L'euphorie des cîmes

"En clair, on tient le coup en montagne parce qu'on décharge à haute dose ce qu'on appelle des "hormones de stress", entre autres de l'adrénaline et des endorphines. Les effets cérébraux de ces hormones sont bien connus, notamment l'insensibilité à la douleur , l'exaltation, l'excitation psychomotrice. L'alpiniste s'apparente donc un peu à un toxicomane, agréablement drogué par ses propres sécrétions endogènes".

Tout un monde un part, donc, celui de l'alpinisme. J'imagine ces cordées au petit matin, prêtes à bondir, prêtes à attaquer un Goliath de pierre, les yeux brillants tournés vers le titan... des mains et des pieds qui vont sentir, toucher, harponner des colosses de granite, de schiste ou de calcaire...un mental de fer...des femmes et des hommes qui n'ont pas peur d'en découdre avec la montagne.

Le vide est fait autour...une seule envie : monter là-haut....un plaisir collectif...une jouissance individuelle.

Tous ces mots sont exprimés hauts et forts par Anne-Laure Boch dans cette "petite philosophie du voyage". Elle a l'art de nous faire aimer ce sport singulier qui se joue dans un terrain de jeu entièrement naturel.
Comme elle le dit, si la montagne évoque pour beaucoup le beau, chez l'alpiniste, on frôle la perfection, le "sublime".

Un petit livre qui parle au pratiquant, qui stimulera peut-être les autres.
Pas de manichéisme, pas d'affirmations tranchées, plutôt une exploration de toutes les faces du sujet, d'où ne sortira pas une vérité mais un mûrissement propre au lecteur, à qui telle ou telle réflexion, un pas au-delà de sa pensée précédente, aura ouvert une piste.
Anne-laure Boch propose plusieurs thèmes où la vérité ne peut être que personnelle et relative : solitude ou sécurité? compétition ou dépassement de soi gratuit? choix d'une course comme compromis entre le désiré et le possible...
La conclusion la plus évidente pour moi est que le plaisir ressenti, si on peut l'analyser chimiquement en considérant la sécrétion d'adrénaline et d'endorphines, est souvent une satisfaction de l'intellect causée par le dépassement des capacités attendues du corps.
Mais je suis sûr que vous en tirerez d'autres.

Nouveau sur ce site, la lecture de ce livre me fait légèrement remonter dans le temps, et critiquer un livre clos depuis quelques mois n'est pas chose évidente.. Mais tout de même, ce livre mérite au moins une critique, et tant pis si elle n'est pas parfaite..
A travers cette essai sur l'alpinisme, Anne-Laure Boch, chirurgienne aux Hôpitaux de Paris, Docteur en philosophie et alpiniste amateur, tente de nous livrer une explication quant à cette quête qui pousse les alpinistes à gravir les sommets du monde. La lecture de ce livre éveille chez le lecteur une grande envie de rejoindre la cordée des alpinistes amateurs pour gouter à cette pratique, entre activité sportive et philosophie de vie. Un bon moment à passer au coeur de la montagne à se sentir proche de la nature. Seul inconvénient: la brièveté du livre qui se laisse dévorer rapidement..

Ayant écouté un podcast de l'auteure sur son livre j'ai eu envie de le lire.
Le livre est très intéressant et aborde les facettes et attraits de ce sport singulier.

L'auteure explique les réflexions insoupçonnées qui expliquent le choix de telle ou telle pratique, en ne dictant pas une manière unique.
Ce livre se lit très (trop) vite mais nous fait voyager dans l'univers de la montagne sportive ou ces passionnées s'adonnent à une drogue qui est magnifiquement décrite.

Mon avis sur ce sport en sort changé, et ce texte représente une inspiration interessante à confronter à la randonnée ou à la course à pied, qui ces derniers sont souvent plus abordables.