AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 234 notes
5
6 avis
4
13 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"La vie, je la trouve dans ce qui m'interrompt, me coupe, me blesse , me contredit. La vie, c'est celle qui parle quand on lui a défendu de parler, bousculant prévisions et pensées, délivrant de la morne accoutumance de soi à soi"

Cette phrase me semble assez bien résumer l'essence de ce livre au titre très énigmatique.
En effet, pourquoi au radiateur ?
Dans ce roman, sous forme d'un journal, courant de Pâques 1996 à Pâques 1997, Christian Bobin nous parle surtout d'un deuil. Il a visiblement perdu une compagne chère peu avant l'écriture de ce roman.
On sent que l'auteur s'accroche à la vie pour surmonter cette épreuve. Des points d'orgue dans son esprit, avec lesquels il a toujours vécu, ainsi il nous parle de la beauté, de la beauté du monde. Et, pourquoi pas, déjà, la ressentir dès le matin, dans la contemplation de fleurs coupées qu'il achète chaque semaine. Il leur impute de très belles phrases et de très belles pensées.
Pour le reste, cette suite de jours s'accompagne de cafés, de cigarettes, de visites des enfants de cette femme décédée.
Malgré une indéniable poésie dans son écriture, je dois dire avec regret que je me suis ennuyée. Ses longues assertions sur l'amour ne m'ont pas convaincue. Il y a un quelque chose d'indefinissable qui ne prend pas, ne me touche pas.
Commenter  J’apprécie          514
L'oeuvre de Bobin est faite de ressentis, de sensations, de pensées légères, parfois étrangement belles. Si histoire il y a, elle court en filigrane ; on l'entrevoit à peine après une rêverie, avant une autre, un fil dans cette toile vaporeuse qu'il tisse avec juste quelques mots.
Car ça oui, le vocable est chiche – choisi pour toucher plutôt qu'épater. Une prose lapidaire qui revient toujours aux mêmes points, la lumière, la beauté, l'amour, la lumière, une source, un ange. La lumière.
Quelquefois cette affluence de renoncement béat prête à sourire. Et quelque fois il suffit d'une phrase pour être transpercé, par l'acuité d'un regard, la sagesse d'une image.

Peu voient dans l'hirondelle qui fait trembler la branche, et puis l'arbre, une métaphore de leur existence.

Bobin est perché. Au matin il se lève, se prépare un café, allume une cigarette, s'installe à sa fenêtre. Et il s'envole. S'émerveille d'une fleur, d'un brin d'herbe, d'un rire. Rien ne semble l'atteindre, rien ne semble contrarier sa joie, sa foi qu'il voue moins au Christ qu'en la vie, la nature, les hommes.
Mais cet Autoportrait au radiateur, curieux titre qui se dévoile à son heure, marque une rupture dans sa bibliographie. On le devine au fil des pages, l'être chère est partie. La palette de mots s'entache d'ombre, de mort, d'absence. Il la voit dans l'oeil brillant de ses filles ; il la retrouve dans la prudence de l'ainé. Derrière ses vertiges éblouis il y a maintenant cette douleur à l'affût, cette tentation du vide qui le guette au lever du jour, à la tombée de la nuit, dans sa désormais solitude.

Et la pureté s'érode. Il était hors du temps, il n'est plus qu'un des nôtres. La terre l'a repris.
Alors on en vient à se rappeler les années heureuses, à regretter cette époque où la grâce était innocente, où la blancheur restait immaculée. Quand Bobin était un enfant.

3/5
Commenter  J’apprécie          230
Cet autoportrait au radiateur, c'est un journal tenu assez scrupuleusement pendant un an par Bobin après la disparition subite de sa compagne. Je le vois comme une thérapie où l'importance est souvent redonnée à des choses auxquelles on ne fait que peu attention habituellement. J'ai aimé à cet égard la places des fleurs coupées qui accompagnent l'auteur et le lecteur tout au long du livre, vivantes encore mais dont la mort est annoncée à court terme, personnifiées par Bobin comme pour en faire des héroïnes à part entière. J'ai moins aimé ce qui m'est apparu comme des jugements sur ceux qui cherchent la popularité ou encore les auteurs de livres malades... On ressent aussi la part quelque peu dépressive ou du moins triste que le bonheur de vivre n'arrive pas toujours à effacer. C'était le premier livre de Bobin que j'avais lu avec l'attente que créait la réputation qui le précédait. Il ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable: j'avais laissé tomber Bobin. Maintenant que j'y reviens avec application, je comprends mieux ma déception initiale pour ce journal sorti un peu trop brut de la nouvelle fonderie du Creusot.
Commenter  J’apprécie          100
Dans ce livre, il est beaucoup question de beauté, d'amour, de lumière, de Dieu, de vie et de mort. de fleurs aussi. La femme aimée, la « Plus que vive », est présente plus que jamais. Son absence est omniprésente. Il y est aussi question de musique (Mozart et Bach qui accompagnent l'auteur), de livres lus (de la poésie avec Höderlin ; les livres de Jünger,Bernanos et …Thérèse d'Avila — l'auteur est croyant ). Et d'écriture, bien sûr :

« Je me suis fait écrivain ou plus exactement je me suis laissé faire écrivain pour disposer d'un temps pur, vidé de toute occasion sérieuse. »
Tout à coup, en plein centre, à la date du 4 septembre, on trouve un long paragraphe, un autoportrait tracé en moins de cent lignes, étonnant. avec un radiateur. L'auteur change de ton, s'adresse aux lecteurs. C'est une vraie cassure dans ce journal au fil des jours aux phrases qui paraissent simples mais qui me semblent surtout bien pensées, ciselées. L'autoportrait accroche l'attention. Puis le discours intérieur que nous livre l'écrivain reprend, comme un chant, presque hypnotique. On se laisse bercer. Parfois, il y a ces phrases qui surprennent, saisissent le lecteur ou simplement l'envoûtent :
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
Commenter  J’apprécie          10
bribes comme des éclairs
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (601) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez les titres des oeuvres de Christian Bobin

Ce que disait l'homme qui n'aimait pas...

Les femmes
Les oiseaux
Les souvenirs
Ses semblables

20 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BobinCréer un quiz sur ce livre

{* *}