Dans son ancienne vie, le Québécois
Bruno Blanchet était écrivain, comédien, animateur de télé, fou braque et j'en passe. À 40 ans, son fils a eu 18 ans. Se considérant dorénavant autonome, le gamin a décidé de louer son propre appartement et d'y emménager. Les astres étaient alors alignés pour que le père réalise enfin son rêve de toujours : tirer sa révérence du Québec et faire un tour du monde avec un maigre bagage sur le dos. Ce qu'il a fait. Il a vendu tous ses biens, et zap !
Son projet initial était de partir pendant un an avant de revenir dans ses pénates à Montréal et de reprendre son existence d'antan. Dans les faits, son absence s'est prolongée indéfiniment. Ayant rencontré une Thaïlandaise en cours de route, il s'est finalement installé avec elle à Bangkok. Comme quoi, la vie, des fois…
Avant de disparaitre de la circulation locale, il s'était entendu avec le journal La Presse pour écrire une chronique de voyage par semaine. Ce qu'il a fait à peu près régulièrement (de 2004 à 2010). Et il a tout de suite obtenu un succès fou auprès des lecteurs. Tellement que, au fur et à mesure des années, La Presse a rassemblé ses textes et les a édités en quatre recueils (La frousse autour du monde – tomes 1-2-3-4). Pour la plus grande joie de ses fans – dont bibi, of course.
Comme des milliers de Québécois, je me suis immédiatement entiché de cet énergumène. J'aime son humour absurde, son esprit déjanté, son culot de tous les diables, son je-m'en-foutisme par rapport à la ligue des bien-pensants, sa témérité, et sa soif de liberté à tout crin. Et j'adore son écriture itou.
Mais comment est-elle, son écriture, justement ? Dans l'introduction du tome 1, Marie-Christine Blais la décrit ainsi : « Mais surtout, son texte est rempli, chaque fois, de vie, de réflexion, d'ingénuité, d'humour, de courage, de charme et de bizarrerie. Bref, son texte est rempli, chaque fois, de Bruno. Et du monde. » Je rajouterais moi-même ceci : un français tirant sur le joual – sans aucun mauvais goût ; des expressions biscornues ; des comparaisons savoureuses ; une poésie subtile, mais percutante ; une agréable fluidité ; des textes courts et concis, mais denses – et légers à la fois.
Bref, lorsque l'existence m'apparait terne et monotone et triste, je me retape les quatre volumes en enfilade. Ce qui a l'heurt de me recrinquer en deux coups de cuiller à pot. Et j'ai – en plus – un mal fou à me retenir de sortir mon sac à dos et de prendre le premier avion en partance pour n'importe où.
Pour une critique plus détaillée : https://les-maudits-vents.blog4ever.com/la-frousse-autour-du-monde-par-bruno-blanchet
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