Je restai abasourdi. Ce cri atroce, obscène, qui striait un matin paisible, pas même pluvieux, bref, une journée de bonne humeur, cette sirène de mort était absolument inconcevable. Elle me donna la nausée.
J'armai ma mitraillette et descendis cette grosse ordure qui tomba, grasse, de son balcon, défonçant le ciment strict, peu enclin à l'escapade et aux épanchements. Je la piétinai à coups de sabot de bois et la réduisis en miettes sanguinolentes, une vraie bouillie, monsieur le président, un acharnement inadmissible, inexcusable ! Elle cria : « Pitié, je n'y suis pour rien ! » Mais j'achevai cette charogne en lui extirpant le coeur à l'aide d'un râteau. Puis, vampire de la Villette, je le dévorai et m'en barbouillai la face, vociférant un qawwali lugubre et implacable.
- J'arrive, attendez, vous êtes bien monsieur Thomas ?
continua l'immonde que j'avais finalement épargnée.
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Soirée en hommage au premier roman de François Blistène, "Moi, ma vie, son œuvre", aux éditions du Sonneur.
Michèle Auboiron peint une toile de 200 X 100 cm en écho au roman, dont Claude Aufaure lit parallèlement quelques extraits.