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Critique de patatipatata


"On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux" titre tiré de «plupart de temps» de Pierre Reverdy.

Tout commence le mardi 2 Mai 1961, au café Victor de l'impasse Compans à Belleville. Truffaut tourne une scène de Jules et Jim où le personnage principal, Bernard, a décroché un petit rôle grâce à Robert ... Bober qui passera en invité de temps en temps comme une silhouette à la Hitchcock ou comme la coccinelle de Gotlib, au choix.
Quand le film sort sur les écrans, Bernard demande à sa mère de l'accompagner. Fier de lui montrer son apparition sur le grand écran. Ils vont en ressortir bouleversés : Bernard parce que ses scènes ont été coupées au montage, sa mère parce le film est un écho de sa propre vie. Sur le chemin du retour à la maison, et pour la première fois, Bernard va apprendre ce qui «précédait sa naissance».
Va se mettre en place une mosaïque de petites histoires, qui mises en résonances, conduiront le personnage jusqu'au bout de sa quête d'identité.
Voilà pour l'histoire principale.
Mais c'est loin d'être tout !
Le livre de Robert nous entraîne dans une longue flânerie à la Modiano dans le Paris des années 60. Paris qui devient à lui seul un personnage. Nous allons de rue en rue, de café en café et accoudés au zinc nous écoutons, attentifs, les personnages parler des films de Max Ophuls, de la ronde de Schnilzer, de Harpo des Marx Brothers, de Casque d'or, des 400 coups. Nous tapons du pied au son du jazz manouche, et parfois même il nous arrive de pousser la chansonnette. Entre deux verres, nous courrons assister au cours sur le temps de Jankélévitch «c'est toujours le bon, le temps qui est passé». Et nous hâtons le pas, pour ne pas manquer notre rendez-vous avec Robert Giraud auteur «du vin des rues» et ami de Doisneau.
"ll n'y a pas de meilleur endroit pour un solitaire que le bistrot m'a dit Giraud, commandant deux rouges d'autorité. A cause des oreilles qui entendent toujours quelque chose dans quoi on peut intervenir et reprendre contact. Mais après, il faut y revenir. Parce que, boire un coup, c'est mieux de le faire dans un endroit où on connaît votre nom. On y est plus à l'aise. Mais il y a aussi ceux qu'on retrouve jamais. Ils sont là, un temps, à la même place, et puis un jour plus rien. Emportés on ne sait où. Effacés. On se souvient juste du nom qu'on leur donnait."

Sous le charme et l'émotion.
Pour les amoureux de cinéma, de Paris, de belles histoires, c'est à dire à peu près tout le monde, il serait dommage de passer à côté de ce très beau livre, car le peu que je viens d'en dire, est encore loin d'être tout.
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