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Citations sur La Lumière du monde (118)

Adolescent, je suis entré dans une secte : la littérature est une secte où les auteurs se partagent la puissance d'égarement.
p76
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On n'a jamais autant admiré la laideur. Même la musique, dont on a cru pendant longtemps qu'elle ne pouvait qu'adoucir les mœurs, est devenue un ressassement binaire qui ressemble au bruit que fait le cœur et qui en fait le détruit.
p102
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C'est celui qui s'absente qui peut le mieux parler des présences. Il ne se mêle à rien, mais à cause de cela il voit mieux que personne.
P19
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Quelqu’un m’a aimé, par cet amour j’ai été sauvé de ma vie et du monde. Il m’a semblé que c’était cette lumière que je cherchais étant enfant. Tout d’un coup quelqu’un rassemble toutes ces lumières et me les donne. C’est comme si je posais ma main sur le cœur nu de la vie.
Je suis prêt à ce que tous mes livres disparaissent et même le prochain, sauf cette phrase : la certitude d’avoir été un jour, ne serait-ce qu’une fois, aimé, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière.
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Marcher dans la nature, c’est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles.
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Si l'arc-en-ciel qui succède à la pluie est splendide, celui qui naît de notre conscience de sa beauté est incomparable.
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J'écris seulement si quelque chose me coule du coeur jusqu'aux mains.
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Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude.
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Un passage un peu plus long...

Aimer quelqu'un, c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléïade et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même les notes en bas de page. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails. Nos propres actes nous restent indéchiffrables; C'est peut-être pourquoi les enfants aiment tant qu'on leur raconte sans fin tel épisode de leur enfance. Lire ainsi l'autre, c'est favoriser sa respiration, c'est-à-dire le faire exister. Peut-être que les fous sont des gens que personne n'a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu'aucun regard n'a jamais parcourues. Ils sont comme des livres fermés. Une mère lit dans les yeux de son enfant avant même qu'il sache s'exprimer. Il suffit d'avoir été regardé par un nouveau-né pour savoir que le petit d'homme sait tout de suite lire. Il est même comme les grands lecteurs : il dévore le visage de l'autre. On lit en quelqu'un comme dans un livre, et ce livre s'éclaire d'être lu et vient nous éclairer en retour, comme ce que fait pour un lecteur une très belle page d'un livre rare. Quand un livre n'est pas lu, c'est comme s'il n'avait jamais existé. Ce qui peut se passer de plus terrible entre deux personnes qui s'aiment, c'est que l'une des deux pense qu'elle a tout lu de l'autre et s'éloigne, d'autant qu'en lisant on écrit au fur et à mesure et dont les phrases peuvent s'enrichir avec le temps. Le coeur n'est achevé et fait que quand il est fracturé par la mort. Jusqu'au dernier moment le contenu du livre peut être changé. On n'a pas la pleine lecture de ce qu'on lit tant que l'autre est vivant. Dieu serait le seul lecteur parfait, celui qui donne à cette lecture tout son sens. Mais la plupart du temps, la lecture de l'autre reste très superficielle et on ne se parle pas vraiment. Peut-être que chacun de nous est comme une maison avec beaucoup de fenêtres. On peut appeler de l'extérieur et une fenêtre ou deux vont s'éclairer mais pas toutes. Et parfois, exceptionnellement, on va frapper partout et ça va s'éclairer partout, mais ça, c'est extrêmement rare. Quand la vérité éclaire partout, c'est l'amour.
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J'ai vu peu de choses dans cette vie, mais le peu que j'ai vu, je ne m'en remettrai jamais. L'exactitude affolante d'une phrase ou la bonté d'un visage, c'est du réel tellement fort que c'est dans la foulée de ça que j'écris. Alors, je fais le point sur une feuille de cerisier ou sur le rire d'un tout-petit. (p. 152)
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