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EAN : 9782501180559
272 pages
Marabout (06/03/2024)
4.34/5   119 notes
Résumé :
Le premier livre d'éducation non-sexiste à l'usage des garçons !

Depuis des décennies, on ne cesse de réfléchir sur le sens de la féminité, sur l'éducation de nos filles, que l'on veut voir fières et émancipées; on lutte à l'école, dans la rue, dans les familles, pour leur donner les mêmes chances qu'aux garçons. Mais on continue d'élever nos fils dans le même moule qu'avant, comme si on pouvait déconstruire le sexisme sans s'interroger sur la mascul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Aurélia Blanc s'est posée beaucoup de questions alors qu'elle était enceinte et s'est rendue compte qu'aucun livre pratique n'abordait la question de l'éducation des garçons.

Elle décide donc d'écrire le premier guide d'éducation non-sexiste à l'usage des fils, hommes en devenir !

Dès le plus jeune âge, les enfants sont assignés à leur genre et sont éduqués dans ce sens. Au delà des jouets, les filles se doivent d'être sensibles et calmes quand les garçons sont en colère, bruyants et ne doivent pas pleurer.

L'autrice nous incite à déconstruire ses idées reçues, largement véhiculées par la pub, la fiction mais aussi par les professionnel.les de l'enfance et nous-même. Nous pouvons proposer d'autres jeux et ouvrir la discussion avec les enfants sur le respect et le consentement.

L'autrice s'attaque ensuite au sujet de la virilité, censée forger les «hommes». La virilité reste un idéal, par définition inatteignable, qui en plus de nuire aux femmes nuit aussi aux hommes. Largement diffusée, elle est l'apanage du patriarcat et de la culture du viol.

D'ailleurs, les relations femmes-hommes souffrent largement de ce modèle. L'idée n'étant pas de considérer le sexisme comme un phénomène individuel mais comme un système implacable. Non, tous les hommes ne sont pas des violeurs, bien sûr mais les «elle l'a bien cherché !» et la mise en doute quasi-systématique de la parole des victimes de harcèlement et d'agressions sexuelles sont encore trop courants.

Heureusement, des femmes, et aussi des hommes féministes, se battent pour une égalité de fait, au delà de l'égalité de droit. On peut aussi espérer que les générations à venir auront été mieux sensibilisées.

Je recommande ce livre à tous, parents ou pas !
Richement documenté, agrémenté de ressources et d'exemples concrets, il peut se lire comme un guide pragmatique ou comme un essai.

Le ton simple et plein d'humour permet un accès facile au texte. Bravo à Ingrid Donnadieu pour sa lecture agréable et à Aurélia Blanc pour sa pertinence et son humilité.

Précis et efficace ! À laisser traîner dans votre bibliothèque... 😉
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Ce livre aurait pu être un dossier dans un magazine féminin mais il y avait tant à dire sur la question du féminisme à enseigner aux garçons qu'il valait mieux faire un bouquin.
Alors la forme est très bonne. Les 5 parties sont bien articulées : l'état des lieux du sexisme, les différences d'éducation fille/garçon, discussion sur la virilité, les garçons/le sexe/l'amour et enfin le féminisme défendu par les hommes.
Les sources sont bien annotées et les chiffres sont tous supportés par des études citées en bas de pages. Un très bon travail de recherche. L'argumentation s'appuie sur de nombreuses interviews de spécialiste et d'ouvrage.
Des titres à chaque paragraphe qui donnent la ligne directrice de la discussion et des caractères gras pour des constats ou des conclusions permettent de marquer les esprits mais aussi de retrouver le passage qui parle de tel ou tel conseil, comme un manuel pratique.

Néanmoins, certains raccourcis sont hasardeux et pêchent en argument.
Page 11 « Les blagues sexistes, le harcèlement de rue, les maltraitances conjugales ou les féminicides (…) sont là les différents maillons d'un même système : le patriarcat. » Tiens ! Prends-toi ça dans la gueule le Padre ! On pourrait dire qu'au début du livre, cette phrase à toutes les chances d'accrocher un public adepte du féminisme et le conforte dans cette idée que le patriarcat, c'est mal (sans mauvais jeu de mot) et que par conséquent, un système sur lequel on pointe les défauts doit être éliminé. On pourra alors appliquer la même logique sur les voitures qui causent des accidents mortels par exemple.

Page 21 : « Il naît 105 garçons pour 100 filles. Mais dans les pays où la sélection prénatale est courante (…) plus de 115 garçons pour 100 filles. Autrement dit, il manque un paquet de femmes sur cette planète : 116 millions au bas mot, en 2010. » Ceci pour constater que les garçons font l'objet d'une préférence culturelle. Si vous prenez la pyramide des âges de notre pays (https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381472) vous constaterez que ces 10 dernières années, il est né plus d'homme que de femme (entre 15 et 20 de plus). Vous pensez vraiment que les français le font exprès ? Vous pensez qu'on laisse une femme avorter parce qu'elle attend une fille ? Et puisqu'on aspire à générer des femmes indépendantes, quel est l'intérêt d'avoir autant de femme que d'homme voire plus ?

Page 21 : « les mêmes raisons, sans doute, qui poussent tant de gens à vous féliciter chaleureusement lorsqu'ils apprennent que vous avez enfanté un petit mâle : « Ah, un garçon… C'est bien, les garçons ! » Comprendre : c'est mieux qu'une fille. » :/ Vous avez déjà rencontré ce genre de personne, vous savez ? Ceux à qui vous dîtes : « t'es tout(e) belle/beau aujourd'hui » et qui te répondent : « Ah bon ? Pourquoi hier j'étais moche ?! » Ceux-là mêmes qui font des déductions suspicieuses au lieu de prendre un compliment et de dire merci.

Page 41 : A propos du sexe du bébé à venir. « Les gens sont obnubilés par cette question (…). Tu as envie de fromage ? « C'est un garçon, j'en suis sûr(e). » Ton bébé remue beaucoup ? « Ah, lui, c'est un futur boxeur ! » Il y a là deux problèmes. Ces équations [conso de fromage = garçon] ou autre sont de la fantaisie populaire héritée de temps anciens qui n'avaient pas d'échographe; le fait est que, malheureusement, ça se répand et les féministes y voient là une raison d'exiger une égalité en se basant sur ce qui reste une pure connerie d'ignorant.
L'autre problème, c'est que, hélas, quand on parle du bébé, le nom est masculin dans le dictionnaire. Par conséquent, n'en déplaise aux féministes qui souhaitent garder le « genre » secret jusqu'à la naissance, on va parler du bébé au masculin.

Page 54 : « La science, (…), n'est pas épargnée par le sexisme » Comment peut-on dire une chose pareil alors qu'il n'y a rien de plus impartiale que la science ? « C'est bien pour cette raison que les médicaments contre l'infarctus ont longtemps été testés sur des hommes (et tant pis si les femmes meurent davantage qu'eux de maladies cardio-vasculaires ». On s'étonne que c'est propos viennent d'un entretien avec le Dr Catherine Vidal, Neurobiologiste. Quand vous faites une étude clinique, le but est d'étudier la population à risque pour une maladie et il se trouve que les hommes, qui ne sont pas protégés par l'oestrogène et la progestérone (et vous savez pour quoi ? Ben parce qu'ils n'en ont pas, ce sont des hommes !) sont plus exposés aux maladies cardiovasculaires que les femmes avant 65 ans (l'âge vers lequel les risques sont communs puisque les femmes sont ménopausées) (réf : http://invs.santepubliquefrance.fr/publications/etat_sante_2017/ESP2017_Ouvrage_complet_vdef.pdf page 243). En recherche clinique, on préfèrera toujours étudier sur une population « plus jeune » pour plusieurs raisons : le métabolisme des médicaments s'altère avec l'âge, les patients ont de plus en plus de médicaments à prendre (maladie, effet iatrogène) et on veut réduire les risques d'interactions et surtout le suivi des patients est plus facile.
Toujours concernant le sexisme dans les sciences : « C'est bien pour cela aussi que des maladies aussi répandues que l'endométriose commencent seulement à être étudiées ». Il n'y a qu'une raison à cela et ce n'est pas du tout parce que le sort des femmes n'intéresse pas la science, c'est parce que l'endométriose est une maladie très difficile à diagnostiquer et le parcours médicale de la patiente est très long avant de conclure à cette maladie. Couplez à cela les critères d'inclusion des essais cliniques qui peuvent paraître restrictifs (question de standardisation), et vous obtenez seulement quelques données sur cette pathologie.

Sur le fond, je partage entièrement le message principal de l'auteure qui est qu'il ne faut pas « genrer » les qualités à transmettre aux enfants. Dans la vie, il faut être fort, certes, mais peu importe qu'on soit une fille ou un garçon, on n'est pas fort seulement comme un homme car quel que soit le sexe, on rencontre tous des épreuves auxquelles il faut faire face.
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Pas d'excuse. Tu n'as pas de fils? Tu n'as pas d'enfant ? C'est pas une raison de passer à côté de ce livre.
Il est complet, précis, documenté et très facile d'accès, et il va t'aider à pointer les clichés et les stéréotypes de genre, et à les déconstruire.
Il permet de mesurer à quel point le patriarcat est néfaste aux femmes ET aux hommes, en encourageant la masculinité toxique. A quel point tu vas aider les garçons ET les filles (ET les enfants non-binaires, of course) en agissant à ton échelle pour essayer de limiter la pression qui pèse sur chaque sexe, l'enferme et le limite.
En espérant qu'il tombe entre de nombreuses mains, pour le bien des générations à venir.
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Ce livre sorti en 2018 est écrit par une journaliste qui est avant tout la mère d'un petit garçon. Elle se rend compte que tous les bouquins féministes visent l'éducation des petites filles... alors on ne changerait rien pour l'autre moitié de l'humanité ? Car l'éducation antisexiste doit bien sûr concerner tous les enfants, pas seulement encourager les filles à prendre confiance en elles !
On trouve dans cet ouvrage une sensibilisation générale (avec des données chiffrées), des conseils (proposer des activités et jouets plutôt que censurer, interroger le modèle parental...), des ressources pratiques (livres, podcasts, sites...), des témoignages d'hommes et pères féministes...

C'est un livre qui propose des méthodes douces, plutôt dans le consensus que dans l'affrontement. Cet antisexisme sourit avec bienveillance aux remarques sexistes, sensibilise sans froisser personne, offre des cadeaux hors normes (une poupée pour un garçon par exemple) en dehors des grandes fêtes de famille...et se rassure en se disant que même si nos modèles masculins/féminins à la maison sont très genrés et stéréotypés, cela peut donner une porte d'entrée pour la discussion. Bref, ce n'est parfois pas assez ambitieux pour moi. 

Malgré cela, j'ai aimé la posture humble et bienveillante, et l'excellente initiative de l'autrice et je la remercie pour ça. Ce bouquin est bien documenté et il propose plein de ressources pour aller + loin.
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Je viens de terminer l'écoute de l'essai d'Aurélia Blanc intitulé "Tu seras un homme féministe mon fils". Je suis agréablement surprise par la pertinence de ce livre audio. Aurélia Blanc a réussi à faire un constat accablant sur l'absence d'ouvrages traitant de l'éducation non genrée pour les petits garçons. Pourtant, elle a fait un travail de fouille pour nous proposer des conseils qui font appel au bon sens tout en s'appuyant sur les propos de professionnels. Elle nous rappelle également que les hommes aussi sont victimes du patriarcat, et que la parité est un enjeu pour tous.
Certes, les conseils se font attendre, mais ils sont précieux. Aurélia Blanc nous offre une lecture intéressante et nous pousse à réagir. Son ton de voix est posé, parfois modulé, et parfois il s'envole, ce qui rend la lecture vivante et nous aide à construire notre pensée.
En somme, ce livre audio est une véritable réussite. Il nous permet de comprendre la démarche de l'auteure, ses interrogations, et surtout de nous impliquer, nous lectorat masculin, dans le combat féministe. C'est une écoute active qui nous révolte et nous interroge, et qui nous donne des clés pour éduquer nos enfants de manière non genrée.
Mon avis détaillé :

https://lesparaversdemillina.com/tu-seras-un-homme-feministe-mon-fils-daurelia-blanc/

Lien : https://lesparaversdemillina..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La structure et le fonctionnement du cerveau sont en perpétuelle évolution. " Pendant toute notre vie, notre cerveau ne cesse de se modifier, en fonction de nos expériences, de nos apprentissages, de notre environnement, de notre style de vie. Rien n'est figé. Notre cerveau a des capacités de plasticité, a tous les âges ( Catherine Vidal)"
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Alors oui, je le dis : j'ai l'espoir d'élever un garçon féministe. Un garçon qui, plus tard, ne méprisera pas les filles, ne les harcèlera pas (ni dans la rue, ni au travail). Un garçon qui ne leur imposera jamais de relations sexuelles, qui ne les frappera pas, qui ne les discriminera pas. Mais j'espère aussi élever un homme qui, plus tard, sera conscient des inégalités femmes-hommes (je doute qu'elles aient disparu d'ici là). Un homme qui, mieux encore, osera s'opposer aux comportements et aux petites phrases sexistes. Un homme qui, peut-être, adoptera de vraies pratiques égalitaires, dans son foyer comme dans sa vie professionnelle. Bref, un homme susceptible de lutter contre la domination masculine - y compris lorsque cette révolution implique de faire le ménage, de prendre un congé parental ou d'aller chercher ses enfants à l'école.
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Mais inconsciemment, nous avons tous intégré que lorsqu'une fille s'aventure sur un terrain dit "masculin", c'est une forme de promotion. Et quand un garçon s'engage sur un terrain dit "féminin", c'est au contraire une forme de déchéance.
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Mais inconsciemment nous avons intégré que lorsqu'une fille s'aventure sur un terrain dit "masculin", c'est une forme de promotion. Et quand un garçon s'engage sur un terrain dit "féminin", c'est au contraire une forme de déchéance. (p. 60)
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Cet héritage féministe s'est transmis de manière souvent diffuse, à travers leurs pratiques conjugales et parentales. Mais cette transmission s'est faite de manière plus évidente avec leurs filles qu'avec leurs fils. (p. 28)
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Vidéo de Aurélia Blanc
Extrait du livre audio « Tu seras un homme - féministe - mon fils ! » de Aurélia Blanc lu par Ingrid Donnadieu. Parution numérique le 23 novembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/tu-seras-un-homme-feministe-mon-fils-9791035410674/
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