Citations sur Isis dévoilée, tome 1 : Science (22)
Le public est un enfant docile et soumis, et il va partout où sa bonne le conduit. Il choisit ses idoles et ses fétiches, et il les honore en proportion du bruit qu'ils font, il se retourne ensuite avec un regard de timide flatterie pour voir si la gouvernante, la vieille Madame l'Opinion Publique, est satisfaite.
La populace à toujours été la même dans tous les temps. Le matérialisme était et sera toujours aveugle aux vérités spirituelles.
Apophtegme de Narada, l'ancien philosophe hindou :
"Ne dis jamais : "Je ne sais pas ceci, par conséquent c'est faux".
"Il faut étudier pour savoir, savoir pour comprendre, comprendre pour juger".
Nous ne pouvons nous empêcher d'admirer encore une fois la profonde connaissance de la nature humaine, qui dicte à M. Sergeant Cox les paroles suivantes dans sa conférence, dont nous avons déjà parlé. "Il n'y a pas d'erreur plus fatale que celle qui fait croire que la vérité prévaudra par sa propre force, et qu'elle n'a qu'à se montrer pour être acceptée. En réalité le désir de la vérité n'existe que chez très peu d'esprits, et l'aptitude à la discerner chez un nombre encore plus restreint. Lorsque les hommes disent qu'ils recherchent la vérité, ils veulent dire qu'ils recherchent quelque preuve à l'appui d'un préjugé ou d'une opinion préconçue. Leurs croyances se modèlent sur leurs désirs ; ils voient tout, et plus que tout ce qui parle en faveur de ce qu'ils désirent ; mais ils sont aveugles comme des chauves-souris, pour tout ce qui leur est contraire. Les savants ne sont pas plus exempts de ce travers que les autres".
Près de 700 ans avant Jésus-Christ, dans les écoles de Thalès et de Pythagore, l'on enseignait la doctrine du véritable mouvement de la terre, de sa forme réelle ; et tout le système héliocentrique. Et en l'an 317 après Jésus-Christ, nous trouvons Lactance, précepteur de Crispus César, fils de Constantin le grand, enseignant à son disciple que la terre était une surface plane entourée de ciel, composée de feu et d'eau, et le prémunissant contre la doctrine hérétique de la forme sphérique de la terre 418 ! Toutes les fois que, dans l'orgueil d'une découverte nouvelle, nous jetons un regard sur le passé, nous sommes fort étonnés de constater que la prétendue découverte n'était peut-être pas entièrement inconnue des anciens.
En Occident, nous voyons que la magie remonte à une antiquité aussi reculée qu'en Orient. Les Druides de la Grande-Bretagne la pratiquaient dans les cryptes silencieuses de leurs grottes profondes : Pline consacre plusieurs chapitres à la "sagesse" des chefs Celtes" 74. Les Druides des Gaules exposaient les sciences spirituelles comme les sciences physiques. Ils enseignaient les secrets de l'univers, la marche harmonieuse des corps célestes, la formation de la terre et, surtout, l'immortalité de l'âme.
C'est pourquoi, les rares spéculations sur les univers, matériel et spirituel, qu'ils confièrent à l'écriture, ne peuvent mettre la postérité à même de les juger correctement, même si les vandales chrétiens des premiers siècles, les croisés venus après eux, et les fanatiques du moyen âge n'avaient pas détruit la majeure partie de ce qui restait de la Bibliothèque d'Alexandrie, et de ses écoles postérieures. Le professeur Draper nous apprend que le Cardinal Ximenes, à lui seul, "fit livrer aux flammes, sur les places publiques de Grenade, 80.000 manuscrits Arabes, dont un grand nombre étaient des traductions d'auteurs classiques". Dans les bibliothèques du Vatican, des passages entiers de traités précieux des anciens ont été trouvés, grattés et effacés, uniquement dans le but de les remplacer par quelques absurdes psalmodies !
ESPRIT. – Le défaut d'un accord mutuel des écrivains dans l'emploi de ce mot a eu pour résultat une confusion complète. On en fait communément un synonyme d'âme, et les auteurs de dictionnaires renforcent cet usage. C'est la conséquence naturelle de notre ignorance de l'autre mot, et de notre rejet de la classification des anciens.
Sorcière ! Nom puissant et terrible, qui assurait dans le passé, à celles à qui on le donnait, une mort ignominieuse ; et qui n'a qu'à être prononcé aujourd'hui, pour provoquer une explosion de ridicule, une avalanche de sarcasmes ! Comment se fait-il qu'il y ait toujours eu des hommes d'intelligence et de savoir, qui n'ont pas jugé contraire à leur réputation de savants ou à leur dignité d'affirmer la possibilité de l'existence des "sorcières" dans la véritable acception du mot.
Quant aux Mythes, Platon déclare dans le Gorgias et le Phédon, qu'ils étaient les véhicules de grandes vérités qui valaient d'être cherchées.