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EAN : 9782072895142
256 pages
Gallimard (12/03/2020)
3.47/5   16 notes
Résumé :
Depuis toujours, Didier Blonde collectionne dans un carnet les adresses et numéros de téléphone des personnages de romans qu’il croise au fil de ses lectures.
Le présent livre les rassemble par ordre alphabétique (Mme Arnoux, la Dame aux camélias, Arsène Lupin, le commissaire Maigret, Benjamin Malaussène, Nana, Swann... ), avec les adresses où ils résident, transitent, se cachent, ou finissent tranquillement leurs jours. Didier Blonde a mené à chaque fois une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce « Carnet d'adresses » de quelques personnages fictifs de la littérature est un petit trésor.

Après l'introduction de Didier Blonde, toute en délicatesse et sensibilité, qui nous explique le cheminement de cette passion et de ces recherches parfois audacieuses, nous accédons au Carnet d'adresses.

Des noms connus surgissent, d'autres à découvrir, invitant ainsi à la lecture, nous promènent dans Paris.

Il serait bon de suivre ce guide et d'aller flâner du côté d'un héros ou héroïne, souvenirs intenses de romans lus, relus, dévorés.

La fiction devient réalité, l'imaginaire se palpe, on touche du doigt une autre dimension, celle que nous portons au profond de nous-mêmes, celle qui accompagne rêves, pensées, réflexions, émotions.

Dès lors, tout existe en ce monde dans le monde.

Les mots vivent, les personnages vont et viennent, les lieux respirent, les rues racontent.

Un petit bijou.
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Belle idée de l'auteur, qui révèle ici un amour fou de la littérature : recenser les adresses parisiennes des personnages fictifs de notre littérature, se rendre si possible sur les lieux, et y ajouter quelques commentaires. On flânera donc de rue en rue avec l'auteur, on y rencontrera Vautrin, Fantômas, Arsène Lupin, Jean Valjean, les incontournables personnages de Modiano et tant d'autres.
De rue en rue, voilà un beau voyage dans la littérature.
Ce carnet d'adresses n'est pas exhaustif. Chacun pourra y ajouter son grain de sel, y contribuer au fil de ses lectures. Je me lance :
Gérard Fulmard [Jean Echenoz : "Vie de Gérard Fulmard", 2020]. Type ordinaire, banal, sans envergure et, disons-le, plutôt bêta. Il décide de refaire sa vie en devenant détective privé, ce qui le précipite dans des affaires sordides.
RUE ERLANGER, PARIS XVIe. "Avec son trafic ténu, ses commerces au nombre de quatre : un institut de massage oriental, une échoppe de téléphonie mobile, un vendeur de systèmes intelligents d'aquabiking individuel et un bar à ongles". le numéro n'est pas précisé.
A noter, et que Mike Brant s'y est suicidé en se défenestrant du numéro 6, "à quelques immeubles d'où je vis aujourd'hui" précise Gérard Fulmard, le narrateur.
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C'est un concept assez passionnant d'aller à la recherche des rues et des adresses des personnages de la littérature.
L'adresse de Arsène Lupin, de Jean Valjean, de Gervaise, du Père Goriot et j'en passe, ça fait rêver.
L'auteur s'interroge même sur les rues qui ont un faux nom ou celles dont le numéro n'existe pas.
On apprend que depuis 1938 on peut retrouver toutes les adresses parisiennes à la Bibliothèque Nationale de France. L'auteur s'y est rendu et a enquêté.
C'est un peu un jeu de piste. Il est impressionnant rien qu'à Paris le nombre de personnages de la littérature que l'on peut évoquer.
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« Je traverse la ville comme une bibliothèque en rendant à chacun son domicile que je reporte sur des plans de toutes les époques pour dresser la cartographie d'un monde parallèle hanté de fantômes ».

Ces fantômes, ce sont les héros qui vivent dans les livres, Jean Valjean, Eugène de Rastignac, Mme Arnoux, Arsène Lupin et bien sûr les personnages imaginés par Patrick Modiano. C'est en quête de leurs domiciles parisiens, de leurs adresses, que s'est lancé Didier Blonde. Il a réalisé un vrai travail d'enquêteur, d'arpenteur, d'infatigable marcheur, traquant les indices, les portes dérobées, les fausses pistes, les vraies découvertes.

Et c'est fascinant. « Peu à peu toute une population de héros imaginaires s'est installée dans des rues que je fréquente depuis toujours … »

Chaque lieu est pour Didier Blonde une source de rêveries infinies. A tel point que la fiction et la réalité finissent par se mêler, car certaines adresses conduisent au domicile de l'auteur, comme pour Daniel Pennac qui a habité au-dessus de la quincaillerie de la famille Malaussène. Les frontières vacillent. Certaines rues n'existent pas ou plus.

Un carnet d'adresses, avec index, par noms des personnages, arrondissements, rues permet au lecteur de se lancer à son tour dans cette quête vertigineuse et d'une poésie folle.

« Les immeubles parisiens sont des palimpsestes de l'imaginaire romanesque. »

















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Saviez-vous que c'est dans la rue Taitbout, dans le 9ème arrondissement de Paris, qu'on a le plus de chance de croiser des personnages De Balzac?

Après cette lecture, je ne pourrai m'empêcher de passer dans un boulevard, une rue, ou une avenue Parisienne sans penser à Thérèse Raquin, Jean Val-Jean, Julien Sorel ou encore D' Artagnan. Sans les imaginer marcher là, tout près de moi, et penser "tiens, c'est la maison de Madame Arnoux (L'éducation sentimentale, Flaubert), elle a bien dû parcourir elle aussi cette rue de long en large, comme je le fais aujourd'hui!"

Depuis son enfance, l'auteur relève chacune des adresses qu'il découvre pendant ses lectures et enquête méticuleusement sur les motivations de l'écrivain: pourquoi cette adresse? Avait-il une maitresse qui y vivait? Pourquoi ce bis, qui n'existe pas?
Les anecdotes fleurissent, et de nombreuses dissimulations se découvrent... En parcourant les archives de la ville, Didier Blonde nous emmène dans les siècles précédents, à la conquête de grands secrets de la littérature...
Des index par arrondissements figurent, et un Paris imaginaire apparaît. Il n'y a plus qu'à acheter une carte, pour y placer de petites étiquettes nominatives, des personnages déjà croisés au cours d'une lecture...

"Ce sont des adresses de rêve pour des êtres en fraude, des faux-vivants, qui mettent le roman au coin de la rue".
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Jamblier [Marcel Aymé : Traversée de Paris, 1947] Épicier trafiquant au marché noir pendant la guerre. Il confie ses précieuses valises pleines de charcuterie à Grandgil, un peintre montmartrois qui finira la promenade nocturne vers Montmartre assassiné par son acolyte Eugène Martin dans son atelier situé près du métro Anvers, XVIIIe. Le personnage doit sa notoriété à son incarnation par Louis de Funès dans l’adaptation cinématographique de Claude Autant-Lara, en 1956 – qui supprime une lettre à son nom.
« JAMBIER ! 45, RUE POLIVEAU » (célèbre réplique de cinéma répétée d’une voix tonitruante par Jean Gabin pour épouvanter le petit trafiquant Louis de Funès qui craint de se faire découvrir), Ve. On trouve actuellement à cette adresse un café à l’enseigne de La Traversée de Paris qui affiche de nombreuses photos du film sur ses murs. Le charcutier profiteur est donc devenu un limonadier respectable.


Dekker, Jean [Patrick Modiano : Quartier perdu, 1984] Sous le pseudonyme d’Ambrose Guise, Jean Dekker est un auteur à succès de romans policiers – la série des Jarvis – qui a pris, il y a longtemps, la nationalité anglaise pour mieux disparaître.
Venu à Paris pour signer un contrat avec un éditeur japonais, il décide de rester quelques jours à l’HÔTEL LOTTI, RUE DE CASTIGLIONE, Ier, pendant un été caniculaire.
Il va passer ses après-midi 45 RUE DE COURCELLES, XVIIe, à l’angle de la rue de Monceau, 2e étage, dans l’appartement de Daniel de Rocroy déserté mais hanté des fantômes de son passé. La porte-fenêtre de la grande pièce en rotonde avec balcon donne sur la pagode chinoise. Un « mécanisme secret » fait glisser un panneau de rayonnages qui permet d’accéder au rez-de-chaussée dont l’ouverture sur la rue de Monceau, au no 18, a été condamnée par une grille extérieure (tél. : 227 34 11). L’adresse est celle de Marcel Proust de 1900 à 1906 ainsi que celle d’Eddy Pagnon, un des membres de la bande Bonny-Lafont de la rue Lauriston pendant l’Occupation, personnage récurrent des romans de Patrick Modiano. C’est également à cette adresse que s’est rendu André Bourlagoff dans Livret de famille pour récupérer un magnétophone de location, juste avant de mourir à la terrasse d’un café, avenue de Messine, sous les yeux du narrateur.
Il a habité dans sa jeunesse 2 AVENUE RODIN, XVIe, TRO. 46-26,
l’HÔTEL MALAKOFF, 3 AVENUE RAYMOND-POINCARÉ, XVIe,
ainsi que l’HÔTEL LE TRIUMPH, 1 BIS RUE TROYON, chambre 17, XVIIe. L’hôtel du 1 bis, commun avec le 1 ter, s’appelle en réalité « Princesse Caroline ». La réceptionniste actuelle, qui en connaît pourtant l’histoire depuis trente ans, a déclaré « ne pas connaître M. Jean Dekker, ni M. Patrick Modiano ».
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C 'est ainsi que, malgré la plaque désinvolte qui orne toujours sa façade, le 7 rue de Grenelle n'est pas l'entrée du « bel hôtel particulier avec cour et jardin intérieurs scindé en huit appartements de grands luxe » de "L’Élégance du hérisson". À sa place, je trouve un immeuble dont un magasin Prada occupe tout le rez-de-chaussée, bien achalandé, et tout aussi luxueux. Renée Michel, la concierge mal fagotée, « petite, laide, grassouillette » mais lettrée, a été remplacée par un vendeur souriant, fashion, habillé par la maison, qui me fait obligeamment visiter les lieux -devenus, paraît-il, le rendez-vous de lecteurs fanatiques – sans oublier de me déballer quelques articles de qualité qui pourraient me séduire. Il est toutefois moins cultivé que son double dans la fiction, dont il n'a pas lu les aventures, reconnaît-il un peu confus, mais, comme pour se rattraper et ne pas décevoir la clientèle, il ajoute qu'il ira certainement voir le film tiré du roman, un jour, plus tard... A-t-on droit à une réduction si l'on vient ici le livre sous le bras ?
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Jamblier [Marcel Aymé : "Traversée de Paris", 1947] Épicier trafiquant au marché noir pendant la guerre. Il confie ses précieuses valises pleines de charcuterie à Grandgil, un peintre montmartrois qui finira la promenade nocturne vers Montmartre assassiné par son acolyte Eugène Martin dans son atelier situé près du métro Anvers, XVIIIe. Le personnage doit sa notoriété à son incarnation par Louis de Funès dans l'adaptation cinématographique de Claude Autant-Lara, en 1956 – qui supprime une lettre à son nom.
« JAMBIER ! 45, RUE POLIVEAU » (célèbre réplique de cinéma répétée d'une vois tonitruante par Jean Gabin pour épouvanter le petit trafiquant Louis de Funès qui craint de se faire découvrir), Ve. On trouve actuellement à cette adresse un café à l'enseigne de La traversée de Paris qui affiche de nombreuses photos du film sur ses murs. Le charcutier profiteur est donc devenu un limonadier respectable.
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De même que les Grecs voyaient dans la grotte du cap Ténare au sud du Péloponnèse l'une des entrées dans le monde souterrain des Enfers dont on ne revenait pas, cette adresse, toute proche, que rien ne semblait distinguer d'une autre, reste pour moi celle d'un passage clandestin, d'une métamorphose instantannée, le lieu exact où l'imaginaire devient réel.
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Je traverse la ville comme une bibliothèque en rendant à chacun son domicile que je reporte sur des plans de toutes les époques pour dresser une cartographie d’un monde parallèle hanté de fantômes.
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Videos de Didier Blonde (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Blonde
Didier Blonde - Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature Lecture par Anne Steffens - Rencontre animée par Grégoire Leménager
À l'heure où nous sommes sommés de rester le plus possible chez nous, Didier Blonde nous donne la possibilité d'aller visiter d'autres demeures que les nôtres, celles de personnages de la littérature qu'il a consignées dans son bottin ! de Serge Alexandre (personnage de Modiano) à la Zazie de Queneau, en passant par Charlus, La Dame aux camélias, Arsène Lupin, le Père Goriot et bien d'autres, cet ouvrage répertorie les adresses romanesques. Il s'y construit une cartographie particulière qui interroge le rapport de la fiction au réel.
Le Carnet de Didier Blonde vient de recevoir le Prix Hennessy qui récompense une oeuvre dont la littérature est le personnage principal.
À lire - Didier Blonde, Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature, Gallimard, coll. « L'Arbalète », 2020.
Enregistrée à huis clos sur la scène de la Maison de la Poésie le 23 novembre 2020.
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