AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bogusia


Le trafic d'organes, des amputations expérimentées, la prostitution infantile, des vies brisées dans une extrême violence.
L'auteur situe son roman non au Bangladesh connu pour ce genre de pratiques, mais en France, entre Marseille et Paris, dans le milieu d'une mafia qui récupère des enfants arrivés par la Méditerranée, souvent dans des conditions très dures, pour une vie meilleure.

Aïcha, Diarra et Sayid sont dépendants de leurs bourreaux, tentent de résister et de s'enfuir. Les garçons rendus handicapés doivent mendier et les sommes récoltées dans la journée sont remises aux trafiquants contre une pilule de morphine soulageant leur douleur.
Le réseau des trafiquants est très étalé : l'argent permet d'acheter les chirurgiens afin qu'ils ferment les yeux sur l'origine des organes à transplanter, les hôteliers pour qu'ils n'entendent pas les cris des enfants prostitués dans des chambres. Certains médecins comme Gilles Patrick seront obligés à mutiler des corps des enfants sous menace de mort. Les organes prélevés seront transplantés aux enfants malades des familles riches. Lucie et Elodie en bénéficieront et, laissées sans réponses, les deux jeunes filles auront du mal à accepter le corps étranger qui vit en elles.

Parmi les destins abîmés de ce roman très noir il y a celui de Nemo, un vieil homme solitaire, vivant avec ses souvenirs qui deviendra une planche de salut pour Lucie et ses nouveaux camarades. Un porte-parole de l'espoir, du nouveau départ pour ces enfants trop mûrs pour leur âge.

Tous ces personnages restent seuls face à leur propre douleur, face au mal, face à la nuit.

Comme le précédent roman de Christian Blanchard, Iboga, Seul dans la nuit se lit d'une traite, malgré des scènes dures, on s'attache très vite aux personnages en les découvrant au fur et à mesure de la lecture.
A travers leur vie, l'auteur souligne le manque de prise en charge des immigrés venus en Europe, surtout des enfants qui, refoulés à la frontière par les autorités, entrent dans la clandestinité et tombent dans les mains des divers trafiquants. Pour mieux cerner l'étendue du trafic d'organes dans le monde, il ajoute un petit dossier explicatif en fin de son roman.

Merci à NetGalley et à Belfond de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce texte :)

Commenter  J’apprécie          00







{* *}