Un recueil assez court, trouvé par hasard et qui a fait une heureuse! J'ai dû l'ajouter car il est inconnu sur Babelio. Né en 1958 à Senlis, Philippe Blondeau vit actuellement près d'Amiens. Il a écrit une quinzaine de recueils et a participé à plusieurs revues de poésie.
Le thème essentiel est ici, on s'en doute en raison du titre, celui du temps. Et je me suis étonnée que le poète n'avait que 33 ans lorsqu'il a écrit cette oeuvre, car les poèmes me donnaient l'impression d'exprimer les angoisses et les souvenirs de quelqu'un de plus âgé.
Le poète s'interroge:
" Qu'est-ce que le temps?"
Et il finit par avouer:
" Nulle surprise:
rien que ce souffle
qui feuillette
les minutes de l'air"
Il explore les saisons, les jardins, la nature, la nuit, les êtres fragiles et éphémères :
" Ainsi
démuni déjà
livré au vent des choses
je bâtis ma maison
dans l'errance des plaines."
Il y a une musique nostalgique dans ces vers au rythme irrégulier mais mélodieux, des images touchantes , une observation attentive du paysage, une indicible beauté.
Dommage que l'ensemble soit si bref, mais il est finalement accordé au temps fugace" ce rien d'imperceptible audace
que l'eau balaie dans l'air
cette poussière liquide d'être"...
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Un très beau recueil, émouvant et juste, sur le temps, l'espace, la vie quoi.
A découvrir.
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Achevé d'imprimer début mars 1991, le jour où pour la première fois le coucou a chanté.
...Quelle poétique annonce finale , j'ai failli ne pas la remarquer, cela aurait été dommage!
Qui donc a dit la vérité?
Le doux mur vert des peupliers?
Ou son reflet hâtif dans l'étang?
Ou est-ce le nuage froissé des feuilles
Qui sonne dans l'air délivré?
Je n'attends rien de plus
cherchant aux couleurs du monde
le ventre lisse de la jeunesse.
La nuit
la tant aimée
ce n'est qu'un filet sombre
ourlant la bordure mince du temps.