Réfugié au Tyrol, il commence par changer d'identité et, sous le nom de Falk, sert d'interprète auprès de l'armée américaine, une fonction que sa parfaite connaissance de l'anglais lui permet de tenir.
Il s'agit d'établir des colons allemands dans les territoires conquis par la Wehrmacht dont les habitants auront été évacués, voire tout simplement liquidés. ils seront remplacés par des Volkdeutsche issus de ces vieilles communautés allemandes installées depuis des générations en Europe du Nord et en Europe orientale.
Pour sa complaisance envers les désirs d'Hitler, il y a reçu le surnom peu flatteur du "lion en caoutchouc" (Gummilowe).
Blomberg découvre en Union soviétique un régime de dictature appuyé sur deux piliers: le parti et l'armée. Même s'il lui échappe que l'Armée rouge est en réalité tenue sous le contrôle strict du parti bolchévique et que Staline a commencé à la purger de ses officiers anciennement tsaristes, il voit dans cette formule idéale un modèle dont il souhaite aussitôt l'introduction en Allemagne.
En d'autres occasions, il laisse les choses suivre leur cours. En disciple de Darwin, il compte que le plus fort finira par s'imposer. Quelque soit son choix, on voit ainsi se dessiner peu à peu un trait majeur du régime hitlérien, celui d'un désordre organisé.
C'est peu de dire qu'Hitler exerce sur son grand amiral un réel pouvoir de fascination, comme en témoignent ces lignes extraites du compte-rendu présenté par Dönitz devant ses collaborateurs après une série d'entretiens à la Tanière du Loup en août 1943, des propos où l'abdication d'esprit critique le dispute à la flagornerie :
" La force formidable que le Führer rayonne autour de lui, son assurance imperturbable, l'analyse visionnaire de la situation en Italie faite ces derniers jours ont clairement montré que nous ne sommes, nous tous réunis, que des vers de terre en comparaison du Führer, que notre savoir, notre vue des choses dans notre secteur limité ne sont qu'ouvrages imparfaits. Quiconque croit pouvoir mieux faire que le Führer n'est qu'un jobard."
[von Papen] qu'André François-Poncet décrit comme "un amateur élégant", portant "au front une étiquette de légèreté indélébile", est celui qui, pour assouvir son appétit de vengeance, a ouvert les portes de la Chancellerie à Hitler, alors qu'après le recul du NSDAP aux élections de novembre, celui-ci désespérait d'y parvenir jamais.
Les efforts de Dönitz pour dissimuler une partie de son passé n'ont heureusement pas résisté au temps.