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EAN : 9782070327812
179 pages
Gallimard (30/09/1994)
4.31/5   8 notes
Résumé :
«Quand Blanchard prend la parole, c'est celle d'un fauve enragé, affamé, lâché après trente-sept années de captivité. S'il s'identifie parfois au coq, au sanglier, au loup, au cheval ou à l'antilope... "l'animal Blanchard" est plutôt de la race des félins. Panthère noire, lion, jaguar, et surtout tigre ; dix fois, il se vêt de la fourrure du fauve, cent fois, il en épouse les griffes, le sang ou les crocs, toujours il en aura le rugissement et la férocité. "Les grif... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Maurice Blanchard (1890-1960) a mené une vie double: il a assumé à la fois son métier d'ingénieur aéronautique et sa vocation de poète, ça peut surprendre. C'était un homme attachant quoique blessé pendant l'enfance, engagé, très soucieux de sa liberté, qui n'opposait pas son rôle de poète et sa profession technique. Apprécié notamment par P. Eluard, J. Bousquet et R. Char, il a écrit une oeuvre importante dont la valeur ne peut pas être contestée. "Les barricades mystérieuses" datent de 1937. On y trouve des textes vigoureux et évocateurs; j'en mets deux en citation sur Babelio. J'ai bien aimé…
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
POISSONS D'OR


Las de regarder les esclaves, je me suis enfui vers les
mers chaudes.

J'avais erré dans la montagne, et puis dansé autour
des feux de la Saint Jean, et voici qu'une porte d'azur
s'ouvrait devant moi telle qu'elle a jailli du volcan
primordial, telle que la virent les Titans, telle que la
force des choses l'a voulue, audacieusement voulue,
audacieusement tracée, et j'ai franchi cette porte les
yeux baissés et le doigt sur la bouche comme il
convient d'honorer la grandeur.

Deux mondes si différents séparés par le tranchant
d'une lame !

Je quittais le pays des crapauds pour la lumière et la
purification.

Enfin un ciel propre, enfin un sable blanc et non point
de la blancheur des ossements, enfin la mer, la
mer et ses joyaux aux couleurs changeantes.

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D'UNE TRISTESSE INEFFABLE


Le silence. Et les fruits du silence, les fruits de marbre
qui reposent au fonds des mers : les destinées enfouies dans
leur douce lumière !
Le silence gonfle la peau noire des nuages, la peau noire
des orages, la peau fragile des soleils couchants.
Les mots qu'on ne prononce pas font éclater le ciel, ils
déchirent les entrailles, ils fendent les arbres du haut en
bas et le ruisseau lave les blessures, si la journée a été
douce, si le vent s'est apaisé.
Mais il y a toujours ces mains d'acier qui serrent la
gorge.
Des navires à l'ancre, en gémissant saluent la houle,
saluent les vagues.
Les navires enchainés, l'écume de la rage aux narines,
saluent la mer et maudissent leurs chaînes.
Quand les tombeaux s'ouvriront, les navires enchaînés
salueront les pierres.

p.117
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NAISSANCE ET TRAGEDIE

Un soir, un matin: le premier jour.
Et le cri: un cri horrible déchirant l’aube naissante, déchirant le seul bonheur, celui de n’être point né.
Et le jour chasse la nuit. Et la nuit disparait alors que trois livres de chair hurlante restent là, et resteront là longtemps, toujours dans le cœur du récitant.
Chaque printemps renouvelle ses prodiges.

J’ai planté un arbuste et l’arbuste est devenu un arbre au feuillage frémissant.
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Que reste-t-il de la flamme ?


Il faut d’abord choisir le point exact d’où l’on doit
partir. Le reste importe peu.
Pas la flèche, mais l’oiseau ! Je suis un oiseau
aveugle au centre de la Terre et je ne puis choisir mon
chemin. Il n’y a pas de chemin.
C’est en allant rechercher mes désirs enfouis que je
me suis perdu. Les arbres s’inclinaient sous la charge
invisible du vent qui passe, les arbres se redressaient,
vainqueurs une fois encore.
La joie était dans les yeux, la joie était dans l’alléluia
du tremble argenté, ce poète de la forêt dont les mains
tour à tour sombres et lumineuses rythment la danse
du devenir, l’innocence retrouvée.
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C'était une aurore comme jamais il n'y en eut et c'était une aurore comme il n'y en aurait jamais plus. Deux jours de printemps qui se suivent sans heurt ont, pour l'homme de la rue, la même pression, la même température, la même aurore. Pour le connaisseur, pour l'homme qui a étudié les aurores, les différences sont telles que sa mémoire n'aura nul besoin de crayon, ni de papier. Ici, le jeune lecteur qui, chaque soir avant les premiers rêves, se demande quelle carrière il doit préparer afin de gagner sa vie honorablement s'écriera, les yeux ouverts dans la douce obscurité de sa chambre : « Ce métier me plairait ! Où étudie-t-on les aurores ? Quel est le programme ? Quel est l'avenir de la profession ? Peut-être serai-je un jour Inspecteur général des Aurores ? Demain, je veux m'inscrire. » Et c'est ainsi que le collier des jours s'allonge d'une perle, d'un désir, et c'est pourquoi aussi les vieilles gens plient l'échine sous le poids cristallin des anciennes résolutions. Les aurores se fabriquent dans les ténèbres.
« Jardin » dans Les Barricades mystérieuses, p.61
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Video de Maurice Blanchard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Blanchard
Une compilation des émissions « Albatros », par Pierre Drachline, diffusée du 6 avril 1980 sur France Culture. Invités : Jean Blanchard, Arnaud Noël, Serge Koster, Dominique Autié, Jean Hugues Manineao, Dominique Labarrière, Françoise Lebedeff, Hélène Chialkowoy, Philippe Gemen, Jean-Michel Goutier, Didier Gillet, Tristan Cabral, François Bott, Jean Hugues Malineau, Jean Claude Renault, Jean Bazin, Michel Goutier et Gérard Durozoi.
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