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Critique de Ewigkeit


Antoine Blondin est si infiniment supérieur à Nimier et Laurent par ses qualités littéraires - je ne parle même pas de cette pathétique pièce auto-rapportée de Déon dont l'imagination en carton-pâte et le style emmerdatoire ne sont pas précisément une référence - que je ne m'explique pas pourquoi c'est toujours Nimier ou Laurent qu'on nous ressort plutôt que Blondin quand il s'agit des hussards…

Sans doute les hussards n'ont-ils eu aucune existence formelle; mais ils forment un triptyque, une espèce de retable imaginaire dans la religion des lettres. C'est un tort. Si la civilisation européenne devait renaître, ce qui est mon voeu le plus actif, la sédimentation séculaire qui s'occupe de faire le tri entre ce qui doit survivre et le reste ne retiendrait que Blondin. L'immaturité de Nimier, sa mentalité de grand bourgeois, son style cahotant, ou le style vulgaire de Jacques Laurent, avec ses bouquins cochons, sa sous-production "Mousquetaires de la distribution" et ses essais crypto-néo-romanesques soporifiques pour contrebalancer, tout ça n'arrive pas à la cheville de Blondin.

Est-ce que c'est parce que, comme l'avoue Déon qui prétendait l'éviter par honte quand il le croisait dans la rue (inénarrable Déon, indigne Déon, méprisable Déon!) - est-ce que c'est parce Blondin était un ivrogne?

Est-ce que c'est parce que Blondin avait eu le tort de gagner sa vie en écrivant pour la presse sportive?

Est-ce que c'est parce que Blondin, enfin, était un timide qui faisait lui-même passer devant Nimier et Laurent?

A chaque fois que je relis Blondin, je ressens vivement l'injustice qu'on a faite à ce maître parfait de la langue française, à ce moraliste subtil qui ne faisait pas de morale…
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