Citations sur Peau d'encre (11)
Le tatouage etait une empreinte, l'empreinte d'un rêve sur le corps.
Elle se mit au lit avec un lourd roman. Elle pensait que les écrivains doivent être des tatoueurs d'âmes. Elle attendait d'eux, et de leurs livres, une marque profonde, un ravissement, une griffe, quelque chose comme une brûlure qui aurait rendu le monde, sinon supportable, du moins adouci par l'illusoire proximité du réel.
Parfois je me dis que les hommes ont inventé le mensonge afin de rendre leur vie plus supportable
Traces. Traces anciennes, éphémères, vieux jalons qui s'effacent comme sur la terre la marque de nos pas dissoute par le vent et les pluies, sur la terre qui s'en fout, la terre qui seule demeure.
Elle se mit au lit avec un lourd roman. elle pensait que les écrivains doivent être des tatoueurs d'âmes. Elle attendait d'eux, et de leur livres, une marque profonde, un ravissement, une griffe, quelque chose comme une brûlure qui aurait rendu le monde, sinon supportable, du moins adouci par l'illusoire proximité du réel.
C'est un ramoneur de nuages, vous savez, un chasseur de vent ! Il ne connait rien à rien en dehors de ses graffitis. Cet homme là, c'est un réfugié poétique.
Ce vague de l'âme qui tout à coup divague et ne trouve plus grand-chose à quoi se raccrocher, un mouvement à la fois doux et cruel. Son coeur poreux comme une éponge face à la dure hostilité de la ville. Chaque humain est passé au travers de ce tamis, chacun de nous ainsi a été criblé.
Elle pensait que les écrivains doivent être des tatoueurs d’âmes. Elle attendait d’eux, et de leurs livres, une marque profonde, un ravissement, une griffe, quelque chose comme une brûlure qui aurait rendu le monde, sinon supportable, du moins adouci par l’illusoire proximité du réel.
Tout à sa rumination, Léo crayonnait dans son carnet déjà bien rempli de dessins et de textes, et observait la foule disparate d'un oeil aveugle, tel un spectateur étranger, un extra-terrestre, un ethnologue sans outils ni savoir. Il eut le sentiment poignant d'une grande absurdité. Je n'appartiens pas à ce monde pensa-t-il. Depuis longtemps sa tasse de café était vide, il en commanda une autre. Une cloche quelque part égrena lentement son midi dans l'azur. Qu'est-ce que je fous là? dit-il soudain tout haut. En quoi ce monde me concerne-t-il?
Les gens attablés autour de lui levèrent la tête et certains ricanèrent. Il les considéra avec une sorte d'incrédulité. Et cognait lourdement dans sa poitrine le muscle étrange, cette pompe de chair, une ou deux livres de viande rouge, combien ça pèse un coeur humain?
Elle pensait que les écrivains doivent être des tatoueurs d'âmes. Elle attendait d'eux, et de leurs livres, une marque profonde, un ravissement, une griffe, quelque chose comme une brûlure qui aurait rendu le monde, sinon supportable, du moins adouci par l'illusoire proximité du réel.