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EAN : 9782070388608
129 pages
Gallimard (24/01/1995)
  Existe en édition audio
3.94/5   557 notes
Résumé :
L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière.
Cette phrase convient merveilleusement à François d'Assise. On sait de lui peu de choses et c'est tant mieux. Ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. Ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir. On dit par exemple : Saint-François-d'Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 557 notes
Une petite critique pour un grand livre.
1°)C'est trop court, on voudrait prolonger ce moment de grâce.
2°)Est-ce de l'hypnose ou une transe, je ne sais pas, mais j'ai lu ce livre sans sentir le repas qui brûlait, ni voir le chien à mes pieds avec sa laisse.
3°)Cette Terre-Mère nous aime d'un amour insensé, de cet amour bienveillant qui fait de tous les êtres vivants ses enfants. C'est cet amour que François a reçu et qu'il donne en abondance. P. 38 " François, le serviteur et l'ami du Très-Bas, vécut dans la douceur jusqu'à l'âge de près de vingt ans."
4°)François son enfance, sa vie, le choix qu'il a fait de fuir l'amour des siens pour aimer encore et toujours plus Dieu et la Création.
5°) Les phrases de Chrstian Bobin sont toutes plus belles, les unes que les autres et il y aurait tant de choses à dire mais c'est à chacun de suivre l'ange, l'enfant et le chien.
Il est certain que je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin et je vais continuer à découvrir cet auteur et son monde. Et voici un très bel extrait :
"Je reviens à Dieu dont tu n'es qu'une image - décevante comme toutes les images. Celui-là fait un père bien plus léger que toi. Il me regarde aller aller et venir. Il est dans ces absences, bien moins meurtrier que toi.Il me laisse, dans sa présence, bien plus de jeu. Il ne croit pas comme toi à l'argent, au devoir, au sérieux. D'ailleurs il passe tout son temps dans la compagnie futile des enfants, des chiens et des ânes." p. 106-107
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Ce livre m'a été offert par un ami qui l'a beaucoup apprécié. Il reste pour moi une énigme. Ce petit livre, petit de par le nombre de pages, m'a fait de la résistance. Il m'a demandé du temps, beaucoup de temps. Certains passages sont sublimes mais dans l'ensemble il ne m'a pas ‘parlé' malgré mon acharnement. Bobin veut toucher au coeur en évoquant la vie de Saint François d'Assise telle qu'il l'imagine. C'est poétique, certes, il utilise beaucoup de mots mais également beaucoup de silence. Je me suis perdue dans ses redites, dans ses ‘ressassements'. Je crois sincèrement être passée complètement ‘à côté'. Il me faut probablement encore du temps pour le digérer et comprendre de quelle façon il peut trouver sa place auprès d'autres ouvrages tels le Miroir des Ames simples ou les écrits de Maître Echkart.
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Je poursuis la découverte de cet auteur au hasard des titres quî s'offrent à moi.A chacun de ses livres,je vis un moment de lecture d'une lègèreté incroyable.Nous avons ici un système d'appréciation étoilé,mais pour Christian Bobin je souhaiterais choisir une brillance exceptionnelle pour chacune des étoiles que j'attribue à ses ouvrages.Cet homme tutoie la grâce avec une simplicité de saint homme.à suivre...
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J'ai connu Christian Bobin en tant qu'auteur il y a de ça quelques années grâce à des citations lues de part et d'autre sur internet. Bizarrement, les courts extraits de son oeuvre ont provoqué en moi un espèce de mythe que j'ai voué à l'auteur sans arriver à sauter le pas de lire un de ses livres en entier. Au diable la fainéantise, il était grand temps de me lancer alors comme j'adore saint François d'Assise pourquoi ne pas commencer par le Très-Bas histoire de joindre l'utile à l'agréable?
Une page, deux pages, dix pages plus tard et là je me demande sincèrement dans quelle galère je me suis embarqué. le style est là, poétique à souhait avec des tournures de phrase qui touchent le lecteur et accrochent la rétine pour l'embarquer dans un voyage littéraire des plus fabuleux alors je n'ai pas compris pourquoi cette lecture a eu sur moi l'effet d'un somnifère. Je devais lutter pour ne pas m'endormir au fur et à mesure que je tournais les pages. Il y a des passages que j'ai bien aimé mais je crois que dans la globalité, je suis passée complètement à côté de la beauté de cette biographie romancée sur saint François d'Assise. Je me suis acharnée, je l'ai lue jusqu'à la dernière ligne mais jamais livre aussi court ne m'a paru aussi long... Malgré cette première rencontre foireuse avec Christian Bobin, je ne lâche pas l'affaire, j'ai repéré d'autres titres dans sa bibliographie qui ont l'air pas mal donc je vais retenter ma chance pour voir ce que ça donne. En attendant, le Très-Bas est rangé dans ma bibliothèque, m'ayant laissé un souvenir si amer qu'à mon avis il va y rester un moment sans que je daigne lui accorder la moindre attention. Je suis déçue mais cela n'engage que moi, à vous de vous faire votre propre opinion.
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Que ce texte est beau !
Christian Bobin, d'une écriture chargée de poésie nous conte la vie de saint François d'Assise.
Mais il nous parle aussi et beaucoup de Dieu.
Que l'on soit croyant ou pas ne change rien à l'affaire, le verbe est beau, les propos de l'auteur sont "lourds" de divin. Pas de religion, mais bien de divin.

Au-delà d'un banal traité d'histoire, la vie de Saint François d'Assise qu'il nous livre est imprégnée de spiritualité, d'interprétation poétique aussi. Les mots de l'auteur se faufilent dans notre esprit pour nous faire entrevoir l'inimaginable Amour de cet homme.

Il nous livre également de vraiment belles pages troublantes et envoutantes sur la nature mystique de l'être humain, de la mère, de l'enfant.
Mais aussi, comment dire, sur la nature" humaine" de Dieu, non pas trônant aux cieux et jugeant les hommes, mais près d'eux et les aimant infiniment.

Tout cela ennobli et éclaire la vie de François, homme devenu humblement pauvre et si riche d'Amour ; devenu le serviteur et l'ami du Très-Bas : la part de Dieu qui aime et vit parmi les petits, ceux qui comptent peu, La part de Dieu qui nourrit le Très-Haut.

Le plan de Christian Bobin est simple et efficace :

D'abord il nous dresse en douceur un portrait psychologique du XIII ème siècle en Italie et en Provence, imprégné de la Bible, inondant et modelant les esprits, source intarissable et silencieuse de toutes les réponses :
« Tu es là parce que je t'aime; avant tu étais en Moi, après tu me rejoindras. »

Et le message qui exfuse de la bible est l'Amour :
« Je t'aimais bien avant que tu sois né. Je t'aimerai bien après la fin des temps. Je t'aime dans toute éternité ». Car l'Amour transcende tout, même Dieu, baigne ce siècle et lui donne sa tonalité.
La misère aussi imprègne ce monde.
Et c'est là que François naît.

Puis il nous parle d'Amour. L'Amour, souffle et expression de Dieu, présent dans l'enfant, dans la fleur promesse de fruit ; l'Amour insufflé par Dieu à la mère, son mystère et sa beauté infinie qui naît et grandi sans limite avec son enfant.

Enfin, il nous parle brièvement, comme pour insister sur son humilité, de François qui cherchera à vivre si près de l'humus – de l'humble- qu'il en perdra toute épaisseur afin de se glisser entre le verbe et Dieu, entre l'Amour et Dieu, et dont la sainteté viendra de l'imitation de cet Amour maternel et divin pour le minuscule, pour tout ce que Dieu habite. Car Dieu est dans le petit, l'humble. Dieu est aussi le très-bas.
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Citations et extraits (223) Voir plus Ajouter une citation
"Très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n'ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre."
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La différence entre les hommes et les femmes n’est pas une différence des sexes mais des places. L’homme c’est celui qui se tient à sa place d’homme, qui s’y tient avec lourdeur, avec sérieux, bien au chaud dans sa peur. La femme c’est celle qui ne tient dans aucune place, pas même la sienne, toujours disparue dans l’amour qu’elle appelle, qu’elle appelle, qu’elle appelle.
Cette différence serait désespérante si elle ne pouvait être franchie à tout instant. L’homme qui ne sait des femmes que la crainte qu’elles lui inspirent et qui donc n’en sait rien, l’homme a cependant un début de lumière, un fragment de ce qu’est Dieu, dans sa mélancolie du rire des femmes, dans sa nostalgie invincible d’un visage éclairé d’insouciance. Il est toujours possible pour un homme de rejoindre le camp des femmes, le rire du Dieu. Il y suffit d’un mouvement, un seul mouvement pareil à ceux qu’en ont les enfants quand ils se jettent en avant de toutes leurs forces, sans crainte de tomber ou mourir, oubliant le poids du monde. Un homme qui ainsi sort de lui-même, de sa peur, négligeant cette pesanteur du sérieux qui est pesanteur du passé, un tel homme devient comme celui qui ne tient plus en place, qui ne croit plus aux fatalités dictées par le sexe, aux hiérarchies imposées par la loi ou la coutume : un enfant ou un saint, dans la proximité riante du Dieu – et des femmes.
Et sur ce point l’Eglise de Rome se sépare de toutes les autres : nul plus que le Christ n’a tourné son visage vers les femmes, comme on tourne ses regards vers un feuillage, comme on se penche sur une eau de rivière pour y puiser force et goût de poursuivre le chemin. Les femmes sont dans la Bible presque aussi nombreuses que les oiseaux. Elles sont là au début et elles sont là à la fin. Elles mettent le Dieu au jour, elles le regardent grandir, jouer et mourir, puis elles le ressuscitent avec les gestes simples de l’amour fou, les mêmes gestes depuis le début du monde, dans les cavernes de la préhistoire comme dans les chambres surchauffées des maternités.
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Nous vivons dans les villes, dans des métiers, dans des familles. Mais le lieu où nous vivons en vérité n’est pas un lieu. Le lieu où nous vivons vraiment n’est pas celui où nous passons nos jours, mais celui où nous espérons – sans connaître ce que nous espérons, celui où nous chantons – sans comprendre ce qui nous fait chanter.
(Licorne, salamandre et grillon – p.48)
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Il y a quelque chose dans le monde qui résiste au monde, et cette chose ne se trouve ni dans les églises ni dans les cultures ni dans la pensée que les hommes ont d’eux-mêmes, dans la croyance mortifère qu’ils ont d’eux-mêmes en tant qu’êtres sérieux, adultes, raisonnables, et cette chose n’est pas une chose mais Dieu et Dieu ne peut tenir dans rien sans aussitôt l’ébranler, le mettre bas, et Dieu immense ne sait tenir que dans les ritournelles d’enfance, dans le sang perdu des pauvres ou dans la voix des simples et tous ceux-là tiennent Dieu au creux de leurs mains ouvertes, un moineau trempé comme du pain par la pluie, un moineau transi, criard, un Dieu piailleur qui vient manger dans leurs mains nues.

Dieu c’est ce que savent les enfants, pas les adultes.

Un adulte n’a pas de temps à perdre à nourrir les moineaux.
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Il n’y a pas de plus grande sainteté que celle des mères épuisées par les couches à laver, la bouillie à réchauffer, le bain à donner. Les hommes tiennent le monde. Les mères tiennent l’eternel qui tient le monde et les hommes. La sainteté future du petit François d’Assise, pour l’instant barbouillé de lait et de larmes, ne tiendra sa vraie grandeur que de cette imitation du trésor maternel – généralisant aux bêtes, aux arbres et à tout le vivant ce que les mères ont depuis toujours inventé pour le profit du nouveau-né.
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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