Citations sur Le tour du monde en 72 jours (43)
Rédacteur en chef du New World : "Vous n'y arriverez jamais! Vous êtes une femme, vous aurez besoin d'un protecteur, et même si vous voyagiez seule, il vous faudrait emporter tant de bagages que cela vous ralentirait. En plus, vous parlez uniquement l'anglais. Rien ne sert d'en débattre : seul un homme peut relever ce défi."
Nelly Bly : "Fort bien! Alors je partirai en même temps que lui pour le compte d'un autre journal et soyez sûr que je le battrai."
Rédacteur en chef : "Vous en seriez fort capable." (P.12)
"Pendant la traversée, le capitaine proposa à un pasteur présent à bord de conduire la messe à sa place. Il s'exécuta volontiers mais, arrivé à Hong Kong, il remit au capitaine une facture de deux livres! Il déclara qu'il était alors en vacances et qu'il ne comptait pas travailler pendant ces jours de repos à moins d'être rémunéré! La compagnie paya mais obligea ses officiers à demander le tarif des hommes d'Eglise avant de leur proposer de conduire tout office religieux." (P.117)
"Cette curieuse mais audacieuse aventure fait fi de toutes les règles qui jusqu'alors gouvernaient l'empire de la presse. Ce tour du monde célèbre le courage et l'énergie de notre sexe, et ouvre grand la porte du succès aux femmes de lettres. Il est la preuve que le sexe faible, quand il est doté d'un esprit sain et d'un corps sain et est libéré des carcans habituels, peut rivaliser avec les hommes les plus brillants." Dorothy Maddox (p. 27)
"Le bruit courait qu'un Jonah était à bord. Je me demandais bien qui était ce Jonah, jusqu'à ce que les marins m'apprennent que c'était ainsi qu'ils surnommaient les singes! D'après eux, un singe sur un bateau attire le mauvais temps. Un des membres de l'équipage exigea que l'on jette l'animal à la mer. (...) Puis, un autre marin lança que Jonah désignait également un pasteur. Or, nous en avions deux sur l'Océanic! Je déclarais que si le singe devait passer par-dessus bord, alors les saints hommes connaîtraient le même sort. Le débat fut clos, et mon petit compagnon eut la vie sauve." (P. 162)
"Il n'est pas étonnant que les jeunes Américaines soient intrépides. Elles n'ont jamais eu à monter dans un de ces compartiments [du train] soi-disante privés, mais en revanche elles se mènent volontiers à la foule protectrice. Quand les mères enseigneront à leur progéniture qu'elle est en sécurité là où il y a du monde, alors les chaperons seront un souvenir du passé et les femmes auront tout à y gagner." Nelly Bly (p.39)
"Je suis moi-même assez chatouilleuse quand il est question de mon apparence, aussi me gardais-je bien de plaisanter à ce sujet. Je réponds toujours à ceux qui critiquent mon menton, mon nez ou ma bouche, qu'on ne peut échapper aux attributs que la vie vous donne, pas plus qu'on ne peut échapper à la mort. Jasez autant que vous voudrez sur mon chapeau ou ma robe, je peux les changer, mais rien ne sert de me reprocher mon nez, car je suis née avec." (P.133)
"Nous débarquâmes avec deux jours d'avance sur la date prévue, et ce malgré les tempêtes essayées en mer. En accostant, un passager décida de poursuivre la compagnie pour nous avoir fait arriver en avance. Il soutenait que le prix de son billet avait été calculé en fonction de la durée de son voyage et que, si le bateau l'emmenait à destination plus tôt que prévu, alors il était normal que la compagnie paie son séjour à l'hôtel jusqu'à la date annoncée." (P. 116-117)
Tandis qu'il parlait, j'aperçois de grande croix en bois posées contre les hauts murs de pierre. J'en demandais la raison à Ah Cum, pensant qu'elles servaient à divers rites religieux durant les exécutions. Un frisson me parcourut l'échine lorsqu'il me répondit : "En Chine, quand les femmes sont condamnées à mort, elles sont attachées à des croix et coupées en morceaux".
Le guide ajouta : "Les hommes sont décapités d'un seul coup, à moins qu'ils aient commis un crime effroyable. Ensuite, vient l'exécution des femmes criminelles, pour marquer les esprits. Elles sont crucifiées, puis étranglées ou coupées en morceaux. Le bourreau est si habile qu'il les démembre et les éventre avant qu'elles meurent. Voudriez-vous voir des têtes?" (P. 138)
"L'amour indéfectible des Anglais pour leur reine m'impressionnait beaucoup. Même moi, fervente Américaine, convaincue que l'homme est caractérisé par ce qu'il devient, et non par sa naissance, je ne pus m'empêcher d'admirer leur dévotion pour la famille royale. (...) Cette pensée me ramena à ma condition d'Américaine, car moi, femme libre née dans le plus grand pays du monde, je ne peux vénérer avec autant d'amour nos dirigeants. Je ne peux que célébrer les deux pères fondateurs de notre nation : Georges Washington et Abraham Lincoln." (P. 83)
Une proposition
Le jour suivant, je me rendis à l'agence d'une compagnie de steamers pour y consulter les horaires. Si j'avais découvert l'élixir de vie, je n'aurais pas été plus heureuse que lorsque je conçus l'espoir de faire le tour du monde en moins de 80 jours.