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Critique de montmartin


La grange avait eu le temps de se consumer entièrement, du voisin, il n'était pas resté grand-chose à enterrer. Il s'était livré à la police en disant, je suis juif, je suis revenu. le criminel se prénomme Joachim, et le narrateur de ce roman est son fils. Il revient à Varsovie, là où son père a eu son enfance brisée, car il a été un enfant du ghetto.

Nous allons donc suivre Joaquim et d'autres adolescents garçons et filles dont la vie bascule du jour au lendemain en novembre 1940. L'insécurité, la privation de leur emploi, de leurs biens, de leur liberté, des hommes et des femmes séparés du reste de la société à l'intérieur d'une muraille hérissée de barbelés comme un pénitencier surpeuplé, traités comme des rats. le prix de la nourriture qui s'envole, le marché noir, les trafics en tout genre, des juifs qui dénoncent d'autres juifs à la police juive corrompue, la déchéance morale, la perte de dignité, le froid, la faim, les ravages du typhus. Avec le soutien des Polonais, les Allemands vont éradiquer la peste noire, les petits juifs, les transformer en animaux, les vider de leur culture, de leur capacité à réfléchir.

Ce sont aussi des femmes courageuses qui essayent de sauver des enfants en les exfiltrant du ghetto. Des gamins désossés de leur spontanéité, amaigris, flétris, traumatisés, agressifs parfois.

Ce roman est donc leur histoire, le lecteur se retrouve plongé dans le coeur du ghetto de Varsovie, dans la vie de tous les jours pour essayer de survivre, de s'échapper de ce piège dont la mort semble la seule issue. L'écriture sans fioriture, précise et dure parfois, dénonce à la fois le rôle des Polonais, des dirigeants catholiques, de certains juifs aussi. Si parfois je mes suis perdu dans la multitude de personnages ce roman est d'une grande utilité pour ne pas oublier.

Meri aux éditions Plon pour leur confiance.
La chasse aux âmes » de Sophie Blandinières. #rentreelitteraire2020 #NetGalleyFrance

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