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Critique de Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire


Dans la vie de Robert Bober, de nombreuses rencontres ont marqué de grands tournants : celles avec Georges Perec, avec André Schwartz-Bart, auteur du Dernier des justes, ou avec Paul Otchakovsky-Laurens, qui fut son éditeur, en font partie. Mais aucune ne compta autant que sa rencontre avec Pierre Dumayet, pilier de la télévision française dans les années 50 à 70. La dette de Robert Bober, apprenti tailleur devenu grâce à ses encouragements réalisateur puis écrivain, est énorme à son égard. C'est à la fois pour lui rendre hommage et pour retrouver la complicité d'autrefois qu'il lui écrit la longue lettre qu'est Par instants, la vie n'est pas sûre.

Compilant des fragments de souvenirs épars, piochés dans les coulisses des émissions tournées avec Duras ou Dubillard aussi bien que dans les souvenirs d'enfance, Robert Bober esquisse une autobiographie émaillée de citations de tous les livres qui l'ont construit. On suit ses pas avec délectation, gambadant des traductions du yiddish d'Erri de Luca vers les poèmes de Pierre Reverdy en passant par ses souvenirs de Perec, dont la bienveillance curieuse illumine tout le livre. Ce faisant, Robert Bober rend le plus bel hommage à Pierre Dumayet, lui-même auteur d'une « Autobiographie d'un lecteur » et de la série d'émissions Lectures pour tous, qui se donnait pour but de porter l'écriture littéraire auprès de chacun, quelle que soit sa condition. Il signe ainsi, avec cette adresse à l'ami disparu qui sonne comme un dialogue ininterrompu, un livre gai et émouvant qui, comme le Talmud, est « le départ d'une bibliothèque » et, comme le Henri Matisse d'Aragon, « ne ressemble à rien qu'à son propre désordre ».
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