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sur 232 notes
♫Au rez-d'-chaussée, [...]
Y'a une espèce de barbouze
Qui surveille les entrées
Qui tire sur tout c' qui bouge
[...]
Y s' recrée l'Indochine
Dans sa p'tite vie d' peigne cul
Sa femme sort pas d' la cuisine
Sinon y cogne dessus
Il est tellement givré
Que même dans la Légion
Z'ont fini par le j'ter
C'est vous dire s'il est con!♫
Dans mon H.L.M -Renaud-1980 -
---------------♫-♪-♪-♪-♪-♪-♫---------------
(voix off) psst psst... t'as pas l'impression de faire fausse route, hors sujet, ici on t'attend pour balancer, les Multinationales, les conseils d'administration pipo ou de Sécurité véreux, certains pasteurs et leurs bons Dieux , les minerais qui se font exploiter, y'a les Pygmées mais aussi les Tutsies qui s' font laminer, les enfants désoeuvrés, les femmes blessées, les 400 minorités qui font la majorité, les phacochères, les léopards, les salopards, les rebelles, les mercenaires, les seigneurs de guerre, l'Organisation des Nations Unies ,les casques bleus, hutu est concupiscence, bêtise, cynisme, violence...
♫Les mots secs, idées noires, mes pages blanches
La gorge nouée, la pensée en avalanche
Je sais même plus quoi en croire
J'ai même plus envie de voir
Mon coeur est délavé, et j'ai dévié de trajectoire♫
porte du soleil-Tim Dup - Gaël Faye - 2020
-------♪------♪------♪-----
Toi, tu me fous les glandes
casse-toi, tu pues
alors Marche à l'ombre
Rez de Chaussée
c'était pour pas dire RDC
République Démocratique
Me rappelle mon Platon prophétique
"En démocratie, la pagaille règne,
impossible d'éduquer
le gouvernement ne se préoccupe guère
de l'opinion la meilleure
mais de celle qui semble l'être pour le plus grand nombre...."
Imagine le bordel quand t'as 400 minorités !
Je ne supporte plus l'obscurité,
Tour de métal placée dans la forêt,
Congo Bololo et Polyandrie
bits comme niquer
petits arrangements entre amis
pire , entre ennemis
chacun tient chacun par les parties.
Falcon détruit dans le ciel de Kigali
lorsque le poisson pleure dans l'eau
cela se voit-il ?
Eglise de la Multiplication
Prébendes au boulot
reformer des gouttes de pluie pour créer des ruisseaux
Règle de la soustraction posément accélérée
double-lames, OMARI, si on t'avais appris
à un monde lacéré,un style acéré
Les évenements lui échappaient
Si le vent vient à passer
l'herbe s'inclinera
Afrique ADIEU
Où vont les eaux bleues
Du Tanganyika?
On pourrait croire un certain humour noir !?
tel un Bob Denard, innocenté par la France se la jouant peinard en peignoir…

Grand prix du Roman métis,
Prix des Cinq Continents de la Francophonie
mes 5* et tous ces Prix bien mérités....
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Chef d'oeuvre, chef d'oeuvre, j'avais envie ce matin de ne dire que ça, de le répéter 20 fois, pour vous insuffler l'envie de le lire, ce chef d'oeuvre, et ne rien ajouter.
Mais je me calme.
Comment les liaisons dangereuses (terme employé par l'auteur dans une interview) entre un tueur et son esclave sexuelle se terminent? Entre une petite prostituée et un membre de la MONUCC (ONU pour le Congo) ? Entre, surtout, la politique et l'économie, la mondialisation et la guerre ?
Comment Isookanga le pygmée finit-il par convaincre un ancien tueur devenu responsable du patrimoine de la nécessité d'exploiter les mines, et de couper les arbres ?
Comment parler sérieusement de conflits mondiaux en prenant de la hauteur et en faisant rire ?
Comment , comment ?
C'est que Congo Inc, ou le testament de Bismarck, est un livre fleuve, avec ses eaux abondantes et ses cascades ultra-dangereuses. Même si les citations ne paraissent pas drôles, le livre, lui, l'est, infiniment.
Un chef d'oeuvre.

Isookanga le pygmée se venge sur les méfaits de la colonisation en volant un ordinateur apporté par une africaniste dans sa grande forêt.
Vous allez vite être d'accord : un simple ordinateur contre les méfaits de tout un peuple, c'est peu.

Car, lui, il en a bien marre des arbres, des arbres et encore seulement des arbres. Il en convient, il appartient à un peuple qu'on dit premier, pourtant en voie d'extinction. Seulement, lui, il veut être premier en mondialisation, il joue à des jeux vidéo, où l'enjeu essentiel constitue l'exploitation des ressources minières.
Il se rend donc sur les longues barges le long du fleuve Congo, arrive à Kinshasa, est accueilli par les shégués, ces enfants abandonnés parce qu'ils ont le mauvais oeil. Ils vivent autour du Grand Marché de rapine, ils espionnent, l'une se prostitue, ils vendent des objets volés, ou de l'eau du fleuve dans des petits sacs en plastique.

D'emblée, le ton persifleur, pertinent, infiniment drôle, de la vraie drôlerie basée sur des faits politiques pas drôles du tout nous attend au tournant de chaque page: la présence ennemie du Rwanda proche, la terrible guerre du Congo, l'immense, miraculeuse richesse minière du sous sol de la grande forêt équatoriale, la corruption des policiers ( ce sont les grands prédateurs de la chaine alimentaire), du révérend de l'Eglise de la Multiplication vêtu d' Armani et de Hugo Boss, qui invente une loterie truquée, des casques bleus de l'ONU, qui échangent des armes contre de l'or, extraits par des criminels de guerre du Kivu, des anciens génocidaires promus ministres , chef d'état –major, vice-présidents, de policier chinois, promu parce que ses dossiers se terminaient toujours par un non-lieu, idéal pour ne plus compter les crimes.
Pourquoi un chinois ?
Bonne question, car, puisque Isookanga est mondialiste, il fait la connaissance d'un chinois abandonné, Zhang Xia,(dont la femme restée en Chine coud des cauris en plastique sur des pendentifs en cuir, destinés aux touristes du Sénégal) et lui propose de « s'associer » quant à la vente des sachets d'eau, en y ajoutant un peu de jus d'anguille électrique boucanée et de proclamer « eau Suisse ».
Et de gagner des parts de marché.
Chaque titre de chapitre est traduit en chinois, et lors de la révolte des shégués, c'est bien entendu Zhang Xia qui harangue les troupes en citant Mao, et In Koli Jean Bofane remercie le grand timonier pour ces idées brillantes.

Chef d'oeuvre, j'insiste, je cite la relation de l'africaniste avec le Pygmée : Soudain, elle « sentit sa culotte en danger » et se crut ensorcelée par un charme ancestral. Lui, de son côté, pendant qu'elle débite des stéréotypes sur l'Afrique millénaire, sent le python niché dans son slip Cavin Klein. Ils font tellement de bruit dans la chambre d'hôtel que les voisins interviennent, réveillés par le « tumulte provoqué par Isookanga, la colonisation et ses séquelles. »

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La République démocratique du Congo est un pays immense, 7 fois plus vaste que la France. Son sous-sol regorge de minerais, très convoités. Les guerres s'y succèdent, endémiques. Et les enfants des rues pullulent à Kinshasa. Voilà pour un portrait dessiné à grands traits. Au-delà de son aspect d'extraordinaire roman picaresque, Congo Inc. de In Koli Jean Bofane est une leçon de géographie, d'histoire et d'économie qui ne laisse rien dans l'ombre. Et surtout pas les mille et une contradictions d'un pays qui se rêve à la pointe de la modernité en Afrique noire alors que l'écart entre riches et pauvres ne cesse de grandir et qu'une néo-colonisation, économique cette fois-ci, a déjà commencé. Bofane va encore plus loin que dans Mathématiques congolaises, qui avait déjà marqué. Plus d'humour et d'ironie mais plus de sauvagerie et de violence aussi, le romancier faisant preuve d'une lucidité effrayante. Dans Congo Inc., tout commence par un gros plan sur un jeune pygmée qui en a marre des traditions de son village et qui ne jure plus que par la mondialisation avec laquelle il compte bien faire son trou. Travelling avant sur la route vers Kinshasa. Là, Bofane va élargir le champ et évoquer tout un tas de personnages qui font le Congo d'aujourd'hui, s'autorisant même des "escapades" en Chine ou aux Etats-Unis qui n'ont rien du hors sujet. La tableau est accablant : exploitation par les grandes puissances, atrocités perpétrées à l'encontre des femmes et des minorités, rôle ambigu des ONG, déforestation, compromission des politiques, etc. L'arme de l'écrivain, c'est le rire (de peur d'en pleurer bien sûr) et il est le plus souvent jaune même si libérateur. La verve et le style virtuose d'In Koli Jean Bofane font passer bien des horreurs mais le constat est implacable et absolument pas édulcoré. Au coeur de la mondialisation et des jeux géopoliticiens, victime aussi de ses propres errements, le Congo file un très mauvais coton. A sa façon -érudite, burlesque, tragique-, Bofane replace ce pays finalement mal connu à sa place sur l'échiquier. Et en écrit avec un grand talent de conteur l'histoire en marche. On a rarement lu une fable aussi réaliste, mordante et cruelle. Dans un très grand livre, aussi plaisant qu'éprouvant.
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Quand Issokanga, un pygmée de la tribu Ekonda part de son village pour aller faire du business à Kinshasa, il se fait passer pour un neveu mais il est vite démasqué dans sa supercherie. Il va se retrouver avec des enfants de rue, à faire équipe commerciale avec un chinois pour la vente d'« eau pire Suisse » et l'affaire du siècle l'attend au tournant…
J'ai été bluffée par l'auteur lors de sa venue à Lyon (aux Assises Internationales du Roman en 2016) alors je me suis laissée tenter par Congo Inc. le début se met lentement en place mais j'ai découvert avec effarement cette description du Congo, comme un pays où la corruption, l'exploitation et la violence règnent… Entre Issokanga, petit jeune naïf mais motivé par la mondialisation, les jeunes enfants unis pour survivre dans les rues par divers moyens et les militaires perpétrant des massacres pour des raisons plus stupides les unes que les autres, In Koli Jean Bofane montre tous les travers d'une Afrique post-colonialisme d'une façon burlesque. Ça n'empêche pas le roman d'être noir, très noir, beaucoup d'atrocités sont détaillées, les plus horribles ne sont pas épargnées, il y a même quelques détours du côté de la Chine… On se désole de tant de profits au dépend de l'homme.
C'est un livre fort qui me marquera longtemps.
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Quoique ce livre ait été amplement plébiscité, bien plus que le premier roman du même auteur, j'ai, personnellement, préféré de loin 'Mathématiques congolaises', qui expliquait tout en subtilité, sans hypocrisie mais sans voyeurisme, les travers de la société congolaise.

Ici, c'est l'exploitation du Congo, y compris par les forces de l'ONU, qui est dénoncée ainsi que les exactions de différents individus, voire de tribus entières, pour gagner un bout de la mondialisation, rendant riches à l'excès certains, obligeant les autres à survivre aux pires conditions, surtout lorsqu'il s'agit d'enfants, et parfois sous d'horribles tortures.

Et c'est là mon large bémol : rien ne nous est épargné à nous lecteurs, rien n'est esquissé, et les exactions que l'on sait intolérables, sont véritablement illisibles, au sens premier du terme. C'est largement insoutenable.

Pas qu'en tant que gentil ou méchant 'petit blanc', j'ai envie de me voiler la face, mais j'ai trouvé le propos des Mathématiques congolaises tout aussi fort, voire davantage, alors que là les violences restaient suggérées mais non décrites dans le détail.
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Le personnage principal de ce roman me semble être Kinshasa. Ville grouillante et tentaculaire où tous les personnages vont se retrouver pour tenter leur chance, du jeune pygmée venu de sa forêt à l'envoyé de l'ONU, en passant par divers individus, protagonistes de toutes sortes que l'intrigue va finir par rapprocher. Une ville où tout est possible, surtout le pire, où chacun essaye de survivre. C'est, je crois, ce qu'a cherché à démontrer l'auteur.
Livre qui se lit très facilement et qui permet de découvrir une des facettes de ce continent africain encore très peu littérairement exploité.
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On suit avec plaisir les aventures du jeune pygmée qui se veut plus mondialiste que la mondialisation. Beaucoup de références littéraires, le plus souvent non explicitées (Confucius, Dany Laferrière) . Cependant, le récit s'entrecoupe de digressions sur les forces armées de l'Onu, les massacres génocidaires et les poncifs sur le sexe entre blanche et noir, sur la "dette coloniale" de l'Occident alourdissent le propos et ôte la nature divertissante qui était celle du départ.
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Isookanga est un jeune pygmée qui vit sur les terres ancestrales de son peuple et en connaît toutes les coutumes. Il n'a qu'une seule idée en tête : raser toute cette verdure inutile pour extraire les précieux minéraux du sous-sol et faire enfin entrer son pays dans la modernité. Il faut dire qu'il est bien aidé depuis qu'il est entré en possession d'un ordinateur portable avec accès à Internet : grâce à un jeu vidéo qui simule la situation du Congo, la guérilla, le contrôle des matières premières, la négociation avec les puissances occidentales et se mettre à l'abri des résolutions de l'O.N.U n'ont plus aucun secret pour lui. Kinshasa est la première étape de son chemin vers la gloire : grâce à son nouveau savoir, son ambition sans limite, et la capacité de frapper sans forcément le chercher aux bonnes portes, l'avenir ne peut que lui sourire.

Le roman est une tragi-comédie assez féroce : les anciens chefs de guerre deviennent subitement ministres de l'environnement et fréquentables, les prédicateurs rivalisent d'imagination pour conquérir le coeur (et le porte-feuille) de leurs fidèles, les viols, les massacres ethniques et les pillages se déroulent dans une indifférence quasi-générale, et les organismes occidentaux censés apporter paix et prospérité, quand ils ne sont pas naïfs et centrés sur eux-mêmes, ne sont finalement que des concurrents supplémentaires pour se partager le gâteau congolais.

Sur le fond, l'histoire est assez dure et ne nous épargne aucun des maux du pays. Mais l'auteur ajoute toujours une touche d'humour bienvenue quand la coupe menace d'être pleine. Au final, on termine ce roman dans la bonne humeur, et avec un curieux sentiment d'optimisme béat.
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Ce roman est d'une extrême richesse et il est donc difficile d'en parler en quelques mots.

L'auteur nous fait découvrir la République démocratique du Congo dans toute sa complexité : la folie de la course à la modetnisation (et tant pis pour ceux qui restent sur le bord de la route), les drames des enfants livrés à eux-mêmes, des femmes blessées et humiliées ainsi que les massacres de certaines ethnies. Nous assistons également à une corruption ayant lieu à tous les niveaux, même au sein des Casques bleus présents sur place.

L'auteur a une plume intéressante, une certaine verve et un côté quelque peu cynique. Il emploie également parfois des images d'une très grande force qui m'ont beaucoup marquée.

J'ai été choquée par la violence de certaines scènes décrites et d'autant plus choquée en sachant que ces faits ont réellement eu lieu.

Isookanga est un personnage très intéressant et peut-être représentatif du pays lui-même. Ce jeune veut la mondialisation et toute la technologie qui va avec, mais il est finalement quand même attiré par son village et la nature, le retour aux sources. Il semble tiraillé par ces deux mondes très différents.
Ce jeune garçon est on ne peut plus débrouillard et s'adapte à son époque.

Ce roman est une lecture marquante qu'il faut méditer et digérer plusieurs jours encore après avoir tourné la dernière page.

P.s j'ai été intriguée par la présence d'une traduction en chinois de chaque titre de chapitre et j'avoue avoir souri en voyant la page des remerciement : je ne pensais pas lire un jour les noms de Mao Zedong, de Confucius et d'Isabelle Rabut sur une même page.
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Congo Inc désigne la politique de démembrement d'une partie de l'Afrique, menée dès la fin du XIXes par la Belgique pour prélever les matières premières nécessaires au développement industriel puis à l'effort de guerre entre 1914 et 1918. Caoutchouc, Uranium, cuivre...Il y a de quoi faire pour qui sait y faire.
Isookango, jeune homme ekonda, un pygmée de la forêt équatoriale, ne veut pas être en reste. Il laisse son village, son oncle, le chef respectueux des traditions et sa forêt pour tenter sa chance à Kinshasa. Il est mondialiste, et veut devenir mondialisateur.
Mais à Kin, il est confronté aux lois de la jungle urbaine. Il vit avec les enfants des rues, a pour collègue un jeune chinois oublié par son patron, et envisage son avenir en collaborant avec un chef de guerre sans scrupule recherché par l'ONU pour être jugé par la cours pénale internationale.
Dans cet imbroglio, on croise des casques bleus, des corrompus, des corrupteurs, quelques âmes pures, peu nombreuses. C'est donc un portrait caustique du Congo que nous dessine avec ses mots Inkoli Jean Bofane, un portrait qui retrace en filigrane l'histoire sanglante du Congo des dernières décennies.
Isookonga n'est que le révélateur, qui permet aux projecteurs d'éclairer ce pays. Lui qui voulait quitter sa forêt, le voila de retour . Parviendra-t-il à ''marchandiser'' la forêt, lui qui sait maintenant ce qui se cache dessous??
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