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Gastón Hauviller (Illustrateur)
EAN : 9782952819244
74 pages
Alzabane (26/04/2008)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Un très étrange narrateur, qui semble traverser les siècles, nous offre le récit de trois extraordinaires histoires, dont il fut le témoin.

Fantastique et drolatique, mais aussi poétique et philosophique, « La Vigne qui aimait un lierre, et autres fables » propose un tableau du monde saisissant, mais aussi une magnifique parabole sur l'amour.

Illustré par une trentaine d'aquarelles aux couleurs époustouflantes, ce livre s'est imposé, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est le titre du livre qui m'a attirée lors de la dernière opération de "Masse critique": "La vigne qui aimait un lierre" a tout de suite mis en marche mon imagination, mis en effervescence mes souvenirs de légendes grecques et latines et chatouillé ma fibre de lectrice de conte. Je voulais abolument savoir le pourquoi du comment de cette histoire étrange de vigne amoureux d'un lierre.
C'est avec un immense plaisir que j'ai lu les trois contes de ce recueil: dès les premières lignes, je me suis trouvée immergée dans un univers médiéval aux senteurs de garrigues et d'oliviers, aux effluves salées d'une mer proche, aux fragances d'une montagne un tantinet sauvage. Puis, plus loin, ce fut l'ambiance d'une ville lors De La Renaissance italienne où le tintinabulement des mâts dans le port scande le temps qui passe. Enfin, les monts de l'Olympe retentirent des rires et interrogations des dieux, de tous les dieux, au cours d'un banquet réservant bien des surprises.
Les trois contes sont imprégnés des légendes, écrites ou orales, qui courent dans les mémoires collectives.
Ainsi, le conte "La vigne qui aimait un lierre" évoque-t-il l'amour qui perdure au-delà de la mort: le tanneur d'un village cathare devient veuf et est à un tel point inconsolable qu'il perd goût à tout ce qui l'entoure. Au fil du temps, ce dernier parvient à surmonter son chagrin et s'en va chercher femme dans le voisinage. Or, à chaque fois qu'une possible union peut se concrétiser, quelque chose la fait échouer; et fait extrordinaire, la vigne vierge plantée par la défunte épouse, croît à l'aune des recherches infructueuses comme pour le consoler de ne pas trouver l'âme soeur: la vigne vierge devient tellement luxuriante qu'elle colonise toute la maison jusqu'à en devenir l'élément essentiel. Puis, notre tanneur vieillissant s'alite pour ne plus se relever si bien qu'on le retrouve, ô prodige, métamorphosé en lierre et étroitement enlacé avec la vigne dont le visage ressemble à celui de Ludine, l'épouse disparue. "La vigne qui aimait un lierre" est un écho de la mythologie greco-latine et on en peut que se rappeler des métamorphoses des amants désespérés qui jalonnent les récits d'Ovide. L'amour au-delà de la mort, le gage de retrouver, dans l'au-delà, l'être cher que l'on n'oublie pas: la mémoire est le fil invisible qui tisse les souvenirs, ceux qui ont leur place dans le coeur des vivants.
"La cité des sots" est un conte amusant, métaphore du désir inepte de suivre la mode jusqu'au ridicule. Les habitants d'une ville italienne s'ingénient à avoir des idées plus idiotes que celles de leur doge. Ainsi lancent-ils la mode des aquariums qui envahissent peu à peu les moindres recoins des intérieurs et organisent la vie quotidienne de chacun...comme la mode devient vite une loi, personne ne peut y déroger et comme souvent, certains amassent des profits qu'ils désirent toujours plus importants. C'est pourquoi, des citoyens, "gavés d'or" et jamais repus, proposent un jour au doge de promulguer une loi stipulant le sacrifice, pour banqueter, desdits poissons. Ce qu'ils ne savaient pas c'est que les habitants, las des lois ineptes et surtout fatigués de payer pour respirer, décidèrent de se rebeller....et ce ne furent pas les poissons les premiers sacrifiés! "La cité des sots" apporte une inestimable pierre à la construction d'un bon sens qui lentement s'érode sous les assauts du marchandising et du marketing outranciers; et est un appel à la vigilance de chacun: trop suivre les diktats de la mode, trop en tirer parti peut s'avérer être dangereux...aussi, le plus simple ne serait-il pas de ne pas y succomber, même si cela signifie être en dehors du groupe?!
"Le dernier dieu" est le récit, conté, de la disparition des dieux, êtres suprêmes ayant oublié de penser au-delà de leur égoïsme et de leur égocentrisme tant ils sont accaparés par leur apparence, leur suffisance et leur sentiment d'importance. A ne recevoir qu'offrandes et hommages, les voilà délaissés, ne possédant plus l'oreille des hommes qui les oublient et les négligent. Comment remédier à la situation? En élisant un dieu parmi le Parnasse! Mais pour qui voter? L'orgueil, le mépris de l'autre s'en mêlent pour donner corps aux débats et attirer les foudres du Grand Cosmos: chacun est persuadé d'être le plus infaillible, le plus important et le plus craint! Or, si l'amour, la tempérance et la simplicité étaient l'essence même du message divin, est-il fondamental d'être "le plus" en tout? Clin d'oeil final: le dernier dieu, le petit Obonenbe, croque une délicieuse pomme, rescapée du divin banquet,...."Les hommes pouvaient revenir maintenant".


L'écriture, à la première personne, est le billet d'entrée immédiate dans l'univers du conte: le narrateur emmène, avec douce autorité, son lecteur, son auditeur, au coeur de ses histoires. La force suggestive des mots plonge l'imaginaire dans le dédale, organisé, des légendes et des époques, et laisse de petits cailloux pour retrouver son chemin grâce à la mémoire collective que chacun garde au fond de lui. Jean-Sébastien Blanck réussit à captiver par ses contes frais et pourtant graves, et à déposer, au creux des mains des lecteurs, des pépites permettant de regarder autrement le monde: aller au-delà des apparences, ne pas plier l'échine sous le fardeau de la peine et de la tristesse et ne s'en laisser trop conter pour ne pas être grugé. le tout, servi par un style très agréable, très vif et coloré et surtout joliment illustré: l'image et le texte se complètent et s'interprêtent joyeusement.
"La vigne qui aimait un lierre" est un recueil de contes modernes aux judicieux accents d'autrefois....à mettre entre toutes les mains!

Lien : http://chatperlipopette.blog..
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Trois histoires dans ce petit recueil, trois contes un peu magiques, bourrés de poésie et d'humour, que Charlotte et moi avons lus avec grand plaisir.

Dans la première histoire, « La vigne qui aimait un lierre », nous sommes transportés au Moyen-âge, dans un petit village du pays cathare. Un tanneur renommé, très aimé des autres villageois, veuf depuis fort longtemps, souffre de la solitude et décide de reprendre femme. Mais aucune ne veut de lui et le brave homme se met à désespérer, à tel point qu'on appelle à la rescousse les Melhors, une assemblée de juges et de devins. L'un d'eux, Abistor débarque chez le tailleur et, après un examen minutieux de sa maison, lui décrète qu'il doit cesser de chercher une épouse, car "je sens une âme qui est déjà près de toi, mais tu ne la vois pas...".


Incompréhension du brave homme qui pense qu'on se moque de lui et continue de chercher chaussure à son pied et de désespérer de ne la point trouver. Jusqu'à ce qu'il découvre un pied de vigne vierge qui pousse dans son jardin...

Une histoire d'amour et de fidélité, de souvenir, très belle. Charlotte a trouvé l'histoire triste, parce que l'homme est veuf et qu'il ne trouve pas de nouvelle femme. Et drôle également, parce qu'elle a bien aimé le moment où le petit garçon s'introduit dans la maison pour épier le tanneur, alors que tout est fermé. Elle a trouvé ça joli, le lierre qui s'introduit dans la chambre avec le lit qui est "tout plein de feuilles" et aimerait bien avoir un lit "avec plein de feuilles pour que ça décore un peu"... Mais, précise-t-elle d'un air très sérieux, "Maman, je sais bien que c''est une histoire inventée et qu'en vrai, ce n'est pas possible qu'une amoureuse morte se transforme en plante". Genre, on ne me la fait pas, à moi !



Dans « La Cité des sots », comme son nom l'indique, tous les habitants sont bêtes à pleurer, mais alors bêtes... et comme ils n'ont rien dans la tête, ils ne cessent de parler pour ne rien dire et cela fait un brouhaha de tous les diables : "un brouhaha et un galimatias si assourdissants que même le soleil et l'horizon s'en bouchaient les oreilles". le doge, aussi bête que son peuple, décide un jour que chaque famille de la ville doit accueillir chez elle un poisson "et que celui-ci soit bien en vue", "la seule contemplation d'un poisson permett[ant] de reposer son esprit des heures durant, sans rien avoir à penser". Car chacun sait qu'"un esprit qui s'ennuie est un esprit dangereux" et le doge veut par cette loi stupide occuper son peuple...


Le poisson devient donc à la mode et chacun rivalise d'originalité pour avoir et surtout montrer son propre poisson aux autres, le plus grand et le plus beau possible, nageant dans un bocal superbe... jusqu'à ce qu'une nouvelle loi aussi stupide que la première stipule qu'une taxe doit être payée pour chaque poisson, d'autant plus élevée que le poisson est gros... Mais les habitant de Pelugia sont aussi radins que bêtes...

Un conte qui m'a ravie par son humour et la satire de la société et de ses travers ! Charlotte n'a malheureusement pas voulu le lire, ni le dernier ; j'aurais pourtant beaucoup savoir ce que peut percevoir un enfant de ces histoires, très jolies et drôles mais néanmoins très ironiques sur les hommes ou les dieux et leurs lois ou leurs actes parfois stupides.

Je me suis délectée avec la troisième histoire. « le Dernier Dieu », nous raconte comment les Dieux disparurent de la Terre, à force de vanité et de suffisance…

Suite sur Les lectures de Lili
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Première découverte de cette toute récente maison d'éditions née en mai 2007 à Clamart et première fois qu'elle se lie avec Babelio pour l'opération Masse critique. Par curiosité j'ai sélectionné tous les albums de cet éditeur que Babelio proposait et c'est avec enthousiasme que j'ai attendu La Vigne qui aimait le lierre et autres fables... Il faut savoir qu'Alzabane éditions a choisi de promouvoir des textes illustrés de qualité, tous écrits sous la plume de Jean Sébastien Blanck, auteur devenu éditeur. La collection Histoires d'en rêver allie avec inventivité le côté imaginatif des histoires, des contes et son aspect philosophique. Histoires d'en rêver ce sont des titres aux allures de contes merveilleux mais qui n'oublie pas cette idée sous-jacente: faire réfléchir grâce à des paraboles, métaphores poétiques sur le monde...

La Vigne qui aimait un lierre et autres fables contient trois contes dont l'action se déroule au Moyen-Age. Un narrateur mystérieux engage le récit: l'histoire d'un artisan du pays Cathare qui s'éprend d'une vigne jusqu'à ce que celui-ci, totalement consumé par l'amour, se fond avec sa bien-aimée et se transforme en lierre. Un conte fantastique sur le pouvoir de l'amour, la force d'un tel sentiment. La deuxième histoire s'intitule La Cité des sots et évoque la bêtise et la folie des hommes qui rivalisent d'idées saugrenues avec leurs princes. Elever un poisson dans un bocal, rendre obligatoire d'avoir chez soi un aquarium, c'est de là que part cette fable philosophique: obéir sans s'interroger ou refuser l'absurde? Voilà une question qui prend des atours drôlatiques voire chaotiques dans cette fable amusante et pittoresque. le Dernier Dieu aborde le thème de la religion. Dans un monde où les hommes ont disparu, les Dieux se disputent la succession au rang de Dieu unique. Autour d'un banquet, Zeus affirme son autorité mais le plus fort n'est pas toujours le plus rusé et pour convaincre, il faut savoir s'armer d'intelligence...

Les illustrations desservent un univers foisonnant, lumineux, dynamique. Attractifs, les dessins offrent un cadre propice aux fables. Je ne suis pas amatrice de ce genre d'aquarelles, elles ne manquent pas de charme ni de qualité, mais je trouve qu'elles ne conviennent pas à un public de jeunes lecteurs de 9 ans. Tout comme les histoires, je pense peut-être à tord que le vocabulaire y est beaucoup trop soutenu. Ces lectures sont belles, poétiques, instructives, elles font réfléchir tout en s'imprégnant d'un mélange des genres littéraires et en cela c'est un travail remarquable de goût pour les mots. Mais le jeune lecteur sera-t-il capable de comprendre le tout sans une lecture accompagnée dans un cadre scolaire? C'est la question que je me pose, sur ce degré de difficulté. L'univers proposé est quant à lui parfaitement adapté.

Je n'ai peut-être pas été aussi emballée que ça par cette lecture mais les autres titres de la collection Histoires d'en rêver me tentent en particulier Alzabane, l'oiseau de la Lune, L'un et l'autre, La Feuille et son vent car ce qui m'attire c'est ce texte entre poésie et philosophie qui n'a de cesse d'interpeller ma curiosité. L'alliance du dessin et de ces fables n'a pas opéré son tour de magie mais je suis certaine que je trouverais l'écho souhaité dans ces autres albums.


Lien : http://souslefeuillage.blogs..
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Cet album est composé de trois contes :

- La première histoire, "La vigne qui aimait un lierre" nous transporte au temps du Moyen-Age, dans un petit bourg du pays cathare. Par un incroyable prodige, une vigne vierge manifeste son amour pour un artisan tanneur qui … « cherche femme ».

- La seconde histoire, "La Cité des sots", nous emmène dans une Cité italienne du temps De La Renaissance, où le peuple rivalise de bêtise avec son doge….

- La troisième, "Le Dernier Dieu", nous raconte comment les Dieux disparurent de la Terre, à force de vanité et de suffisance….


Ces trois contes sont écrits par Jean-Sébastien Blanck. Ils sont à la première personne. Les thèmes abordés dans ces 3 contes sont intemporels : l'amour, la bêtise, la toute puissance, la révolution…

Les textes sont très agréables à lire. le lecteur, qu'il soit enfant ou adulte, y trouvera les subtilités faisant appel à son vécu.

J'ai trouvé les illustrations merveilleuses. Se sont de magnifiques aquarelles dont les détails sont nombreux, les couleurs sont des couleurs chaudes, et les graphismes sont très réussis.

Un très bel album que je vous conseil.
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« La vigne qui aimait un lierre et autres fables… » est un recueil de trois petits contes très joliment illustrés par Gaston Hauviller. L'auteur, Jean-Sébastien Blanck nous transportent dans des contrées d'un autre temps et nous livrent trois fables charmantes, dignes des fables d'antan...
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Vidéo de Jean-Sébastien Blanck
Cette bande-annonce présente quelques images de "L'île de l'Homme volant", premier volume de la série de romans illustrés "Les Voyages des illustres Arlequin et Polichinelle" (à paraitre début 2022). Ceux-ci raconteront les incroyables aventures autour du monde, à la fin du XVIIIe siècles, de deux comédiens italiens à l'identité douteuse, "Arlequin" et "Polichinelle". Ces voyages - supposés authentiques - les auraient amenés à découvrir l'hémisphère australe, les Barbaresques, ou encore, les côtes de Zanzibar. Entre naufrages et voyages aériens ou sous-marins, ces deux héros n'en finiront plus de nous faire rêver à des mondes lointains et fantastiques. Ces romans s'inspirent directement des récits de voyages du siècle des Lumières, mais aussi des romans d'utopie (Le Voyage de Gulliver) mais aussi des romans d'anticipation du XIXème. Ils raviront les lecteurs à partir de 9 à 99 ans ! Au moins 5 volumes paraitront d'ici 2025, tous de Jean-Sébastien Blanck (textes et scénario) et Jonathan Bousmar (illustrations). le prochain volume, qui poursuit et achève l'aventure de "L'Île de L'Homme volant", sera intitulé "Le Trésor de Golkonda".
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