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Victor se souvient de ses 19 ans. Période décisive de sa vie, ce fut l'année de rencontres marquantes, celles de Mathieu, de Pierre, l'année où des vies ont basculé... Alors qu'il rentre de vacances avec sa femme et sa fille, un courrier attend Victor. Cette lettre le plonge trente ans en arrière. Victor se souvient de l'hiver de ses 19 ans à Paris. « Cet hiver-là résiste », ce fut une période charnière de sa vie. Quand il arrive à la capitale pour suivre une classe préparatoire littéraire très sélective, Victor n'a pas les codes sociaux correspondant à l'univers élitiste dans lequel il va évoluer. Il vient de province, ses parents sont modestes et le bon élève de terminale qu'il était est loin d'avoir le bagage culturel de ses pairs. S'il vivra sa première année d'étudiant en solitaire, la seconde sera très différente, marquée par un événement dramatique suivi d'un malentendu qui vont changer complètement sa vie. Jean-Philippe Blondel explore avec beaucoup de sensibilité la complexité des sentiments, et l'acuité de son regard sur les relations humaines nous marque profondément.
Un hiver à Paris est un roman très émouvant qui sonne juste et laisse son empreinte une fois refermé.


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Comment la mort violente d'un camarade de bagne - j'entends par là les classes préparatoires d'un grand lycée parisien - fait sortir de l'anonymat un jeune provincial, le narrateur, très proche sûrement de l'auteur lui-même.

Comment le suicide d'un garçon qui n'était pas encore un ami, propulse une sorte de Meursault, un Étranger à sa propre vie, aux autres, à lui- même, dans une popularité soudaine qu'il sent illégitime et qui le dote, presque malgré lui, d' une sorte de famille composite, artificielle, pesante et malsaine, le jetant dans toutes sortes de rôles - le pseudo amant, le prétendu petit ami, le faux fils- jusqu'à lui faire trouver ce qu'il est, ce qu'il veut, ce qu'il sait et peut faire.

Ce qui le meut et l'émeut.

Derrière la critique cinglante du système d'élite à la française, une réflexion profonde et très personnelle sur les hasards qui président à la naissance de soi. Et sur les choix de vie parfois si téméraires, si hasardeux, qui décident pourtant de notre avenir.

Troublant.
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Ce n'est pas si courant de lire l'histoire d'un adolescent et de comprendre, grâce à forces détails et descriptions venus "du dedans", ses problèmes, son désespoir. Une histoire qui a marqué l'auteur au fer rouge et d'où il n'est pas ressorti indemne. Une histoire qu'il a vécu et qu'il nous transmet avec talent, rigueur, et tout le poids de la vérité.
Une classe de prépa, le travail à n'en plus finir, la compétition, l'acharnement, l'épuisement, un univers impitoyable dont on sort vainqueur ou vaincu, on l'on peut devenir tout ou rien. Une réflexion anodine pour certains mais qui peut agir comme un flèche en plein coeur. Une interprétation hasardeuse qui peut détruire, salir, perturber. Une ambiance lourde où les résultats décident de l'avenir tel un glaive sur celui qui a démérité. le poids trop lourd. La lutte contre l'adversité, l'incompréhension, l'épuisement physique et moral. Et puis l'irréparable.
Texte magnifique qui donne un certain nombre d'éléments tangibles sur la compétition de haut niveau que ce soit dans le sport ou dans les études et qui conseille de garder un oeil ouvert sur les plus fragiles.
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Le bac en poche, Victor quitte sa petite ville de province pour intégrer une prépa littéraire à Paris. Il découvre un monde hostile et sans pitié - compétition féroce, profs sadiques. Il lui manque bien des clefs pour se faire une place dans ce nouvel univers : la plupart des autres étudiants sont issus d'une élite socio-culturelle à laquelle il n'accédera jamais, quels que soient le travail fourni, la quantité de livres ingurgités, le bachotage. D'où son sentiment d'exclusion et de solitude la première année. Il se sent différent et doit ramer pour se maintenir à flot : « Je n'ai pas eu de vie sociale. Je me suis mis entre parenthèses. Je n'étais pas vivant. » (p. 99)
Il faut être vraiment brillant et/ou solide pour se risquer à une prépa quand on ne baigne pas dans le 'bon milieu' depuis le berceau, certains y laissent des plumes, d'autres y perdent la vie, d'autres parviennent à rebondir...

Les romans de Jean-Philippe Blondel se suivent à un rythme soutenu et se ressemblent. Les similitudes ont beau m'agacer, j'y reviens. Je les ai tous lus, c'est bien la preuve que j'y trouve des échos, notamment parce que je suis de la même génération que l'auteur, et qu'il évoque abondamment l'adolescence dans les années 80.
Ici encore : des parents jugés étriqués et balourds par leur grand ado impatient de quitter le nid, un jeune adulte en pleine crise identitaire à la veille de faire ses "choix de vie", des amitiés improbables et/ou malsaines où l'on emprunte les "vêtements" des autres.
Autre thématique abordée dans ce dernier ouvrage : le suicide adolescent. Echo douloureux si on a été confronté à ce genre de drame, réflexions et questionnements sans réponse, à l'infini : pourquoi ? et si, ce jour-là, j'avais été là pour tendre la main ? est-ce se donner trop d'importance que de se juger en partie responsable ? Problèmes psychologiques du désespéré, échec social ? les deux imbriqués, forcément. Mais quid de la responsabilité de l'environnement ? On tourne en rond...

Un roman sombre, à la fois facile (parce que l'auteur semble toujours reprendre les mêmes ficelles) et dérangeant.
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Un roman partiellement autobiographique qui nous entraîne dans les années 80.
Le héros, Victor est un jeune étudiant provincial issu d'un milieu plutôt modeste. Il arrive à Paris pour suivre les cours dans une classe préparatoire littéraire dans un lycée prestigieux.
Plein d'enthousiasme et d'espérance en un brillant avenir, il doit toutefois déchanter. Certes il n'est pas dans les plus mauvais mais la concurrence est rude et il n'a pas l'aisance de certains jeunes issus des beaux quartiers qui savent manier les codes sociaux et culturels que lui est loin de posséder.
Après une année d'hypokhâgne plutôt rude, le voici parmi les douze sélectionnés et admis en classe de khâgne.
Il va rencontrer un autre jeune provincial qui aura plus de difficultés que lui à résister à la pression des études et aux exigences très fortes des professeurs. Suite à un commentaire particulièrement dévalorisant du redoutable et redouté M. Clauzet, Mathieu, le jeune camarade de Victor, va commettre un geste de désespoir et se suicider en se jetant du haut de l'escalier.
Enquêtes, arrivée du père à Paris pour rencontrer le proviseur et les camarades, la suite de l'année va être mouvementée pour notre jeune héros.
Curieusement la proximité qu'il avait avec la victime va le rendre populaire. le voici presque admis parmi ces jeunes promis à de belles carrières.
Oui mais...tout ne sera pas si simple pour notre jeune héros qui va se poser beaucoup de questions quant à son avenir.
C'est un beau roman mais dont la première partie m'a semblé beaucoup plus convaincante que la deuxième.
Jean-Philippe Blondel évoque à merveille l'atmosphère de stress et de compétition forcenée qui règne dans les classes préparatoires (on sent le vécu!!). La peinture des clivages sociaux est très convaincante et fait même penser à Balzac!
L'amitié que noue le héros avec Paul Rialto, un camarade très brillant et ambigu est très intéressante. Notre héros va quasiment se fondre dans un nouveau milieu social.
Toutefois j'ai été déçue par la deuxième partie du livre.
Les réactions des proches de la victime ne m'ont pas semblé très convaincantes et cette amitié avec le père de la victime m'a semblé peu plausible.
En tout cas c'est un beau témoignage sur une époque (les années 80) et une catégorie sociale. Finalement on éprouve plutôt de la compassion pour ces jeunes "formatés" des beaux quartiers comme le dit lui-même l'auteur.
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Victor, le narrateur, entame sa seconde année de classe préparatoire au lycée D,établissement parisien sélect et réputé.Débarqué de sa petite ville de province, issu d'un milieu modeste,il s'apprête à vivre une année à l'image de la première;.Ne connaissant aucun des codes de vie de ce microcosme il se tient à l'extérieur du cercle, cours , travail, dissertations, lectures le soir retour dans sa chambre de Nanterre-Université , solitude garantie.IL a fait la connaissance depuis peu de Mathieu,élève d'hypokhâgne, lui aussi monté à Paris depuis peu,un bonjour,une cigarette, le début d'une Amitié?Malheureusement, un matin, une porte qui claque de l'autre côté du couloir, un cri, et le bruit mat d'un corps qui s'écrase au sol. Mathieu a sauté par dessus la rambarde de l'escalier.....
Victor, à sa grande surprise, de transparent, d'invisible,devient l'ami de la victime et sa vie à lui va basculer il va devenir vivant.Sa rencontre avec Patrick Lestaing le père de Mathieu va le faire avancer sur le chemin de la vie.
Fidèle à son propos, Jean-Philippe Blondel décortique les relations humaines.Il s'attache une fois de plus à décrypter l'adolescence, cette période de quête de soi, de turbulence, d'hypersensibilité physique et émotionnelle.Cette relation faux-père faux-fils entre Patrick et Victor en particulier qu'apporte t'elle à l'un et à l'autre?
Lire Jean-Philippe Blondel est toujours pour moi un plaisir , si vous ne le connaissez pas n'hésitez pas et ouvrez sans plus attendre le passage du gué qui reste pour moi son meilleur roman mais ceci n'est qu'un modeste avis.
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Difficile d'intégrer une classe préparatoire où la concurrence est féroce quand on se sent différent au sein même de sa famille, la narrateur va en faire la triste expérience. Venu de sa province natale, il n'a pas d'ami dans la capitale, ne connaît pas les lieux. Tout est nouveau, neuf. Il restera solitaire ou presque, une ébauche d'amitié avant un drame terrible existera. Ce drame va donner à notre personnage une nouvelle identité, une réputation, une sorte de charisme : il est l'ami du suicidé. Sur un malentendu, il est un proche de la victime, donc victime lui même, les autres étudiants vont vers lui. Erreur sur la personne ? Peut-être… ou pas. Il va s'affirmer, prendre de l'assurance, accompagner dans le deuil le père de son presque ami et s'éloigner encore plus de sa famille. Quelques mois plus tard il fera la part des choses, sera capable de tourner la page, d'exprimer son ressenti et faire face à son avenir. J'ai retrouvé le style de l'auteur dans cette histoire, le mal être, la sensation d'être différent, la place que l'on cherche dans la vie.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Je ne crois pas que Jean-Philippe Blondel a besoin de moi pour donner encore plus de publicité à son livre mais il me faut avouer que celui-ci m'a plu, d'une manière indéfinissable… Pourtant ce personnage qui semble coupé de ses émotions, que l'on suit dans les souvenirs de ses années d'hypokhâgne et de khâgne, qui n'avait rien de particulièrement emballant à première vue, réussit à devenir attachant ; et j'ai été happée par le parcours de ce jeune homme qui tâtonne, qui ne sait comment vivre vraiment après le suicide d'un condisciple qui n'était même pas encore devenu un ami. L'écriture de Jean-Philippe paraît parfois aussi détachée que le héros, mais elle est traversée d'une grande lucidité et de quelques réflexions marquantes dans la simplicité des images. C'est sans doute elle qui a contribué à me faire vraiment aimer ce roman. (De toute façon, comment aurais-je résisté à cette couverture ?)
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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En effet, il ya trois ans de cela, j'avais conseillé, à la fin de ma chronique consacrée au romancier Jean Philippe Blondel dont j'avais lu quasiment tous les romans depuis son premier Accès direct à la plage, de se focaliser sur ses écrits plus personnels, plus intimes, plus profondes au détriment des fictions plus légères qu'il aimait à faire un roman sur deux et qui me semblait arrive à témoigner d'une qualité littéraire plus évident que dans des récits à potentiels plus romanesque.

Car l'écrivain troyen, professeur d'anglais à mi temps, ne fait pas selon moi mouche à tous les coups : il alterne souvent entre roman passionnant et profondément émouvant- Et rester vivant par exemple- et desromans plus lgers et qui sonnent un peu faux- le baby sitter...

Malheureusement- ou heureusement si on voit du bon côté des choses- les deux derniers romans en date de Sieur Blondel ne font que confirmer cette tendance et rendre mon conseil de 2012 toujours d'actualité, tant le roman animé d'une belle intensité dramatique m'a semblé être bien plus réussi que l'autre, à la tonalité plus légère...
:Cet hiver à Paris, sorti en grand format en janvier 2015 et qui vient de sortir chez Pocket, c'est celui qu'a connu un jeune provincial de 19 ans qu'on devine très inspiré par la propre expérience de l'auteur et qui est venu monter sur Paris pour s'inscrire en école de prépa, dans un lycée prestigieux de la capitale, ces lieux où la compétition fait rage, ou les coups bas et les humiliations plus ou moins assumées et tolérées sont fréquentes tant ces profs sont là pour façonner des élites., et les moyens importent finalement peu .
Si Victor qui vient d'une famille modeste, comme pas mal d'héros des livres de Blondel n'a pas vraiment l'ambition de réussir de prestigieux concours mais plutot de profiter de cette expérience forcément formatrice n'est pas forcément déroutée par cet environnement particulier, ca ne sera pas le cas pour un de ses camarades, le jeune Mathieu qui désespéré par ces comportements de profs et l'indifférence ou le mépris des camarades, va un jour sauter par la fenetre et se suicider, un évenement qui changera à jamais Victor...suite de la chronique sur le blog..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Victor arrive à Paris pour y suivre un classe préparatoire. Là, il découvre les codes et les frontières d'un milieu social qui n'est pas le sien. Isolé la première année, transparent et sans contact, il devient "intéressant" pour ses camarades de classe à l'issue d'un terrible drame. Commence alors pour Victor une nouvelle vie...
On en a déjà beaucoup dit sur ce dernier roman de Jean Philippe Blondel et je ne voudrais pas dévoiler toute l'intrigue. Mais je peux tout de même en dire que c'est un roman touchant et plein de sensibilité. On y découvre les dures conditions de travail des élèves en classe préparatoire, entourés de concurrence et de pression quotidienne. C'est une histoire d'amitié loupée, d'amour brisé... Un roman qui laisse une trace...
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