t-il joué dans cet amphithéâtre aquatique rempli de requins?

Magouilles bancaires, blanchiment d'argent, banques exotiques, dont la Tortuga's Bank - pour comprendre le titre -, donc bien entendu enquêtes dans le milieu bancaire, avec ses ambiguïtés, ses secrets - évidemment - avec des protagonistes qui veulent aider, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour satisfaire - ou non - les enquêteurs; en tout cas pas Farel. Déstabilisations, pressions, gros poissons, ça se bat dans un aquarium à requins, dans la cours des grands; mais Farel en fait également partie, des grands. La pression, il semble bien la connaître et l'apprivoiser.

A mi-parcours, le ton change radicalement. Lorsque l'étau se ressert enfin sur un homme influent ayant la mainmise sur la ville, un ancien cadre communiste nommé Vauclin, la réplique est instantanée; un flic est exécuté et un autre - une autre pour être précis - est dans le coma, blessée par balles.

Le commandant Farel, guidé par son indignation, laisse de côté son âme de flic et endosse celle qui ne l'a jamais vraiment quitté, l'âme du guerrier, de l'ancien commando de marine. Et là, les méthodes changent, tout en restant calculées, méticuleuses et organisées. Pas de bains de sang, mais des prises de décision rapides et efficaces. Il fait donc appel à son propre réseau.

Au terme du roman, nous comprenons fort bien que cela ne peut pas se terminer ainsi. Il y a encore quelques détails qui nous intéressent; l'auteur ne nous a pas encore tout dit, me semble-t-il.

Le récit est froid, la narration direct, comme son héros; pas de chichi!

Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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En avant-propos de ce roman, André Blanc nous précise que « Ce roman est une oeuvre de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnages ou des faits existants ou ayant existé ne saurait être que coïncidence fortuite. »
Bon, moi je veux bien, mais je pense qu'il a dû rencontrer durant la période où il fut élu à la Mairie de Lyon, des personnes dont il s'est inspiré pour construire son intrigue.

Dans un appartement du vieux Lyon écrasé de chaleur, dans une puanteur suffocante, gît le corps de Joseph Ducosterd, ancien préfet en retraite. Il a été assassiné, exécuté plutôt, de deux balles dans la tête. Crime religieux ? En effet, tout porte à le croire. La disposition du corps, les bras en croix, une croix tracée sur le front avec son sang.
« Farel chassa les mouches de la main, se releva et vint se placer aux pieds, dans l'axe du corps. Il resta là un moment tentant de comprendre pourquoi le corps avait été placé là. « Il théâtralise son acte : on ne déplace pas un corps sans raison. Vu le désordre de la bibliothèque, il cherche quelque chose et nous colle une symbolique avec cette mise en scène… Et s'il se foutait simplement de notre gueule ? »
De plus, d'après le fils de la victime, l'ancien préfet conservait chez lui une bible rare et ancienne qui aurait été dérobée, ainsi qu'une collection de méreaux, sorte de jetons de métal en usage comme signe de reconnaissance dans certaines confréries.

Lors de l'examen des comptes bancaires de la victime, des anomalies commencent à se faire jour. Farel, dans son style très direct, va procéder à l'audition du banquier, qui après quelques réticences, « va se mettre à table » et lui avouer que le compte a été presque entièrement vidé par Clauss, le gestionnaire de compte, qui n'a pas reparu à la banque et reste désormais introuvable.
Maricke, le femme de Vauclin, a également disparu. Elle a été victime d'un enlèvement.

Les divers mouvements d'argent font apparaître une banque mystérieuse, la Tortuga's Bank, où les fonds auraient transité, et mènent à un certain Stéphane Vauclin, riche magnat de l'immobilier, financier plus ou moins occulte de divers politiciens, « un faiseur de rois ». Tous les liens de ces réseaux d'argent sale et de magouilles remontent vers un homme de l'ombre, sans identité, un certain Lupus qui tire toute les ficelles.
Fidèle à sa méthode, directe et sans chichis, presque militaire, le commandant Farel et son équipe vont prendre l'affaire à bras le corps.

En haut lieu, certains commencent à se faire du souci, et Farel subit des pressions de la hiérarchie policière et politique. Jusqu'à l'Hôtel de Matignon on s'émeut de la tournure que prend cette affaire. Mais ce serait mal connaître le commandant Farel, ancien commando de marine, qui a gardé de son passé de soldat un sens exacerbé de l'honneur et du devoir que de le croire réceptif à ces manoeuvres d'intimidation. Farel, policier atypique, particulièrement intuitif, garde de son passé de commando de marine une façon de procéder, un talent de meneur d'hommes qui fait que son équipe lui est entièrement dévouée. Son équipe, celle qu'on jalouse dans la maison, qu'on envie et que l'on voudrait rejoindre. Mais selon Farel, cynique : « Les places sont prises et le ticket d'entrée prohibitif. Il faudra me supporter, me suivre, sans broncher, en enfer ou pire encore, en sachant que quoiqu'il arrive, je vous ramènerai vivants ou… morts. »

Magouilles politiques, financières, blanchiment d'argent. Toutes les formes de corruption de nos politiques sont passées en revue dans ce roman. le fonctionnement du système, où tous les élus, petits et gros poissons, chacun à leur niveau, se « sucrent » joyeusement et en toute impunité avec l'argent public, nous brosse un tableau pas très reluisant de nos élites.
« Toutes ces associations loi 1901, sont subventionnées par des politiques obligés de Vauclin. Les fonds redistribués serviraient pour l'essentiel à enrichir leurs dirigeants, de petits caïds des quartiers défavorisés. Un caïd de banlieue suggère par exemple à un élu de faire embaucher deux de ses hommes dans une piscine d'été pour aider les fonctionnaires. de fait, ces deux types, une fois embauchés, font régner l'ordre dans ce lieu. A partir de là, plus de problèmes, donc la police n'y vient jamais et du coup ils peuvent dealer peinard. En plus, ceux-ci se feraient fort de convaincre leurs familles et amis, voire certaines communautés, de voter pour tel ou tel élu. »
On sait bien que c'est ainsi que le système fonctionne, mais on est choqué et impuissant de voir à quel point et dans quelles proportions. La récente affaire Clearstream est là pour nous le rappeler. Alors, tous pourris? Il y a de quoi se le demander.

En plus des pressions subies, le groupe de Farel est la cible de tueurs. Un flic est abattu, une autre gravement blessée et dans le coma. Là, c'en est trop pour Farel, qui va retrouver ses réflexes de commando, activer tous ses réseaux, jusqu'à impliquer ses anciens compagnons d'armes des Forces spéciales, pour venir lui prêter main-forte, dans le marigot que représente la capitale des Gaules.

En parallèle avec l'enquête, l'auteur aborde le thème de la Réforme et des protestants, avec l'évocation de la bible d'Olivétan, du pasteur Guillaume Farel, homonyme et ancêtre, ou non, de notre héros.

L'écriture est simple, sans fioritures inutiles. le ton est froid, presque clinique. L'auteur va à l'essentiel, il raconte une histoire et il le fait bien. La description des magouilles financières et politiques est très bien décrite et il nous rend aisément compréhensibles ces imbroglios financiers dans lesquels la justice a le plus grand mal à y voir clair.

De découverte en découverte, Farel et son équipe, avec le soutien de la juge Fournier, une juge intègre, l'autre moitié des F2 ainsi que l'on surnomme le binôme Farel-Fournier, nous conduisent vers le dénouement, assez pessimiste à mon sens, et qui laisse encore pas mal de questions en suspens, et peut-être la porte ouverte à une possible suite.
Une plongée sans concession sur les relations pas toujours transparentes entre la politique et la finance, et même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction, on se dit que la réalité dépasse souvent la fiction.. Un très bon roman et un très bon moment de lecture.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Troisième rencontre avec Farel grâce à cette lecture , mais c'est en fait le premier tome... tout lu en désordre , mais ce n'est en rien gênant.

Farel ,c'est du polar bon comme du bon pain . On en a pour son argent, une valeur sure, pas vraiment de fantaisie mais du sérieux ,on ne vous lâche pas n'importe où n'importe comment , c'est construit , efficace, crédible et on se retrouve scotché à tourner les pages sans s'en rendre compte.

Par un été caniculaire, Farel le Lyonnais, qui est à peine rentré de vacances se retrouve avec un cadavre encombrant sur les bras. Un homme qui a trainé dans les arcanes du pouvoir et qui se fait descendre chez lui c'est toujours source d'enquête délicate.

Et Farel ne va pas être déçu, il va soulever, voir arracher, des voiles pudiquement posés sur la corruption qu'occasionnent les partenariats heureux entre BTP, banques et politiques.

Quand en plus sa compagne devient la cible de tueurs, cet ancien militaire va savoir faire jouer ses réseaux personnels et utiliser ses méthodes qui sans être illégales ne sont pas forcément pile poil dans les clous...

Farel est un personnage de flic que j'aime bien, sa droiture et son respect des amitiés m'impressionne, taiseux, du genre granit , il échappe aux vapeurs d'alcool et aux échecs sentimentaux qui accompagnent bien des héros de polars.

A découvrir
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ce n'est pas souvent que je lis de la littérature policière régionale. J'avais tâté du polar alsacien avec plaisir, je viens de faire connaissance avec un auteur lyonnais tout à fait savoureux.


Un héros parpaillot, évidement quand on s'appelle Guillaume Farel on peut difficilement renier ses ancêtres, un policier comme on en fait plus, observateur, tenace, culotté, persuasif avec témoins, la BRB lyonnaise est entre de bonnes mains.
Maude sa compagne travaille à ...Interpol, comme on dit ça sort pas de la famille.

Quand un ex-préfet est abattu et qu'il avait un pied dans les magouilles immobilières notre policier a ses antennes qui vibrent. Qui dit magouille dit argent sale et banque évidement on dirait un pléonasme.
Il va devoir avec son équipe de choc et l'aide du procureur plonger dans le marigot.

Une histoire assez classique mais menée avec rapidité, détermination, un joli sens de l'ellispse, bref on ne s'ennuie pas une seule seconde. Un très bon polar qui fait oublier les héros américains et nous balade dans les rues et places lyonnaises et sur les pentes du Vercors. André Blanc sait poser une ambiance et des personnages avec peu de mots, les dialogues sont vifs et font parfaitement évoluer le récit.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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En fait, le scénario est fort linéaire et progressif. Pas de grosses révélations ou de gros retournement de situation dans le dénouement. A noter même que le dernier chapitre en est même plutôt décevant. Impossible de dire si j'ai aimé ou pas. Ca se lit bien, c'est pas complètement inintéressant, ce n'est pas trop mal écrit (quoique les dialogues soient parfois grotesques) mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Un polar quelconque, en somme.
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