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EAN : 9782812200120
150 pages
Ramsay (23/09/2009)
4.4/5   10 notes
Résumé :
A trop scruter les astres pour le compte du roi, l'astronome a oublié de sonder sa propre vérité. Devenu aveugle, il renonce à la vie de cour pour mener une existence libre et vagabonde sur la côte, avec son chat pour seul compagnon. Il trouve un ami inespéré en la personne d'un gardien de phare et croit en finir avec l'errance. Mais seuls les rois décident du sort de leurs sujets... Voyage dans le temps et l'espace des mots, cette fable interroge le lecteur sur la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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3ème livre que j'ai le plaisir de lire de cette auteure, et 3ème fois que je succombe à sa plume. Bien que ce titre soit assez différent des 2 autres “Moana blue” et Passagers de l'archipel, j'ai apprécié ce petit conte philosophique aux airs moyenâgeux. Comme tout conte, une morale se dessine de page en page, faisant sa place au fil du récit pour nous bousculer et nous enchanter jusqu'à l'ultime point final. Empli de sagesse et d'humilité, nos deux compères ont soudé une forte amitié, entre eux, ce chat et une confiance hors pair.

Encore une fois je fus charmée par la plume poétique de AC Blanc, une fois encore, je me suis régalée à découvrir cette histoire inattendue. Toute la simplicité offrant l'espace démesuré d'un chemin à explorer, découvrir une lecture agréable et douce, apaisante et réconfortante.

Merci à l'auteure de nous offrir à chaque livre, une perle dans un écrin de poésie.

Dans l'ambiance particulière du phare, on frémit, on apprécie, on angoisse, on se régale d'une autre époque, d'une langue aux assonances révolues et pourtant ça chantonne, ça fleure bon le paysage marin, dans l'immensité du cosmos, chevauchant les récifs, ou bien les étoiles, le ciel et la mer ont rendez-vous au doux ronron du chat témoin d'une paix retrouvée.

Des aventures ou mésaventures, périples et dangers, font opposition au confinement du phare et de la chaleur de l'amitié de l'astronome et du gardien, un juste équilibre.

Un petit livre qui ne serait vous laisser indifférent au charme d'Anne-Catherine Blanc, une lecture qui pourrait être une belle occasion de renouer avec une langue oubliée, une aubaine à scruter les cieux là où le noir règne la lumière nous éblouit d'un rien. le chaos devient vite une douce brise, alors que les vagues se fracassent avec cruauté sur les récifs de nos destins, quelque part croire au calme qui règnera à nouveau. Bercés d'une force intérieure, les protagonistes affrontent leurs maux comme de preux chevaliers tout en respectant leur dignité.

Une histoire éblouissante à la plume douce et chantante, nous transportant dans une autre époque une autre dimension.

Les amoureux de nos amis à quatre pattes dotés d'une certaine intelligence difficilement acceptée par nos animaux à deux pattes, seront comblés
La lecture est très sensorielle, la cécité ouvre avec amplitude les sens, les descriptions tout en finesse abondent sans démesure mais avec justesse permettant au lecteur d'être acteur, ressentir, sentir, toucher , deviner ce paysage , ces embruns, ce chemin…

Un bon conseil, si vous ne connaissez pas encore cette auteure, ne loupez votre chance de lire une plume ô combien délicieuse, ne perdez pas votre temps avec des livres terriblement communs, offrez-vous des lectures tout à fait hors normes, voyagez, sentez, laissez-vous abandonnez dans l'encre majestueuse de Anne-Catherine BLANC.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Lassés des romans de rentrée, des introspections et autres autobiographies, vous cherchez à vous évader dans d'autres temps, d'autres moeurs ? Ce conte est pour vous, et outre l'évasion, il vous permettra aussi de découvrir une très belle écriture imagée et poétique. Je vous ai laissé telle quelle la quatrième de couverture, qui dit juste ce qu'il faut, ni trop, ni trop peu. Un astronome au service d'un roi, devenu aveugle, tombe peu à peu en disgrâce et finit par préférer partir par les chemins que rester au service d'un roi qui ne le considère pas plus que le dernier de ses palefreniers. le bord de la mer les voit passer, lui et son chat fidèle, cheminant ensemble et faisant étape dans les ports où l'astronome rend de menus services. L'hiver arrivant, il va lui falloir trouver un abri, et c'est le chat qui le guide vers une haute tour rappelant son observatoire.
Un des atouts de ce conte est son écriture, je l'ai déjà dit, qui rend vraiment bien les odeurs, les bruits, les sensations perçus par notre astronome, mais c'est aussi sa façon de lier le contemplatif et le dramatique qui est une réussite. Car l'action n'est pas monotone et vous trouverez ainsi un gardien de phare, une belle esseulée, une galère royale, une tempête, un roi qui veut se marier, une menace mortelle, et tous ces éléments vous mèneront à une fin tout à fait émouvante et réussie.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Roman d'Anne-Catherine Blanc.

Après des années de loyal service auprès d'un monarque avide de révélations et de prédictions, un astronome sage et éclairé quitte sa place. Devenu aveugle, il ne peut plus déchiffrer le mystère des étoiles et du ciel. Accompagné de son chat, compagnon fidèle et éternel, il erre à l'aventure le long des côtes du royaume, vivant de la charité des pauvres gens et de divers travaux. Quand l'hiver s'installe, il trouve refuge dans un phare, auprès de son gardien, un vigoureux gaillard qui l'accueille simplement. L'astronome croit alors avoir atteint la fin de sa route, mais son existence reste soumise aux décisions du roi.

Tout semblait avoir mal commencé quand j'ai lu l'exergue, écrite en espagnol, tirée de Campos de Castilla (Champs de Castille) d'Antonio Machado. le problème, ce n'est pas la langue, c'est l'absence de traduction. Tout le monde n'a pas étudié la langue hispanique pendant le secondaire. Moi, piètre germanophone, je suis désemparée et frustrée par cet exergue obscur et inutile puisque je n'en tire rien.

Passé ce premier moment d'agacement, je me suis laissée emporter par une narration riche et superbement construite. Les tournures légèrement archaïques et les formules désuètes donnent un charme fou à ce conte philosophique. Impossible de vraiment situer les lieux: il y a un peu des côtes de la Bretagne sauvage, un peu des folies du détroit de Gibraltar et un peu de l'exotisme des terres nordiques. L'astronome est une figure détournée de l'enchanteur bien connu du cycle d'Arthur. C'est un Merlin qui n'a pour toute charge d'âme que la sienne et celle de son matou, sans autre quête que la sienne, ce qui est déjà beaucoup.

L'histoire n'est pas des plus originales, mais elle est bien menée. Je ne me suis pas ennuyée une minute. J'ai particulièrement apprécié que les personnages n'aient pas de nom. Ils sont les modèles d'un théâtre d'ombres: le roi, l'astronome, le gardien de phare, le chat, la belle jeune fille, la foule des paysans, etc. le texte n'y perd rien. On est plongé dans un récit universel sur l'amitié et les autres relations humaines et sociales, et sur le destin personnel.

Très agréable aussi le petit texte qui fait suite à celui-ci, le roi, le peintre et l'avocette. C'est un peu la même histoire, sauf que l'astronome est ici un artiste qui peint les choses du monde sans les avoir jamais vues, juste en fixant la houle. Il a pour seule compagnie une avocette qui se pose sur sa fenêtre tous les soirs. le peintre est au service d'un roi mégalomane et exigeant. L'art finit par avoir raison de la folie du monarque.

Un grand merci à Blog-O-Book et aux éditions Ramsay qui m'ont offert ce livre. J'en fais un livre voyageur, alors n'hésitez pas à vous inscrire en laissant un commentaire!


Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Favori du roi et honoré par la cour, l'astronome perd peu à peu sa gloire et sa respectabilité en devenant subitement aveugle ; cet homme, scrutateur céleste, révélant aux puissants rois et seigneurs à qui il dévoile les mystérieuses et complexes "paroles d'étoiles" ...
Dès lors, délaissé et désabusé par une cour et un roi qui désormais le relèguent de manière bien ingrate et ce malgré des années de dévouements, à un simple courtisan et à qui on laisse appartement charitablement et sans doute pour soulager une vague conscience.

L'astronome décide d'abandonner, tel un moine en quête de spiritualité sur la route de St Jacques de Compostelle, tout bien matériel et s'en va parcourir le monde. Son chemin, au vu de sa cécité, est accompagné d'embruns, de senteurs maritimes, d'une nature sauvage parfois hostile, aux bruits tantôt déroutants tantôt vivifiants et doux. le roman ne définit pas clairement ces lieux visités et palpés du bout du doigts comme seul un aveugle peut le faire.

Son chat, fidèle compagnon, l'accompagne dans cette aventure. Pourquoi un chat ? Je me suis longuement posée la question. Pour moi, le chat est le symbole même de l'indépendance. Il ne demande rien ou presque : manger, une litière propre, une caresse et un endroit douillet pour dormir. J'en ai deux et ils ne dérogent pas à cette règle. J'en ai donc conclu que le chat symbolise l'indépendance retrouvée de notre astronome. Mais peut-être suis-je passée à côté de ce symbole ?

Une rencontre inattendue et insolite va clore le voyage de notre savant par une amitié que nul ne pouvait présager, pas même lui : un gardien de phare. Et le récit le plus intéressant selon moi commence là. Par cette rencontre, par cette quête de connaissance de soi, par une interrogation profonde sur la spiritualité, sur la liberté personnelle, par les prisons et les chaînes imaginaires que l'on s'impose parfois avec inconscience, par le sens même de l'indépendance.

Je ne parle pas de la fin... Je n'en parle jamais par respect pour les futurs lecteurs.

Ce roman est magnifique. L'écriture en est poétique, belle, douce, avec une maîtrise parfaite de la langue française. Roman remarquablement construit et réfléchi et le plus surprenant est qu'il est anachroniques et qu'il peut se situer aisément à notre monde contemporain.

Pour conclure, ce roman ne peut que nous inciter à réfléchir sur nous-même et sur le sens essentiel de vie... du moins celle que j'aime et qui correspond à mes valeurs.
Lien : http://fanyoun.over-blog.net/
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Deux textes brefs (qui s'apparentent un peu à des contes) sont rassemblés dans cet ouvrage : "L'astronome aveugle" raconte la fin de vie d'un observateur des astres reconnu devenu aveugle. "Le roi, le peintre et l'avocette" narre l'histoire d'un artiste produisant des toiles merveilleuses à tous points de vue. Les deux paraboles ont un aspect désuet dû à leur forme, maîtrisée mais aujourd'hui rare, et au style travaillé employé par l'auteure, qui n'hésite pas à utiliser des termes médiévaux (icelui…) ou des formulations peu courantes. Mais cela rend leur lecture plutôt agréable, nous transportant à des époques oubliées et nous rappelant l'importance de valeurs trop négligées, mais aussi en exaltant la beauté de la mer, très présente dans les deux textes. Une découverte étonnante à la couverture superbe (une aquarelle de Delacroix).
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Gente dame, ne tremblez point ! Certes, du fait de ma décrépitude, je suis impardonnable d’oser seulement effleurer votre manche. Mais si ma carapace est immonde, l’âme qui s’y trouve enfouie a su rester noble et fière. Daignent vos beaux yeux, ouverts à la lumière du jour, percer l’apparence des choses et vous faire voir que vous n’avez nulle raison de me craindre ni de me fuir. “ En entendant ces mots la belle, étonnée, regarda l’aveugle, et soudain ne le trouva plus repoussant, ni effrayant. Elle fut fort surprise par la douceur de sa voix et la suavité de ses paroles, choses auxquelles ni son mari, bourgeois grincheux, ni son amant, homme de grand cœur mais de peu d’éducation, ne l’avaient habituée. “Asseyez-vous donc sur cette escabelle, reprit l’astronome en la lui présentant aussitôt car, comme beaucoup d’aveugles, il connaissait à une ligne près l’emplacement de chaque objet autour de lui. Nous n’avons point ici, reprit-il, de ces douceurs qui plaisent aux dames, pâtes d’amandes, rousquilles, tourons et autres délicates confiseries ; mais si vous vous en daignez contentez, voici quelques noix encore fort bonnes, quoique cueillies l’automne dernier, et une pomme qui elle aussi traversa l’hiver sans dam
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Durant la nuit, il vaquait à de nombreuses occupations, félines par essence et donc inaccessibles à l’entendement humain. On l’apercevait parfois qui cheminait pensivement sr les remparts, d’un train égal d’ambassadeur investi d’une grave mission ; parfois se découpait comme un point d’encre, sur le lavis d’un disque de lune, sa ronde et fluide silhouette surmontée de la courbe interrogative d’une longue queue annelée. Parfois aussi, il disparaissait en quelque gouttière secrète, et bien malin qui eût alors réussi à le suivre ! Mais toujours il revenait à la chambre de la tour et aux caresses de l’astronome, qu’il semblait priser à l’égard d’un ami cher et fidèle ; et l’astronome, comme ami, lui aussi appréciait son chat.
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Alors qu’il reprenait son souffle, il entendit derrière lui un roulement de cailloux, comme si des pattes peu habiles, quoique fortement griffues, s’étaient essayées à un exercice nouveau pour elles. A peine tendait-il l’oreille que dévala vers lui un torrent de sable mêlé de galets, suivant la pente naturelle de la plage ; et, porté par ce torrent, une masse élastique et douce, chaudement fourrée, ronronnant de joie et de peur mêlées, sauta sur ses épaules et s’y cramponna, toutes griffes dehors. L’astronome grandement ému, prit l’animal dans ses bras, le caressa, le flatta, accueillit ses démonstrations de joie, ses coups de tête passionnés, son ronron d’extase. Il comprit que le chat, qui l’avait délaissé dans la servitude dorée du château, ne l’abandonnait plus dans la libre misère. Il lui en fut davantage reconnaissant qu’il ne l’eut été au roi si celui-ci, se précipitant à sa suite, l’eût en cet instant rappelé.
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L'astronome aveugle allait le long des quais, humant non plus l'humidité des caves qui montait des culs-de-basse-fosse du château mais celle du port, vivante, toute imprégnée d'une riche odeur de goudron, de bois et d'étoupe. Le choc léger des coques qui heurtaient les gros billots enveloppés de toile goudronnée servant de pare-battage pour les protéger de la pierre des jetées, le chant acéré de la brise dans les gréements, scandé de menus cliquetis métallique et de raclements de chaînes, le frottement monotone des lourdes amarres pétries de cordes et de sel qui se balançaient au gré du flot, emplissaient ses oreilles d'un hymne qui sonnait comme une musique céleste. Passant la langue sur ses lèvres, il y goûtait l'embrun avec volupté; si, dans ce mouvement, il happait sans le vouloir quelques rudes poils de sa moustache blanche, il croyait mâcher des algues. Il en trépignait de bonheur, comme un enfant gâté.
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Le vent, qui rassemblait ses forces, avait dispersé les nuages. L’aveugle cheminait donc à présent sous un blond et frileux soleil d’automne, le pas rythmé par le fer de sa canne et les noirs claquements de sa cape. Le chat s’était perché derechef sur son épaule, car la route allait s’élargissant sous les semelles percées du vieil homme, le terrain se faisait moins raboteux, comme à l’approche d’une grande ville : point n’était donc besoin de guide, et la brave bête goûtait un repos mérité. Une rumeur montait vers l’astronome, la rumeur amie de la mer, mêlée à celle encore lointaine de l’animation des hommes.
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