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L'histoire se déroule en Sibérie, de nos jours, dans un village paumé. Vladimir Golovkine, un petit vieillard qui essaye de maintenir le village propre, à un rêve : quitter Mourava pour aller dans des villes plus grandes, et peut être un jour aller à Moscou. Mais voila, il n'a pas d'argent, ou plutôt, son argent n'a plus de valeurs, datant de l'époque soviétique. Au moment où Vladimir perd tout espoir, un français, petit, barbu frappe à sa porte, et lui demande de l'héberger, avec un piano.
Le français, Colin Cherbeau, est un pianiste professionnel qui à un souci de taille : il doit jouer le concerto n°2 de Rachmaninov, et bloque toujours au même passage, sa main se raidit, et c'est le drame.
Une rencontre très atypique et dès plus saugrenue. Et le début d'un récit merveilleux. Les personnages de ce roman sont tous très attachants, et les personnages secondaires ont une tendance à voler la vedette à Vladimir et Colin.
Un roman qui exprime bien l'âme russe.
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« Les artistes en Russie ont des rêves sublimes, ses ivrognes, des rêves minables. Qu'importe, ils rêvent tous. »

Curieux roman que celui-ci dont les chapitres sont numérotés en en sens inverse. Passée la surprise, l'idée d'avoir entre les mains une histoire originale pour étreint fortement, vous fascine, et finalement vous emporte au beau milieu de la Taîga pour un voyage fascinant entre réalité et mythe.
J'ai aimé ce temps passé entre ces trois hommes semblant venir d'ailleurs, en particulier pour Vladimir et Oleg pour lesquels les lieus sont si familiers, si étranges, et si attachant.

Quel mystère, ce Colin, dont l'exécution du concerto de Rachmaninov le paralyse. Vous connaissez ce chef-d'oeuvre ? Moi, oui, je pourrais presque le fredonner par coeur tant il beau, et me bouleverse ; il est si difficile et si exigeant. Et pour qui s'intéresse un peu à Rachmaninov, ce concerto-là n'arrive pas par hasard dans la vie du compositeur. Et ce n'est peut-être pas un hasard non plus si Colin a tant de difficultés pour parvenir à le jouer….

De cette amitié entre Colin et Vladimir, va déboucher une rencontre qui doit garder tout son mystère pour ne pas gâcher le plaisir de lecture de celles et ceux, qui comme moi auront envie d'aller se perdre dans la forêt sibérienne, d'ouvrir la porte à l'irrationnel, et, de se laisser bercer par la poésie musicale du dernier des romantiques,

Il se dégage de l'écriture d'Olivier Beys beaucoup de charme, d'humour teinté de tristesse, une musicalité qui vous entraine loin, et hors du temps.
« Vous aimez la musique ? S'intéressa Colin.
Ceux qui peuvent s'en passer, à mon avis, ne sont pas dignes de notre espèce. Je prétends que les oreilles humaines sont faites pour écouter de la musique, que c'est là leur vraie destination. On les gâche si on les emploie à écouter les bruits du monde… »

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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L'histoire, entre fable surréaliste et conte moral se passe dans un endroit perdu de Sibérie.
Débarquent du bateau un pianiste français et son piano. Colin Cherbaux aborde ce lieu improbable dans le but précis de se mesurer avec son piano et son incapacité à jouer le concerto n°2 de Rachmaninov.
À partir de cette situation un tantinet surprenante et absurde, Olivier Bleys nous offre un feu d'artifice littéraire. J'ai eu souvent l'impression qu'il serait capable de nous montrer toute la poésie du mode d'emploi d'un lave-vaisselle !
Suite sur le blog.
Lien : http://nicole-giroud.fr/conc..
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Ce livre m'est arrivé du nord de la France grâce à Lana qui le fait voyager
Première surprise en ouvrant le livre, il débute par le paragraphe 6, étonnant non ! Et cela ira décrescendo pour se terminer avec le chapitre 1. Est-ce parce qu'une autre histoire pourrait débuter, ou la fin de quelque chose que je ne dévoilerai pas ?

« le petit village se nommait Mourava, ce qui traduit de l'ancien russe donne à peu près « la jeune herbe » ». Ici habitent quelques familles vivant de chasse, de pêche et de vodka. Les hommes n'ont pas de sang dans les veines, mais de la vodka qu'ils distillent eux-mêmes avec on ne sait trop quels ingrédients, mais qui s'avère très efficace.
Vladimir Golovkine détonne dans ce milieu. Il essaie tant bien que mal, de nettoyer le village, mais comme le tonneau des Danaïdes, c'est mission impossible. « Un homme qui nettoyait au lieu de boire ne pouvait qu'éveiller les soupçons de ses congénères. On ne l'aurait pas jugé plus sévèrement de broder des chemises ou d'enfiler des jupes ».
Ce n'est pas Sergueï qui dira le contraire, lui qui est toujours plein comme une barrique de rhum vodka « du matin au soir, on voyait le dénommé Sergueï, toujours vêtu d'un uniforme gris râpé aux coudes, somnoler sur la troisième marche de son logis, hors d'atteinte des cochons dont les groins velus fouaillaient la boue sous l'escalier. »

Au débarcadère, alors que Volodia cherche à tout prix à embarquer, descend un voyageur ; Un français dont on ne sait ce qu'il vient chercher ici. Un français avec un piano ! oui, vous avez bien lu. Colin Cherbeaux se retrouve locataire chez Vladimir Golovkine (c'est sûrement la maison la plus propre du village). La contraste est rude pour Kolincherbo (c'est ainsi que le nomme Volodia) « du coin de l'oeil, Colin inspecta la couverture crasseuse jetée sur le matelas, genre de capote militaire en feutre gris, ravaudée partout, dont les plis bourdonnaient de mouches ».
Colin Cherbeaux est arrivé en ce lieu perdu pour essayer de guérir, d'oublier, sa main qui se paralyse toujours au même endroit lorsqu'il interprète le concerto n°2 de Rakhaminov. « le pianiste eut une grimace. Avec sa main gauche encore valide, il souleva la droite, réduite à l'état de marotte incapable, qu'il présenta au Sibérien comme un animal tend sa patte meurtrie par le piège ».
Ces deux-là vont s'apprivoiser sous les regards envieux des autres villageois. Oleg, ex-futur cosmonaute, autre personnage qui interviendra dans la vie de Kolincherbo est un concentré d'humanité doublé d'un amoureux des livres.
A mi-chemin du conte, de la farce, ce roman est un vrai enchantement. Enchantement des paysages enneigés, enchantement du texte. Olivier Bleys force un peu le trait sur les habitants de ce hameau, j'ai souri plus d'une fois, il y a de la poésie, de la farce, de l'humeur, de l'absurde, tout cela servi par un très beau texte.

Une belle pépite d'émotions, de rêve, de charme et d'émotions. Un des bons romans de cette rentrée 2013.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Je viens de découvrir ce roman alors qu'il date de 2013 et il est formidable du début jusqu'à la fin. Et pourtant entre la couverture le titre et le résumé, il n'est pas tentant.
Donc dans ce petit hameau sibérien, c'est comme si la vie s'était arrêté presque au 19eme siècle. Et pourtant on est bien de nos jours. Tous les personnages sont attachants. Vladimir, la soixantaine, que tout le monde trouve ridicule parce-qu'il aime la propreté dans son hameau ou faute de ramassage d'ordure chacun jette dans les fossés les détritus. Vladimir a un rêve : prendre le bateau vers la ville la plus proche, un bateau qui ne passe que de temps en temps et trop cher pour lui. Mais va descendre de ce bateau l'autre personnage principal, Colin, avec son piano et son handicap de la main qui bloque toujours au milieu d'un morceau qu'il doit jouer.
L'épicier, l'ermite, l'herboriste, tous les personnages sont drôles et émouvants et ce roman au thème noir est complètement lumineux.
J'ai apprécié en particulier les scènes ou les villageois découvrent le pouvoir de la musique et l'émotion qu'elle procure.
Je suis impatiente de découvrir le prochain ouvrage de cet auteur "Nous les vivants".
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Quel beau roman ! Dans un minuscule village de Sibérie débarque, un jour, un homme mystérieux qui s'installe chez Vladimir. Ce dernier espère ainsi gagner l'argent qui lui permettra de quitter ce trou oublié de tous. Colin Cherbaux, le voyageur pianiste raté, veut jouer le Concerto n°2 de Rachmaninov... mais sa main droite le refuse.
L'amitié, la générosité et une bonne part de rêve permettront de le guérir pour que Vladimir et lui réalisent enfin leur destin.
C'est un roman de joie, de partage, de chaleur humaine. Tragique, burlesque et merveilleux se rejoignent dans la superbe écriture d'Olivier Bleys pour un véritable hymne à la vie et à la musique.
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Décidément, je deviens très très fan d'Olivier BLEYS qui bondit d'histoire en histoire avec une facilité déconcertante ! Encore une fois, il entraîne le lecteur dans une parabole à la fois cocasse et tendre, au fin fond de la Sibérie où la vodka frelatée coule à flots, où les ours mal léchés ont mal à la patte, où un cosmonaute-ermite pratique l'hypnose, où ce pianiste français a accosté dans l'espoir de soigner sa main rétive et va rencontrer Vladimir, un moujik-éboueur pas piqué des vers.
Les personnages sont parfois fantaisistes, à la limite de la caricature, mais sont surtout attachants, profondèment philosophes et la narration, fluide, légère (quoique travaillée au millimètre souvent) donne à ce drôle de conte ce qu'il convient de tendresse et de magie !
Merci à Jérôme qui m'avait conseillé cette lecture !
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N°877– Mars 2015

CONCERTO POUR LA MAIN MORTEOlivier Bleys – Albin Michel.

Mourava est un petit village perdu dans le fin fond de la Sibérie centrale, le long du fleuve Ienisseï, entouré d'anciens goulags recouverts maintenant de végétation, un village « pauvre et malfamé » abandonné de tous, une sorte de décharge à ciel ouvert au sol perpétuellement gelé. Bref, un endroit qui n'attire pas vraiment les hommes, juste une soixantaine d'âmes en peine le peuple, avec pour seule consolation la vodka. Faute de mieux, elle est une panacée et sa consommation trouve sa justification dans n'importe quel événement du quotidien, mais cela ne concerne pas Vladimir Golovkine, l'éboueur, qui n'a qu'un rêve, quitter ce trou perdu pour la ville voisine et on le comprend. Pour ce faire il guette le bateau qui s'arrête, rarement d'ailleurs, au village. Faute d'argent, il se contente de le regarder passer et un beau jour en descend un musicien français, Colin Cherbaux, qui débarque avec son piano. Cela peut paraître bizarre mais il est venu ici soigner un mal étrange ; à chaque fois qu'il entame le concerto n°2 de Rachmaninov, sa main droite se crispe.

J'avoue que je ne connaissais pas cet auteur avant d'ouvrir ce livre et c'est encore une fois le hasard qui a conduit mon choix, guidé il est vrai par une critique favorable. J'ai eu pourtant un peu de mal à entrer dans cette histoire, celle de deux hommes complètement différents qui se rencontrent dans ce petit village du bout du monde. Chacun d'eux poursuit son rêve : Colin, le pianiste, vient ici (on se demande bien pourquoi ici), accompagné de son instrument pour recouvrer l'usage de sa main droite et reprendre son activité professionnelle. Vladimir lui, sait qu'il n'a pas sa place à Mourava et ne pense qu'à une chose, s'en évader. C'est un peu l'image de chacun d'entre nous, celle de la condition humaine, quand nous poursuivons un but qui se révèle parfois être une chimère. Ces deux hommes tendent vers un but en évitant de tomber dans l'instinct grégaire symbolisé entre autre par la vodka dont chacun ici fait un usage plus qu'irraisonnable. Même si cela fait un peu cliché dans ce contexte, c'est au moins significatif comme l'est aussi sans doute la galerie de portraits et le décor sibérien que nous offre l'auteur. Colin fait une rencontre improbable mais qui va transformer sa vie et Vladimir continue à nourrir ses propres illusions qui ne manqueront pas à se muer en désastre, mais il n'hésite pas à tenter ce qu'il croit être sa dernière chance. La numérotation particulière des chapitres incarne ce cheminement individuel.

Nous sommes dans un roman, dans une fiction, c'est à dire dans une histoire inventée où tout est différent du monde réel et laisse une place à l'absurde. La rencontre de Colin et d'Oleg est surréaliste et la technique employée par ce dernier est vraiment inattendue, mystérieuse même. Nous entrons donc de plain-pied dans une fable mais là n'est pas la difficulté. Je ne sais pas pourquoi, mais, le livre refermé j'ai un sentiment mitigé, à cause peut-être de l'épilogue, cet incontournable « happy end » qui conclue si bien un récit onirique mais qui correspond si mal à la réalité. Je dois le dire, je m'attendais à autre chose et j'ai même été un peu déçu même si j'ai poursuivi ma lecture jusqu'à la fin avec une certaine curiosité. Cela vient peut-être de moi, de mon état d'esprit aujourd'hui, de l'ambiance générale morose qu'une fable même géniale ne peut, à mes yeux, exorciser.

Je suis peut-être passé à côté d'un chef-d'oeuvre, je reconnais volontiers qu'il est poétique, bien écrit, bien documenté notamment au niveau de la musicologie et agréable à lire mais une légère déception fait partie de mon impression.

©Hervé GAUTIER – Mars 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Olivier Bleys dont j'ai lu auparavant avec gourmandise et intérêt "Pastel" dont l'intrigue se déroule en plein Moyen âge et dont l'histoire relate la fabrication des bleu pastel et rouge garance, nous présente ici lors de la rentrée littéraire 2013, "concerto pour la main morte".

On entre "immédiatement" dans le récit comme par une porte magique pour suivre un conte moderne tout aussi surprenant.

L'action commence sur les bords du fleuve l'Ienisseï en pleine Sibérie à une époque actuelle, récente semble-t-il, à proximité d'un village très pauvre et isolé, du nom de "Mourava". Ce village compte si peu d'âmes que toutes se connaissent et peu envie le sort de l'autre à part peut-être, le tenancier de la boutique qui fait office de quincaillerie et donc le plus fortuné.

Vladimir, sorte d'écolo, rêve de partir pour la grande ville Krasnoïarsk et pour cela il a besoin d'une valise pour y mettre ses affaires. Il a si peu de choses.

Les âmes du village sont dépeintes ici avec justesse et précision et chaque mot dessine les contours des personnages malgré les vapeurs de vodka. On devine la peau tannée et boursouflée par l'alcool et le froid.

Sur le point de partir par le premier et rare bateau, le destin décide pour Vladimir d'une rencontre improbable avec Colin Cherbaux, un français, musicien et pianiste. Ce dernier, en quête d'isolement, arrive dans cet endroit pour travailler loin des regards, un "Concerto n°2 de Rachmaninov" qu'il doit présenter impérativement lors d'un récital à Paris dans 15 jours. La nature depuis son enfance a décidé d'un handicap lourd à porter avec des mains difformes et monstrueuses et sa mère l'a poussé malgré tout à faire de la musique.

Alors commence un voyage entre ces deux personnages que tout oppose mais qui sans le savoir vont pouvoir s'entraider pour favoriser leur propre destin. Raconter davantage serait gâcher la suite de ce voyage à la fois philosophique, initiatique où l'à venir peut basculer brusquement grâce à "la rencontre ».

J'ai aimé les mots, les paysages, les rencontres et les attitudes. Aussi je vous laisse sur les traces de cailloux déposées par Vladimir dans la neige pour ne pas se perdre et cette réflexion intéressante d'un ermite :

"la réalité n'a pas d'existence propre mais constitue, tout entière, une projection de l'esprit ; il est donc au pouvoir de chacun de la créer ou de la façonner à son gré."

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une découverte rafraîchissante dans une atmosphère toute particulière , quelque chose du roman réaliste magique d'habitude réservé à la littérature sud-américaine.
j'ai adoré me plonger dans la nature russe acerbe et magnifique , aux villageois rudes , à ce pianiste français échoué là , une rencontre hautement improbable , et avec son piano !
Pourquoi cette main qui ne veut pas jouer le concerto concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov?
et la découverte de la musique classique pour tout un village.
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