Ce roman court et dense nous raconte une histoire d'espoir et de solidarité en mettant en scène deux adolescents en souffrance qui sont confrontés aux difficultés des relations familiales.
Ces deux copains se connaissent par le sport, ils jouent dans la même équipe de Basket et partagent le même joie de se retrouver sur un terrain le mercredi et le samedi.
Ils ne sont pas du même milieu social et leurs relations se réduisent à ces moments intenses partagés lorsqu'il s'agit de faire une passe décisive ou de marquer un panier.
Un drame familial les fera se rencontrer plus avant dans un élan de solidarité et de fraternité assez exceptionnel pour qu'on ait du mal à y croire.
Ils seront aidés dans ce bouleversement par la mère du narrateur, aide soignante qui a du mal à joindre les deux bouts et qui élève seule son fils.
Elle aura la force de venir en aide à la mère dépressive de l'ami de son fils en s'installant chez elle.
Cette femme en mal de vivre vient d'être abandonnée par son mari et se laisse materner tant bien que mal par son fils dépassé mais plein de compassion.
La déshérence des pères qui vient amplifier les difficultés des relations mères-fils quand ils sont adolescents est au coeur de ce roman d'aujourd'hui.
Le message n'est pas tout à fait original : la relation d'aide, l'amitié et la solidarité peuvent changer le cours des choses et transformer le désespoir en espoir.
Quand on n'a plus de famille, on peut se construire une équipe...
Et ça marche... mieux...
J'ai trouvé tout à fait réussies les descriptions de l'expérience du jeu sur un terrain de Basket qui viennent s'emboîter dans la narration.
Ce sport collectif vient aider l'adolescent-narrateur à se comprendre, à s'accepter et à avancer dans la vie en filant la métaphore sportive.
des liens sur le blog :
Et un Roman de Blondel de plus de lu! Je crois bien que je vais lire chacun de ses livres, un à un, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Et à ce moment là, je pense que je serais très triste.
Celui-ci m'a moins plu que son dernier 06H41, qui avait été un véritable coup de coeur. Mais cela tient peut-être du fait que ce roman s'adresse avant tout aux adolescents.
Ce roman, c'est la découverte de la solidarité et de l'amitié par des adolescents.
Ce sont deux garçons, qui, par un concours de circonstance vont passer de l'état de camarade/ potes à amis. Eux qui ne se connaissaient que par le sport, vont apprendre petit à petit à se connaitre, à se poser les questions essentiels et à pouvoir véritablement compter l'un sur l'autre.
Il est particulièrement difficile pour un garçon d'admettre qu'il a besoin d'aide et qu'il a un ami. Pas juste un pote, avec un haussement d'épaules. Il est difficile de toucher à des thèmes privés avec eux, tellement ils sont paniqués à l'idée de ne pas avoir l'air cool et d'être ridicule. Or, parler de choses intimes, oser dire que cela ne va pas, enfin, parler de sentiments, ce n'est pas cool du tout.
Blondel a -je trouve- super bien réussi à faire passer cette relation d'un intérêt pour le sport à quelque chose de beaucoup plus fort et qui restera toujours. les véritables amis du lycée, on les regardera toujours d'une manière plus intime et sentimentale que les autres, même si on s'est perdu de vue.
Mais il ne s'agit pas seulement de la solidarité entre deux amis, mais aussi de la solidarité entre enfants et parents. Alex se rend compte qu'il faut dépasser le stade "adolescent-tout-ce-que-ma-mère-fait-est-nul" pour enfin apprendre à véritablement connaitre sa mère. En fait, Alex grandit. Ce roman c'est aussi l'arrivée, petit à petit des adolescents dans le monde des adultes. Jean-Philippe Blondel aime bien ce thème là!
C'est une belle leçon de solidarité ce petit roman.
Blondel est par contre toujours aussi amer et négatif face au couple. Entre le père d'Alex qui a quitté sa femme alors qu'il était un bébé, ou le père de Christian qui trompe sa femme dépressive avec une jeune secrétaire, lui "informant" gentillement qu'il s'en va avec elle, cela laisse beaucoup de place pour l'amour éternel tout ça!
D'ailleurs les enfants sont assez dégoûtés de l'amour je trouve. Alex lui ne veut pas vraiment d'enfants, juge énormément son père (et sa mère). Et bien évidemment, souvent les couples ne tiennent pas, surtout les couples à l'école, et c'est mieux ainsi, mais commencer une relation en se disant que de toute façon, cela ne va pas tenir (ou Alex qui dit que très probablement son ami et sa toute nouvelle copine vont casser)…c'est quand même moyen et pas super positif.
[Attention, je dévoile la fin]
C'est un peu trop"happy-end communauté hippie" à la fin, mais pourquoi pas. Il arrive à adoucir un peu ce côté là, en précisant que tout n'est pas rose, qu'il y a des disputes, des soucis…mais leur arrangement parait tout de même assez idyllique. Tout le monde heureux dans une belle et grande et riche maison (dont ils payent les taxes comment exactement sans l'incroyable salaire du mari? ) et la vie est belle.
C'est vrai, je râle beaucoup, mais je me demande juste combien de temps cela va durer (avant qu'un des gamins partent étudier ailleurs ou qu'une des deux femmes décident de se remettre en ménage tout simplement).
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Encore un roman jeunesse que je ne regrette pas d'avoir lu. Et pour une fois, je peux conseiller les garçons. un tel livre pourrait bien leur plaire!
Encore un Philippe Blondel... Et oui, je suis définitivement fan de cet auteur. Qu'il écrive pour les adultes ou pour les ados, un roman léger ou dramatique m'importe peu, il y a toujours ce style marqué qui colle aux pages et qui incite votre curiosité à aller plus loin. Serait-ce le talent ?
Dans ce livre, à part la plume de l'auteur j'ai beaucoup apprécié la finesse du sujet et la façon dont il est traité. Sur le fond ce n'est qu'un roman d'amitié et de relation mère-fils/père-fils. Pourtant et malgré la maigreur du nombre de pages, on est tenu en haleine.
L'histoire coule extrêmement vite (voire trop vite) mais peut-être privilégie-t-il la qualité de la quantité, ce qui est tout à fait honorable. La structure du livre est bouclé, il n'y a aucune ligne superflue mais surtout à la fin de votre lecture, il y a ce sentiment indescriptible de plénitude et de bien-être. Un goût de satisfaction et de soulagement pour les personnages. Vous venez de traverser une vie sans vous en rendre compte...
Ce roman court et dense nous raconte une histoire d'espoir et de solidarité en mettant en scène deux adolescents en souffrance qui sont confrontés aux difficultés des relations familiales.
Ces deux copains se connaissent par le sport, ils jouent dans la même équipe de Basket et partagent le même joie de se retrouver sur un terrain le mercredi et le samedi.
Ils ne sont pas du même milieu social et leurs relations se réduisent à ces moments intenses partagés lorsqu'il s'agit de faire une passe décisive ou de marquer un panier.
Un drame familial les fera se rencontrer plus avant dans un élan de solidarité et de fraternité assez exceptionnel pour qu'on ait du mal à y croire.
Ils seront aidés dans ce bouleversement par la mère du narrateur, aide soignante qui a du mal à joindre les deux bouts et qui élève seule son fils.
Elle aura la force de venir en aide à la mère dépressive de l'ami de son fils en s'installant chez elle.
Cette femme en mal de vivre vient d'être abandonnée par son mari et se laisse materner tant bien que mal par son fils dépassé mais plein de compassion.
La déshérence des pères qui vient amplifier les difficultés des relations mères-fils quand ils sont adolescents est au coeur de ce roman d'aujourd'hui.
Le message n'est pas tout à fait original : la relation d'aide, l'amitié et la solidarité peuvent changer le cours des choses et transformer le désespoir en espoir.
Quand on n'a plus de famille, on peut se construire une équipe...
Et ça marche... mieux...
J'ai trouvé tout à fait réussies les descriptions de l'expérience du jeu sur un terrain de Basket qui viennent s'emboîter dans la narration.
Ce sport collectif vient aider l'adolescent-narrateur à se comprendre, à s'accepter et à avancer dans la vie en filant la métaphore sportive.
des liens sur le blog :
J'avais pris ce livre qui traînait depuis pas mal de temps dans ma PAL. J'étais persuadée que le sujet principalement traité portait sur le sport, mais très rapidement je me suis rendue compte que ce récit était bien plus sérieux que cela. Je n'ai pas été déçue bien au contraire. L'auteur nous décrit une histoire d'amitié entre deux adolescents férus de basket. Cette lecture nous offre un grand élan de solidarité, nos deux adolescents ont des vies hors du commun. Lorsque notre héros s'aperçoit que Christian, son pote, a disparu il s'inquiète…
Que va-t-il découvrir ? Une situation dramatique qu'il ignorait totalement ? Ou une simple envie de sécher les cours quelques jours ? Inquiet il décide avec sa mère de réagir. Arriveront-ils à découvrir ce qu'il se trame derrière ça ? J'ai ressenti de l'empathie pour ces personnes si attachantes. Comment réagir à la détresse d'autrui ? Comment trouver les mots, apporter son soutien ? La détresse peut faire fuir les gens ou bien resserrer leurs liens de façon inaltérable… Jean-Philippe Blondel nous plonge dans une lecture intéressante, rempli d'émotions intenses. Ce roman se lit très vite, mais il est riche en sentiments ressentis. ce récit délivre un véritable message de solidarité, d'amitié et bien plus encore… je vais citer le dicton
suivant : « On ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis » si je devais résumer ce livre en quelques mots c'est l'expression que je choisirais.
Une formidable leçon de d'entraide et d'humilité qui nous pousse à réfléchir…
Dès que j'ai la balle, les mêmes sensations. Du plaisir. De l'excitation. J'essaie de ne pas réfléchir à tout ça, mais j'y pense quand même. Pourquoi est-ce que j'aime autant me sentir maître de cette balle, la sentir obéir à mes impulsions et aux ordres que lui donnent mes doigts ? Et là, les deux pas, la feinte sur la gauche, le panier qui approche, l'impulsion-l'impression pendant deux secondes que cela ne s'arrêtera pas, qu'on décollera, qu'on dépassera le panier, qu'on montera jusqu'au plafond, ce plafond qui s'ouvrira pour laisser passer le corps en apesanteur, loin de tous les soucis terrestres-et puis soudain, réintégrer son enveloppe, apercevoir droit devant le filet et les adversaires qui tentent d'attraper la balle, mais la balle, elle est mienne, regardez comme elle m'obéit-elle touche le rectangle situé derrière le panier avec douceur et redescend dans le filet avec une certaine lenteur, avec quelque chose comme de l'abandon.
"Au bout d'une demi-heure, nous formons une équipe. Peut-être pas une famille, parce que deux demi-familles, ça ne recrée jamais une vraie famille-surtout quand il n'y a pas de père. Mais une équipe, oui. Et une équipe, mine de rien, c'est sans doute plus solide qu'une famille. Plus solide, parce que plus solidaire
"Pourquoi est-ce que j'aime autant me sentir maître de cette balle, la sentir obéir à mes impulsions et aux ordres que lui donnent mes doigts ? Et là, les deux pas, la feinte sur la gauche, le panier qui approche, l'impulsion-l'impression pendant deux secondes que cela ne s'arrêtera pas, qu'on décollera, qu'on dépassera le panier, qu'on montera jusqu'au plafond, ce plafond qui s'ouvrira pour laisser passer le corps en apesanteur, loin de tous les soucis terrestres-et puis soudain, réintégrer son enveloppe, apercevoir droit devant le filet et les adversaires qui tentent d'attraper la balle, mais la balle, elle est mienne, regardez comme elle m'obéit-elle touche le rectangle situé derrière le panier avec douceur et redescend dans le filet avec une certaine lenteur, avec quelque chose comme de l'abandon
Je cours. J'occupe tout l'espace du terrain. L'espace. Oui, c'est ce que je viens chercher ici. Un terrain pour moi. Un terrain que je partage avec d'autres mais sur lequel nous évoluons les uns à côté des autres, en train de coopérer pour atteindre le même but. Ce que j'aime dans le basket, aussi, c'est qu'on a pas le droit de toucher l'adversaire-sinon, il y a faute. Ce qui fait qu'on étouffe jamais. Et que lorsqu'on se heurte, comme tout à l'heure, c'est juste un accident.
Je déteste être en sueur. La seule exception, c'est ici, dans le gymnase, le mercredi et le samedi après midi, lors des matchs de basket. Le souffle, le bruit de la balle, le cœur qui tambourine, je cherche des yeux mes partenaires. Je suis hors de moi. Je ne sais pas vraiment l'expliquer. C'est comme si je me détachais de mon corps et que l'intégrais un autre espace. Je ne souffre pas de douleurs dans les jambes, ni de celles qui devraient me vriller les épaules après le choc de tout à l'heure. Je suis là, les deux pieds arrimés au sol et le corps pourtant presque aérien, je maîtrise la balle, le temps et l'espace, et les autres patientent, ils attendent de savoir qui sera choisi.
Année de naissance ?