Louis BODIN, le pétulant présentateur de la météo sur TF1 et chef de ce service sur RTL, se rêvait pilote de chasse. Finalement il entra à l'école de météorologie et obtint le diplôme d'ingénieur EMN, ce qui lui permet, aujourd'hui, de voyager entre mésosphère, stratosphère, troposphère et d'avoir toujours la tête dans les nuées, mais avec beaucoup de sérieux !
Dans ce livre de quelques 260 pages, il nous raconte avec verve comment le climat a eu, a et aura des incidences notables sur le cours de l'Histoire. Dans cette promenade au fil du temps, il nous invite à découvrir les conséquences irréversibles que peut avoir, sur les événements, une météo tantôt clémente, tantôt irascible. Pluie diluvienne, ou au contraire sécheresse inhumaine, période glaciaire ou caniculaire affectent gravement les cultures, et si les moissons sont fauchées avant l'heure par une tornade, détruites par une inondation, ravagées par la grêle, les implications sur les populations peuvent être extrêmes graves : disette, famine sont causes fréquentes de révoltes, de révolutions.
Trois grandes parties structurent cet ouvrage :
- LES GRANDES BATAILLES .
Certaines ont été perdues parce que les chefs de guerre impliqués (Charles VI, Napoléon, le générale Nivelle) ne surent ou ne voulurent pas prendre en considération les conditions climatiques éprouvantes : octobre 1415- Azincourt, 1812- La retraite de Russie, 1815- Waterloo, 1917- le Chemin des Dames.
Mais on note aussi des épisodes glorieux : Novembre 1944, un hiver précoce et rigoureux est un allié qui facilite la prise du camp retranché de Belfort, et, pour avoir fait confiance à des prévisions erronées le débarquement peut se faire ce 6 juin 1944 nonobstant des conditions tempétueuses.
- CRISES ET RÉVOLTES
Elles sont souvent engendrées par des conditions climatiques extrêmes : l' hiver 1709 est un désastre pour la France et Louis XIV est personnellement contesté , Il n'y a pas d'été en 1815 , des pluies torrentielles détruisent les récoltes avant qu'elles ne soient à maturité à cause de ce lointain volcan indonésien le Tambora qui projette dans l'atmosphère des milliers de mètres cubes de cendre qui font écran aux rayons solaires faisant chuter la courbe du thermomètre, 1830 c'est l'année pluvieuse de trop qui provoque la chute de Charles X - c'est , cette fois, la sécheresse mémorable de 1847 qui a entraîné en 1848 une crise céréalière qui précipite le renversement de Louis -Philippe, l'abdication du dernier roi de France, et la constitution de la première République. Plus tard, hiver glacial de 1954 pousse à « l'insurrection de la bonté » grâce à l'appel de l'abbé Pierre.
- le troisième chapitre est dédié aux INTERVENTIONS ETATIQUES :
Voyages médiatisés sur les lieux sinistrés, interventions inaugurées par Napoléon III (son entrée en barque à Avignon lors d'une crue terrible du Rhône en 1856 reste dans les annales ), impôt sécheresse, plan de vigilance sanitaire mis en place lors de périodes caniculaires, politique plus contraignante concernant le plan d'occupation des sols après la tempête Xynthia …
Le climat, s'il n'est pas le seul responsable de toutes les calamités affectant l'humanité, reste, pour les hommes, un acteur majeur tantôt hostile, tantôt amical. La météorologie a fait des progrès considérables au cours des dernières décennies, les satellites d'observation, les calculateurs super puissants permettent une fiabilité beaucoup plus importante dans les prévisions à court terme , mais elle reste, cependant, une discipline jeune, en perpétuelle évolution, les dérives restent constantes et surtout, l'humilité s'impose : tout ne peut être pas être maîtriser par l'homme !
Un ouvrage bien documenté, une écriture agréable, un livre intéressant pour passer un moment dans la pénombre pour mieux supporter cette canicule qui irradie en cet été 2017.
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16 avril 1917 – Le Chemin des Dames
Le terrain bourbeux se transforme en inexorable piège. Depuis les tranchées, les nids de mitrailleuses allemandes, dissimulés, balayent les pentes. Tout l’horizon crépite. Chaque buisson, chaque cavité crache un tir nourri. Les balles sifflent comme des essaims d’abeilles au-dessus des têtes. Les salves soulèvent des gerbes de boue et de cailloux. Toute avancée est stoppée net sous l’ouragan de feu. C’est une boucherie, une hécatombe. Certaines unités perdent la moitié de leurs effectifs au cours des premières heures. Midi n’a pas sonné que la terre spongieuse du Chemin des Dames est, sous un épais nuage de fumée, couverte de corps.
18 juin 1815 -Waterloo
Une abondante pluie d’été précipite inévitablement la chute de Napoléon, ce génie militaire qui n’avait que faire de la météo. Porté par le souffle de l’épopée napoléonienne, Victor Hugo en saisit toute la dramaturgie dans les Misérables « S’il n’avait pas plus dans la nuit du 17 au 18 juin 1815, l’avenir de l’Europe était changé. Quelques gouttes d’eau de plus ou de moins ont fait pencher Napoléon. Pour que Waterloo fût la fin d’Austerlitz, la providence n’a eu besoin que d’un peu de pluie, et un nuage traversant le ciel à contresens de la saison a suffi pour l’écoulement d’un monde ».
(…) Nous avons, en France, une variété de climats et de paysages tout à fait étonnante sur un si petit territoire. Peut-être unique au monde. L’explication est simple : notre pays est à un carrefour où s’exercent les influences continentales, atlantique et méditerranéenne. (…) leurs interactions provoquent une multitude de possibilités. Je ne suis malheureusement pas sûr que tous les Français aient conscience de cette richesse qui nous permet parfois en quelques heures de passer de la pluie au soleil. Pourtant, comme des enfants gâtés, nous ne cessons de nous plaindre de la moindre saute d’humeur du ciel.
1816-1817
Le souvenir des années 1816 et 1817 a longtemps été accompagné dans la mémoire collective d’un souffle d’épouvante. Dans toute l’Europe, la première fut baptisée « l’Année sans été » La seconde hérita, dans certaines régions de l’appellation peu engageante d’ « Année de la misère » (…) Tout commence en 1816 par un printemps anormalement pluvieux et frais. (…) Plus les semaines passent, et plus les saisons semblent avancer à reculons. Au printemps, ce n’est pas l’été qui arrive mais un long automne battu par une pluie incessante. (…) Pluies diluviennes, chutes de neige, températures hivernales se succèdent tout l’été, là où l’on ne les attend pas. Comme si une divinité maléfique s’était installée aux commandes de la machine à faire le temps.
25 octobre 1415- Azincourt
En pleine guerre de Cent Ans, la chevalerie française subit une défaite cuisante.
« Azincourt, Azincourt,
Partout des papillons,
Insectes pris de court dans l’affreux tourbillon
Des flèches taillées pour traverser les poumons
Des chevaux de concours trop lourds pour la saison
Chevaliers de la cour finis à bout portant
Et leurs chevaux trop lourds dans la boue jusqu’au blanc… » Francis Cabrel.
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Au programme :
L'Édito de Patrick Cohen :
• le miel, un des produits les plus trafiqués au monde
• le miel bientôt mieux protégé par l'Union européenne
Invités : Patrice Duhamel et Michèle Cotta
• Les présidents et la société, vus par M. Cotta et P. Duhamel
• Les présidents et les grandes réformes de société
• Les présidents de la Vème République face à la société
• Réformes de société : tous les présidents veulent la leur
• Société : des réformes pour laisser une trace
• Présidents et société : la bataille de l'IVG
• Peine de mort : la grande réforme sociétale de Mitterrand
• Peine de mort : comment Badinter a convaincu Mitterrand
• Jacques Chirac : pas de grande réforme de société ?
• François Hollande et le Mariage pour tous
• Fin de vie : le prochain grand débat de société
Invité : Jean Birnbaum - Journaliste & directeur “Le Monde des Livres” et auteur de “Seuls les enfants changent le monde” - éd. du Seuil
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Le 5/5 :
Invité : Louis Bodin - Journaliste météo TF1
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