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EAN : 9782232145193
184 pages
Editions Seghers (31/12/2099)
3.1/5   21 notes
Résumé :
Jean-Michel Céleste est fils d'acteur. Sa mère, Gisèle, est malheureuse, elle est trompée par son mari, toujours en tournée, elle a même essayé de se jeter par la fenêtre, rattrapée in extremis. Souvent couchée, elle dépérit, le neurologue lui rend régulièrement visite.

Jean-Michel, à quinze ans, grandit sans enthousiasme, malade un jour sur deux, des quintes de toux à n'en plus finir. Il aime écouter sa mère jouer du Chopin... Le médecin recommande q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre qui ressemble tellement à ses films.
Bertrand Blier construit son roman comme un scénario, une succession de scènes courtes, ponctuées de dialogues qui portent son label : la crudité en tenue de soirée.
Au début du confinement, à défaut de pouvoir tourner, et pour ne pas tourner en rond, Bertrand Blier décide d'écrire sur ses parents, un livre de souvenirs arrangés, ou truqués. Comme la plupart des souvenirs. Côté provocation, pudeur familiale oblige, il y va Calmos.
C'est pénible, les gens qui toussent. Dans les salles de spectacle, il y en a toujours qui font des concours. Chez le petit Jean-Michel, qui collectionne les quintes qui effilochent ses poumons, le spectacle est à la maison. Un père, acteur célèbre, qui fascine le fiston et ne prétend pas au César de la fidélité conjugale. Une mère, dans l'ombre, dépressive qui accompagne le petit faire le plein d'oxygène et va s'éprendre d'un play-boy des cimes, vendeur de machines à laver une fois les skis déchaussés. Cendrillon en Moon boots. Comme quoi, l'air de la montagne n'est pas magique que pour la toux. Merci la vie.
A 15 ans, Jean-Michel va s'éprendre d'une jeune beauté, Nicole, qui va le délaisser pour un mauvais garçon. Beau joueur, les valseuses en berne, il va en faire profiter Blumberg, son meilleur copain. Un prélude à la femme de mon pote.
Tout ce petit monde va se fréquenter et même le père et l'amant vont partager quelques apéritifs. La paix autour du bruit des glaçons.
Et la chronique se termine avec l'annonce du fils à son père après une rencontre avec un immense réalisateur : il souhaite devenir metteur en scène. Sous le soleil de Nice, un, deux, trois, action.
Avec un titre pareil, j'ai attendu d'être covidé pour lire cette petite merveille, une façon d'être raccord avec l'histoire et de graillonner entre chaque page, préparant mes mouchoirs. Grosse fatigue.
Un texte que je n'ai pas pu lâcher et lu d'un seul trait. Tant pis pour le dîner. Buffet froid.
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C'est surtout et principalement à cause du nom de l'auteur que j'ai eu envie de lire ce roman. Qui ne connait pas Bertrand Blier fils de Bernard Blier, le célèbre comédien qui a eu des rôles délirants dans les années 50. Tout de suite me viennent à l'esprit les images des films dans lesquels il a joué, et notamment les Tontons flingueurs, avec cette gouaille, cette façon de parler, interprétant les dialogues d'Audiard à la perfection. Quand je pense à lui, je vois toute la bande qui l'accompagnait, Lino Ventura, Jean Lefèvre, etc …
Je connais aussi son fils, Bertrand et ici l'auteur de ce roman, pour avoir vu des films dont il a été le réalisateur, il a son ton à lui, sa façon d'être, différents de son père, bien à lui, mais tout de même, il a sa signature, on reconnaît un de ses films facilement. J'étais donc très intriguée de le découvrir en romancier.

Il a mis beaucoup de lui dans cette histoire, on navigue entre l'imaginaire et le réel. le garçon dont il raconte la vie, est lui aussi fils d'acteur, mais il s'appelle Jean-Michel Lemercier. Il a quinze ans en 1956, il est malade des bronches, d'où le titre du livre, son médecin envoie la père et le fils aux sports d'hiver, pour sa santé. Là-bas, sa mère rencontrera une sorte de play-boy, Jacques, avec qui elle entretiendra une relation. le père de Jean-Michel est très volage, il ne cache pas ses nombreuses conquêtes et infidélités. de retour à Paris, on va continuer de suivre le jeune homme, avec son copain Blumberg, avec son amoureuse Nicole, et surtout avec ses parents et leurs vies disparates.

On navigue tout le long entre le vrai et le fantaisiste, on ne peut pas savoir ce qui peut être vrai dans ce que raconte l'auteur et ce qui a appartenu à ses réels souvenirs. Mais quelque part, on s'en moque, le principal est de suivre le héros de ce livre, dans un Paris des années 50 où tout est possible, où les jeunes naviguent entre leur volonté de liberté et la rigueur de leur éducation. Quoique rigueur ne soit pas tout à fait le mot qui caractérise l'éducation des parents de Jean-Michel, il se construit seul et fait ses propres expériences.

Jean-Michel est un personnage attachant et à la fois drôle. Il est très mûr pour son âge, à cause sûrement de sa grande indépendance, il se construit tout seul, sa mère occupée avec son amant, et son père jonglant entre réceptions, travail et maîtresses. J'ai bien aimé suivre ce jeune homme dans la société des années 50, il n'a pas la langue dans sa poche, il dit ce qu'il pense, il a la gouaille d'un gamin de Paris. Comme on pourrait dire il est « attachiant », émouvant par moments et énervant à d'autres. C'est un personnage très bien construit et travaillé par l'auteur et on sent qu'il a mis de lui dedans, dans sa façon d'être ou de parler, j'ai retrouve pas mal d'expression à la façon de Bernard Blier.

Le choix narratif de l'auteur à la première personne du singulier permet de s'attacher encore plus au personnage, et permet surtout de rentrer dans sa tête et de se confondre à lui le temps de la lecture. Et c'est une expérience troublante, je ne m'imaginais pas certaines réactions ou dialogues. J'ai eu l'impression de vivre dans un film et de voir des acteurs défiler devant moi. D'ailleurs ce livre est écrit un peu comme une pièce de théâtre, avec une scène ou un décor par chapitre, avec beaucoup de dialogues, des personnages qui entrent, qui sortent. J'ai vécu cette lecture comme si j'étais au théâtre, et j'ai beaucoup aimé cette expérience. L'auteur a d'ailleurs écrit des pièces de théâtre, et cela se ressent beaucoup dans l'écriture de ce roman.

Et bien sûr, je me répète, mais tout ça est mené par le style de Bertrand Blier, avec tout l'héritage paternel qu'il a reçu. Son langage est naturel, avec des gros mots, des expressions que l'on emploie couramment dans le parler, cela donne des dialogues et une lecture très vivants. Je me suis vraiment régalée.
En début de livre, il y a une photo de l'auteur, de son père et de sa mère, et j'ai trouvé que c'était un très bel hommage.

La lecture s'est faite très facilement, et rapidement, comme si je regardais un film. Les chapitres sont courts, même très courts parfois, cela donne beaucoup de rythme à la lecture. Il flotte en plus un certain suspense de savoir ce qui va arriver aux protagonistes, et la lecture n'en est que plus passionnante. J'ai vraiment passé un très bon moment, et j'aimerais beaucoup continuer à découvrir Bertrand Blier en tant qu'auteur de romans. Il a vraiment beaucoup de talent.

Je ne peux bien sûr que vous recommander la lecture de ce livre. Si vous aimez le père en tant qu'acteur, les dialogues d'Audiard, vous serez conquis. Et si vous n'avez jamais vu de films de cet immense acteur, pourquoi ne pas profiter de ce livre pour découvrir le fils en tant que romancier et ensuite continuer en regardant ses films. Cela peut être une belle introduction et vous familiariser avec le style.
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Décidément, je n'ai pas de chance avec les recommandations de fin d'émission du Masque et la Plume. Après Un Barrage contre l'Atlantique de Beigbeder dont je vous ai dit il y a peu ce que je pensais, voilà que je me suis laissé tenter par le Fragile des bronches de Bertrand Blier.
D'abord, Bertrand Blier pour moi, c'est l'homme qui a contribué (pour de bon) à changer notablement l'écriture avec son premier roman Les Valseuses paru en 1972, puis apporté quelque chose de vraiment neuf au cinéma avec son deuxième long métrage, du même titre, sorti en 1974. Il nous a ensuite régalés, touchés, glacés, choqués, amusés, interpellés avec ses films suivants : Calmos, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Tenue de soirée, Trop belle pour toi, Les acteurs, le Bruit des glaçons, pour ne citer que ceux que j'ai vraiment aimés. Un beau palmarès, quand même, fait de films à chaque fois différents, originaux, jamais vus.
Alors, entendre je ne sais plus qui recommander son Fragile des Bronches à la fin d'un Masque et la Plume, ça me motivait.
Et puis, le titre, rien que le titre, Fragile des bronches était très attirant pour un type comme moi, né, comme Blier, pendant la guerre. Cette expression, aujourd'hui désuète, fragile des bronches, nous autres l'avons tellement entendue pendant notre enfance que ça nous fout comme un coup de nostalgie. Alors, j'ai acheté Fragiles des bronches.
Si la sympathie que j'ai pour Beigbeder ne m'a pas empêcher d'éreinter son Barrage, le respect que j'ai pour Bertrand Blier en tant que réalisateur prolixe et écrivain laconique, me gêne pour dire ce que je pense vraiment de son dernier bouquin. Je vais quand même le faire, bien sûr, mais le plus gentiment possible et en prenant d'avance la modeste précaution de dire que peut-être, probablement, surement même, je n'ai pas compris ce que Blier voulait faire.
La page de garde ne qualifie pas Fragile… de roman. C'est une bonne chose, car visiblement c'est plutôt une autofiction. Mais ce n'est pas précisé non plus, l'éditeur reste dans le vague, comme l'auteur sur ses intentions.
Le narrateur parle au présent de l'indicatif. Ce doit être Bertrand, car les ressemblances sont là : son père est comédien, souvent absent, d'un abord difficile. Et puis, vers la fin, il rencontre Clouzot. Mais, il n'est pas nommé, et le narrateur ne s'appelle pas Bertrand. Il est possible que son nom soit Jean-Michel.
Il nous raconte son adolescence, ses quinze ans surtout. Il tousse, on l'envoie à la montagne dans ce qu'on appelait à cette époque un Home d'enfants près de Megève. Sa mère est à l'hôtel, pas loin. Il va la voir. Elle rencontre un amant. Il rencontre l'amant. Son père vient aussi, il rencontre l'amant aussi. Ils parlent de se battre, mais rien.
Jean-Michel (est-ce bien son nom ?) a quinze ans. Il retourne au home et rencontre Nicole avec qui il couche dans le dortoir des filles. Il rentre à Paris et parle de Nicole avec son copain Blumberg en écoutant Count Basie. Et il recouche avec Nicole, et puis Nicole est séduite par un petit loubard pas antipathique, Jimmy, et puis rien.
Un petit extrait pour que vous compreniez mieux. Voici le texte intégral du chapitre 8 de la première partie :

"Je suis convoqué dans le bureau du directeur. C'est le soir. On domine la station et ses mille lumières. le directeur me regarde au fond des yeux : c'est là où le mal va se nicher.
–Votre maman va rester un petit peu dans la station pour faire du ski ?
–Sans doute, je réponds.
–Vous allez vouloir passer le week-end avec elle ?
–Sans doute.
–Vous allez répondre « sans doute » à toutes les questions que je vais vous poser ?
–Sans doute. le directeur me mettre une grande tarte dans la gueule, immédiatement suivie d'une autre. Je tombe de ma chaise. Sanglots.
–Vous foutez de ma gueule ou je rêve ?
–Sans doute."

Pour ce qui est de la forme, Blier a découpé son bouquin en 10 parties, découpées chacune en un petit nombre de chapitres. Beaucoup de chapitres occupent moins d'une page entière.
Mais je vais arrêter là, parce que je suis incapable d'aller plus loin. Je ne comprends rien à ce récit, ni à ce qu'il peut y avoir dessous, dessus ou à coté, rien ! Ça me désole et ça m'ennuie, pas au sens de ça me contrarie mais au sens d'ennui, d'ennui profond, de désir d'en finir sur le champ avec cette lecture.
Ne pouvant me résoudre à une telle extrémité, j'ai sauté une cinquantaine de pages pour atterrir directement à la fin du dernier chapitre de la dernière partie, la dixième, dont le titre est : Je suis venu pour vous dire quelque chose de très important .
En voici les dernières lignes :

-"(…) Je me débecte et j'ai envie de me tirer une balle dans la tête
–Vous avez une arme ?
–Oui j'ai un revolver.
–Et qu'est-ce que vous allez faire ?
–Je vais me tirer une balle dans la tête.
–Quand ?
–Je ne sais pas, un jour.
–Y'a pas d'urgence ?
–Bah non, mais un jour, faut y faire face.
– Au moment de prendre la décision, contactez-moi, j'aurai peut-être des arguments pour vous convaincre de rester sur le parcours. Parfois, nous les jeunes, on a besoin d'un adulte.
–Pourquoi faire ?
–Pour inventer une nouvelle forme de connerie, pas toujours faire la même."

Pas vraiment compris. Mais si quelqu'un veut m'éclairer sur le sens de ce livre, je reste preneur.
Dans Un Barrage…, j'avais décelé chez Beigbeder surtout de la paresse, fille de la facilité.
Dans Fragile..., chez Blier, c'est le désarroi que j'ai décelé, et c'était communicatif.


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C'est une joie immense de découvrir le cinéaste Bertrand Blier en tant que romancier.

Jean-Michel Céleste a 15 ans. Il est le fils d'un acteur célèbre, souvent en tournée, infidèle, et qui ne cache pas ses différentes conquêtes. Sa mère Giséle est une pianiste avec de graves problèmes neurologiques. Elle essaie de se suicider à plusieurs reprises.

Les petit Jean-Michel est souvent malade. Sur les recommandations du médecin il part avec sa mère aux sports d'hiver. Dans la montagne, cette dernière rencontre Jacques. Une relation s'établit entre eux. Rapidement, un triangle amoureux se met en place entre Giséle, l'amant et le mari. Parallèlement, un second triangle amoureux se met en place entre Jean-Michel, Nicole, et son ami Blumberg.

Par ce texte, l'auteur évoque la construction individuelle, dans la solitude, d'un adolescent des années 1960.

J'ai passé un moment de lecture très agréable avec ce récit doux, affectueux, tendre, surprenant et inattendu ! Je vous en recommande vivement la lecture.
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L'adolescence, c'est souvent un moment flou, où on ne comprend pas très bien ce qui nous arrive, où on se rêve autre et où on aimerait avoir une vie plus intéressante. C'est le cas en l'occurrence de Jean-Michel Céleste, double littéraire du réalisateur Bertrand Blier, qui nous raconte ici l'année de ses quinze ans, entre famille dysfonctionnelle, premiers émois amoureux, moments de franche camaraderie et voyages à la montagne où à la mer. Voguant entre l'absurde et le le loufoque, il nous restitue des scènettes très cinématographiques, décousues et drôles, construisant un récit atypique et surprenant.

Avec une galerie de personnages tous plus improbables les uns que les autres, et des dialogues dignes des plus grands films de la Nouvelle Vague, Bertrand Blier nous offre un roman décidément inclassable. Ça pourrait être un scénario de film, mais c'est un peu plus que ça, on s'y projette facilement et on apprécie de se laisser guider par ce narrateur un peu naïf qui n'a pas sa langue dans sa poche.

Il nous entraîne dans un Paris idéalisé, celui des années 50, où les gens se parlaient à tous les coins de rue, où la vie se faisait dans les bistrots et où la libération sexuelle encourageait un mode de vie libertin. C'est une enfance comme on n'en fait plus, protégée du monde et de ses vissitudes, marquée par la liberté et la spontanéité, les machines à laver et les mariages adolescents. C'est léger, ça sent la nostalgie à plein nez et parfois, ça fait du bien.


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critiques presse (3)
Bibliobs
18 avril 2022
Le réalisateur de 82 ans réinvente sa jeunesse dans un livre foutraque, exaspérant, émouvant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
15 février 2022
Le cinéaste de 82 ans raconte son enfance à travers un roman. Un inventaire à la Prévert mené de main de maître.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeParisienPresse
08 février 2022
Le réalisateur des «Valseuses» publie un roman inspiré de sa propre histoire où l’on retrouve son esprit absurde, foutraque et sensible.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je suis convoqué dans le bureau du directeur, c’est le soir. On domine la station et ses mille lumières. Le directeur me regarde au fond des yeux : c’est là où le mal va se nicher.
- Votre maman va rester un peu dans la station faire du ski ?
- Sans doute, je réponds.
- Vous allez vouloir passer le week-end avec elle ?
- Sans doute.
- Vous allez répondre « sans doute » à toutes les questions que je vais vous poser ?
- Sans doute.
Le directeur me met une grande tarte dans la gueule, immédiatement suivie d’une autre.
Je tombe de ma chaise. Sanglots.
- Vous vous foutez de ma gueule ou je rêve ?
- Sans doute.
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De Blier écrivain à Blier cinéaste avec Les Valseuses
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