AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


Après le roman Nadejda, ce recueil confirme qu'Olivier Boile est amoureux de la Russie, de son histoire et de ses légendes.
Et visiblement ça ne date pas d'hier. Je pensais naïvement que toutes ces nouvelles avaient été écrites après le roman, mais point du tout. Certaines sont même plutôt anciennes (ramené à l'âge de l'auteur). C'est donc le fruit d'une passion éternelle qu'il nous livre-là.

Olivier Boile a mis du sien dans ses récits, de sa propre imagination, mais pour moi il fait avant tout office de passeur. C'est le moine responsable de la bibliothèque d'écrits anciens laborieusement collectés, conservés et enluminés qui les propose à la population.
Car la première chose que l'on comprend en lisant ces récits, c'est à quel point on ignore les contes, légendes et l'Histoire de la Russie (au sens large, donc incluant a minima l'Ukraine) dans nos contrées de l'Ouest. du coup, ces histoires prennent un goût exotique marqué.

Ce sont ces nouvelles au contenu historique ou mythologique fortement marqué qui m'ont bien sûr ravi le plus. Que ce soit l'origine de la capitale ukrainienne dans la nouvelle éponyme du recueil, la lutte du plus grand des bogatyrs contre les envahisseurs Tatars de « Coule, rivière Soukhman », la rencontre mythique des Vikings avec le monde slave de « L'arbre d'Oumila » (clin d'oeil à l'auteur : j'ai acheté Les Vikings de Novgorod dans la foulée de ma lecture) ou la lutte du paganisme et de la chrétienté de « Sventovit, l'enfant-dieu ».
Et j'en oublie.

Mais certaines nouvelles n'ont pas pris sur moi, souvent celles qui noircissent la légende d'un personnage célèbre, ou plutôt qui offre un éclairage sur leur possible « côté noir de la force ». Je pense surtout au pendant slave du Père Noël dans « du sang sur des mains de givre ». Celles également qui traite du thème de la culpabilité – « Vingt-cinq millions de pardons » et « le chevalier gris » - culpabilité que j'ai eu du mal à associer au héros de ces histoires.

Olivier Boile le dit lui-même, il est estampillé d'auteur de fantasy humoristique. C'est de moins en moins vrai au fur et à mesure qu'il publie. Seule la nouvelle « le dernier défi de Capitaine Soviet » peut être vue comme humoristique, et encore du domaine de l'humour noir et un brin cynique. Mention spéciale quand même aux éclaircissements sur le nuage de Tchernobyl qui s'est arrêté à la frontière française, MDR !

Mais ma préférée, c'est Na Zapad ! J'ai fait mon choix pour l'interprétation de cette nouvelle : c'est la renaissance après l'apocalypse, à la manière du cycle de Corlay de Richard Cowper ou d'un Cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller. Je lirai bien un roman qui étende cet univers.

Merci monsieur Boile pour ces moments de rêve éveillé. J'attends avec impatience votre prochain roman.
Commenter  J’apprécie          366



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}