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EAN : 9791032900468
192 pages
Éditions de l'Observatoire (10/01/2018)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Jeux de lumière, chorégraphie étudiée, poses lascives : Virginie entre en scène. Enroulée à sa barre, elle capture le désir et laisse glisser les regards sur elle. Chaque soir, dans l'obscurité des clubs de pole dance, elle s'exhibe, s'affranchit des hommes et retrouve une féminité trop longtemps malmenée. Mais, sous sa peau désormais épanouie, se cache une bizarrerie, un frère sacrifié, qui prend de plus en plus de place dans sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A la suite d'une déception amoureuse, Virginie devient danseuse de pole dance.
Arrimée à sa barre, elle se contorsionne, attise le désir des hommes.
Chaque samedi, elle déjeune chez sa mère qui l' a élevée avec sa marraine.
Une cruelle absence d'hommes dans cette famille. Ils ont tous fui
Son grand-père, qui a disparu après être rentré de la guerre 14
Son père, disparu quelques mois avant sa naissance
Son frère jumeau, cette petite boule dans le dos « foetus in foetu », qu'elle traîne depuis le ventre de sa mère, et qu'elle fait vivre à côté d'elle, personnage imaginaire qui l'aide à suivre sa route, qui l'aide à rechercher son père.
C'est ce manque d'hommes dans la famille qui a fait de Virginie ce qu'elle est. Une femme en recherche du regard des hommes.
C'est un roman étrange. On se demande dans quoi on entre, et au fil des pages l'intérêt pour Virginie grandit.
D'une belle écriture, Manuel Blanc retrace un beau parcours de femme, bien qu'il ne soit pas dans les normes conventionnelles. Plus les pages avancent et plus on est envouté par cette danseuse particulière n'ayant aucune limite, aucune retenue.
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Eh bien, voilà une lecture étrange qui ne peut laisser indifférent !

Virginie est danseuse de pole dance. Elle sait utiliser son charme, ses muscles, son talent, son intimité pour attiser tous les regards et susciter les désirs les plus fous.
Mais Virginie a une forme d'étrangeté : une bosse à l'arrière de son dos, sous sa peau, seule présence physique d'un frère jumeau qu'elle a "avalé" lors de leur vie utérine. Plus Virginie prend confiance en elle et s'épanouit dans sa chair, plus ce frère prend de la place dans son inconscient au point d'apparaître quand bon lui semble. Présence tantôt apaisante, tantôt pesante, ce frère va la plonger dans son passé, les secrets de sa famille et la relecture de son être profond.

L'histoire a le mérite d'être vraiment originale ! Aucun autre livre ne m'a emmenée de manière si concrète autour d'une barre de pole dance, sur la scène de ces cabarets si cachés. Aucun autre livre ne m'a fait sentir à quel point la présence d'un frère peut envahir la vie de manière si insistante.
Cette histoire m'a tellement embarquée que je suis même allée me renseigner sur le syndrome du jumeau perdu et sur d'éventuelles manifestations physiques.

Les Corps électriques tangue entre sessions d'érotisme pur, descriptions de beauté des corps, attachements humains qui font battre le coeur et mystère d'une maladie psychique omniprésente.

Et entre ces mondes, on se sent particulièrement mal à l'aise, tel un bateau malmené par la tempête. Les émotions positives et belles sont bousculées par le malaise d'une relation presque incestueuse.

La plume de Manuel Blanc est franche, acérée, fraîche et perçante, ce qui contribue à accentuer cette impression de vertige. La lecture n'est pas simple. Les phrases aux multiples sujets peuvent être très longues et embrouiller le fil de la lecture.

En refermant ce livre, je m'étonne que son auteur soit un homme.
Comment a-t-il fait pour décrire avec autant de sensibilité la recherche intérieure de son héroïne-femme ? Comment a-t-il pu connaître, reconnaître et relater les sensations si particulièrement féminines du corps d'une femme ? C'est un mystère pour moi.
Cet auteur a certainement beaucoup de talent pour écouter cette part féminine qui vit en lui ou pour relayer la parole des femmes qu'il côtoie et qu'il aime.

Une très belle découverte ! Merci Babelio et Masse Critique !
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Au début de la rentrée littéraire de janvier, ce roman m'avait interpellée. D'abord par son titre. Les corps électriques, n'est-ce pas un superbe titre, intriguant à souhait ? Puis, sa quatrième de couverture assez mystérieuse. Connaissant la qualité des productions de cette jeune maison d'édition, Les éditions de l'Observatoire, je savais que je finirais par le lire. Grâce à la masse critique de Babelio, j'ai eu cette occasion.

Force est de constater que ce roman m'a profondément remuée et même déstabilisée. Une jeune femme, Virginie, devient danseuse de pole dance, sort d'une histoire d'amour compliquée, est en quête d'un père qui l'a abandonnée à la naissance. Mais, aussi, Virginie parle à son frère jumeau, un foetus fossilisé qu'elle aurait « avalé » in utero et logé à l'arrière de son bras. Bref, résumé comme ça, on pourrait se dire « Mon dieu, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? ». Et pourtant, il vaut le détour.

La première grande force de ce roman est la langue, le style de l'auteur. Manuel Blanc a l'art de raconter les choses sans filtre, en toute liberté, sans souci du « qu'en dira-t-on ? ». Il prend le lecteur par ses mots et le secoue vivement pour le faire réagir, pour en faire un acteur et pas un simple spectateur. Peu importe que le lecteur aime ou pas Virginie finalement, il a une opinion, un ressenti. Peu d'auteurs osent une telle franchise, une telle plume acérée.

La seconde grande force du roman est la capacité de l'auteur à se mettre dans la peau de son personnage féminin. Manuel Blanc est Virginie, il la connaît par coeur, il sait exactement ce qu'elle ressent, au plus juste, au plus sensible. Si l'on donnait ce texte à lire sans préciser l'auteur, beaucoup de lecteurs penseraient qu'il est écrit par une femme. C'est un talent de savoir se glisser avec réalisme et sensibilité dans un personnage du sexe opposé.

Alors oui ce livre est original, dérangeant et ne plaira pas à tout le monde mais oui il mérite d'être découvert pour toutes ces qualités évoquées. Et puis, il est si bon de sortir de sa zone de confort, d'être bousculé. Un auteur que je vais suivre. Et puis je pense que cette citation de Danton sied très bien aux éditions de l'Observatoire : « de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ».
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Virginie a quitté Marc pour une barre en métal autour de laquelle chaque soir elle s'enroule.
Devenue danseuse de Pole-dance, elle électrise les hommes et fait éclater sa féminité comme elle l'entend.
Le rapport aux hommes est très complexe pour elle, ils ont déserté sa vie depuis longtemps, pas de grand-père, un père parti à la naissance, un frère jumeau qui lui a poussé sous l'omoplate et que l'on vient de lui retirer. Pourtant ce jumeau, son double, l'accompagne partout, elle lui parle, il la poursuit, jusque dans la chambre de son amant, cela en est même très troublant.
Et puis il y a la reconquête du père, car au final c'est toujours celui qu'une femme cherche dans le regard des hommes.
Un roman à la fois sensuel et cru, poétique et réaliste, entre les illusions de la nuit et l'implacable lumière du jour.
De la difficulté à aimer, à se faire aimer, à se réconcilier avec les hommes, il nous envoûte aussi bien qu'il nous interroge, sur cette femme paradoxale aussi dévergondée que farouche. Une bande-son très sexuelle nous accompagne au fil des pages pour une lecture enivrante.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Assise en chair et en os à la table familiale, je suis aspirée par le bleu ciel et lisse du Formica, je nage dans les yeux de Frédéric, impossible de m'ôter cette nuit torride de la tête, chaque parcelle de ma peau vibre, orpheline de sa peau de mâle, déjà en manque - en train de tomber amoureuse ?
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A la maison, déshydratée, je manquais de caresses, et dans les clubs, m'exhibant face aux mecs qui me mangeaient des yeux seulement, suant sur leurs fauteuils, deux soirs par semaine, je laissai mon corps prendre le relais, écrire son histoire en trois dimensions autour de la barre, en musique, face aux regards. Je conclus un drôle de pacte avec ce public-là, qui me permit de maintenir la tête hors de l'eau, d'y croire encore, quelques semaines supplémentaires avec Marc, qui ne se doutait toujours de rien - j'avais décroché un job de remplaçante dans un bar, en attendant de trouver mieux, il avait à peine cillé - , dans notre appartement, où l'air était redevenu respirable.
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Tenant le drap d'une main, de l'autre je saisis la tasse pleine de café noir, bois une première gorgée - comment a-t-on glissé dans cette intimité, à petit -déjeuner ensemble ? Souvent je m'enfuis, même très tard, je ne peux pas dormir contre un inconnu, il me faut du temps avant de partager le sommeil, dormir en toute sécurité auprès d'un homme. Quand j'ai très envie d'un mec, une part de moi se tient toujours à l'écart, en embuscade, je teste l'autre, son désir, mais cette nuit nos corps se sont vite trouvés. Qu'a-t-il de plus que les autres, celui-là, pourquoi est-il costumé un dimanche matin, qu'est-ce qui cloche ?
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Ce soir j'ai un public peu habitué, engoncé, dérouté par l'érotisme de mon numéro, finalement je me demande si je ne préfère par ceux qui franchissent la ligne, qu'il faut gronder, ils n'attendent que ça, quand ils sont excités, je suis nettement plus motivée. Tant pis, le plaisir sera solitaire. Trois tours, en vrille autour du mât, et j'ai fini.
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Les petits signes encourageants, l'ouverture qui me laissait entrevoir l'homme qu'il allait devenir, je n'étais pas folle, rarement j'avais autant pensé une relation, désiré qu'elle marche, mais rien à faire, j'incarnais le danger, faisais trembler ses murs, mettais en péril l'édifice entier.
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