« Au début, ça peut faire peur, mais si on ne se souvient de rien, de quoi pourrait-on avoir peur? »
La maladie d'Alzheimer a de quoi faire frémir, surtout la variante familiale à début précoce, véritable « bombe neurologique à retardement ».
Histoire de l'oubli en retrace l'origine à travers les récits d'Abel, seul dans sa vieille maison encerclée de nouveaux lotissements et de Seth, adolescent désemparé face à la perte de mémoire de sa mère et à la dérive de son père, complètement largué.
Stefan Merrill Block pose ainsi des questions douloureuses sur l'éthique dans la science génétique : lors d'un diagnostic confirmé de maladie dégénérative transmise par les gènes, la procréation, jusque là aléatoire et spontanée, devrait-elle être assistée? de quelle manière? Ne serait-ce pas un début ou une forme d'eugénisme?
L'auteur a su brillamment poser son histoire dans un roman émouvant sans être mélodramatique, incarné par des personnages tout à fait crédibles dans leurs recherches d'un sens à donner à leur existence.
C'est un livre qui était dans ma PAL depuis longtemps mais dont le titre et le sujet me rebutaient pour des raisons personnelles; sa lecture m'a finalement apportée un certain réconfort, résultant d'un heureux mélange de didactisme et de vulgarisation enchâssé dans un écrin romanesque et onirique.
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