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sur 518 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Telle une voix off d'un journal intime, Christian Bobin, au fil des pages, nous parle tout bas des Choses de la Vie. Amour, solitude, enfance, écriture, lecture et …D.ieu.
11 textes pour se questionner, un peu de philo, juste ce qu'il faut.
Ses mots s'écoulent en prose poétique, font rejaillir des sensations à jamais inassouvies.
Certains font ricochet sur les eaux troubles de nos tourments. D'autres forment une flaque sur le bitume de nos plaies refermées. Tous s'infiltrent dans notre passé refoulé.
Christian Bobin s'adresse surtout à la femme qui enfante, patiente, se lamente… et se contente.
Voir son enfant grandir, lui sourire et puis un jour le voir partir.
« La part manquante », est-ce donc la frustration de constater que, finalement, la Vie ne nous laisse pas choisir ?
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Recueil de onze textes courts dont les thèmes sont chers à l'auteur :

La mère que son enfant quittera en devenant sa part manquante
l'écriture, la lecture
l'enfance
Marguerite Porete
l'homme de pouvoir
l'amour, la jalousie
la neige
le temps que l'on peut croire perdu
et Dieu, bien sûr

Cela peut sembler hétéroclite mais tout est lié par ce même creux, cette même absence que Dieu comble

Chez moi, Christian Bobin fait naître de ses mots des images, mais surtout il fait naître des sentiments, intimes, profonds, parfois indicibles:

« Les bras tendus en arrière, [l'enfant] court après les pigeons ».

Je le vois cet enfant, baigné de soleil, l'esprit vide de tout sauf de sa joie, ses deux bras effectivement et curieusement en arrière, le corps penché en avant et je sens surtout cette joie innocente : la sienne et la mienne aussi de l'observer, de tenter de la partager et finalement de l'envier. Tout ça en dix mots.

Certes je perçois bien que dans ce texte déjà ancien, le Christian Bobin virtuose qui sait si bien ciseler, épurer ses phrases était un peu – j'ose le mot - gauche. Pas beaucoup, juste de quoi trahir sa jeunesse et juste de quoi aiguiser encore plus mon admiration.

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La joliesse des mots, la caresse des arabesques littéraires. Voilà le repos sur le chemin de l'Olympe.
Revoilà Bobin à l'oeuvre. Son long travail poétique, déjoue le jour, ajourne la nuit. On plonge, nage dans ces pages, souriant de plaisir.
L'histoire ?
Laissez-vous porté. Ecoutez….
La mélodie, des pensées, des tournures de phrases en dentelles, des idées à la volée, en chassant le papillon du coeur, on s'époumone devant la strophe. On s'apostrophe devant le paragraphe qui dégrafe le voile d'une tendresse, à peine effleurée.
L'histoire ?
Laissez-vous porté, écoutez…
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Je devrais lire plus souvent du Christian Bobin.
C'est beau, ciselé, un véritable travail d'orfèvre des mots.
Bobin fait partie de ces quelques auteurs où j'éprouve parfois le besoin de revenir quelques pages en arrière, de relire une page pour être bien certain d'avoir saisi toute la profondeur du propos.
La part manquante n'échappe pas à la règle. Une petite centaine de pages de textes courts mais intenses, onze au total. J'y ai retrouvé un peu de Delerm dans cette succession d'instantanés, avec infiniment plus de mélancolie et toujours cette présence invisible du Tout-Autre qu'on croise au détour des pages.
A lire par petits bouts, par bribes, dans une douce chaleur d'un soir d'hiver, au coeur d'une maison endormie ...
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En moins de cent pages, Christian Bobin couche sur le papier une prose simple, douce et élégante pour coudre des idées et des images sur la conscience de celles et ceux qui lisent. Successivement, apparaissent une mère esseulée dans un hall de gare, la robe immaculée de la mythique baleine imaginée par Melville, un enfant aux yeux gris cendre qui nous rappelle le regard innocent que nous portâmes tous sur le monde, une fenêtre étroite conçue pour la guerre, un homme qui ne dort jamais et ne tient pas en place, les preuves en miettes de l'existence de Dieu, un amour ancien remplacé par un amour nouveau, la première neige de l'année, une jeune femme qui parle de sa vie, le temps entassé et le temps perdu, et puis finalement, l'écrivain qui écrit des choses fragiles.

« Écrire c'est faire retentir sur la neige chaque pas de l'ange. Écrire c'est par instants se retourner, et voir l'éclair de la hache haut levée, d'un seul coup la fin de l'énigme. »

Textes épars mais tous connectés par une idée que chacun se doit de découvrir. Ces lignes sont empreintes d'une profonde mélancolie et d'une fibre contemplative évidente. Une inclination spirituelle et même religieuse se dégage de certains passages, mais ce que je retiens surtout, ce sont ces écrits délicats sur l'enfance, le silence et le temps perdu. le style est léger, la syntaxe élémentaire, parfois trop peut-être car l'enchaînement régulier de phrases très courtes ne contribue pas à instaurer une musicalité dans le texte, ce que j'apprécie généralement dans l'art de la prose. Ce que j'ai perçu au contraire, c'est le rythme d'un métronome, une cadence, celle du temps qui passe et nous rappelle qu'il faut saisir l'instant et profiter des choses simples tant qu'on le peut.
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Des mots simples qui en disent long
Des mots poésie , qui racontent la vie
Des mots source de réflexion…
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Je suis toujours surpris de découvrir un nouvel alchimiste des mots et l'écriture reste un mystère.
Bobin a l'écriture insolite, qui s'écoule avec la musicalité du ruisseau, de l'amont vers l'aval, du jour vers la nuit, du cri au silence, de la présence vers l'absence.
Cette réflexion sur l'existence et l'écriture, conjugue l'intime et la métaphysique, avec en arrière-fond l'empreinte immuable de l'enfance, une mystique révélée.
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Des sentiments contradictoires se réveillent en moi à l'issue de ce livre, c'est mon premier Bobin et franchement je n'ai jamais rien lu de pareil.
L'écriture est sublime et tellement poétique qu'elle en devient par moment inaccessible pour mon esprit sûrement trop étroit.
Des passages me mettent les larmes à l'oeil et d'autres m'ennuient...
Bon je vais continuer par "le très-bas" car quand même globalement c'est une révélation pour moi.
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Dimanche 26 janvier crise de bobinite aiguë.
J'ai commencé la journée en écoutant "Musique émoi", émission d'Elsa Boublil sur France Musique avec C.Bobin pour invité.
J'ai ressorti de ma bibliothèque et relu "La part manquante".
C'est du Bobin, poétique et suspendu. D'un mysticisme ancré dans la réalité. le livre refermé, il ne reste rien de racontable à une tierce personne, mais un murmure qui habite l'esprit.
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« Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour »

Voilà comment une quatrième de couverture devient une citation classique.

Voilà comment une lecture dans ma vingtaine devient une révélation.

Voilà comment on se surprend à frayer avec l'exercice d'écriture comme on comble un vide sans fond.

Voilà comment on se retrouve à relire avec 20 ans de plus, quand on s'approche du demi-siècle à pas feutrés.

Mais quel vide est à combler ?

Dans 11 textes, Christian Bobin nous invite à nous questionner sur ce que l'on cherche, ce que l'on trouve, ce que l'on suppose dans ces instants où le temps semble se suspendre et auxquels on n'accorde pas d'importance. Il nous amène à les reconnaître et nous en propose son interprétation. Bien sûr, l'Amour est au centre de ce recueil. L'Amour dans toute sa splendeur spirituelle, proche du divin, du sacré et si difficile à percevoir.

J'ai beaucoup de difficulté à résumer ce livre, sans doute parce qu'il ne se résume pas puisqu'il vient jouer avec ce que nous avons de plus intime et de plus personnel. Comme souvent, la plume de Christian Bobin nous invite dans un style parfois déconcertant, alambiqué, dénudé.

Pour mieux nous permettre de nous sonder peut-être.

20 ans plus tard, cette seconde lecture n'a pas suscité autant d'évidences que lors de la première. Disons que l'importance des textes s'est distribuée autrement.

J'ai particulièrement apprécié, cette fois « Les preuves en miettes de l'existence de Dieu », « La parole sale » et « L'écrivain ». Trois textes dont je n'avais aucun souvenir mais qui cette fois ont su retenir mon regard…intérieur.
Lien : http://ecrireenplus.canalblo..
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