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3,94

sur 243 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Inconditionnelle depuis longtemps de l'univers et du style de Christian Bobin...
Contrairement à un grand nombre de lecteurs qui ont été "captifs" de cet auteur, avec "Le Très-bas", j'ai débuté la connaissance de cet écrivain,
avec un texte qui m'avait bouleversée: " Autobiographie au radiateur"...
depuis j'ai poursuivi avec ténacité "mon addiction" !!!
Je me suis ainsi précipitée une nouvelle fois sur ce tout dernier opus...dont la maquette est très réussie, et des plus lumineuses!

Couverture des plus sobres, blanche avec , en creux , une phrase de l'auteur, manuscrite (en gris argenté-bleu...occupant le centre du premier plat...) ,s'ensuivent toujours de la main de C. Bobin, sur papier de couleur, quelques pages expliquant le noyau de ce nouvel ouvrage...et le but recherché quant à l'écriture, .qui au-delà de ce texte entièrement constitué de lettres [ Lettres à sa mère, à l'ami, à un nuage, à un pauvre bol...à son âme, à la poétesse, Marina Tsvetaeva, etc.] m'a fait rencontrer avec bonheur, le moine-poète-calligraphe, Ryokan...

Ensuite, je me suis laissée porter par la petite musique de l'auteur. Comme
toujours la POESIE est omniprésente, poésie infinie des choses
paraissant insignifiantes , au commun des mortels... mais transfigurées, sublimées par la plume de l'écrivain... Je n'ai pas envie d'ajouter plus de bavardages à ce moment de lecture, très particulier, et très décalé...Je laisse la parole à Christian Bobin, qui signifie mieux que quiconque ce qu'il souhaite transmettre et atteindre , dans son écriture !

" Je rêve d'une écriture qui ne ferait pas plus de bruit qu'un rayon de soleil heurtant un verre d'eau fraîche. Ils ont ça , au Japon. Un de leurs maîtres du dix-neuvième siècle, Ryôkan, est venu me voir. Vous verrez : il n'a qu'une présence discrète dans le manuscrit. Il se cache derrière le feuillage de l'encre comme le coucou dans la forêt.
C'est que je crois qu'il est vital aujourd'hui de prendre le contrepied des tambours modernes : désenchantement, raillerie, nihilisme. (...)
Ryôkan, je ne le connaissais pas il y a deux ans. Et puis je le découvre et je
revois des pans de ma vie : moi aussi j'avais trente ans, aucune place dans
le monde (...)
Je n'ai pas écrit un livre sur Ryôkan mais un livre avec lui. C'est simple: je ne crois qu'au concret, au singulier. Aux maladresses de l'humain- pas au prestige des machines. Les livres sont des âmes, les librairies des points d'eau dans le désert du monde.
Les Lettres manuscrites sont comme les feuilles d'automne: parfois un enfant ramasse l'une d'elles, y déchiffre l'ampleur d'une vie en feu, à venir. Ce qui parle à notre coeur-enfant est ce qu'il y a de plus profond. J'essaie d'aller par là. J'essaie seulement. "
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" Le grincement d'une balançoire vide résonne jusqu'à la fin du monde"...

Christian Bobin , on aime ou on déteste, je sais. Moi, je suis tombée, dès le premier livre lu, sous le charme de ses envolées poétiques, de son exaltation, de son amour des autres, de la nature, de la musique. Justement, c'est sa petite musique un peu étrange, fêlée, mais si vivifiante, intense, solaire, qui m'attire...

Ici, le fil conducteur, c'est le moine Ryokan, auteur de haïkus au 18 ème siècle. Christian Bobin , comme en écho, rebondit sur des textes de ce poète, à travers des lettres qu'il adresse à des personnes aussi variées qu'une inconnue, sa mère, et même l'escalier de son enfance... J'ai relu les haïkus de Ryokan ( c'est pour cela que j'en ai cités) afin de mieux comprendre les correspondances établies par l'auteur. Par exemple, l'adresse au vieux bol des jours passés reflète un texte de Ryokan.

J'ai été touchée, notamment, par la lettre , un peu ironique, au " cher penseur", qui défend la simplicité dont on accuse la poésie de Jean Grosjean.

Certaines phrases, comme toujours chez Bobin, sont saississantes de vérité, de beauté. Elles donneraient presque envie de pleurer d'émotion.

" Tu n'es jamais revenue. Ta voix tremble dans ma mémoire comme la lune dans un seau d'eau."

Je n'ai pas envie de m'épancher plus. Les livres de cet auteur se ressentent, s'impriment en nous, durablement...
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Une balançoire. Souvenirs d'enfance qui ressurgissent. Sans aller jusqu'au bout du monde, sans même quitter son fauteuil, l'invitation au voyage dans le temps et l'espace.

Avec en toile de fond l'écriture de Ryokan, Christian Bobin s'arrête pour regarder l'infime. Mêlant sans cesse le bonheur, la vie et la mort, il porte son regard autour mais surtout au plus profond du corps et de l'esprit. Un retour vers l'essentiel.

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Entrer dans un livre de Christian Bobin, c'est entrer dans une bulle de douceur où tout est poésie.
Chaque arbre, chaque feuille, chaque fleur, chaque nuage nous embarque dans une atmosphère de douceur, d'émerveillement, d'amour.
Faire une pause entre deux lectures avec lui, c'est s'accorder le temps de vivre en harmonie avec le monde, avec la nature, avec soi-même..
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Que dire devant tant de bienveillance, de respect, d'amour de la vie. le moindre caillou devient une oeuvre d'art.
Les mots coulent et bruissent à nos oreilles tels de rafraichissants rus bruissant dans la prairie.
Toute la sagesse de Christian Bobin est traduite par cette phrase " La vie est terrible , mais comment lui en vouloir ? Je lui souris, comme la fleur fleurit, comme le nuage passe: pour rien. Pour l'amour du précieux et très noble rien."
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La balançoire renvoit dans notre imaginaire à l'enfance et par delà, au jeu mais aussi au bercement. C'est donc un titre qui représente avec justesse le contenu de cet étrange livre audio.

En 22 plages différentes, ce grand penseur semble sussurer à notre oreille sa vision particulière de l'existence. Il le fait en mettant en parallèle l'oeuvre de Ryôkan comme s'il engageait avec lui un dialogue intime.

L'auditeur peut au choix écouter l'ensemble d'une traite de presque une heure et demi soit scinder en autant de chapitres différenciés.

Le mieux est d'alterner les deux modes car il existe bien une cohérence d'ensemble qui ne peut être appréciée que sur la longueur. A l'inverse, l'écoute parsemée permet une meilleure attention à chaque phrase et chaque mot prononcés.

L'autre élément qui fonde cette oeuvre est celle du langage. Chaque élément semble avoir été pesé avec soin avant d'avoir été choisi. Tout semble juste et nous amène à nous interroger sur la place de l'homme dans le monde.

En effet, il n'est plus au centre mais un parmi tant d'autres et sans hiérarchisation. La vraie valeur paraît alors résider dans les liens qui se tissent entre eux. Cela m'amène à ajouter la musique des mots comme ingrédient irremplacable de ce recueil et légitime sa transposition audio.

C'est donc de nouvelles portes et un nouveau regard sur le mode et le quotidien qui est ainsi offert.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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S'il avait fallu écrire, à notre tour, une lettre à Christian Bobin, pour lui parler du bien que nous font ses mots, de ses doigts de fée qui tiennent la plume, ou du miracle de certaines associations de ses pensées, nous aurions été bien démunis sans doute. C'est un livre qui se 'succule' à petites bouchées, ouvert dans la main, en marchant, en écrivant. C'est un livre de promesses et de pages tournées, et un très bel objet à tenir fermement pour ne pas trébucher. Et si l'on tombe, il y aura toujours un rai de lumière dans l'herbe qui nous aura recueilli. Oui, il rend seulement l'âme poète, comme un retour aux sources.
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« Un bruit de balançoire » attire mon attention …
Puis « Ce qui parle à notre coeur-enfant est ce qu'il y a de plus profond. J'essaie d'aller par là. J'essaye seulement ». Derrière ces mots je découvre un poète français et actuel. Rendre au quotidien et à l'instant sa poésie. Transformer un instant présent en une chimère.
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Bobin donne ici son feutre à l'enfant qu'il est et celui-ci écrit des lettres à des gens morts ou vivants, aux nuages, au coucou, au vieil escalier... Déjà, dès l'interpellation, le lien naît poétique et tendre.

Il y a toujours quelque chose qui m'échappe quand je lis du Bobin et il y a toujours quelque chose que je saisis dans ce qui m'échappe ! Son style fluide, naturel, vrai, mystérieux comme la vie, nous mène tout droit à l'invisible sans le nommer vraiment. Tant pis si je ne comprends pas tout, j'aime me laisser porter par ses mots et participer, avec lui, à la douce et profonde célébration de la vie.

Et il ne parle bien de Dieu, à mon sens, que lorsqu'il tait son nom et que l'on devine le sacré sous les images et les mots. Mais est-ce que ce sont là des images ou simplement sa profonde intimité avec les choses qu'il nous offre si généreusement ? Je sais seulement que ses mots sont l'écho du silence en nous, un silence plus grand que la parole et qui sait.

Une lecture de Bobin, c'est souvent une invitation à une relecture.
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Je découvre cet auteur avec ce livre poésie, lettres imaginaires adressées à des amis, à des écrivains, au poète japonais Ryokan, au compositeur Arvo Part mais aussi à un vieil escalier ou à un bol. C'est à la fois magnifique et un peu agaçant car il me semble que je ne saisis pas dans totalement le sens de ces poèmes. Cet ange, présent dans chaque lettre m'intrigue.
Je suis ravie par la finesse et la sobriété des petits riens que nous décrit Christian Bobin, comme un talisman révélé uniquement au lecteur attentif. Et j'ai été cette lectrice, admirative et sensible à ces riens qui nous sont offerts.
J'irai plus avant dans la découverte de cet auteur.
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