AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 143 notes
5
7 avis
4
2 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫ A la claire fontaine [...]
Il y a longtemps que je t'aime,
Jamais je ne t'oublierai.♫
Le plus grand écrivain, on ne connaît pas son nom. -(sic p79)

Très peu de choses
Au fond de mes poches
Un ou deux sourires
deux ou trois phrases glanées
dans quelques souvenirs
recherche d'argent et de plaisirs
Une vie comme un compte de faits

Regarde une fleur
Appelle-la, écoute-la
Sent-la, touche-la
mange-la, goûte-la
Met-la au fond de ton coeur
Offre-la à ton "vis à vie"
C'est la tout le sel de la vie.

"J'aimerais beaucoup partager ce que je vois
mais je le vois seulement parce que ça m'a coûté de le voir, et ce coût, il faut que les autres en fassent aussi l'expérience. le chemin est à faire pour chacun. Malheureusement, on ne peut amener l'autre à un degré de plus de vérité s'il n'en a pas déjà le pressentiment" -p143-

Complètement imprégné de ces re-sentiments
Même accablé, face contre terre
les pieds plantés dans la poussière
dans le noir de son encre, Christian Bobin
me montre la lumière, m'éclaire le Chemin.
5 * je ne pourrais pas moins......








Commenter  J’apprécie          734
J'aimerais dire à Christian Bobin qu'en ce moment, ses mots éclairent ma vie...
Il y a quelques jours, je n'avais pas vraiment le moral. Alors, je me suis assise sur un banc et j'ai lu quelques pages de "La lumière du monde". J'ai passé quelques instants avec lui, à lire la beauté, la vie, la mort et mille autres choses. En me levant, j'avais le coeur léger...

Christian Bobin est un magicien. C'est dit.

Un grand merci à lui.
Commenter  J’apprécie          387
Quand j'ai entrepris de tenir ce blog littéraire, je savais que j'allais parler à un moment ou un autre de Christian Bobin. J'ai relu « La lumière du monde », un livre que j'apprécie particulièrement pour son magnifique titre – contrastant avec l'obscurité qui semble gagner du terrain actuellement – et pour ce qu'il dit de ce poète et ce grand écrivain. Loin d'être un auteur mièvre, reproche qui lui est adressé parfois, il m'apparaît être parvenu au fil des ans au sommet de la littérature.

Il s'agit de paroles recueillies par Lydie Dattas. Les questions ont été effacées, il ne reste que des textes superbes sur son enfance, ses croyances, ses lectures, les artistes qui l'ont construits ou qu'il a appris à rejeter, son amour de la nature, de la vie. Il nous présente ici la beauté du monde et une méthode pour savoir la découvrir. J'y ai vu la plupart du temps de magnifiques poèmes en prose dévoilant le génie singulier de l'auteur.

Il est beaucoup question de littérature et l'auteur ne se gêne pas pour donner ses préférences :
Dans ces braconniers qui traquent le réel pour le lecteur, littérature qu'il affectionne, il place André Dhôtel, Arthur Rimbaud, Fiodor Dostoïevski, Emil Cioran.
Marcel Proust, avec son oeuvre « A la recherche du temps perdu », fait partie de la deuxième catégorie – des auteurs fabriquant leur statue – ainsi que Louis-Ferdinand Céline et son célèbre « Voyage au bout de la nuit », même si ce livre l'a « un peu épaté ». Gustave Flaubert n'est pas épargné... Si c'est cela un auteur mièvre... On peut ne pas partager ses opinions mais l'angle de réflexion est intéressant et aide à penser.

Je dois à la lecture de ce livre d'avoir découvert André Dhôtel, qu'il cite abondamment, devenu un de mes auteurs essentiels que j'aime retrouver régulièrement.

Ce qu'il cherche par l'écriture c'est approcher l'humain : « Un vrai livre, c'est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude ». Approcher et rapprocher comme la religion qu'il prône, assez personnelle, illuminée de lumière, Dieu et Christ semblant une allégorie de l'amour, de la beauté de la nature, recherchés chaque jour et martyrisés trop souvent. La divinité catholique, dans les mots de Bobin, n'est guère plus, ou est un absolu bienfaisant comme les elfes, les esprits présents dans d'autres cultures et censés veiller sur le monde. A chacun sa foi ou son type d'athéisme, ce n'est surtout pas un auteur prosélyte.

Il s'agit aussi d'un petit essai philosophique, proche dans la forme, des Pensées de Pascal. Même si l'auteur se défend de vouloir expliquer le monde, il le fait à sa manière de poète. La pensée qui se déploie est attachante, les valeurs fortes et tout à fait actuelles, notamment par rapport à la place de l'homme vis-à-vis des autres, dans le respect des différences, et vis à vis de la nature. Il est question aussi de la quête du bonheur et de la place au monde, dans la filiation pour moi du chef d'oeuvre d'André Gide : « Les nourritures terrestres ».

Christian Bobin assume et cultive sa différence : « Les autres enfants s'accommodaient de la surface des choses avec une gaieté brutale. Moi, les groupes m'attristaient : je les ai toujours redoutés. » Il y a dans ces textes, dans cette passion d'écrire, un formidable besoin d'être aimé : « aimer quelqu'un c'est le lire »…

La nature est le moteur alimentant la phrase du poète qui continue à la voir à hauteur d'enfant. La musique a également une place essentielle dans cette oeuvre et participe à sa sérénité. La musique des mots s'accorde parfaitement à la musique tout court. Celle de Bach trône en toute première place. C'est beau quand les mots peuvent jouer du Bach, ce qu'il parvient à réaliser bien souvent : « Bach, c'est le sommet de l'attention qu'on peut porte aux choses, c'est une musique attentive à tout. » « Elle tourne autour d'un centre qu'on atteindra jamais. »

Cela fait du bien d'entrer dans l'univers et la solitude de Christian Bobin, paradoxalement c'est une présence au monde augmentée, une présence aux autres renouvelée. Ce livre contient de multiples pépites de mots et de phrases admirables. J'approuve totalement quand il affirme que le malheur est une chose littéraire très bien portée et que certaines oeuvres soi-disant rebelles ajouter au chaos du monde et n'aident personne.

L'oeuvre de l'auteur compte déjà quelques soixante-cinq titres. Et si la véritable religion, le sacerdoce de Christian Bobin était l'écriture ?
*****
A retrouver sur mon blog Bibliofeel avec une illustration sonore et deux photos personnelles. A bientôt !
Lien : https://clesbibliofeel.blog
Commenter  J’apprécie          180
Un recueil de textes et d'impressions, une perle. La journaliste qui l'a interviewé a ôté les questions pour ne laisser que les réponses. Brillante idée.
Recueil court et très facile à lire pour la bonne raison qu'il est fait l'éloge de la simplicité et de l'écoute de la beauté du monde et des textes littéraires.
L'auteur nous dit pourquoi Proust est surfait (je caricature) et pourquoi André Dhotel est le plus grand écrivain.
Des éclairs de lucidité, d'intelligence brillants. La lumière du monde n'est pas un titre usurpé.
Mon premier texte de Bobin, je cours lire les autres. Un écrivain rare !
Commenter  J’apprécie          160
La lumière du monde /Christian Bobin
Cette lumière du monde, Bobin nous l'offre dans un très beau livre-entretien, facile à lire et au style toujours aussi pur et émouvant, beaucoup moins abstrait que dans « La part manquante ». Une belle écriture concentrée en phrases courtes pour évoquer une suite de petits tableaux de la vie courante. Tour à tour sont abordés des thèmes chers à l'auteur, l'empathie, la nature, la littérature, la poésie , la peinture , l'enfance , l'amour et la musique. Dans sa solitude volontaire, Bobin le discret et casanier, nous confie sa passion pour Baudelaire avec quelques restrictions. Il cite aussi Cioran et Beckett, Dostoievski et Rimbaud comme ses points de repères. Et il n'hésite pas à s'attaquer aux icones tels que Flaubert, Balzac, Proust et Sartre. En musique , c'est Chopin et bien sûr le maître Bach. Une grande sincérité émane de ces lignes sublimes au coeur desquelles l'auteur n'hésite pas à se livrer. Et Bobin ne cherche ni à plaire ni à recueillir les blandices. Sa personnalité transparaît notamment lorsqu'il évoque le statut de l'écrivain. Et il s'exprime sans détour.
Quelques extraits :
Contre l'agitation de ce monde : « Enfant je me suis assis sur un escalier pendant dix ans, adolescent, je me suis allongé sur mon lit pendant vingt autres années. »
« Pendant trente ans, j'ai refusé d'entrer dans quelque chose qui m'aurait rendu fou : les contraintes et les loisirs tels qu'ils nous sont proposés par le monde. »
Les statuts inanes : « Les poètes et les artistes se donnent souvent une sorte de droit de grossièreté. Sous prétexte qu'ils ont du talent, ils croient avoir des droits. »
« Être à la mode est la pire chose qui puisse arriver à un écrivain. J'en sais quelque chose. »
Sur le requiem de Fauré : « Dans cette musique, la mort vient comme une main qui caresse un visage mourant. Sa douceur entre dans le coeur avec la précision d'une lame. »
Pensée plus générale :« On peut faire un usage faux de tout, même de la vérité. »
« Vouloir expliquer le monde, c'est comme vouloir faire entrer des roses dans un vase à coups de marteau. »
J'ai beaucoup aimé la comparaison entre le jeu de Gould et celui de Lipatti : « PourLipatti, le fil c'est le coeur, les notes sont des perles. Gould , lui, fait tomber les perles du collier des notes dans un désastre glacé. » C'est vrai, mais le jeu de Gould a quand même du caractère, et son dépouillement peut aussi séduire.
La fin de cet entretien laisse transparaître un certain désespoir : Bobin est sans illusion : « Aujourd'hui, tout a été corrompu…Il faudrait tout passer au jet, même les mots, même la religion…La religion est devenu une nourriture fade…Seule la poésie garde un ferment actif de révolte. »
A lire , sans restriction. Sans être toujours d'accord certes.

Commenter  J’apprécie          20
Christian Bobin, avec une farouche pudeur, se dévoile pour mieux parler du monde. L'enfance et l'écriture, sans oublier la nature, font partie des thèmes de prédilection du poète dans la première partie, le soleil inversé. La lumière du monde sera également l'occasion de mettre en valeur ses artistes préférés (Cioran, Chopin, Bach, Rimbaud, Dostoïevski…) mais également de mettre en pièces des oeuvres inattaquables (A la recherche du temps perdu, Voyage au bout de la nuit…).

Dans L'écrivain automate, Christian Bobin délivre de superbes paroles sur la littérature et ceux qui la font, mais n'hésite pas non plus à conspuer ceux qui, selon lui, bafouent l'esprit vrai de l'écriture. le poète est engagé, voire enragé par moment, on est loin ici de l'image caricaturale qu'on peut avoir de lui par moment, à savoir une bienveillance béate et passive.

L'ouvrage se conclut par le paradis de la mort, une réflexion poétique sur le christianisme. Avec La lumière du monde, nous avons parcouru ce qui semble être l'essence même du poète, ce qui le met en mouvement, ce qui l'émeut, ce qui le met en colère. Se défaire des dogmes, célébrer la beauté, rire de la modernité, chercher la vérité, chacun trouvera dans ce recueil nombre de réflexions à avoir pour se construire en dehors des standards sociaux normatifs et avilissants. Nous n'avons pas, surtout pas, besoin d'être d'accord avec tout ce qui est dit, mais force est de reconnaître que ce type de lecture est plus que vivifiant, salvateur.
Lien : https://murmuredelombre.word..
Commenter  J’apprécie          20
Ce qui jaillit au détour de chaque page est le langage éclairé de la vie, comme transporté par une âme parfaitement consciente de qui fait sens pour les uns, limites pour les autres...
Avec Christian Bobin, nous entrons en contact avec un coeur singulier capable de rendre avec simplicité et générosité ce à quoi le commun des mortels passe à côté par ignorance ou parfois mépris. Un Homme qui a fait du véritable don le sens même de son existence...
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (433) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez les titres des oeuvres de Christian Bobin

Ce que disait l'homme qui n'aimait pas...

Les femmes
Les oiseaux
Les souvenirs
Ses semblables

20 questions
77 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BobinCréer un quiz sur ce livre

{* *}