C'est ma première lecture d'un livre de
Jean Philippe Blondel que je découvre à travers
la mise à nu.
Dans la vraie vie, cet homme est à la fois écrivain et professeur d'anglais.
Un auteur que je découvre avec curiosité et plaisir. Je m'engouffre dans cette lecture comme dans des chaussons.
Louis Claret est un professeur d'anglais en fin de carrière, un homme solitaire, désabusé qui pourtant est toujours très investi dans son métier. Etrange coincidence entre l'homme et le personnage.
Ses deux filles ont quitté la maison, c'est à ce moment de sa vie que s'effondre son couple, ses enfants ont grandi. Les repères vacillent, les choses changent. Ils se séparent tout en gardant de bonnes relations.
Le lecteur avec une régularité de métronome vit au rythme de l'écriture intimiste et nostalgique de l'auteur.
Alexandre Laudin, jeune homme discret, devenu un artiste peintre mondialement connu a organisé dans sa ville natale un vernissage pour faire découvrir ses toiles dans une galerie lors d'une soirée privée.
Rien ne présageait la venue de Louis Claret à cet événement, pourtant cette rencontre va boulverser sa vie, ce visage il l'a déjà croisé, cette silhouette entraperçue lui est déjà familière, Alexandre Laudin n'est autre qu'un de ses anciens élèves.
L'artiste fait connaissance plus intimement avec Louis Claret. Ils se voient plusieurs fois, avant qu'il finisse par lui proposer de poser pour lui.
Alexandre se met à l'oeuvre. C'est un jeune homme déconcertant et talentueux, mais fragile en quête d'identité, de vérité, limite ambigu, ambivalent, mystérieusement compliqué.
Les temps de poses sont longs. Ce face à face est un moment propice à la confidence entre les deux hommes, à la remontée des souvenirs du temps qui passe sur l'amour, l'amitié, le couple, la famille, les difficultés de la vie. Ils se dévoilent.
Louis Claret est un personnage attachant, il va jusqu'à exhumer de ses cartons de déménagement ses trouvailles du passé qu'il a conservées précieusement.
Mise à nu est le récit intimiste d'un homme parvenu à la moitié de sa vie. Il n' a plus le moindre voile, le moindre vêtement ; plus d'armure pour se protéger, nu comme au premier jour, fragile, démuni, tremblant….
L'auteur sait habilement nous faire part de ces ambiances troublantes, de ses amitiés limites qui se tissent entre deux êtres. Chacun a retrouvé le désarroi, la vulnérabilité du point de départ, chacun d'eux a renvoyé de lui-même ce qu'il était au début de son existence, une double
image : celle qu'ils sont deve…nus maintenant.
Cette lecture a été agréable, même si la fin du roman est déroutante….