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3,67

sur 504 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est une écriture forte et sincère que nous propose Heinrich Böll. Une plongée sans souffle dans l'intimité de Katharina Blum qui, victime de diffamation et confrontée aux conséquences de paroles et écrits très durs, voit sa vie et ses projets d'avenir s'écrouler. Les conséquences de la diffamation sur la vie d'une personne, son entourage, son honneur sont ici retranscrites avec beaucoup de fidélité et de force. Un roman très actuel, qui dénonce avec courage les abus de la presse à scandale et les défauts policiers. Katharina incarne ici l'honneur franc et droit, une héroïne typique, honnête et travailleuse. Un véritable roman-réponse qu'adresse Heinrich Böll, prix nobel de littérature, à la presse allemande qui l'avait violemment attaqué à la suite de la publication de plusieurs articles contre la presse à sensation.
Un style nerveux pour une oeuvre au thème fort qui témoigne de la puissance de l'individu face aux mots...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Par ce roman qui date de 1974, Heinrich Böll dénonce le manque de déontologie d'une certaine presse, avide de scandales et de sensations au mépris de la vie privée des personnes concernées, qu'elle n'hésite pas à broyer. Belle dénonciation, mais près de 40 ans plus tard, la presse à scandale, pour ne parler que d'elle, se vend toujours aussi bien et internet a étendu la capacité de nuisance à tout un chacun. du coup cette belle démonstration est très intéressante et, je n'en doute pas, toujours actuelle, mais s'apparente un peu à une lapalissade. Comme dans le roman, on peut toujours porter plainte, mais le mal est fait.
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Ce roman d'Heinrich Böll (dont on a peut-être oublié qu'il a reçu le prix Nobel), paru en 1974, fait le procès de la presse à scandale qui sévissait (et continue à sévir) outre-Rhin. A l'époque de la Fraction Armée Rouge, ces "torchons" influençaient grossièrement l'opinion publique allemande. Dans ce livre, une femme tout à fait rangée, Katharina Blum, a hébergé un certain Ludwig Götten, soupçonné (à tort) d'être un terroriste. Elle est arrêtée par la police. Par la suite, elle est accablée par un journaliste d'investigation qui effectue sa propre enquête, en utilisant les méthodes les plus douteuses – ça finira mal.

L'intérêt principal du roman, c'est de dénoncer la perversité de ces "communicants" qui flattent le grand public dans ses instincts les plus bas et qui se mettent au service de l'establishment le plus conservateur. L'auteur montre bien montré des amalgames abusifs permettent de détruire une personne, surtout si elle est fragile. Ceci dit, le livre ne m'a pas semblé particulièrement agréable à lire: il y a de la distance et de la froideur. H. Böll n'a pas vraiment cherché à "séduire" ses lecteurs.
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Katharina Blum, l'héroïne de ce roman, est une jeune femme divorcée de 27 ans qui vit à Cologne en se rendant chez une sauterie organisée par se marraine, fait une connaissance qui va bouleverser le cours de son existence. En effet, elle rencontre un homme recherché par la police en raison de ses activités terroristes. La jeune femme, ayant un fonds généreux ou naïf si vous voulez, lui propose alors de l'héberger chez elle. Elle est alors prise, à ses dépens, dans un terrible engrenage, puisque, bien que les forces de l'ordre n'aient aucune raison de l'inculper pour quelque motif que ce soit, la presse, elle, ne la ratera pas. Cette dernière va bafouer Katharina en mettant toute sa vie à nue et même ses plus profonds secrets. Heinrich Böll nous offre ici un magnifique roman engagé contre la presse «people» qui ne respecte absolument pas la vie privée des gens. L'écriture est limpide et agréable à lire. À découvrir !
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Comment se déroule le choix d'un livre ? La plupart du temps, le hasard fait la majeure partie du boulot et c'est le cas pour ce roman. le titre m'a donné envie de connaître les détails de « cet honneur perdu ».
La vie de Katharina, une jeune femme de condition modeste, travailleuse et discrète – bref une personne lambda comme vous ou moi - se retrouve étalée dans la presse après la publication d'articles mesquins et calomniateurs. Ces articles, censés alimenter l'intérêt du public, vont peu à peu détruire sa paisible existence et l'entraîner dans le meurtre prémédité d'un journaliste. L'auteur, à la manière d'un scientifique, dissèque tous les faits et gestes qui ont déclenché ce crime. Quel est le moment qui a tout fait basculé dans la tête de Katharina ? Est-ce la lecture des articles de presse ? ou bien l'interrogatoire ? les harcèlements téléphoniques ? le décès de sa mère ? la méfiance de ses connaissances ?
Le style d'écriture est de ce fait très journalistique, factuel, neutre et sans émotion. Il n'y a pas de parti pris, juste une description brut des faits et des personnages principaux.
L'auteur, à travers ce récit, critique les dérives de la presse à scandales, prête à tout pour se procurer des informations croustillantes et à déformer la réalité pour plaire à ses lecteurs, qu'importe le prix pour les victimes. Cette histoire est d'autant plus actuelle à notre époque étant donné la vitesse de partage de l'information via les réseaux sociaux : si avant les calomnies étaient "locales", elles circulent désormais plus vite et une vie privée peut, d'une minute à l'autre, être exposée à la face du monde entier.
Brrr, en tout cas tout cela fait froid dans le dos ! Sans approuver le geste fatal de Katharina, on comprend mieux pourquoi certains jeunes finissent par commettre l'irréparable suite à un harcèlement sur Fac***k ou tout autre site web.
Malgré tous ces points élogieux, je garde cette note moyenne car le style d'écriture m'a paru trop froid et la fin laisse un arrière-goût amer.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Publié en 1974, ce court roman a des origines autobiographiques puisque Heinrich Böll fut violemment pris à parti par la presse de son pays lors de l'affaire de la bande à Baader. le sous-titre donne l'orientation du récit : comment peut naître la violence et où elle peut conduire. La violence naît dans l'amour, celui qu'éprouve Katharina Blum, une gouvernante rigoureuse et quelque peu prude, pour Ludwig Götten qui a commis un hold-up sanglant. Sitôt ce rapport connu entre l'austérité et la folie meurtrière, la presse fond sur Katharina comme un rapace sur sa proie : voilà la jeune femme mise à nu, sa vie exposé, ses proches dénoncés, les propos divers et nombreux rapportés et déformés. La violence ne peut mener qu'à la violence.
Böll dénonce cette presse à scandale qui, au nom de la liberté, s'acharne sur ceux qu'elle a pris en chasse. La morale, les bonnes moeurs, servent à couvrir les agissements honteux. le roman résonne fortement à notre époque, celle des mass media, et nous invite à nous interroger sur le rôle et les méthodes des médias.
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J'ai trouvé ce court roman de 122 pages dans une boîte à livres, et vient de l'y remettre.

Outre le petit format, c'est le style de l'auteur qui est le plus étonnant : celui-ci est très analytique, dense et précis, et donne l'impression de lire un rapport de la Justice.

L'histoire est celle de Katharina Blum, une jeune femme honnête et travailleuse, qui se retrouve impliquée dans une enquête sur un malfrat dont elle s'est éprise subitement.

Katharina ayant aidé le malfrat à fuir, elle se retrouve aussitôt en première page d'un journal à sensations, qui, bien évidemment, n'a aucun respect pour la présomption d'innocence, et la traîne dans la boue. Ceci met Frau Blum dans un tel état de dévastation intérieure que la pauvrette finit par tuer un journaliste de ce dit journal.

Petit constat étrange : au début du roman, on apprend que deux journalistes ont été tués pendant ces quelques jours de carnaval, mais à la fin, seule la mort de celui qui est venu voir Katharina (un certain Tötges) nous est expliquée. C'est très curieux, car le roman semble très précis, mais ce deuxième meurtre semble avoir été oublié par l'auteur.
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A Cologne, pendant la semaine du carnaval de 1974, Katharina Blum, une jeune divorcée rencontre, dans une fête chez sa marraine, un jeune homme, Ludwig Götten, avec qui elle passe la nuit, et qui s'en va au petit matin.

Dans la matinée, la police lui rend visite, car Ludwig, un terroriste, était surveillé.

Entendue pendant des heures sur ses relations avec lui, la vie de Katharina est passée au crible, et ... les infos la concernant sont communiquées à la presse.

Le journal, torchon tabloïd, s'empare de l'affaire, la monte en épingle, stigmatise la liberté de moeurs de la jeune femme et déformant les propos recueillis auprès de ses proches, de ses employeurs la cloue au pilori.

En 135 pages ciselées, l'auteur décrit minutieusement les différentes composantes de l'affaires, les concours de circonstances qui empêchent un de ses employeurs, avocat, de la défendre efficacement, qui montre comment tous les actes de Katharina sont commentés, déformés, détournés ... 

Et comment peu à peu, en cinq petites journées, sa vie est tourneboulée, et elle perd pied et tue le journaliste qui l'avait prise pour cible ... 

Même si certains des thèmes abordés : la puissance néfaste d'une certaine presse, ancêtre des programmes à scandale et autres diffuseurs de fake news d'aujourd'hui, j'ai trouvé ce roman mais que j'ai trouvé un peu long, ampoulé et daté alors qu'il m'avait passionnée lorsque je l'ai lu à sa sortie en 1975.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'Honneur perdu de Katharina Blum est peut être aujourd'hui plus célèbre pour son adaptation cinématographique filmée en 1975. de prime abord cela paraît être un conte moral sur les conséquences du sensationnalisme dépourvu de scrupules des médias. Böll a en effet écrit ce roman a près avoir été l'objet d'une campagne de dénigrement virulente de la part d'un tabloïd.
Katharina Blum est une jeune femme normale dont la vie va basculer pour une soirée passée avec Ludwig Gotten. Quatre jours durant son nom sera trainé dans la boue par un journal à sensation.
le texte de Böll est conscient du pouvoir du langage et met en garde contre la violence des mots si le respect des faits ne s'accompagne pas de celui des personnes.
Un texte court, percutant, au style particulier.
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Il est des livres, comme celui-ci, pour lesquels, et nous le savons rapidement, nous passons à côté. Je ne me souviens plus pour quelle occasion je me l'étais procuré ou suite à quelle lecture. Peut-être souhaitais-je lire un livre allemand de l'époque de la Guerre froide, cela faisait parti de mes lectures il y a peu. Bref, ce livre était posé depuis trop longtemps sur la pile de livres à lire, il fallait donc que je m'en occupe.
Alors, quoi penser ? Je reconnais avoir eu beaucoup de mal à le terminer. Pourtant, il n'est pas bien épais. Mais à chaque fois que je le voyais, il me fallait du courage pour, à nouveau l'entamer. Assez vite, j'ai pensé que nous étions là dans un univers à la Fritz Lang. La comparaison n'est pas absurde, l'Allemagne reste le théâtre des deux actions. le fait divers ensuite est l'objet de notre attention. Ici, l'accusation d'une jeune femme suite au meurtre d'un journaliste et à la disparition d'un homme recherché. Suite à ça, la presse se déchaîne et cherche à connaître qui est cette Katharina Blum que son innocence paraît douteuse. Pour Fritz Lang, la foule était pointée du doigt, chez Heinrich Böll ce sont les médias. Je m'attendais vraiment à une histoire palpitante et tragique, or à aucun moment j'ai senti que j'étais immergé dans cette histoire ou bien que j'avais de la compassion pour l'héroïne. Je dois relever le style détaché que j'ai bien apprécié. Bref, je verrai le film pour comprendre un peu tout ce qui m'a échappé.



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