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Citations sur Et rester vivant (63)

J'ai fermé les yeux et , pendant quelques secondes, j'ai eu vingt-deux ans, des cheveux dans le cou, deux dizaines de kilos en moins, une boucle d'oreille dans le lobe gauche. J'étais assis au bord de la route qui surplombe Morro Bay, Californie. L'avenir était une notion floue. Ce qui comptait, c'était l'ici et le maintenant. L'été. L'été 1986.
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je ne réponds rien. je ne suis pas soumis aux regards de ceux qui m'ont vu grandir. Je peux devenir ce que je veux.
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nous ne cadrons pas dans le décor. Mais nous nous rendons vite compte que personne ne cadre dans le décor. Précisément parce que ce n'est qu'un décor. Et que tout le monde est hors cadre. Et hors champ.
je me sens instinctivement bien à Las Vegas;
C'est le centre du monde de l'oubli.
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Je ne ressemblais pas à mon frère. Je suis plus grand que lui. Plus empoté aussi. Et beaucoup moins séduisant. Je ne sais pas organiser des soirées qui se terminent au petit jour par un bain naturiste commun dans le lac le plus proche. Je n'ai pas l'étincelle dans les yeux qui attire les amitiés. Je suis bien plus lourd, et lent. Cela dit, j'ai un immense avantage : moi au moins, je suis vivant. Et je peux devenir ce que je veux - personne ne s'en offusquera.
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Les possibles se refermaient lentement sur une vie qu'elle n'avait pas totalement choisie. Elle balayait les questions. Elle savait que les choix, de toute façon, ne sont que des illusions que l'on se façonne pour prétendre être libre.
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P.55 « Je n’aime pas les photographies. Je n’aime pas ce qui fixe. Je préfère le mouvant. indistinct. Le fondu enchaîné. C’est ce que je suis. Fondu et enchaîné »
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Bien sûr, ça m'a déjà traversé l'esprit, d'écrire sur cette période-là.
J'ai tourné autour. J'ai effleuré.
Mais je me disais que si je me mettais vraiment à raconter ce qui s'était passé, personne ne me croirait.
Parce qu'il y a des limites à la fiction, mine de rien.
Bref, je ne l'ai jamais fait.
Je n'ai pas changé d'avis.
Je ne cherche pas l'adhésion. C'est un combat perdu d'avance.
Simplement, hier soir, j'ai reçu ce drôle de message électronique. Il émanait d'un collègue écrivain que je connais à peine mais dont je lis avec plaisir les rares romans – il est du genre dilettante, dans l'écriture de livres, un tous les quatre ou cinq ans, ça semble lui suffire. Il s'appelle Laurent Sagalovitsch.
Il habite sur la côte Pacifique du Canada. Hier, il devait s'ennuyer un peu.
Alors il a surfé sur Internet, comme nous le faisons tous parfois, par pur désoeuvrement. Il est allé sur le site de Lloyd Cole, un chanteur anglais dont il avait beaucoup écouté les disques dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, mais qui se fait plus discret depuis le passage au IIIe millénaire.
Là, en trainant sur la page des commentaires laissés par les inconditionnels, il est tombé sur un mot de moi. Il y a quatre ou cinq ans, un soir d'ivresse, j'ai laissé sur le site un message pour le chanteur. J'y expliquais qu'un jour, il faudrait quand même que j'écrive ce qui s'était passé cet été-là, quand nous étions partis, Laure, Samuel et moi, direction la Californie et Morro Bay, juste parce que Lloyd Cole parle de cette ville dans un morceau intitulé Rich, que j'écoutais en boucle à l'époque. Je terminais en précisant que le problème (« tu vois, Lloyd »), c'est que si je raconte ça, personne ne me croira.
Le lendemain matin, je me souvenais vaguement avoir laissé des traces dans le courrier des fans, mais tout cela était très brumeux. Deux jours après, j'avais tout oublié.
Sagalovitsch était très intrigué. Il voulait en savoir plus. C'était quoi, exactement, cette histoire de Laure, de Samuel, de Morro Bay et de Rich ? Je lui ai fait une réponse laconique. Quelques lignes sur l'époque – quand nous allions au cinéma voir les films de Carax et de Jarmusch, que nous écoutions les Smiths et Style Council, que nous lisions les premiers romans d'Echenoz.
Sagalovitsch n'a pas été dupe. De Vancouver, il m'a adressé une seule ligne en retour : « Ne noie pas le poisson. »
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"Depuis, quand on me croise, on compatit. On me touche le coude, on m'effleure le bras, on refoule des larmes, on me dit que c'est bien, que je suis courageux, que ça va aller, hein ? Je ne réponds pas. Je laisse glisser. Je continue d'enchaîner les longueurs dans ma piscine intérieure et je fais attention à ce que le chlore ne rougisse pas mes yeux."
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« Il n'y a pas de bien et de mal, il n'y a que des circonstances. Va vers ce qui te cicatrise. »
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Le bus s'ébroue avec une demi-heure de retard.Le front sur la vitre je me répète que le monde est à moi, que le monde est à moi, que le monde est à moi. Je reste conscient pourtant qu'entre le monde et moi, il y a encore un panneau de verre.
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