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Critique de florigny


Cale Hanniford, père pétri de douleur, veut comprendre pourquoi Richard Vanderpoel, fils de pasteur, a assassiné sa fille Wendy, avec qui il vivait. Hanniford est frustré par la rapidité de l'enquête bâclée en raison de l'arrestation immédiate de l'assassin, suivie de son suicide dans sa cellule. A peine apprend-il que sa fille se prostituait, que le dossier est classé, l'action de la justice éteinte avec la mort du coupable. Il rend visite à Matt, qui ne se considère pas comme un détective : « Je rends service, parfois. Et on m'offre des cadeaux », afin qu'il reconstitue la vie de Wendy, depuis qu'elle a quitté le domicile familial jusqu'à sa mort. Matt accepte de rendre service à ce père éploré contre 2 000 dollars, réévaluables.


Paru en 1976 sous le titre The sins of the fathers, traduit en France en 2000, Les péchés des pères inaugure la série des Matt Scudder. Tout ce qui a fortifié, affiné, enrichi le personnage de Matt au fil des années ultérieures est déjà présent dans ce premier tome où l'essentiel est brossé à grands traits. On apprend pourquoi Matt a quitté la police : à la suite d'une arrestation musclée, il a causé bien involontairement, par dégât collatéral avec une balle perdue, la mort d'Estrella Rivers, 7 ans. Ce qui n'aurait été qu'une "bavure" dans la carrière de certains de ses collègues, le hante. Jour et nuit, il pense à Estrellita qui n'aura jamais 8 ans. A la suite de cette tragédie, il a renoncé à son boulot, puis à son couple et à ses enfants. Il n'a plus voulu être flic, ni mari, ni père, ni membre productif de la société. Il vit frugalement dans un hôtel, soumis à peu de besoins. Il prend ses repas dans des gargotes, au gré de ses déambulations et fréquente assidûment les bars. Sa vie sexuelle est partagée avec des filles à qui il laisse 30 dollars.


Lawrence Block fait partie du cercle restreint des romanciers qui savent dégraisser leur prose pour éliminer ce qui est inutile, il est même un maître en la matière : ses dialogues sont réduits à l'indispensable, l'enquête ne contient pas de digressions. Enfin, pour ceux qui apprécient les romans policiers vintage, l'auteur propose une belle évocation des années 70 où semblait régner dans tous les domaines une forme de libération, une époque où l'on osait dire aux Etats-Unis que Gay is good. Ca fait du bien ce petit vent de liberté !
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