L'auteur, dans cet essai intelligent (à ne pas confondre avec l'intelligence des technocrates), se demande comment ne pas devenir des somnambules, accrochés jour et parfois nuits à notre portable.
Ce livre, paru en 2016, est déjà obsolète, tant le "progrès" en la matière s'accélère. La majorité de la population mondiale est maintenant plus ou moins asservie à la numérisation. La nature est marchandisée depuis la fin du XVIIème siècle et la surveillance généralisée depuis l'invention et la prolifération d'Internet.
Comme nous faisons partie de la nature, nous devenons nous-même des machines, selon l'auteur.
Comment y échapper ? Il suggère de se retrouver en groupe, de sortir de la vitesse, d'éduquer sans l'aide de l'ordinateur et de prendre le temps de réfléchir.
Un petit ouvrage qui note ce que nous pressentons mais qui est fort utile malgré tout.
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Le sol qui a abandonné les antiques enfers, est un entrepôt ou l'on vient s'approvisionner jusqu'à son épuisement en s'armant toujours de nouvelles techniques innovantes accroissant toujours l'épuisement mais suscitant la fierté irresponsable des spéculateurs, des industriels et des commerciaux l'œil rivé sur la seule productivité et rentabilité - le fond des mers n'est pas épargné et les dieux marins sont déjà bien dépouillés .
Choisir la lenteur afin de retrouver un point de vue d'acteur de son existence en échappant aux prétendues vertus du toujours plus vite et de l'accélération qui dépossèdent chacun de son existence en la réduisant à des comportements non réfléchis c'est-à-dire à des comportements idéologiquement conforme et appris, des comportements par lesquels la totalité de l'existence peut entre dans le champ productif ; revenir dans l'enseignement aux contenus de connaissances associés à des techniques d'autoformation et à l'appréhension sensible du monde tout en tirant un trait sur le très idéologique socle des compétences ou des savoir faire.
Pourquoi mettre des jeunes enfants devant des ordinateurs ou des machines électroniques si ce n'est pas leur inculquer le plus tôt possible des comportements machiniques les assujettissant au monde sans profondeur d'une vie réduite a des gestes quasi instinctifs et à la pratique d'une langue réduite à un outil ?
Le danger n'est pas la multiplication des machines, mais dans le nombre sans cesse croissant d'hommes habitués, dés leur enfance, à ne désirer que ce que les machines peuvent donner.
La technique a toujours de bons et de mauvais usages, et prétendre en faire le tri et illusoire. En revanche, il n'est pas illusoire de s'interroger sur ce que la technique change dans nos vies, le monde, notre relation aux autres, au temps et à l'espace.
Entretien avec Michel Blay, co-auteur avec le sociologue Christian Laval de «Neuropédagogie. le cerveau au centre de l'école» (Tschann, 2019).
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