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Critique de Foxfire


En quelques livres, Olivier Boile est devenu un de mes auteurs fétiches. Il est capable d'écrire dans des registres différents, maniant aussi bien l'humour que l'épique, tout en gardant un style personnel. J'achète ses bouquins les yeux fermés. J'avais tout particulièrement aimé « Nadejda », superbe fantasy historique russe. J'étais donc très enthousiaste à l'idée de voyager de nouveau dans cette région avec « Et tu la nommeras Kiev ». Boile ne m'a pas déçue, ce recueil est très réussi. Bien entendu, certains textes m'ont plus séduite que d'autres mais globalement j'ai passé un délicieux moment de lecture. Je vais passer en revue chacune des nouvelles pour livrer mon ressenti. Il y aura peut-être des redites mais tant pis.

Et tu la nommeras Kiev :
Boile revisite la légende autour de la création de Kiev. C'est une jolie entrée en matière qui permet de retrouver avec plaisir la belle écriture de l'auteur. Mais j'ai tout de même eu un sentiment de trop peu. Je n'ai pas eu le temps de vraiment rentrer dans la nouvelle. Mais c'est une belle introduction.

Vassilissa et le Cavalier de l'aube :
Le conte est un genre dans lequel Olivier excelle tout particulièrement. Ce registre poétique et merveilleux s'accorde parfaitement à son style. J'ai donc adoré ce texte. Ce qui est marrant, c'est que juste avant de commencer « … Kiev », j'avais emprunté à la bibli le recueil de contes russes (illustré par l'immense Bilibine) dont Olivier parle dans son commentaire à la fin de cette nouvelle. J'ai donc pu lire le conte original qui l'a inspiré. Et j'ose l'affirmer, la nouvelle d'Olivier est encore plus belle que le conte. Il a su s'emparer des meilleurs éléments de cette histoire traditionnelle et les sublimer.

Que jeunesse se passe :
Il y a du Gogol et du Dickens dans ce très beau texte… L'argument est génial et bien développé dans un récit mené avec brio même si j'ai trouvé le dénouement un peu en-dessous. le tout avec un propos intéressant.

Coule, rivière Soukhman :
Que ce registre, proche de la geste épique, sied bien à Olivier. J'ai adoré retrouver une ambiance qui rappelle celle de « Nadejda ».

Vingt-cinq millions de pardons :
Un récit très original et parfaitement mené de bout en bout. Au-delà de l'aspect ludique de la lecture de cette nouvelle, il y a une forme de suspense, c'est un texte très subtil qui dégage beaucoup d'émotion. Ce texte m'a vraiment touchée.

Le Chevalier gris :
Une des meilleures nouvelles du recueil même s'il y a, encore une fois, une sensation de légère frustration, un sentiment de trop court. C'est tout un roman qu'il aurait fallu autour de ce personnage. D'autant plus qu'Olivier est très bon dans la peinture de personnages vieillissants ou en tout cas davantage tournés vers leur passé que vers l'avenir.

L'Arbre d'Oumila :
Encore une très bonne nouvelle. Quel plaisir inattendu que de croiser les dieux nordiques dans ce recueil. le mélange vikings/slaves fonctionne parfaitement et le récit est parfaitement mené.

Un Garçon venu d'un autre monde :
J'ai été bluffée par cette nouvelle. Et pourtant ce n'était pas gagné. Une histoire où il est question de foot, ça partait mal… Cette histoire très émouvante est une de celles qui ne laisse pas de sentiment de trop peu. Elle est parfaitement aboutie.

Le Chant de la Roussalka :
Encore une nouvelle aux allures de conte, encore une petite merveille. L'histoire d'amour qui est le coeur de ce récit est absolument superbe, poétique sans jamais être mièvre, et tragiquement belle.

Sventovit, l'Enfant-Dieu :
J'ai trouvé cette nouvelle très intéressante mais elle m'a moins touchée que les autres. J'ai été impressionnée par la façon de mener le récit, j'ai aimé découvrir une mythologie que je ne connaissais pas mais ça n'a pas parlé à mon coeur. Il m'a manqué de l'émotion.

Na Zapad :
Là ça ne va pas du tout Olivier, c'est beaucoup trop court ! En fait, j'ai adoré cette nouvelle mais c'est celel qui m'a le plus laissée sur ma faim. Les promesses sont superbes, que ce soit l'argument uchronique génial ou les beaux personnages, mais seul un roman aurait permis de les tenir entièrement. Qu'elle était belle cette échappée avec les cosaques mais trop courte…

Le Gardien :
J'ai beaucoup aimé ce texte même si on devine tout très vite. Mais l'intérêt n'est pas dans la chute. On est là dans l'universalité du mythe, il y a un côté boîte de Pandore dans cette histoire. J'ai aimé la façon dont est abordé le thème de la transmission.

Les Fils du héros :
Décidément, ce recueil fourmille de bonnes idées. Et j'adore la façon dont Olivier reprend les mythes et légendes pour leur apporter quelque chose en plus.

Les Doigts des morts :
Voilà un registre plutôt inattendu pour Olivier, celui du récit d'épouvante gothique. Et je trouve qu'il s'en sort plutôt bien même si ce n'est pas le genre qui lui sied le mieux. L'ambiance macabre et poétique est réussie.

Les Pies de la place Rouge :
Un récit intéressant et prenant à la construction remarquable. le contexte est bien rendu et l'émotion est assez présente.

Nadejda :
Quel beau brouillon ! la nouvelle n'est pas aussi aboutie que le roman mais même quand on a lu le roman, on prend plaisir à cette lecture. le point de vue original est parfaitement mené de bout en bout.

Du Sang sur des mains de givre :
Ce conte très sombre est très beau mais je lui ai trouvé une certaine froideur, ce qui colle d'ailleurs plutôt bien au récit. du coup, j'ai trouvé ce texte remarquable dans son exécution mais il ne m'a pas touchée.

Le Dernier Défi de Capitaine Soviet :
On retrouve ici le versant humoristique d'Olivier. Mais l'humour déployé dans ce très bon récit se teinte d'une touche de mélancolie. J'ai beaucoup aimé ce mariage de tonalités.


J'ai encore une fois passé un merveilleux moment avec un livre d'Oliver Boile. Comme à son habitude il déploie une belle imagination et fait preuve d'une grande érudition sans jamais être prétentieux. Et puis je ne me lasse pas de son écriture, simple et élégante, vive et poétique. Je partage l'impatience de Tatooa, ma complice de lecture commune, quant au western sibérien d'Olivier.
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