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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Immersion en eaux troubles
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Intéressée par ce roman-reportage suite à de nombreux articles parus relatant la difficulté de journalistes undercover (sous couverture) notamment dans le milieu carcéral.
Ici c'est le récit de la première femme journaliste a avoir osé s'infiltrer dans un endroit réputé dangereux. Chapeau!
Un reportage bien documenté et riche d'une expérience humaine qu'un ouvrage de fiction n'aurait pû égaler.
Une immersion totale dans une institution psychiatrique respectable - selon l'entourage new-yorkais.
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Dix jours intenses relatés de manière très froide et clinique , sous forme de feuilleton, pour alerter l'opinion publique, tirer la sonnette, lever des fonds. Pour dénoncer les conditions effroyables des patientes, pour stopper cette folie de comportement des soignants. (qui est fou? le soignant ou la patiente?).
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J'ai moi-même travaillé en tant qu'infirmière en hôpital psychiatrique, je connais donc un peu le milieu. Et je peux vous certifier que les avancées sociales, humaines et sanitaires ont fait un immense bond en avant (et c'est tant mieux!!).
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Je trouve que Nellie Bly a été très courageuse et audacieuse pour oser franchir la ligne d'un établissement aux portes vite fermées (et en 1887, difficile de sortir vivante et saine d'esprit!).
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Dommage que ce témoignage soit si court. Il y a également deux autres expériences d'infiltration dans ce livre. Mais beaucoup moins détaillées.
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Je suis très admirative devant ces journalistes "undercover" d'hier et d'aujourd'hui qui prennent autant de risques pour faire éclater la vérité.
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*** le monde des folles ... et celles qui ne le sont pas***


Nelly Bly est une journaliste du 19ème siècle, une des premières femmes ayant fait du journalisme d'investigation et à cette époque il fallait un sacré cran !


Pour faire des reportages chocs et de grandes qualités, elle ne reculait devant rien, quitte à se mettre en danger. Ainsi, grâce à ce témoignage, elle voulait crier haut et fort la condition de la femme et les maltraitances engendrées dans les asiles psychiatrique, où les malades mentaux étaient traités comme du bétail.
Des femmes folles et atteintes gravement il y en avaient certes, mais il y avait aussi des femmes et jeunes filles qui n'avaient rien à faire dans ces endroits, puisque souvent, lorsque on ne savait pas quoi faire d'une mendiante ou d'une femme sans abris on les mettaient directement à l'asile histoire de s'en débarrasser.

Nelly Bly, s'était fait passer pour folle afin de rentrer dans les murs de l'asile situé non loin de New-York et complètement isolé. D'abord, hospitalisée à l'hôpital Bellevue (le grand complexe hospitalier, toujours existant à New-York), elle devait passer devant des médecins afin d'établir son admission à l'asile.

Arrivée, elle passera dix jours à enquêter parmi les femmes malades et dangereuses, puis parmi celles qui sont là par erreur et surtout les infirmières qui sont les tortionnaires.

Son enquête, sera dévoilée au grand jour et certaines conditions seront changées après sa visite.

La vie dans un asile appelé aujourd'hui HP n'était pas facile ni il y a cent cinquante ans et toujours pas de nos jours ... mais il y a plus d'humanité ... les temps changent et heureusement !
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Nellie Bly, c'est une des culottées dessinées par Pénélope Bagieu dans sa célèbre bande dessinée du même nom. Une de ces femmes qui pour mener la vie de leur choix ont bravé bien des obstacles avec courage. Et je pense qu'il lui en a fallu, du courage, à Nellie Bly, pour se faire passer pour folle et ainsi rentrer dans l'asile de Blackwell sur une île au large de New York. Nous sommes à la fin du XIXème siècle, et il suffisait alors à l'époque de pas grand chose pour faire interner une épouse encombrante, une mère gênante ou une soeur trop curieuse. Dans "10 jours dans un asile", la jeune journaliste raconte comment elle a réussi à se faire (facilement) interner, et son expérience là bas, glaçante au sens propre comme au figuré : mauvais traitements, absence de suivi médical, faim et froid, rien n'était épargné à ces pauvres femmes, malades ou non. le reportage est court mais percutant, complété par deux autres sur le milieu ouvrier new-yorkais. Pas mal.
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Avant d'acheter ce livre, je ne connaissais rien du fascinant parcours de Nellie Bly. Née en 1864 en Pennsylvanie, elle se spécialise dans le reportage clandestin et les techniques d'infiltration pour mettre successivement en lumière la situation des femmes internées à l'asile, des ouvrières travaillant à l'usine, des domestiques, etc. Elle couvre également la Première Guerre mondiale comme correspondante et réalise un tour du monde en solitaire en soixante-douze jours pour défier Phileas Fogg, le héros du roman de Jules Verne.

Parmi toutes ces aventures, elle réalise, en 1887, une infiltration au sein du Blackwell's Island Hospital de New York pour le New York World, un journal qu'a racheté Joseph Pulitzer. Les premiers chapitres sont consacrés à sa simulation de la folie. En effet, comment être assez convaincante pour que des médecins se prononcent pour un internement ? Finalement, la démarche n'est pas si compliquée puisqu'après une mise en scène en public, la police la conduit immédiatement devant un juge qui, avec l'appui d'un médecin, demande à la faire interner.

Si je me doutais que la décision d'internement serait facilement prononcée, j'ai été très étonnée des nombreuses mentions de journalistes qui médiatisent la folie de Nellie Bly comme si cela faisait d'elle une bête de foire. Une fois à l'asile, ce voyeurisme se poursuit puisque des visiteurs viennent s'offrir un frisson au contact des patientes. Ces dernières, dont certaines n'ont aucune raison d'être enfermées, vivent dans des conditions déplorables et sont encadrées d'infirmières qui n'hésitent pas à les maltraiter et de médecins incompétents qui associent désir féminin et folie. La journaliste brosse un portrait saisissant de ce lieu censé guérir mais qui rend les femmes folles en raison des mauvais traitements infligés. Grâce à elle, la ville de New York va octroyer un million de dollars supplémentaires au Blackwell's Island Hospital pour rénover ses services.
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Attention, le titre est trompeur et ce livre n'aborde pas seulement les "dix jours dans un asile" mais également "dans la peau d'une domestique* et "Nellie Bly, esclave moderne".
Je commence ma critique par cette information car ma notation aurait pu être plus sévère en raison de cet fait puisque j'ai été particulièrement déçue de constater que les dix jours passés dans un asile ne constituant pas l'entièreté du livre.

Je dirais donc qu'il est instructif et désolant. J'espère que les pratiques ont évolué depuis, même si malheureusement, j'ai un doute (en tout cas sur certaines institutions).
Pour le reste, les thématiques ne m'intéressait pas réellement et m'ont semblé peu étudié finalement.

Toutefois, je souligne l'audace de l'auteur d'avoir accomplie cette mission dont très peu aurait eu le courage de le faire.
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Ayant encore la voix de May Dodd - héroïne de Jim Fergus dans "1OOO femmes blanches" - bien présente à l'esprit quand elle raconte ses conditions d'incarcération dans un asile américain entre 1873 & 1875, j'ai voulu en savoir plus sur le sujet. Aussi, le choix de ce livre m'a paru tout indiqué pour l'approfondir puisqu'il s'agit d'une enquête sur ce thème menée par une jeune reporter du New York World en 1887.

La jeune Nelly Bly s'est, en effet, volontairement fait enfermée dans l'asile de Blackwell's Island afin d'y dénoncer les épouvantables traitements subis par les malheureuses patientes.
Si cette enquête vient confirmer le "témoignage" de May Dodd, il m'a néanmoins un peu déçu, car je pensais en apprendre un peu plus.
Aux Etats-Unis, fin 19ème, l'asile de fous était, semble t-il, une façon "fréquente" de se débarrasser d'une épouse ou d'une fille, souvent saine d'esprit, mais dont le comportement ou les choix de vie ne convenaient pas aux proches.
Nelly y dénonce les mauvais traitements, la perversité du corps infirmier, le désintéressement des médecins...

Il est remarquable qu'une enquête (une des premières infiltration de l'histoire du journalisme) à cette époque, à fortiori menée par une jeune femme, ait eu un tel impact : hausse substantielle du budget alloué aux hôpitaux psychiatriques.

Toutefois, je déplore un manque d'affect de la part de notre jeune investigatrice, qui une fois sa liberté recouvrée laisse à son triste sort au moins une de ses compagnes d'infortune, comme elle, saine d'esprit, avec laquelle elle avait pourtant sympathisé lors de ces 10 jours de détention; et dont la santé s'est grandement et rapidement détériorée. Mais n notre jeune reporter était en mission pour son journal, ce qui explique sans doute son manque d'implication affectif après en être elle même sortie.

Ce petit livre est tout de même une curiosité à découvrir car il est en plus suivi de 2 autres enquêtes :
- "Dans la peau d'une domestique" , une étrange expérience dans deux bureaux de placement.
- "Nelly Bly, esclave moderne", une immersion dans une fabrique de boîtes.
forts intéressantes également et qui ont le mérité d'être un reflet des moeurs de la société américaine de l'époque.
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On ne peux que saluer le courage, la force et la détermination de Nellie Bly. Dans cet ouvrage qui est plus qu'un récit de fiction mais un reportage, on suit la façon dont la journaliste s'infiltre au coeur d'un asile psychiatrique en plein XIXe siècle.

Dans ce livre court, de façon à ce qu'on ne s'attarde pas sur des détails inutiles, on suit le reportage du début jusqu'à la fin : on apprend pourquoi elle doit intégrer cet asile, comment elle se fait passer pour "folle" auprès des autres. L'autrice nous retranscrit son parcours et la façon odieuse dont son traitées les personnes considérées comme "folles" au sein de l'asile psychiatrique de Blackwell's Island.

Le livre se lit rapidement et facilement, même si j'ai trouvé le début long à se mettre en place : on doit attendre la moitié du livre pour vraiment être au coeur de l'histoire (au sein de l'hôpital psychiatrique). Et une fois dans l'histoire, on n'a pas beaucoup de détails et on passe vite à la fin du séjour. Mais je pense que, comme précisé dans le récit, c'est la solution qu'à trouvé Nellie Bly pour éviter les répétitions et les moments creux dans le récit.

J'ai lu ce livre très rapidement et je le trouve très intéressant, il permet d'en apprendre plus sur l'histoire, sans artifices. Les atrocités racontées sont d'autant plus horribles quand on pense que c'est un reportage réel qui est retranscrit.
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J'avais déjà découvert le travail de Nellie Bly lorsqu'elle tenta de faire le tour du monde plus rapidement de Philéas Fogg. Même si l'image d'une femme libre pour moi, est celle d'une femme qui peut se débrouiller totalement toute seule ne se retrouve pas vraiment dans le récit. Toutefois, c'est la liberté pour une femme américaine de la fin du 19ème siècle. La conception alors est bien différente et ce qu'elle ose faire défi les règles de vie des hommes. Une fois encore, elle prouve au directeur du journal et à ces homologues masculins qu'elle peut faire du journalisme d'investigation tout assumant sa féminité.

On peut comprendre l'appréhension qu'elle a pu ressentir pour aller se faire interner. Mais l'envie était là et elle est arrivée sans trop de peine à se faire interner. Elle ne s'attendait pas à l'enfer qui l'attendait. Diagnostics non approfondis, manque d'écoute, maltraitances physiques et psychologiques… voilà la vie quotidienne dans ce lieu où l'espoir ne devient plus qu'un mot. Il ne lui a pas fallu très longtemps pour se rendre compte de la misère et très vite elle en est sortie avant de prendre la folie comme compagnon. Aussitôt sortie, elle a dénoncé haut et fort cette injustice. Mais lors de visite de constatation tout était propre et les gens étaient respectés. L'illusion n'a pas été assez convaincante. L'état a décidé de renforcer les contrôles et de donner plus d'argent pour ces institutions.

Je me suis posée la question si l'argent permettait de donner plus de considération aux gens. Les gens malhonnêtes existent en haut de la pyramide et s'ils prennent l'argent, cela ne changera rien. J'aurais aimé savoir ce qui s'est passé réellement à la suite du scandale de son reportage.  Malheureusement, ce n'est pas une édition augmentée qui donne plus de contexte à l'histoire.

Il y a quand même deux autres enquêtes, bien moins passionnantes, dans cet ouvrage. Les textes sont beaucoup plus courts mais sont le reflet d'une époque où on n'hésitait pas à exploiter les jeunes filles seules en quête de travail et celle qui était à l'usine. A travail égal, les femmes gagnaient beaucoup moins, ce qui d'ailleurs n'a pas trop changé. Et en plus, elles avaient le droit à avoir des avances des mecs de l'usine ou du patron. Chose qui existe encore de notre société moderne. Elle met dans ces deux enquêtes ces femmes qui sont courageuses qui se battent pour gagner un peu d'argent pour leur famille et survivre. Une pauvreté qui n'est pas sans rappeler les romans d'Emile Zola. J'aurais aimé en savoir sur les conditions de ces femmes, si les articles de la journaliste faisaient bouger quelques choses. Ces immersions sont assez brèves et me semblent bien trop courtes pour vraiment s'imprégner d'un monde plein de noirceur et d'injustice. Mais je le regarde avec un oeil d'une femme du 21ème siècle. Il est possible que ce fût la technique de l'époque et que tous faisaient ainsi. Je pense qu'il va falloir que je mène mon enquête sur la presse du 19ème siècle en général.

Une lecture intéressante qui nous donne un regard critique sur une période de l'histoire. Et aussi qui rappelle qu'il a fallu bien des femmes courageuses pour prouver que les Femmes étaient tout aussi capables que les hommes.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Première journaliste d'investigation, Nellie va infiltrer un asile psychiatrique au large de Manhattan, le Blackwell's Island Hospital.

Comment y entrer ? Ceci n'est pas compliqué et ne lui prendra que deux jours . Une crise de folie ? Pas nécessairement . Il suffit d'être une femme seule, pauvre et evnetuellement accusée dl'adultere par les voisins. Et oui nous sommes en en 1890.

A l'intérieur c'est l'horreur : mal traitance, malnutrition, une déshumanisation complète.

Comment en sortir ? Est ce aussi simple que d'y entrer.

A vous de le découvrir en vous longeant dans cette lecture.
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"10 jours dans un asile" de Nellie BLY, la première journaliste à avoir écrit du journalisme d'immersion et quelle immersion!! Dans un hôpital psychiatrique, le Blackwell's Island Hospital à New York à une époque (1887) où on maltraitait les patients encore pire que de nos jours. Imaginez-vous! Privé de vos effets personnels, jugé fou même si vous ne l'étiez pas, nourri d'eau insalubre et de choses immangeables, en quantité infime,obligé de faire le ménage dans des locaux sous chauffés ouverts en hiver comme en été(ils gelaient sur place et tombaient malades, les plus faibles mourraient) au vent mais avec de grands barreaux pour ne pas s'enfuir, bains gelés obligatoires une fois par semaine, lavé de force par une autre convalescente sans douceur, pas de couverture assez grande ni assez chaude, couchée avec les cheveux encore humides, le même peigne pour toutes, la même serviette pour plusieurs patientes même si certaines avaient des boutons ou d'autres soucis graves cutanés, des infirmières malveillantes qui vous maltraitaient, vous torturaient psychologiquement,vous frappaient même les dames âgées aveugles et affolées...Aucune pitié ni décence ni intimité accordée. Un cauchemar! Ce documentaire est effrayant suivi de deux autres reportages undercover.
Une immersion Dans la peau d'une "domestique" et Dans la peau d'une "esclave moderne" assez succincts. Elle décrit les maisons de placements, qui extorquent de l'argent à celles qui désirent travailler et n'enquêtent jamais sur les références des futures domestiques ni des employeurs potentiels. Et dans la dernière, elle montre le travail des femmes dans des fabriques de boîte où ces dernières ne peuvent gagner décemment leur vie (deux semaines à l'essai où elles ne sont donc pas rémunérées!!) et dans des conditions loin d'être enviables.
Ce reportage a d'abord été publié en feuilleton puis en livre. Sa parution a permis de faire connaître le sort des interné(e)s psychiatriques, les méthodes criminelles du personnel des établissements et ainsi de les améliorer. Il a également marqué la naissance du journalisme "infiltré" et préfigure les luttes pour l'émancipation des femmes.
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