AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Saul Bellow (Préfacier, etc.)Paul Alexandre (Traducteur)
EAN : 9782260004288
332 pages
Julliard (01/05/1987)
3.83/5   23 notes
Résumé :
Le professeur Bloom est tout le contraire d'un conformiste. Ainsi, dans ce livre consacré à l'enseignement supérieur aux Etats-­Unis, n'observe-t-il pas les formes et les conventions cérémonieuses qui sont généralement d'usage dans ce qu'on appelle (du nom qu'elle se donne elle-même) la communauté universitaire. Pourtant, ses titres sont incontestables. Il est l'auteur d'un excellent livre sur la politique de Shakespeare. Il a également traduit la Républi­que de Pla... >Voir plus
Que lire après L'âme désarméeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre original du livre, The Closing of the American Mind, fait bien ressortir sa thèse: il s'agit d'une analyse critique du modèle d'éducation qui prévaut dans le système universitaire américain et plus globalement de l'emprise de la culture de masse sur les esprits. L'ouvrage est plus facile à trouver en anglais qu'en français.
Commenter  J’apprécie          80
Un livre critique sur l'enseignement supérieur aux Etats-unis, un système qui ne favorise pas la connaissance. Bien au contraire, le modernisme au lieu de participer à l'accessibilité de la communauté humaine à la vraie connaissance, il contribue à l'échéance de son savoir.
Ce livre m'a vraiment permis de visiter le monde du savoir aux Etats-Unis
Commenter  J’apprécie          30
Un essai sur l'éducation universitaire américaine et particulièrement son évolution dans la seconde moitié du XXème siècle. Cette évolution est un déclin général et l'auteur en établi longuement et de façon intéressante la genèse. le relativisme et les errances intellectuelles de cette période y sont sévèrement mises en cause. Il nous montre la conséquence de cette évolution qui est la fermeture de l'âme (C'est le titre en anglais du livre) et le nihilisme moderne. Ouvrage considéré comme un classique aux E.U. Lu dans la réédition de 2018 aux Belles Lettres qui est une version augmentée en français et la première qui soit complète par rapport à l'original.
Lien : https://www.lefigaro.fr/hist..
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LeMonde
30 septembre 2018
Bloom possédait le talent de laisser les questions ouvertes plutôt que d’asséner de fausses réponses. Trente ans après, c’est ce questionnement qui tient le coup.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
la musique rock procure des extases prématurées et, à cet égard, elle est analogue aux drogues dont elle est l'alliée. Elle induit artificiellement l'exaltation qui s'attache naturellement à la réalisation des plus grandes entreprises... Sans effort, sans talent, sans vertu, sans exercice de ses facultés, n'importe qui et tout le monde se voit accorder un droit égal à jouir de leurs fruits. Leur énergie a été sapée et ils n'attendent de leur activité vitale rien d'autre que de leur procurer des moyens d'existence, alors que leurs études sont censées encourager en eux l'opinion que la meilleure façon de vivre, intellectuellement et moralement, est aussi la plus agréable. Bien sûr, les étudiants se désintoxiqueront de cette musique ou du moins de leur passion exclusive pour elle. Mais ils le feront de la même manière que, selon Freud, les hommes acceptent le principe de réalité : comme quelque chose de maussade et sans séduction, comme une simple nécessité. Ces étudiants-là apprendront avec assiduité l'économie ou se formeront aux professions libérales et tous les oripeaux de Michael Jackson tomberont pour dévoiler le strict costume trois-pièces qui se trouve dessous. Ils auront le désir de faire leur chemin et de vivre confortablement, mais cette vie sera aussi fausse et vide que celle qu'ils ont laissée derrière eux. Les études de culture générale sont censées leur enseigner qu'ils n'ont pas à choisir entre des paradis artificiels et une existence bien réglée et ennuyeuse, mais tant qu'ils ont leur walkman sur la tête, ils ne peuvent entendre ce que la grande tradition a à leur dire ; et quand ils enlèvent leur casque après l'avoir porté trop longtemps, c'est pour s'apercevoir qu'ils sont sourds.
Commenter  J’apprécie          40
"L'esprit d'ouverture".
Depuis plus de cinquante ans, d'après ce que j'ai pu constater en observant non seulement mes élèves mais aussi les professeurs et les administrateurs d'établissements scolaires, la seule conception générale de la vie que l'école ait enseignée, c'est "l'ouverture" ou, pour employer une expression équivalente qui nous en dira davantage sur le sens du mot "ouverture", c'est à ne pas être "ethnocentriques". Cet adjectif, emprunté à l'anthropologie, signifie qu'il ne nous faut pas imaginer que notre façon d'agir soit meilleure que les autres. On a recours, de diverses manières, à l'histoire et aux sciences humaines pour surmonter les préjugés que peuvent nourrir les élèves : non pas tant pour les renseigner sur d'autres époques et d'autres lieux que pour leur faire prendre conscience que leurs préférences ne sont rien d'autre que des accidents de leur époque et de l'endroit où ils vivent. Leurs convictions ne les autorisent en rien, que ce soit comme individus ou collectivement comme nation, à penser qu'ils sont supérieurs à qui que ce soit. John Rawls ... a écrit des centaines de pages pour persuader les hommes de ne mépriser personne et il a même proposé un modèle de gouvernement qui les y contraindrait. Le physicien ou le poète ne devaient pas regarder de haut l'homme qui passe sa vie à compter des brins d'herbe ou à se livrer à n'importe quelle autre activité frivole ou corrompue... Ainsi le refus de distinguer devient-il un impératif moral, parce qu'il s'oppose à la discrimination. Cette idée délirante signifie qu'il n'est pas permis à l'homme de rechercher ce qui est naturellement bon pour lui et de l'admirer quand il l'aura trouvé, car une telle recherche aboutit à la découverte de ce qui est mauvais et débouche sur le mépris. L'éducation doit supprimer l'instinct et l'intellect. Il faut remplacer l'âme naturelle par une âme artificielle.

Introduction, pp. 31-32
Commenter  J’apprécie          24
La volonté est devenu le maître mot, le mot clé, aussi bien à droite qu'à gauche. Autrefois, on pensait, bien sûr, que la volonté était nécessaire, mais secondaire ; c'était la cause qui avait la priorité. Nietzsche a dit "une bonne guerre rend sacrée presque n'importe quelle cause". La transformation de la violence qui, d'un moyen, devient au moins une sorte de fin contribue à nous faire voir à la fois la différence et le lien entre le marxisme et le fascisme. L'idée centrale de Georges Sorel, homme de gauche qui a influencé Mussolini, est que si l'homme crée un ordre pacifique qui exclut les luttes, s'il rationalise le monde, les conditions nécessaires à la créativité, c'est à dire à l'humanité, se trouveront détruites. Les révolutionnaires d'autrefois voulaient la paix, la prospérité, l'harmonie et la raison ; la nouvelle vague veut le chaos. L'élément crucial des mouvements fasciste et nazi, ce n'était ni la justice ni une vue claire de l'avenir, c'était l'affirmation de soi-même. Ainsi la détermination, la volonté, l'engagement, ou tout autre mot du même genre, sont devenus les nouvelles vertus. La séduction exercée par cette révolution rénovée est devenue évidente aux États-Unis au cours des années soixante, et il en reste quelque chose dans la sympathie actuelle dont bénéficient les terroristes. "Il s'engagent." J'ai vu des jeunes gens, et des moins jeunes, bons démocrates et libéraux, rester muets d'admiration devant des individus qui menaçaient de recourir à la violence la plus terrible ou qui en usaient pour les raisons les plus minimes et du plus mauvais goût. C'est que ces libéraux avaient le sentiment inavoué qu'ils se trouvaient en face d'hommes vraiment "engagés", une aptitude dont ils étaient, eux, totalement dépourvus.
Commenter  J’apprécie          10
Le mariage est une contrainte pour les deux parties ; il s'accompagne en général d'infidélités et de désirs adultères. En dépit de tout le mécanisme social, le désir demeure toujours indompté : on peut le refouler, mais ce refoulement n'est jamais total. Dans ces conditions, un homme ne peut jamais être heureux. Mais quand un homme est profondément amoureux d'une femme, il la désire et, en même temps, du moins pendant un temps, il aime une autre personne que lui-même. Si cette situation peut devenir permanente, le désir et la morale coïncident pratiquement. Le libre choix d'un conjoint et la faculté de s'y attacher non seulement extérieurement mais encore intérieurement sont preuves de culture : c'est le désir transformé par la civilité. C'est aussi la preuve de la liberté humaine, de la possibilité de dépasser la nature pour satisfaire la morale, sans que l'homme en soit pour autant malheureux. La préférence exclusive d'une personne dont on croit que la séduction réside dans sa beauté et sa vertu rend la vie sexuelle sublime, elle la sublime. La sublimation est le lien culturel entre la nature et la société.
Commenter  J’apprécie          10
Pour vous faire une idée de la situation véritable de notre jeunesse, imaginez un garçon de treize ans, assis dans la salle de séjour de sa famille, en train de faire ses devoirs de mathématiques, avec un walkman aux oreilles. Ce garçon bénéficie des libertés acquises au prix d'un dur combat au cours des siècles par l'alliance du génie philosophique et de l'héroïsme politique et consacrées par le sang de nombreux martyrs ; il profite d'un confort et de loisirs procurés par l'économie la plus productive que l'humanité ait jamais connue ; la science a pénétré les secrets de la nature pour lui fournir les merveilleux moyens électroniques qui permettent une reproduction des sons fidèle. Et à quel sommet aboutit ce faisceau de progrès ? A un enfant au seuil de la puberté dont le corps vibre de rythmes orgiaques... dont l'ambition est d'acquérir célébrité et richesse en imitant un musicien de sexe indistinct. Bref, l'existence est transformée en un fantasme de masturbation, ininterrompu et préemballé commercialement.
Commenter  J’apprécie          10

Dans la catégorie : Etats-unis : 1953...Voir plus
>Histoire des Etats-Unis>Etats-Unis (Histoire depuis 1900)>Etats-unis : 1953... (36)
autres livres classés : Enseignement supérieurVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}