AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 132 notes
5
6 avis
4
21 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
● L'auteure, le livre (216 pages, 2017, 1890 en VO) :
L'américaine Elizabeth Jane Cochrane (Nellie Bly sera son nom de plume) est née en 1864 en Pennsylvanie. Ce fut une journaliste d'investigation intrépide, réputée pour ses reportages "immersifs" : elle travaillait "infiltrée" là où il ne fallait pas mettre son joli petit nez, dans une usine de conserve où les femmes étaient exploitées par exemple. À 23 ans, elle se fit même passer pour folle pour les besoins d'un reportage sur les conditions effroyables d'un asile d'aliénées. Reportage qui fit grand bruit à l'époque et dont on parle aujourd'hui encore : Virginie Ollagnier en a même tiré une BD : Dans l'antre de la folie.
Entre deux missions sous couverture, en guise de vacances !, la jeune femme de 25 ans se lance dans un tour du monde en 72 jours, histoire de battre le record virtuel de Phileas Fogg, le héros de Jules Verne.

● On aime :
❤️ Les amateurs d'aventure seront sans doute déçus : la jeune américaine voyage en première classe sur de beaux vapeurs affrétés à coup de dollars par son journal.
Son principal exploit aura été de faire tenir dans un seul sac de voyage tous ses effets dont une seule robe taillée sur mesure.
Alors quel peut donc être l'intérêt de son journal de bord ?
D'abord la personnalité de son auteure : une toute jeune femme (elle n'a que vingt-cinq ans !), intrépide et sûre d'elle-même, qui voyage seule dans un monde d'hommes qui laissait peu de place aux dames, même aussi mignonnes.
On apprécie cette immersion rétro (Nellie a une jolie plume) dans le charme désuet d'une époque bien révolue.
On s'intéresse à son regard porté sur le monde qu'elle parcourt : la jeune américaine émancipée voyage en compagnie des maîtres des mers, ces britanniques un peu coincés : le contraste est savoureux.
Et puis surtout, étonnant et très instructif, il y a ce doux et innocent racisme qui n'a rien à envier à l'arrogance coloniale des anglais.
En bateau :
[...] La douce mélodie des chansons de nègres entonnées par les hommes dans le fumoir.
Au Moyen-Orient :
[...] le requin n'attaque pas l'homme noir, m'expliqua-t-on. Une fois que j'eus senti l'odeur de la graisse dont ils s'enduisaient le corps, je compris pourquoi ce prédateur se tient éloigné.
En Asie :
[...] Les coolies ont la désagréable manie de grogner comme des cochons. Je ne saurais dire si leurs bruits ont une signification particulière.
[...] Ce coolie était de plus assez farouche - il y a autant de tempéraments chez les coolies que chez les chevaux.
Au Japon :
[...] le personnel « jap », si alerte, discret et bienveillant, est en tout point supérieur à nos domestiques. Avec leurs collants bleus et leurs tuniques blanches, ils sont aussi plus élégants.

● L'intrigue :
Rien de bien extraordinaire on l'a dit, dans la relation de ce voyage.
Il y eut bien sûr quelques tempêtes dans le Pacifique (et d'autres de neige dans le train depuis San Francisco).
On notera juste que la demoiselle s'est payée le luxe d'aller rencontrer Jules Verne lui-même à Amiens : il la félicitera d'ailleurs chaleureusement, une fois l'exploit accompli et le record de Phileas Fogg battu.
Mais le passage le plus émouvant est sans nul doute l'accueil triomphal de son retour en Amérique, "parmi les siens".

Pour celles et ceux qui aiment les jeunes femmes intrépides.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          20
Livre qui m'a été offert par une charmante babélionote rencontrée lors du pique nique Babelio, on s'est revu une deuxième fois, on s'est chacune offert notre livre fétiche, ce livre était le sien, le mien était soufi mon amour d'Elif Shafak. J'ai beaucoup aimé le récit de cette femme intrépide. Un projet fou lui traverse l'esprit faire le tour du monde en moins de soixante quinze jours en 1889 sans guide et avec le minimum de vêtements, rien que ça c'est un exploit :). Nellie Bly est journaliste ce qui fera de son livre le journal de bord de son expédition. Quand je pense que de nos jours, il est encore difficile pour une femme de voyager seule sans se mettre en danger, je dis chapeau. Cette femme est incroyable, elle était une pionnière du reportage clandestin, elle a fait de l'infiltration sa marque de fabrique, elle en a fait un livre 10 jours dans un asile.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai découvert par hasard Nellie Bly pour le challenge Multidéfis, que j'ai choisi de compléter avec 100% d'autrices. Trouver "un récit de voyage réel" n'est pas si simple, car il semblerait que ce soit un domaine quasiment exclusivement masculin!
J'ai donc cherché plus "loin" et ai trouvé cette pionnière du journalisme d'investigation. Quelques années avant son tour du monde, elle s'était fait volontairement interner dans un asile psychiatrique pendant dix jours, afin de dénoncer les conditions effroyables de détention.
En 1889, nouveau défi : elle affronte Phileas Fogg, héros du Tour du Monde en Quatre-vingt jours de Jules Verne, paru en 1872 et propose de battre son record de 75 jours.
Le tour du monde en 72 jours, publié en 1890, est composé des récits de voyage de Nellie Bly et est accompagné des coupures de journaux du New York World de l'époque, remplies de citations savoureuses "l'intrépide voyageuse en jupons", "même un gamin en vacances ne serait pas aussi enjoué", "empoignant son minuscule sac de voyage tout neuf", "le sexe faible" ... bref infantilisantes, insistant sur l'émotivité des femmes ... Rien de surprenant en 1889!
Le récit date un peu évidemment, notamment avec cette idée de voyage SEULE ... à aucun moment elle ne l'est, constamment en compagnie d'Occidentaux dans les transports, accompagnée d'un guide-traducteur dans les pays visités ou dispensée des tracas administratifs par son guide s'occupant des formalités. "Seule" s'entend par "sans chaperon" !
Son périple est essentiellement présenté par elle-même comme une course après le temps, pour boucler ce tour du monde dans la durée qu'elle s'est fixée, moins de 75 jours. Alors, le récit en pâtit et peu de place et de temps sont accordés à la découverte du monde qui l'entoure.
Je ne suis pas sûte qu'il s'agisse là d'un voyage montrant une volonté de découverte du monde, Nellie Bly est une "femme libre née dans le plus grand pays du monde", qui porte un regard assez supérieur et peu ouvert sur les cultures qu'elle rencontre.
C'est donc un récit finalement très révélateur de l'état d'esprit toujours colonisateur des contemporains du XIXème siècle.
Une découverte très instructive.
Commenter  J’apprécie          152
Le Tour du Monde en 80 Jours de Jules Verne, roman fictif, est publié en 1872.
La journaliste américaine Nellie Bly, spécialiste des enquêtes en infiltration, décide de d'effectuer un réel tour du monde en 75 jours en 1889. Soutenue par le journal New York World de Pulitzer, elle le boucle en 72 jours.
Au même moment, pour la concurrencer, le journal new-yorkais Cosmopolitan, envoie Elizabeth Bisland faire le tour du monde en sens inverse. Celle-ci le bouclera en 76 ½ jours.
L'une ou l'autre, quoiqu'il en soit, sont des femmes admirables pour leur époque, des exemples : indépendantes, voyageant seules et voyageant léger : elles n'avaient qu'un petit bagage à main contenant des dessous de rechange, la seule robe qu'elles portaient sur elle, et un peu d'argent suspendu autour du cou, caché sous le corsage.
Nellie Bly, partie de New York vers l'Europe, a même pris le temps de faire un crochet jusqu'en France pour rendre visite à Jules Verne et sa femme, chez eux, près d'Amiens.
Les PLUS de ce récit de voyage :
La rencontre avec les Verne et la description de leur maison.
Les aperçus des différents peuples asiatiques que l'auteure croise, les curiosités.
Les interactions avec les peuples étrangers.
La vision de l'auteure sur les étrangers, intéressante par ce que mêlées de curiosité saine et de préjugés de sa propre culture et de son époque.
Les conditions de vie sur les bateaux et dans les trains.
La façon dont vivaient les voyageurs, pendant des jours ou des semaines, lors des grands voyages par mer.
Le regard des hommes sur elle, pas toujours malveillant, loin de là.
Les CONTRE :
Comme Nellie Bly est pressée par le temps, elle survole les différentes cultures en chemin. Elle est comme une mauvaise touriste de nos jours qui voyage pour voyager, pas pour connaître les autres. du coup, on reste sur sa faim de connaissance. C'est dommage.
Bly a parfois des préjugés négatifs qui piquent un peu.

Lien : https://www.amazon.fr/ELFIE-..
Commenter  J’apprécie          20
Quand la journaliste Nellie Bly proposa en 1888 à sa rédaction de battre les 80 jours de Philéas Fogg, quelle ne fut pas sa déception d'entendre: 'Vous n'y arriverez jamais ! Vous êtes une femme, vous aurez besoin d'un protecteur, et même si vous voyagiez seule, il vous faudrait emporter tant de bagages que cela vous ralentirait. En plus, vous parlez uniquement l'anglais. Rien ne sert d'en débattre : seul un homme peut relever ce défi.'
A quoi elle répondit: 'Fort bien ! Alors je partirai en même temps que lui pour le compte d'un autre journal et soyez sûr que je le battrai!'

Convoquée un an plus tard devant la direction du journal en cherchant quelle faute elle aurait pu commettre, quand on lui demanda si elle pouvait commencer son tour du monde après demain sa réponse fut: 'Je peux même le commencer dès à présent, répondis-je en essayant de ralentir les battements de mon coeur.'

Malgré le peu de préparation, elle revenait à New York 72 jours plus tard, dans l'unique robe qu'elle avait emportée et munie d'un seul petit sac de voyage.

Fraicheur et spontanéité illuminent son journal de bord, rencontres avec le personnel de bord, avec Jules Vernes et son épouse à Amiens, avec ses compagnons de voyage, témoignages sur les coutumes des pays visités, les plus atroces tortures chinoises encore en cours à Canton, la délicatesse des Japonaises, l'abomination des wagons enfumés: 'Nulle part en dehors de l'Amérique il n'est interdit de fumer!'

L'esprit de la course semble la reprendre lors de la houleuse traversée du Pacifique et quand de terribles congères compromettent la traversée San Francisco - New York, ce qui ne l'empêchera pas d'être fêtée à chaque arrêt du train comme 'celle qui oeuvre à l'émancipation de la femme' et par tous ceux qui avaient parié sur le succès du voyage!
Commenter  J’apprécie          280
Comment une jeune journaliste est partie, au culot, faire le tour du monde, en moins de temps que phileas Fogg, adoubée par l'auteur du tour du monde en 80j et suivi avec passion (avec un jeu à la clé) par les lecteurs d'un journal newyorkais.
Le journal du voyage est raconté a la fois avec naturel et étonnement, citant pleins d'anecdotes de voyage et décrivant les étapes avec à peu près tous les clichés de l'époque.
La jeune femme ne semble pas totalement mesurer quelles barrières, de son propre milieu notamment, elle a dû faire sauter pour arriver à ses fins, ni quels risques elle a véritablement pris, même si son voyage est plus du tourisme de luxe qu'une aventure.
L'écriture est vive et imagée, sans fioritures, positive et avec une pointe d'humour.
L'intérêt de ce livre aujourd'hui est aussi de mesurer la puissance de l'empire britannique puisque, à quelques exceptions près, il était possible de faire le tour du monde en ne rencontrant que des anglais.
Une des pionnières du féminisme de l'action, qui par sa démarche a démontré qu'une femme peut absolument tout faire comme les hommes, à commencer par voyager léger !
Commenter  J’apprécie          160
Après avoir lu pour la première fois le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne cette année, j'ai découvert avec joie ce témoignage de Nellie BLY. Outre le fait que j'ai appris avec étonnement que des femmes (du moins davantage que je ne le pensais) effectuaient ces grands voyages au XIXème siècle, ce récit est une très belle découverte. Amusant, aventureux et si moderne.
Ce livre est resté un moment dans ma bibliothèque avant que je ne me décide à l'ouvrir, à cause des critiques qui en étaient faites. Or, peut-être m'en faut-il peu pour me captiver, mais il est indéniable qu'une femme travaillant, voyageant seule avec si peu de bagages est pour le moins hors normes pour le XIXème siècle.
Compte tenu du défi que se lance Nellie BLY de battre le record de Philéas Fogg, évidemment, il y a peu de place pour du témoignage touristique. Comme dans le roman de Jules Verne, les détails pratiques liés à la coordination du voyage en lui-même prennent une place importante. Au gré des moyens de transport empruntés et des dispositions prises par son journal pour permettre la réussite de son périple, elle n'est certes pas livrée à elle-même comme une ermite et voyage généralement entourée.
Il me semble qu'elle permet tout de même de laisser sa propre empreinte dans l'émancipation des femmes. La journaliste partage avec concision et générosité ses impressions face à la découverte de terres et de cultures inconnues, se trouvant souvent isolée de lien social festif faute de tenues vestimentaires adaptées. Cela nous rappelle, à notre époque où certains entrent en tongs et torse nu dans un restaurant, qu'autrefois, le vêtement avait une destination et un rôle social.
C'est un livre que je recommande fortement à ceux que les voyages, L Histoire et l'histoire de la femme au XIXème siècle intéressent.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai bien aimé ce livre, l'écriture est plaisante et il est intéressant de voir comment étaient l'Inde, la Chine et le Japon en 1889.
J'ai été surprise de voir à quel point on prenait soin des riches voyageurs. Elle est qualifié d'intrépide mais en réalité son itinéraire était déjà tout tracé et des hommes se chargeaient des moindres détails.
Mais ce fut plaisant de constater qu'une femme ait pu voyager seule au travers du monde et gagner son pari, une grande étape pour les femmes de cette fin du 20ème siècle.
j'ai rapidement été immergé dans cette période grâce au détails et à la narration de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          00
Peut être en attendais je un peu trop, résultat,je fus déçue...
Un tour du monde, différents pays,différentes cultures, des découvertes incroyables et bien non...le récit est très succinct ! Pas beaucoup de détails,pas beaucoup de ressenti...Nous embarquons d'un bateau à un autre et hop,c'est fini!
Pas beaucoup de description des personnages,des compagnons de voyage ( elle parle de ses amis..) mais qui sont ces fameux amis?
Pas de description du quotidien, à part les déjeuners et dîners somptueux !
Question pratique comment a t elle fait pour ne garder qu'une seule robe ?
Oui, j'aurais vraiment aimé ressentir ce voyage autour du monde,le toucher,le palper... m'y retrouver.
Bon, dommage, cette grande dame a fait qqchose d'incroyable pour son époque, la retranscription ne l'est malheureusement pas...
Cela reste un" journal de voyage" qui se lit très vite.
Commenter  J’apprécie          20
Lecture rafraichissante et moderne !
le récit atypique d'une journaliste Nellie Blye, pionnière du journalisme d'infiltration qui en 1890 va boucler le tour du monde de Phileas Fogg en 72 jours Vs 80 jours pour ce dernier. Et le tout armé de son seul sac à main !
Je me suis targuée en Chine, il y a déjà quelques années de cela de partir en we prolongé avec ce seul petit sac Kipling en photo.
Mais j'étais vraiment une petite joueuse comparée à Nelly Bly. Au 19ème siècle, partir faire un tel voyage, certes en accéléré, pour une femme avec aussi peu d'équipements, cela force l'admiration. On appréciera sa plume acérée, son esprit d'aventure et toutes les réflexions au gré des escales qui préfigurent déjà les écueils du tourisme de masse et autres arnaques, les précautions à prendre en tant que femme sur les routes, finalement rien ne change si ce n'est les accessoires et l'époque.
Cela donne aussi des idées de logistique dépouillée pour les prochains voyages. Il y a un sentiment de liberté à s'affranchir ainsi de nombreux accessoires superflus ou dont on s'aperçoit justement de leur inutilité trop tard tel que son enclume de voyage en pleine balade dans la prairie.


Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (366) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}