Plus fidèle que la brise
Au jasmin les senteurs d'ombre
Aux vergers après l'automne
Tu ne quittes pas ma main
Chaque instant que je reçois
Bel inconnu comme un hôte
Porte en secret ton visage
De grâce penché sur moi
Les fleurs de l’amandier volent
Les cloches soudain se taisent
Le vent passe au cimetière
Soulever l’obscur des tombes
Tout est prêt un inconnu
Vient guetter à la fenêtre
Il disparaît sous des palmes
Dans un jardin de lumière
Les habilleuses des morts
Se hâtent la nuit venue
Tant que les membres sont tièdes
Et la douleur indicible
Contre le mur un torrent
De jasmin en fleur ruisselle
Présage le frais de l’aube
Annonce résurrection
Sur le coteau la bruyère
Bénissait le soir plus rose
Avant que je croie en Toi
Tu étais penché sur moi
Avant qu’un oiseau s’envole
Ton feu brillait dans l’auberge
Et ton incendie courait
Dans la forêt sous la neige
Poésie - Vite à l'école - Gérald BOCHOLIER