AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 1186 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mon chemin de lectrice n'aurait sans doute jamais croisé celui de Karen Blixen, auteure de : La ferme africaine, si je n'avais pas revu dernièrement le fameux Out of Africa de Sydney Pollack. le destin exceptionnel de cette baronne, Karen Blixen-Finecke a piqué ma curiosité et j'ai voulu parcourir un bout de chemin à ses côtés jusqu'à cette ferme dans les Ngong Hills au Kenya, où elle va devenir entrepreneuse d'une plantation de café, durant douze années. Je n'ai vraiment pas regretté ce voyage littéraire, car Karen Blixen est une merveilleuse conteuse, chez qui le sens de l'observation et de l'empathie le disputent à la sobriété des notations ou au contraire au lyrisme lorsqu'il s'agit de décrire cette nature africaine dont elle est tombée littéralement amoureuse.
Ce que j'ai également beaucoup aimé dans ces chroniques africaines car il ne s'agit pas d'un récit suivi, c'est l'amour et le respect du vivant sous toutes ses formes que l'on sent chez la narratrice. Et son talent de portraitiste nous fait croiser tous ceux qui vont entrer dans son existence d'une façon ou d'une autre. Qu'il s'agisse de Kamante, un jeune kikuyu, à qui elle va sauver la vie en le soignant, de Knudsen, un danois SDF qui va lui demander de l'héberger, ou d'Emmanuelson, un suédois, en partance à pied pour le Tanganika car il a tout perdu et à qui elle va offrir le gîte et le couvert ainsi que de l'argent, c'est toute une galerie de personnages qui défilent sous nos yeux, ravis que nous sommes par ces portraits ciselés, souvent cocasses et tendres et dans lesquels l'humour le dispute à la lucidité.
Ce qui m'a également beaucoup plu chez la narratrice c'est son sens de l'auto-critique voire de l'auto-dérision. N'oublions pas que la période de sa vie qu'elle décrit dans ces chroniques, correspond à celle située entre la 1ère guerre mondiale et les années 1930, c'est-à-dire la période du colonialisme encore triomphant. Or, Karen Blixen fait preuve, dans l'analyse qu'elle nous livre du comportement des indigènes, d'un décentrage ethnique étonnant pour l'époque, notamment lorsqu'elle décrit par exemple les différences culturelles qui existent entre la communauté des kukuyus et les Blancs autour d'une notion comme celle de la justice. Elle va même parfois jusqu'à pousser l'audace en adoptant le point de vue des colonisés, et en décrivant avec humour combien ce changement de point de vue peut être déstabilisant pour les colonisateurs.
Autre point fort de ces chroniques : l'évocation du monde animal, qu'il s'agisse des animaux vivant à la ferme : Lulu, l'antilope, les lévriers écossais et la jument Rouge ou bien des superbes lions africains encore chassés à cette époque mais apparemment pour des raisons moins prédatrices que dans les temps à venir... C'est aussi une des qualités de ce livre que de nous donner à voir une nature sauvage déjà en danger, comme le suggère l'émouvante description de girafes en partance pour Marseille et à qui l'auteure souhaite de mourir durant le voyage plutôt que de se retrouver en exil à Hambourg "où nul ne sait rien de l'Afrique"
Nostalgie et tristesse sont très présentes à la fin du livre lorsque Karen Blixen évoque les deuils auxquels elle doit faire face : vente de sa ferme et mort de deux êtres chers... Mais me restera en mémoire ce beau voyage littéraire dans une Afrique un peu mythique mais ô combien attirante, ainsi qu'un beau portrait de femme, celui de Karen Blixen, une femme libre, audacieuse, charismatique et généreuse.
Commenter  J’apprécie          725
« J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong. » (p. 7) Ces mots, les premiers du roman La ferme africaine, me paraissait être le début d'une épopée extraordinaire. Et ils constituent effectivement le commencement de ce récit autobiographique. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parler mais plutôt d'une collection de courts souvenirs. La nuance n'est pas très importante, à moins que le lecteur n'ait vu son adaptation cinématographique et s'attende à une intrigue amoureuse dans un paysage exotique.

Au fil des pages, la baronne Karen von Blixen déballe tranquillement ses souvenirs, ses impressions de ses années de jeunesse au Kenya, où elle possédait une exploitaiton agricole avec son mari (presque totalement absent du roman). Tout y passe : description invivante des lieux, des montagnes, de l'horizon et de ses jolis paysages. Des gens aussi, les Kikuyus, les Masaïs, les Somalis, les Swahilis, chacun avec sa culture et ses coutumes, sans oublier les administrateurs coloniaux anglais et tous les aventuriers, de passages ou non. Malheureusement, beaucoup disparaissent peu de temps après leur introduction, à peine le temps d'un chapitre. Dans tous les cas, à travers ces portraits, le quotidien, on en apprend davantage sur la culture du café, les aléas de la vie, les anecdotes concernant les employés de la ferme, mines d'une multitude de mini-chocs culturels. Certains sont enrichissants, la plupart sont cocasses.

L'auteure, à travers ses descriptions, réussit à faire évoquer l'Afrique sous nos yeux. Visiblement, elle a aimé cette terre belle et riche, et elle parvient à la faire aimer de ses lecteurs. Toutefois, elle n'est pas la plus habile conteuse. Ses courts chapitres sont bien écrits mais ils manquent d'unité les uns avec les autres, forment des histoires en vase clos. Aussi, ils manquent de transition, ne permettant pas une évolution naturelle. La protagoniste est la même du début à la fin… ou presque. Chaque chapitre peut se lire séparément jusqu'à ce que la baronne, ruinée, doive vendre sa ferme et rentrer en Europe. Vers la même époque, il y a cet accident d'avion… Je ne veux trop dévoiler de pans de l'histoire. Il suffit de dire que cette partie est la seule où j'ai connecté réellement avec Blixen. J'étais nostalgique, triste avec elle. Enfin !

Bref, j'ai aimé la ferme africaine pour l'émerveillement que le roman a suscité en moi, je trainerai ces images longtemps. Que ce soit les paysages ou l'idée de ces lions qui gardent une tombe. Malheureusement, je suis un peu resté sur ma faim, les multiples historiettes peu mémorables s'étioleront avec le temps…
Commenter  J’apprécie          706
Avec La Ferme africaine, Karen Blixen évoque ses années passées au Kenya de 1914, juste un peu avant la guerre, jusqu'en 1931, date de son retour au Danemark. C'est un ensemble de réflexions, de souvenirs, d'impressions où se mêlent les cinq sens, couleurs, bruits, odeurs, et les difficiles épisodes naturels, chaleurs, pluies, sécheresses.
Au travers de son regard, c'est la vie des colons dont elle relate la vie, une vie difficile pour celui qui essaye véritablement, de s'intégrer, de développer les activités de la plantation de café, de comprendre les différentes ethnies cohabitantes, une mosaïque de peuples, les Kikuyus, les Somalis ou les Masaïs, chaque groupe revendiquant des avantages et chacun ayant des comportements qu'il faut décrypter et ménager pour éviter disputes, et gérer les compensations en cas d'accidents pour assurer la justice. Bien évidemment, il faut replacer ce texte dans l'époque, une époque où l'on parle d'indigènes, où elle évoque ses gens mais cette façon de les appeler relève plus du paternalisme que du mépris d'une blanche vis à vis des africains.

Avec un style magnifique, Karen Blixen évoque cette Afrique qui l'est tout autant, et plus largement une période de sa vie qu'elle dit être la plus heureuse de sa vie. J'ai juste un seul petit bémol, une deuxième partie faite de textes courts, moins intense que la première partie, mais cela reste un texte magnifique.
Commenter  J’apprécie          395
On ne lit jamais deux fois le même livre. Cette deuxième lecture que je fais de la ferme africaine - la première remonte à 1994 - me fait découvrir l'ouvrage sous un autre jour. Ce n'est évidemment pas celui-ci qui a changé, mais bien moi. Les acquis de la vie font évoluer la personnalité et sa perception du monde. Il n'en reste pas moins que je l'ai apprécié autant que lors de ma première lecture, mais plus pour les mêmes raisons. J'ai le sentiment d'en avoir fait une lecture mieux imprégnée de l'état d'esprit de l'auteure mais a contrario plus critique.

La ferme africaine est avant tout l'histoire d'un échec. Peut-être même de plusieurs. le tout premier étant celui de la vie conjugale de l'autrice. Elle ne mentionne son mari qu'une seule fois dans le texte. Encore le fait elle pour évoquer son départ vers la frontière, missionné dans le cadre du conflit qui opposait le Kenya à son voisin sous domination allemande. Les faits relatés se déroulent à l'époque de la première guerre mondiale. Karen Blixen ne fait aucune mention de sa vie de couple dans l'ouvrage alors que c'est une entreprise qu'ils avaient lancée en commun. Un silence qui en dit long sur l'ambiance de la vie conjugale et les conduira au divorce en 1925.

Échec aussi et surtout de la survie économique de la ferme. Il faut dire que cette femme s'est retrouvée bien seule et sans réelle compétence pour faire vivre le projet. Échec enfin, mais dû à la cruauté du destin cette fois, de la relation qu'elle avait tissée avec ce jeune aristocrate et aventurier anglais, Denys Finch Hatton. Il s'est tué dans l'accident de son avion. On leur prêtait une relation amoureuse.

Mais le plus grand traumatisme n'a-t-il pas été pour elle la séparation d'avec tout le personnel autochtone qu'elle faisait vivre et travailler sur ses terres. Car si Karen Blixen les appelait « nègres », cette appellation n'avait pas dans sa bouche la connotation offensante qu'on lui affecte aujourd'hui. Elle avait construit avec eux une saine relation humaine qui était dépourvue de mépris pour leur condition. S'interrogeant elle-même sur l'impact de la colonisation qui provoquait chez les populations indigènes un véritable choc culturel en faisant se confronter des développements de sociétés humaines en complet décalage. Ne le dit-elle pas elle-même dans son ouvrage : « Mais nous-mêmes, où en serions-nous à ce moment-là ? Qui dit que ce n'est pas nous qui nous cramponnons aux nègres, retardons leur ascension, avec un désir passionné de retrouver la confusion, l'obscurité et la vie élémentaire ? »

Il y a un autre sujet en filigrane dans cet ouvrage, mais non moins évident, qui est celui de l'impact de la civilisation, avec tout ce qu'elle comporte d'appropriation des richesses naturelles, sur l'évolution de la faune et de la flore et conduit aujourd'hui à l'extinction des espèces. La conquête des territoires grignotant peu à peu et de plus en plus vite leur espace vital. Les safaris menés à l'époque en toute bonne conscience contre une ressource imaginée inépuisable n'avaient rien de safaris photos.

Le recueil de souvenirs de la ferme africaine, au-delà de la portée romanesque et nostalgique qu'a voulu lui donner son auteure, fait figure de réelle étude ethnologique des sociétés se confrontant dans leur niveau d'évolution, avec la grande interrogation sur la définition du terme de civilisation quant à la pureté de ses intentions. Quel est le sauvage : celui qui tue pour se nourrir ou celui qui tue pour afficher un tableau de chasse ?

Lecture plus critique disais-je en préambule, donc moins porté sur le côté splendeur de la nature et romantisme tel qu'a pu le mettre en images Sidney Pollack dans Out of Africa. Mais deuxième lecture qui m'a rapproché des intentions de Karen Blixen quant à la sincérité des sentiments qu'elle a voulu faire valoir dans cet ouvrage à l'égard du pays et des populations autochtones. Les rapports humains qu'elle avait établis avec ces dernières, s'ils n'étaient pas exempts de la connotation de supériorité de race qu'affichaient sans vergogne les colonisateurs, n'en étaient pas moins empreints de sens de la responsabilité et d'attachement. C'est ce que l'on comprend avec le souci qu'elle a eu avant de quitter le pays de replacer son personnel auprès d'une bonne maison.

Une constante à la relecture de cet ouvrage est le romantisme et la nostalgie qui émanent de ce récit autobiographique. du pain béni pour un réalisateur qui le porte à l'écran sur fond des somptueux décors africains du Kenya.

Lien : https://bibliolevant.blogspot.com/
Commenter  J’apprécie          382
La baronne Karen Blixen-Finnecke, Danoise d'origine, a acheté une plantation de café en Afrique. Dans ce texte, elle parle de ses relations avec les indigènes, certains devenant de proches amis. Elle évoque son attachement à cette terre chaude et sauvage, si proche encore des merveilles de la création telle que Dieu l'a voulue. « Moi, je sais un hymne à l'Afrique, un chant sur les girafes allongées et sur le clair de lune, sur les charrues dans le sol et les visages luisants de sueur des cueilleurs de café. Et l'Afrique, sait-elle un chant sur moi ? L'air vibre-t-il jamais d'une couleur que j'ai portée, y a-t-il un jeu d'enfant où mon nom ressurgit, la pleine lune jette-t-elle sur le gravier de l'allée une ombre qui ressemble à la mienne ? » (p. 113 & 114) Sa tendresse parfois condescendante révèle avant tout un amour profond pour ce continent.

Entre nostalgie et regret, l'auteure évoque également sa relation avec Denys Finch Halton, colon à l'élégance folle, adepte d'un amour intense, mais sans attache. Quand la ruine est consommée et qu'elle doit vendre sa ferme, l'auteure sait qu'elle gardera en elle l'empreinte de l'Afrique, brûlante et indélébile, cette Afrique dont elle fait désormais partie, pour toujours. « Un Blanc qui aurait voulu nous complimenter aurait écrit : ‘Je ne vous oublierai jamais.' Mais un Africain dit : ‘Nous ne te croyons pas capable de jamais nous oublier.' » (p. 117)

Out of Africa est davantage un recueil de chroniques qu'un roman : sans logique temporelle, l'auteure aborde un sujet et un autre, ne suivant que le fil de ses souvenirs et de sa nostalgie. Hélas, cela crée un immense manque de cohérence : en règle générale, je n'apprécie pas les récits décousus, il en est de même pour ce texte dont je retiens tout de même de superbes passages. Et bien sûr, je ne peux que recommander l'adaptation cinématographique avec Meryl Streep et Robeeeeeeert Redford.
Commenter  J’apprécie          360
Difficile de dire qui apporte le plus à savoir entre le livre et le film Out Of Africa
, je dirais même que le livre excelle dans la qualité de ses images , dans cette lumière toujours présente et très bien imagée celle de l'Afrique alors que le film excelle lui par la façon qu'il a de narrer cette histoire et d'en décrire ce rythme lent qui est aussi celui de l'Afrique de cette époque . Une vraie inversion des rôles et par conséquent une représentation inoubliable dans les deux cas .
Commenter  J’apprécie          364
Un classique, un « nature writing » du début du XXe siècle.

Le charme du livre repose sur les beautés de la nature africaine que décrit habilement l'auteure danoise. Les paysages sont fabuleux, on sent son émerveillement et son attachement au Kenya, près de Nairobi où se trouve sa ferme. Ce n'est pas vraiment un roman, mais plutôt un assemblage des moments de sa vie en Afrique, les safaris et la vie quotidienne dans sa plantation de café avec ses serviteurs et ses amis.

Bien sûr, le texte date, la façon de considérer les Africains le démontre. On peut être un peu agacé par les jugements péremptoires : «  les Noirs sont comme ci ou comme ça… », même si, par la suite, elle-fait des distinctions entre les caractéristiques des Massaïs, des Kikuyus et des Somalis. Et même si elle aime bien « ses gens », on sent la distance entre le « civilisé » et « l'indigène ».

Là où je suis restée sur ma faim, c'est l'impression d'avoir manqué le début de l'histoire. J'aurais aimé savoir en savoir davantage sur la narratrice, qui elle était et comment elle était arrivée dans ce pays. On ne sait trop si elle a eu un époux et si elle n'avait que de l'amitié pour ces hommes qui passaient périodiquement par la ferme.

Un livre qui fait partie « incontournables », mais surtout un témoin de l'époque de l'Empire colonial, où « les indigènes n'avaient pas le droit de posséder des terres. »
Commenter  J’apprécie          354
La baronne Blixen, un nom quasi mythique de la littérature danoise , un nom respecté en Afrique Équatoriale Occidentale .Ses mémoires, car ce sont ici des mémoires, s'ouvrent sur ces mots:"J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong." Tournée la dernière page , j'ai le sentiment que tout est dit dans cet incipit... Une série de textes nous narrent la vie de tous les jours, les taches quotidiennes de la ferme, la récolte du café, les visites des amis européens, mais surtout j'ai entendu un chant d'amour ! Bien sur Denis Finch Hatton a joué un rôle important dans la vie de Msabu, de Jerri comme l'appelaient les vieilles Kikuyus, mais c'est cette terre d'Afrique, ce sont ces indigènes qu'elle a aimés par dessus tout. Elle en parle si bien, sans trace de jugement seulement l'effort de les comprendre et d'essayer de faire au mieux. Chant d'amour pour une terre, pour un peuple qu'elle exprime dans des pages pleines de vie, de couleurs, de sons, de senteurs et de sensations tactiles. Une plume magnifique qui donne à ce récit autobiographique une élégance rare. Un texte à savourer en prenant le temps.
Commenter  J’apprécie          291
J'ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong... et je viens de la quitter... des larmes coulant doucement sur mes joues... Lentement ces chapitres qui narrent si bien l'Afrique ont insinué en moi un chaleureux sentiment d'appartenance. Et en même temps que je referme le livre, je quitte la ferme, je prends le train et je laisse ce qui a fait mon monde quelques jours... ou ne fut-ce pas quelques années ? Merci à Karen Blixen. Ses mots, ses phrases m'ont littéralement emportée là-bas, m'ont attachée aux lieux, aux gens, à la ferme... Merci au traducteur de n'avoir pas remplacé son vocabulaire par du plus admis aujourd'hui. Cela m'a permis de vivre L Histoire. Merci à l'Afrique d'être si belle. Au Kenya d'être terre dure mais sincèrement et profondément accueillante.

Commenter  J’apprécie          194
La baronne Karen Blixen nous offre ici un très bel hymne à l'Afrique. Elle a vécu au Kenya de 1914 à 1931 dans les Ngong Hills et nous raconte diverses anecdotes sur sa vie dans sa plantation de café. À travers son récit, nous découvrons son amour indéniable pour ce continent, son attachement aux paysages et aux personnes travaillant pour elles, ainsi que sa tristesse de devoir tout quitter.
"La ferme africaine" pourrait même être vu comme un livre d'anthropologie, tant l'auteure nous apporte de détails sur les coutumes de différentes ethnies ou peuples présents sur ses terres et sur leur cohabitation (les Kikuyus, les Masais, les Swahilis, les Somalis, les indiens émigrés etc.) Elle nous y narre avec les termes utilisés à son époque, les habitudes de chacun et leur tempérament. J'ai par exemple appris que les Ngomas étaient des danses très importantes données lors de grandes occasions par de vieux danseurs Kikuyus nus.
Nous y voyons aussi la présence de missionnaires (ici Français et Écossais), de colons ayant des terres sur place, certaines interdictions dures envers les natifs du pays (exemple l'interdiction des Ngomas).
Karen Blixen nous décrit les paysages avec beaucoup de justesse. Nous nous imaginons sans mal à cheval à côté d'elle lors d'un safari dans la réserve Masai.
J'ai été profondément touchée par son expérience et ses anecdotes, certaines humoristiques et d'autres beaucoup plus graves et tristes. Elle m'a permis de voyager un instant loin d'ici et m'a ainsi fait penser à l'auteure Sanmao qui elle aussi avait raconté son quotidien à l'étranger (au Sahara).
Certains peuvent lui reprocher certains termes utilisés ou sa vision de colons, mais c'était une autre époque et nous voyons son amour profond pour l'Afrique ainsi que son envie d'y rester à long terme. Je n'en suis d'ailleurs que plus triste de voir qu'elle n'a eu d'autres choix que de partir.
Commenter  J’apprécie          180




Lecteurs (3470) Voir plus



Quiz Voir plus

Karen Blixen

qui est Karen Blixen?

un homme
une femme

13 questions
56 lecteurs ont répondu
Thème : Karen BlixenCréer un quiz sur ce livre

{* *}